Nous étions en train de remercier chaleureusement notre "mentor", quand ce dernier s'enquit de l'endroit à nous étions. Apprenant que nous logions à Caltagirone, il nous proposa de nous recevoir dans son musée, l'immense musée de la céramique qui retrace l'histoire de la poterie locale et présente une riche collection des pièces fabriquées dans cette ville. Un cratère du Vème siècle avant JC représente justement un apprenti sur son tour, témoignant par le choix du sujet de l'importance de cet artisanat pour la ville. Dans la même tradition, Caltagirone a orné son grand escalier d'un revêtement de majoliques colorées du plus bel effet. Comme nous étions dimanche, il fallait attendre le mardi pour effectuer la visite, les musées italiens étant traditionnellement fermés le lundi. Nous n'avons rien promis et il nous expliqua alors qu'il aurait plaisir à nous montrer sa dernière vitrine qui traitait de Renoir et de Caltagirone. Nous n'avions pas trop compris quel était le lien entre le peintre et la ville : notre mentor nous ayant parlé d'un séjour de l'artiste à Palerme, pour venir écouter Parsifal, nous pensions qu'il avait à coeur de prouver que Renoir serait venu à Caltagirone, y aurait qui sait peint quelque poterie ... bref, nous n'avions pas trop suivi mais nous avons eu envie d'en savoir plus et, après avoir regardé sur Internet quelles étaient les ambitions impressionnistes du directeur du musée de la Céramique, nous avons décidé de rester un jour de plus à Caltagrione. Après tout, le tourisme et les découvertes ne doivent pas être rigides et il est plus important de profiter d'une vraie curiosité que de se livrer à un parcours obligé, c'est tellement plus captivant !
Au jour dit, nous étions au rendez-vous : notre hôte me remit, joliment emballé, un petit cadeau qui m'a fort touchée : un carreau en céramique, témoin de la tradition locale, dans les traditionnels tons de bleu et de jaune, avec de discrètes traces vert tendre. Quelle délicatesse...
Il était temps d'aller voir cette vitrine consacrée à Renoir : l'affaire est tellement sympathique qu'elle mérite d'être contée. C'est un "céramologue" réputé et éminent, un certain Rosario Daidone, qui a lancé "l'affaire". Se trouvant devant la peinture de Renoir "Jeunes filles au piano"* son regard fut attiré par le vase empli de fleurs posé sur le piano : "mais c'est une boccia de Caltagirone !!". La boccia est une forme de vase pansu qui fait partie des modèles courant dans la ville, décorés de motifs stylisés s'inspirant du règne végétal et animal, et dont les couleurs dominantes sont le bleu, le vert et le jaune.
Allant plus loin dans leur lecture de Daidone, les responsables du musée découvrirent alors que la version des Jeunes filles au piano du Metropolitan Museum de New York présentait le même vase, alors que celle du musée d'Orsay avait un "albarello", sorte de bobine ressemblant à un fuseau, arborant le même décor.
L'histoire de cette toile est importante dans la carrière de Renoir : l'œuvre a, en effet, été réalisée de cinq manières différentes, car le peintre savait que l'État Français souhaitait lui faire un achat. Il en existe aussi une esquisse peinte à l'huile (Paris, Musée de l'Orangerie) et un pastel de mêmes dimensions (coll. particulière).
Une version des jeunes filles au piano, en robes rouges, de 1889 :
le vase est là, même s'il est moins caractérisé que dans les versions de 1892
Au début des années 1890, les amis et amateurs de Renoir s'indignaient que l’État français n'ait jamais fait le moindre achat officiel au
peintre, déjà âgé de presque cinquante ans. Stéphane Mallarmé qui
connaît et apprécie l'artiste, aidé par Roger Marx, un jeune membre de
l'administration des Beaux-arts ouvert aux courants novateurs,
entreprend en 1892 des démarches pour faire entrer les impressionnistes
dans les musées nationaux. Il faut voir dans les multiples versions réalisées, le désir de Renoir de faire entrer au musée une œuvre parfaitement accomplie. C'est ainsi qu'à la suite d'une commande
informelle de l'administration, les "Jeunes filles au piano" sont acquises et placées au musée du Luxembourg, puis actuellement au musée d'Orsay. Les autres version sont, pour deux d'entre elles dans des collections particulières et pour la dernière à New York.
La présence d'une céramique de Caltagirone sur au moins deux de ces toiles (pas facile d'avoir accès aux autres !) a fait réagir les responsables du musée de la Céramique. Ils ont d'abord créé cette vitrine où ils ont exposé des modèles très proches de ceux utilisés par Renoir. Renoir qui, on le sait, est venu à Palerme en 1882. Amateur passionné de musique, Renoir n'était pas un grand admirateur de Wagner, mais il l'appréciait beaucoup tout de même. Au début de l'année 1882, alors qu'il voyageait dans le sud de l'Italie, le peintre se rend à Palerme où séjourne Wagner. Après deux essais infructueux, Renoir est enfin introduit auprès du "maestro" qui, la veille, a mis la dernière note à son Parsifal.
Le déroulement de cette rencontre nous est bien connu grâce à une lettre de Renoir à l'un de ses amis, datée du 15 janvier 1882. Wagner se montre très aimable. L'alcool aidant, les deux hommes conversent à bâtons rompus pendant plus de trois quarts d'heure, avant que Renoir ne se voit proposer une courte séance de pose pour le lendemain. Il a relaté cette seconde rencontre ainsi dans sa lettre : "Il a été très gai, mais très nerveux [...]. Bref, j'ai, je crois, bien employé mon temps, 35 minutes, ce n'est pas beaucoup, mais si je m'étais arrêté avant, c'était très beau, car mon modèle finissait par perdre un peu de gaité et devenir raide. J'ai trop suivi ces changements. [...] A la fin Wagner a demandé à voir, il a dit : "Ah ! Ah ! Je ressemble à un prêtre protestant", ce qui est vrai. Enfin j'étais très heureux de n'avoir pas fait trop four (??) : il y a un petit souvenir de cette tête admirable".
C'est d'ailleurs à partir de ce voyage sicilien que Camilleri a inventé la trame de son roman "le Ciel Volé (dossier Renoir)", s'appuyant sur une affirmation de Jean qui, dans la biographie qu'il a consacrée à son père, prétend que ce dernier a séjourné à Agrigente. Il n'existe pourtant aucune preuve formelle de ce séjour, ce qui nous vaut une délicieuse fiction "Camillerienne", sur laquelle je me suis précipitée dès notre retour de voyage et que je ne saurais trop vous recommander : c'est savoureux et vite lu, à peine 90 pages, parues en poche !
Mais l'objectif des conservateurs de Caltagirone n'est nullement de broder des légendes ou de prouver que le peintre soit venu dans leur ville. Ils ont réalisé cette vitrine pour montrer aux visiteurs du musée la reconnaissance internationale des céramiques locales. Ils envisagent de demander aux responsables d'Orsay et de New York d'indiquer dans le commentaire des œuvres exposées que le vase représenté provient de Caltagirone. Ils cherchent aussi à déterminer de quelle boutique exacte proviennent les vases utilisés par le peintre, en identifiant plus précisément le décor. Ils hésitent encore entre "Antonio Blandini, Salvatore Branciforti, i fratelli Lo Nobile, i Di Bartolo, Benedetto Carfì, Giacomo Campoccia, Baldassarre Patti; e tanti e tanti altri !" (article)
Il était temps d'aller voir cette vitrine consacrée à Renoir : l'affaire est tellement sympathique qu'elle mérite d'être contée. C'est un "céramologue" réputé et éminent, un certain Rosario Daidone, qui a lancé "l'affaire". Se trouvant devant la peinture de Renoir "Jeunes filles au piano"* son regard fut attiré par le vase empli de fleurs posé sur le piano : "mais c'est une boccia de Caltagirone !!". La boccia est une forme de vase pansu qui fait partie des modèles courant dans la ville, décorés de motifs stylisés s'inspirant du règne végétal et animal, et dont les couleurs dominantes sont le bleu, le vert et le jaune.
La version du Metroplotinan Museum de New York, avec la boccia : et dans la vitrine, 2 bocce : l'une ancienne et l'autre contemporaine
L'histoire de cette toile est importante dans la carrière de Renoir : l'œuvre a, en effet, été réalisée de cinq manières différentes, car le peintre savait que l'État Français souhaitait lui faire un achat. Il en existe aussi une esquisse peinte à l'huile (Paris, Musée de l'Orangerie) et un pastel de mêmes dimensions (coll. particulière).
La version d'Orsay où l'on reconnait un albarello, identique à celui du musée.
Une version des jeunes filles au piano, en robes rouges, de 1889 :
le vase est là, même s'il est moins caractérisé que dans les versions de 1892
La présence d'une céramique de Caltagirone sur au moins deux de ces toiles (pas facile d'avoir accès aux autres !) a fait réagir les responsables du musée de la Céramique. Ils ont d'abord créé cette vitrine où ils ont exposé des modèles très proches de ceux utilisés par Renoir. Renoir qui, on le sait, est venu à Palerme en 1882. Amateur passionné de musique, Renoir n'était pas un grand admirateur de Wagner, mais il l'appréciait beaucoup tout de même. Au début de l'année 1882, alors qu'il voyageait dans le sud de l'Italie, le peintre se rend à Palerme où séjourne Wagner. Après deux essais infructueux, Renoir est enfin introduit auprès du "maestro" qui, la veille, a mis la dernière note à son Parsifal.
Le déroulement de cette rencontre nous est bien connu grâce à une lettre de Renoir à l'un de ses amis, datée du 15 janvier 1882. Wagner se montre très aimable. L'alcool aidant, les deux hommes conversent à bâtons rompus pendant plus de trois quarts d'heure, avant que Renoir ne se voit proposer une courte séance de pose pour le lendemain. Il a relaté cette seconde rencontre ainsi dans sa lettre : "Il a été très gai, mais très nerveux [...]. Bref, j'ai, je crois, bien employé mon temps, 35 minutes, ce n'est pas beaucoup, mais si je m'étais arrêté avant, c'était très beau, car mon modèle finissait par perdre un peu de gaité et devenir raide. J'ai trop suivi ces changements. [...] A la fin Wagner a demandé à voir, il a dit : "Ah ! Ah ! Je ressemble à un prêtre protestant", ce qui est vrai. Enfin j'étais très heureux de n'avoir pas fait trop four (??) : il y a un petit souvenir de cette tête admirable".
C'est d'ailleurs à partir de ce voyage sicilien que Camilleri a inventé la trame de son roman "le Ciel Volé (dossier Renoir)", s'appuyant sur une affirmation de Jean qui, dans la biographie qu'il a consacrée à son père, prétend que ce dernier a séjourné à Agrigente. Il n'existe pourtant aucune preuve formelle de ce séjour, ce qui nous vaut une délicieuse fiction "Camillerienne", sur laquelle je me suis précipitée dès notre retour de voyage et que je ne saurais trop vous recommander : c'est savoureux et vite lu, à peine 90 pages, parues en poche !
Mais l'objectif des conservateurs de Caltagirone n'est nullement de broder des légendes ou de prouver que le peintre soit venu dans leur ville. Ils ont réalisé cette vitrine pour montrer aux visiteurs du musée la reconnaissance internationale des céramiques locales. Ils envisagent de demander aux responsables d'Orsay et de New York d'indiquer dans le commentaire des œuvres exposées que le vase représenté provient de Caltagirone. Ils cherchent aussi à déterminer de quelle boutique exacte proviennent les vases utilisés par le peintre, en identifiant plus précisément le décor. Ils hésitent encore entre "Antonio Blandini, Salvatore Branciforti, i fratelli Lo Nobile, i Di Bartolo, Benedetto Carfì, Giacomo Campoccia, Baldassarre Patti; e tanti e tanti altri !" (article)
cette version est inachevée, et justement le bouquet de fleurs sur le piano a disparu ! C'est une esquisse au trait rapidement brossée, le fauteuil capitonné dans l’angle
inférieur droit a été effacé tandis que les portes bougies fixés sur le
piano sont quasiment invisibles…
Vase de 1878
Autre site
L'intérêt particulier de Renoir pour les céramiques de Caltagirone n'a rien d'invraisemblable : né à Limoges, le peintre a commencé sa carrière en peignant sur porcelaine et son intérêt pour les poteries et autres pièces vernissées est toujours resté très vif. Pour aider nos détectives en art, je me suis amusée quant à moi, à chercher dans l’œuvre du maître, d'autres toiles présentant des objets similaires (sous chaque reproduction j'indique les liens qui leur permettront de retrouver mes sources). La première que j'ai découverte date de bien avant le voyage en Sicile, preuve s'il en est, que Renoir appréciait déjà cette céramique :
Autre site
Le vase peint en 1880-82, vendu par Christie's en 2008 est passionnant car il aborde un motif beaucoup plus original, un portrait de profil, dont l'auteur est sans doute plus facile à identifier que pour de simples décors floraux.
Lot 52 de la vente Christie's du 24 juin 2008 à Londres, peint en 1880-82
Dans "Le vase de Chysanthèmes" peint en 1882 (collection privée) on reconnait le vase de 1878
Le portrait de Madame Hagen, de 1883, comporte au vase aux couleurs proches de celles des céramiques de Caltagirone mais dont la forme est un peu différente : je ne sais s'il peut être lu dans la collection !
Un bouquet de 1884, dans un vase qui rappelle la céramique de Caltagirone, mais avec une forme moins joufflue
La femme à la guitare de 1896-97,
Un bouquet de roses de 1908, dans une "boccia" très stylisée
Le Musée Renoir de Cagnes sur Mer
* Je venais de lire, juste avant de partir, le sympathique roman de Dominique Bona, intitulé "Deux sœurs" et qui traite de deux autres jeunes au piano, identifiées celles-ci puisqu'il s'agit des sœurs Lerolle, devenues Yvonne et Christine Rouart par leur mariage.
Dans "Le vase de Chysanthèmes" peint en 1882 (collection privée) on reconnait le vase de 1878
Le portrait de Madame Hagen, de 1883, comporte au vase aux couleurs proches de celles des céramiques de Caltagirone mais dont la forme est un peu différente : je ne sais s'il peut être lu dans la collection !
Un bouquet de 1884, dans un vase qui rappelle la céramique de Caltagirone, mais avec une forme moins joufflue
En 1889 Renoir peint deux versions d'un splendide bouquet de glaïeuls, mêlé de quelques lys et accompagné de raisins, poires et pèches dans une version, et pêches, poires et figues dans l'autre. Ces deux toiles décrivent parfaitement le même vase, une boccia bien ventrue de Caltagirone.
La dernière trouvaille dont je suis assez fière est ce portrait de femme en train de jouer à la guitare. On y distingue très nettement à gauche, à moitié coupée par le bord du tableau, une boccia de Caltagirone
La femme à la guitare de 1896-97,
A l'orée du XXème siècle, la touche de Renoir se fait plus floue et les éléments décoratifs sont moins précis que dans les toiles précédentes. Pourtant ce gros bouquet de rose semble bien être représenté lui aussi dans une céramique caltagironaise.
Un bouquet de roses de 1908, dans une "boccia" très stylisée
Ce sont encore des roses qui, en 1914, emplissent cette poterie dont la forme est différente de la boccia traditionnelle, mais qui présente un décor typique de la ville
Voilà !! Il ne me reste plus qu'à conseiller aux ardents admirateurs de Renoir de regarder le film consacré à sa maison-musée de Cagnes, pour tenter d'y débusquer parmi les objets qui meublent Les Collettes, un vase en forme de boccia ou d'albarello !! Albarello, vous l'avez remarqué, qui ne figure décidément que dans "les jeunes filles au piano" d'Orsay.
Le Musée Renoir de Cagnes sur Mer
Pour finir cette promenade policière, je vous propose un livre pour enfant de Stéphane Méliade : On a volé son tableau , écrit avec des enfants sur le thème suivant :
1892.
Le peintre Auguste Renoir se lamente. On a volé son tableau « jeunes
filles au piano » , son premier grand succès. L'inspecteur Moufflon,
saisi de l'affaire, arrête tout ce qui bouge. Un jour, Naïma, ancien
modèle de Renoir en Algérie, revient le voir et lui révèle qu'elle
connaît le coupable : Benjamin Pillaud, ancien compagnon de voyage et
rival du peintre. Il garde le tableau sur une péniche qui se déplace
constamment sur la Seine. Comment récupérer « les jeunes filles au
piano » avant que Naïma soit arrêtée pour complicité et avant que
l'inspecteur Moufflon ait arrêté la moitié de Paris ? En faisant
intervenir les jeunes filles au piano, justement, les vraies.
mesdemoiselles Adélaïde et Héloïse Verrière qui ont servi de modèle à
Renoir. Car Benjamin Pillaud est superstitieux et a peur du paranormal.
Le pire qui pourrait lui arriver, ce serait qu'un tableau qu'il a volé
prenne vie et se mette à le harceler...
Vous pouvez lire le livre en entier (avec à chaque fois plusieurs versions, c'est un atelier d'écriture) sur internet à partir de ce lien qui mène au Chapitre 1er. A suivre ensuite en cliquant sur chapitres suivants, à gauche.
Si enfin vous avez vu des vases de Caltagirone dans quelque Renoir, croisé de-ci, de-là, n'hésitez pas à nous le dire !!! Je transmettrai ...
* Je venais de lire, juste avant de partir, le sympathique roman de Dominique Bona, intitulé "Deux sœurs" et qui traite de deux autres jeunes au piano, identifiées celles-ci puisqu'il s'agit des sœurs Lerolle, devenues Yvonne et Christine Rouart par leur mariage.
Rondement menée cette enquête Michelaise!
RépondreSupprimerUn vrai plaisir de lecture.
Quant à cette moisson d'images, c'est du plaisir pour les yeux et les sens.
Il me semblait que ces deux jeunes filles étaient celles dont parle Bona mais j'ai du confondre.
Très intéressante émission ( 24 Avril ) à réécouter au sujet du livre dont vous parlez : L'humeur vagabonde de K. Evin sur FRance-Inter.
J'aime vraiment beaucoup votre billet.
Amitiés.
Miss
Merci Miss, non les deux jeunes filles de Bona sont sur une autre toile, tu peux regarder la couverture du livre, tu verras que c'est quand même la même inspiration
SupprimerSuperbe ton billet, pour moi qui aime beaucoup la peinture de Renoir, je me suis régalée!!!
RépondreSupprimerJustement demain je vais écouter Dominique Bona à Caen et me faire dédicacer son livre!
J'aime beaucoup la femme à la guitare et tous ces bouquets dans les bocchie? !!!
Bon dimanche
Bon, je "canne" sur le pluriel de boccia... qui sait, peut-être des spécialistes nous diront
SupprimerAlors ça, sympa que tu ailles justement écouter Dominique Bona... parle-lui des vases de Caltagirone !
Bona, je suis en train de lire Paul et Camille du coup !!
Soyez rassurées, mes chères dames, car nos pluriels sont généralement moins baroques que la, pardon, que le (ouf...) val de Noto : le bocce.
SupprimerAh oui, tu as raison nous disons la vallée et le val ! pour le coup c'est nettement illogique. Merci Siu pour tes interventions grammaticales !!!
SupprimerMerci Siu!!!
SupprimerJ'ai trouvé ce billet très très intéressant, passionnant, instructif, amusant... en un mot, délicieux. Autrement dit, de ceux qu'on aimerait qu'ils ne finissent jamais !!
RépondreSupprimerOh Siù, je te soupçonne d'être d'une indulgence coupable à mon égard, mais c'est vrai que l'histoire était amusante, et fort sympathique
SupprimerOn pourrait titrer "Michelaise à la recherche du vase perdu"
RépondreSupprimerPassionnant ton billet.
Oh ALba merci pour ce titre flatteur, mais j'avoue que la quête m'a amusée !
SupprimerVoilà donc le fameux Renoir!
RépondreSupprimerJe n'aurais pas imaginé cette chute!
En tout cas, la prochaine fois que je verrai un tableau avec des fleurs, je regarderai plus soigneusement le vase!
Bon dimanche
Et bien voilà un bon plan Eimelle, nous allons expertiser les vases dans les bouquets de fleurs et je suis certaine que d'autres peintres que Renoir ont mis des Calagirone : j'ai déjà trouvé un Valloton que je n'ai pas osé mettre pour ne pas surcharger l'article
SupprimerFélicitations, Michelaise! Votre publication soulève mon enthousiasme et je suis ravie de découvrir la boccia de Caltagirone à travers les tableaux de Renoir. Merci pour ces informations inédites.
RépondreSupprimerAnne
Vous n'avez plus qu'à en chercher d'autres Anne ! Ou identifier les autres vases de Renoir, Gien, Limoges etc !!!
SupprimerComme les grands esprits se rencontrent! Je suis en train de lire l'ouvrage de Jean Renoir alors ton billet tombe à pic! Comme tu le sais sans doute, Renoir a mis du temps avant de s'accorder le droit de devenir peintre. Son travail d'artisan lui convenait parfaitement. Il était donc tout à fait à même d'apprécier le travail des maîtres de Caltagirone...
RépondreSupprimerTu sais, tu devrais lire Camilleri en italien. Il utilise le dialecte sicilien et pas seulement dans les dialogues et c'est assez savoureux!
Quant à Dominique Bona, qui tu sais nous en a déjà parlé à propos de Berthe Morisot et de l'ouvrage que tu as évoqué. Je crois que je vais me laisser tenter!
@ +
P.S. Merci pour le lien vers le musée de Cagnes. J'ai tout regardé. Bien plus intéressant que la télé! ;0)
Ah mais alors il va falloir que tu trouves la citation précise qui est, parait-il à l'origine du livre de Camilleri, le Ciel Volé : dans Pierre Auguste Renoir mon père, édition Folio 1981 Gallimard, pages 256-257
SupprimerN'ayant pas l'ouvrage je n'ai pu aller chercher cette citation...
Tes désirs sont des ordres...seulement le jour de la fête des mères ;0)
SupprimerDonc voici la citation : «Mon père voulait faire partager à sa femme son enthousiasme pour l'Italie. Ils visitèrent la Sicile. Renoir perdit son portefeuille. En attendant que Durand-Ruel pût les ravitailler, ils vécurent chez des paysans aux environs d'Agrigente. Ma mère aidait leurs hôtes aux travaux des champs. Quand l'argent arriva, elle essaya de leur faire accepter une rémunération. Ils s'en offensèrent. Renoir et sa femme n'étaient pas doués pour les langues et tout se passait par gestes. Finalement me mère eut l'idée de donner à la bonne fermière une médaille de la Vierge qu'elle portait au cou. On se sépara dans des «torrents de larmes»!
Par contre, on ne dit pas que la fermière leur offrit un vase de céramique... Est-ce que c'était des objets dispendieux ou des choses d'un usage assez courant?
Peut-être que pendant que sa femme bossait, l'autre se baladait à droite et à gauche. Rien de très nouveau sous le soleil sicilien!
A moins qu'ils n'aient, comme de bons touristes qu'ils étaient, cherché à remercier la fermière de son hospitalité et lui aient, eux, offert un vase en plus de la médaille, donc découvert et aimé les céramiques de Caltagirone. Et de coup décidé d'en acheter un ou deux pour eux !! Tu devrais lire le Camilleri, il est vraiment marrant !!
SupprimerC'est noté! Comme je suis toujours en attente de la reprise des cours...
SupprimerPassionnant et enthousiasmant ! J'ai vu récemment le tableau inachevé du Musée de l'Orangerie, et j'en avais une reproduction au dessus de mon lit d'enfant...mais je ne savais pas qu'il cachait une énigme que tu as su résoudre brillamment ! J'ai été passionnée aussi par la lecture de "Pierre Auguste Renoir, mon père". Ton billet m'ouvre des horizons, merci pour toutes ces références. Quand j'aurai un peu plus de temps, je regarderai (et je le sais déjà, avec grand plaisir) la vidéo que tu nous proposes.
RépondreSupprimerJe suis vraiment ravie Odile : la vidéo est un peu longue mais elle permet de visiter presque pour de vrai cette charmante maison très évocatrice. A défaut d'aller à Cagnes ! L'énigme est modeste mais finalement tout vase empli de fleurs a une histoire, il a été acheté, choisi, aimé et renferme des souvenirs propres au peintre !! Cela nous fera regarder les bouquets de fleurs autrement.
SupprimerMerci Michelaise pour la belle histoire, le petit jeu énigmatique la vidéo, pour tout cela merci d'avoir pensé à nous.
RépondreSupprimerMoi qui n'aime pas beaucoup Renoir, ça m'a presque réconciliée avec lui...
Belle journée à toi et bises du jour...
Ah voilà qui va faire plaisir à Alter, lui non plus n'aime pas trop Renoir (j'avoue qu'il ne me fait pas toujours un effet boeuf non plus). Sais-tu que nous devions quitter Caltagirone le lundi mais que ce monsieur nous ayant conviés à venir visiter son musée le mardi, nous avons changé notre programme en nous disant "mais ça va faire une anecdote sympa pour le blog". Et bien nous en a pris car le musée de la Céramique est vraiment riche ! et cette histoire valait le billet n'est-ce pas ?
SupprimerEn fait je j'aime vraiment pas trop Renoir :-)))En tout cas pas du tout ces oeuvres-là :-))) j'aime pas trop non plus Van Gogh chut !!!
RépondreSupprimerC'est une histoire splendide pour ton blog, bravo ! Et tellement joyeuse !!!
je te bises fortes du soir.
J'ose..?.. J'ose : Van Gogh... moi non plus ; Renoir : moi non plus. Et j'ajoute -cette fois c'est à toute mon audacité que je fais appel- que je n'aime vraiment pas trop tout l'impressionnisme. Pffhhh, c'est dit...
SupprimerPlutot expressionniste, moi (coté expressionniste de Van Gogh mis à part...;-).