5 ANS

 Image empruntée, avec son consentement, au blog de Claude Lothier, un blog que je vous recommande (si vous ne l'avez pas encore découvert en parcourant mes liens...) : petits croquis faussement naïfs, impressions très pertinentes dites en dessin, trait incisif et efficace... bref tout ce qui fait la richesse de nos échanges sur la toile.

C'est la première fois que je pense à célébrer l'anniversaire de ce blog commencé pour raconter notre grande aventure "marine", déjà en plusieurs épisodes, une sorte de "croisière de retraités" sur le Canal du Midi. Épisode fort agréable certes, mais que je n'ai guère eu envie de recommencer, ayant joué le rôle peu enviable du mousse, qui grimpait et descendait de la péniche pour lancer les cordages, pour amarrer le bateau, glissant sur la berge, stabilisant l'engin dans les écluses, j'avais trouvé l'équipée assez fastidieuse et l'épopée routinière ! C'est en lisant le billet d'Oxygène qui donnait la réponse à une énigme proposée quelques jours avant, que m'est revenu le souvenir de notre épopée : or comment mieux en retrouver trace qu'en relisant les billets que je lui avais consacrés ? C'est alors que j'ai découvert, avec une certaine stupeur je l'avoue, que cette escapade remontait à 5 ans !

Toujours préoccupée de célébrer les chiffres ronds, j'ai salué en son temps le numéro 500 (avec devinette à l'appui), éblouie de l'avoir atteint... puis le numéro 1000 avec la décontraction des vieux routards, pourquoi pas un jour 2000 ?? On ne doute de rien quand on atteint certains records, même si certains soirs d'introspection, on se demande encore pourquoi on consacre tant de temps à une activité aussi futile. Écrire des articles qui ne seront lus que par une centaine de personnes, monter des photos qui se perdront bien vite dans l'immense puits sans fonds de "la toile", égrener des idées qui n'ont de portée qu'individuelle, aligner des souvenirs qui ne font vibrer que soi, tout cela peut paraitre vain, voire indécent, pédant ou puéril.

Et pourtant, prise par cette addiction qui émaille notre époque et qui caractérise le fil de nos comportements sociaux, je continue. J'avais au départ un prétexte : maintenir un contact avec mes filles, parties au loin. Persuadée que j'aurais, si ma mère m'avait laissé de tels messages, été fascinée de pouvoir la découvrir, de mieux la comprendre, je croyais naïvement que mes minettes liraient mes lignes et y répondraient. Au début, ce blog était donc écrit pour elles. Mais j'ai vite déchanté, et après un mouvement de grève, quelques désillusions et un effort de réalisme, j'ai admis que l'excuse était biaisée, et que si je continuais c'était plus pour mon plaisir que pour remplir mon devoir de mère !

J'ai donc continué, avec régularité, avec opiniâtreté, avec cet entêtement qui caractérise toutes mes actions et que d'aucuns qualifient parfois de jusqu'au boutisme.

J'ai, à ce jour, plus de 1250 billets publiés, ce qui me fait des archives impressionnantes sur notre vie, vos voyages, nos lectures (très peu, je lis trop pour en faire des billets), nos concerts, et quelques événements marquants de notre quotidien. Quand, dans la conversation, un doute se fait sentir sur un souvenir, une date, un lieu, une adresse, houp, vite le blog et on trouve l'information. Une excellente façon finalement de garder trace des  bonnes adresses, des bons moments, et aussi d'en faire éventuellement profiter les autres. Et de récompenser les talents.

C'est d'ailleurs dans ce partage que nous concevons tous nos blogs, peu ou prou ! On a envie de faire connaitre ce qu'on a aimé, de communiquer ses trouvailles pour permettre aux autres d'en profiter et de faire de la publicité à ceux qui le méritent : restaurateurs, artistes, artisans, villes, paysages, pas de raison de garder pour soi ses découvertes ! Il est toujours tellement surprenant d'être lu, de recevoir des commentaires, parfois des remerciements, que l'addiction se double d'un lien social nouveau, qu'il est agréable de cultiver. Avec pourtant, quand on se prend à considérer la vanité des choses, la question toujours latente de savoir si, au fond, le billet du jour ne sera pas le dernier...

Et puis, comme la chose bloguée est immatérielle, j'ai éprouvé le besoin de conserver la trace de ces centaines de pages, rédigées au jour le jour et oubliées aussitôt écrites. Bien que nous soyons de mieux en mieux adaptés au virtuel, j'avoue que je serais fort contrariée si un beau jour tout devait disparaitre à la suite de quelque bug imprévisible ! J'ai trouvé un site qui fabrique, directement à partir de votre blog, presque sans manipulation et dans une mise en page certes imparfaite mais somme toute assez convenable, une version papier de vos écrits. Le site, qui ne permet pas d'intervenir sur la mise en page, ne convient pas pour les blogs constitués essentiellement de photos, mais quand il y a pas mal de texte, le résultat est correct. J'ai donc, à raison d'un par mois car si l'on choisit la couleur et une couverture rigide le prix est assez élevé, fait imprimer, par semestre ou par année selon les périodes, mon blog. Cela donne une étonnante collection, doublée des livres photos que j'aime à réaliser au retour de nos voyages, rappel d'instants de bonheur, mise en valeur de souvenirs que la mémoire parfois tend à perdre.

PS si vous utilisez Feedfabrik, sachez qu'outre le livre à imprimer, vous pouvez aussi récupérer votre blog sous format PDF, gratuitement pour un format PDF simple, et en format PDF Proof, gratuitement lors de votre achat principal. N'oubliez pas de le télécharger à ce moment-là, il n'est pas envoyé par mail, ni récupérable plus tard.