J'ai trouvé particulièrement savoureuse cette scène où Saint Jérôme, assis par terre, est en train de se faire morigéner pour ses études de la philosophie païenne et particulièrement de Platon. (Folio 183r). Alors qu'il professe lui-même d'être chrétien, le texte raconte qu'il fut accusé en chaire d'être un "Ciceronien", et l'image montre le saint confus, plein de gêne en prenant conscience du conflit entre son étude de Platon et la foi qu'il professe. L'horreur non feinte de ses compagnons montre, s'il en était besoin, la gravité de la situation !
Les Belles Heures de Jean de Berry, trésors des Cloisters, ayant été « dé-relié » , on a pu exposer chacune de ses feuilles comme autant de miniatures individuelles, et cela donne lieu au Louvre à une manifestation particulièrement rare, une occasion unique à ne pas rater. Koka y est déjà allée trois fois et je crois qu’elle y retournera avant le 25 juin, date de la fin de cette merveilleuse exposition.
Réalisées par les jeunes frères de Limbourg, des franco-néerlandais, entre 1405 et 1409 environ, ces précieuses réalisations furent commanditées par Jean de France, duc de Berry.
Jean de Berry (1340–1416) était le fils, frère et oncle de trois rois de France successifs (Jean le bon, Charles V et Charles VI). Il fut un mécène actif, notamment en construisant et rénovant dix-sept châteaux. Il se déplaçait fréquemment d’une demeure à l’autre, accompagné d’une escorte, et de meubles portatifs, de « parures » pour ses résidences, en particulier de tapisseries qu’il affectionnait particulièrement. Il aimait aussi les bijoux, les ustensiles précieux, les médailles romaines, les autels portatifs et les manuscrits enluminés… joyaux dont la petite échelle lui offrait un transport facile, allié à un raffinement qui comblait son désir de beau. Ses vêtements étaient garnis de fourrure et brodées de fils d'or (janvier des Très Riches Heures). Il appréciait encore les pierres précieuses, les instruments de musique, les camées antiques et même les chiens de chasse (en 1388, il possédait 1 500!) et autres animaux exotiques, puisqu'il possédait aussi un léopard, un chameau et un singe.
Jean de Berry (1340–1416) était le fils, frère et oncle de trois rois de France successifs (Jean le bon, Charles V et Charles VI). Il fut un mécène actif, notamment en construisant et rénovant dix-sept châteaux. Il se déplaçait fréquemment d’une demeure à l’autre, accompagné d’une escorte, et de meubles portatifs, de « parures » pour ses résidences, en particulier de tapisseries qu’il affectionnait particulièrement. Il aimait aussi les bijoux, les ustensiles précieux, les médailles romaines, les autels portatifs et les manuscrits enluminés… joyaux dont la petite échelle lui offrait un transport facile, allié à un raffinement qui comblait son désir de beau. Ses vêtements étaient garnis de fourrure et brodées de fils d'or (janvier des Très Riches Heures). Il appréciait encore les pierres précieuses, les instruments de musique, les camées antiques et même les chiens de chasse (en 1388, il possédait 1 500!) et autres animaux exotiques, puisqu'il possédait aussi un léopard, un chameau et un singe.
Je vous laisse découvrir sans explication l'audace de cette scène qui décrit les fantasmes qui minaient Saint Paul l'Erminte... cette description des tortures qu'imposent aux jeunes chrétiens les femmes impures était impropre à un usage monastique, au risque de gâcher les prières des moines !
Dans ces collections, les manuscrits n’étaient peut-être pas très nombreux mais certains sont indéniablement les plus beaux du monde. Acquis par donation, par héritage familial, ou achetés à des agents spécialisés, il aimait aussi en commander à des artistes à son service. Ces livres d’heures contiennent les textes familiers des services religieux, les principales prières et les psaumes, mais ils ont été faits pour être utilisés par les laïcs. Ils reflètent donc le milieu courtois pour lesquels ils ont été réalisés, et sont fondamentalement différents de ceux qui étaient destinés aux monastères.
Admirez la grâce élégante de ces deux charmantes tentatrices qui menacent la vertu de ce malheureux Saint Jérôme !
Jean de Berry possédait déjà plusieurs autres livres d'heures en 1405, quand il a commandé ce qui allait devenir les Belles Heures. Les trois artistes, les frères Herman, Paul et Jean de Limbourg, étaient encore jeunes et cette prestigieuse commande était pour eux une occasion unique de se faire connaître. On constate d’ailleurs, en observant l’évolution de leur style, qu’ils deviennent rapidement de plus en plus compétents, et du coup, leur patron, de plus en plus impressionné par leur génie, élargit ses commandes. Outre les éléments standards et les prières, ce manuscrit comprend sept séquences d'illustrations en pleine page racontant les histoires de saints principaux : Jérôme, Augustin, Catherine et d’autres. D’ailleurs, les Belles Heures à peine achevées, Jean de Berry commande aux artistes les Très Riches Heures, aujourd'hui au Musée Condé de Chantilly.
Les Belles Heures ont été abondamment étudiées et hormis les admirer, il semblerait pédant, voire inutile, de les décrire ou de les analyser. J’ai donc décidé de m’intéresser avec vous à un aspect un peu inattendu et pourtant fort remarquable de ce chef d’œuvre intemporel : la violence qui suinte de ce livre pieux.
Les spectateurs médiévaux étaient habitués à « lire » des scènes violentes de martyrs de saints, morts dans des conditions atroces pour défendre leur foi. Cette violence va d’ailleurs s’exprimer plus ou moins fortement selon les époques, qu’on pense aux décapitations d’Holopherne que le XVIIème se plut à multiplier, mais en principe, les manuscrits enluminés, réalisés par des moines craintifs ou pour des commanditaires raisonnables, sont assez sobres. Le martyr est décrit, mais le sang ne coule pas à flot, quelques gouttes suffisent à indiquer la cruauté de la scène.
Or, le manuscrit de Limbourg est nettement plus narratif et, de fait, plus violent que nombre d’autres exemples contemporains.
Le choix des sujets par exemple se révèle parfois extrême. Par exemple, dans la plupart des livres d'heures, les vêpres des heures de la Vierge sont illustrées par la fuite en Égypte. Les Belles Heures, elles, proposent un épisode particulièrement violent : le Massacre des Innocents (Folio 59v). Bien que ce ne soit pas un cas unique parmi les livres d'heures, cette option est rare, et sa présence ici marque une volonté de sensationnalisme. En outre, parmi les représentations médiévales de cette scène, celle-ci est particulièrement choquante car elle met l'accent non sur les mères en deuil, mais plutôt sur les corps massacrés et démembrés des bébés.
Or, le manuscrit de Limbourg est nettement plus narratif et, de fait, plus violent que nombre d’autres exemples contemporains.
Le choix des sujets par exemple se révèle parfois extrême. Par exemple, dans la plupart des livres d'heures, les vêpres des heures de la Vierge sont illustrées par la fuite en Égypte. Les Belles Heures, elles, proposent un épisode particulièrement violent : le Massacre des Innocents (Folio 59v). Bien que ce ne soit pas un cas unique parmi les livres d'heures, cette option est rare, et sa présence ici marque une volonté de sensationnalisme. En outre, parmi les représentations médiévales de cette scène, celle-ci est particulièrement choquante car elle met l'accent non sur les mères en deuil, mais plutôt sur les corps massacrés et démembrés des bébés.
Le cycle de la Passion présente traditionnellement de nombreuses scènes cruelles. Pourtant, dans cette crucifixion, non seulement le sang coule du côté percé du Christ, ce qui est naturel, mais de ses pieds, de ses mains, il s’épanche le long des bras, il déborde sur le linge qui lui ceint les reins, et celui des larrons lui répond en longues traînées pourpre, soulignant s’il en était besoin l’atrocité de la scène. Ce traitement met l'accent sur la théologie du sang du Christ en faveur fin XIVe et début XVe siècle, portés sur la vénération des plaies du Christ, pressoir divin.
Mais c’est à propos des saints que le miniaturiste est le plus prolixe. Leurs souffrances donnent lieu à nombreux épanchements !
Sainte Agathe soumise aux tenailles de ses bourraux, Saint Laurent enchaîné sur son gril, Saint Sébastien percé de flèches reprennent, mais sans douceur et sans concession à la sensibilité des lecteurs, l'iconographie classique où le martyr est malmené par d'infâmes tortionnaires sans foi ni loi.
Les représentations de Saint François recevant les stigmates (Folio 171r) ne sont pas rares, mais le sang abondant qui coule des plaies du Christ faisant écho aux stigmates du saint, est remarquable. On sait qu'après que Saint Denis (et ses compagnons) aient été décapités (Folio 166v), le premier ramassa sa tête et marcha vers sa tombe. Ce type de saint qui transporte sa propre tête est tellement répandue dans l'art médiéval qu'il a même un nom : Céphalophorie. Mais ici le sang qui gicle du cou du saint et de son compagnon en fait une scène particulièrement éprouvante. Lorsque Sainte-Marguerite (Folio 177r) ressortit indemne du ventre d'un dragon, il n'est pas précisé d'ordinaire que ce dernier ait été éventré. Pourtant les Limbourg prennent ici encore prétexte à l'épisode pour faire jaillir un impressionnant flux de sang.
Ce pauvre Saint Étienne est tellement malmené par ceux qui le lapident que le sang fait des flaques sur son habit de diacre. Le martyre de Ursule et ses onze mille vierges (Folio 178v) est montré avec enthousiasme particulier pour le sang qui dégouline en ruisseau sur la passerelle, la crauté de la scène étant soulignée par la tête décapitée gisant sur le quai. Dans le martyr de saint Pierre et de saint Paul, rien nous est épargné : au premier plan, le corps agenouillé de Paul se vide lentement, et sa tête qui, selon la légende a rebondi deux fois, donnant naissance à deux sources, gît à côté, yeux grands ouverts. Avec Saint-Barthélemy (Folio 161r), on frise l'insoutenable. Sa chair a été arrachée avec des tenailles. Le saint est enchaîné nu à une table tandis que trois hommes travaillent intensément à l'horrible besogne de lui arracher la chair par lambeaux. Le bourreau de gauche, particulièrement appliqué, prend appui sur la jambe de table pour avoir plus de force et décupler son effort en tirant sur la peau du saint.
Dans cette miniature extraite du cycle de Sainte Catherine, l'Empereur Maxence lui-même, pourtant ordonnateur du supplice, semble impressionné par l'exécution de Porphyre. Le capitaine de sa garde, condamné pour avoir enterré secrètement l'impératrice après l'avoir convertie au christianisme, va être décapité sur un tas de cadavres sanguinolents. Enfin, la décollation de Saint Jean Baptiste (Folio 212r), nous montre son tronc inerte d'où sourd une vraie fontaine de sang qui s'écoule en épaisses rigoles sur le sol. Nos jeunes diraient que c'est carrément "gore" !!
Partout, l'histoire qui motive la représentation est barbare, mais la représentation semble mettre volontairement l'accent sur la violence et sur l'aspect sanglant des scènes évoquées. Ce n'est pas un bréviaire pour jeune fille sensible que les Frères Limberg ont brossé, mais bien des miniatures sans équivoque, insistant sur le côté féroce des bourreaux, sur l'impitoyable dureté des exécutions, et mettant en valeur l'héroïsme d'autant plus flagrant des saints auxquels sont dédiées ces pages. Ce sont des histoires édifiantes qui sont ainsi fournies à la méditation du duc de Berry, provoquant par une empathie émotionnelle forte et pathétique, une piété d'autant plus vive. Comme on l'a vu plus haut, les femmes sont belles, voire sensuelles et fortement désirables, la mort est décrite sans concession, et l'homme d'armes qu'était le duc ne pouvait s'en offusquer, au contraire. Nous avons ainsi un livre de prières qui s'imprègne du quotidien, rendant le recueillement d'autant plus efficace qu'il s'appuie sur des images "réelles", non édulcorées. C'est un livre de réflexion, racontant la vie sous tous ses aspects, même les plus féroces, même les plus plaisants. Le salut est dans la façon dont le chrétien sait faire face aux tentations, affronter les épreuves et se fortifier dans une foi pragmatique et exposée aux dangers du monde.
Sainte Agathe soumise aux tenailles de ses bourraux, Saint Laurent enchaîné sur son gril, Saint Sébastien percé de flèches reprennent, mais sans douceur et sans concession à la sensibilité des lecteurs, l'iconographie classique où le martyr est malmené par d'infâmes tortionnaires sans foi ni loi.
Les représentations de Saint François recevant les stigmates (Folio 171r) ne sont pas rares, mais le sang abondant qui coule des plaies du Christ faisant écho aux stigmates du saint, est remarquable. On sait qu'après que Saint Denis (et ses compagnons) aient été décapités (Folio 166v), le premier ramassa sa tête et marcha vers sa tombe. Ce type de saint qui transporte sa propre tête est tellement répandue dans l'art médiéval qu'il a même un nom : Céphalophorie. Mais ici le sang qui gicle du cou du saint et de son compagnon en fait une scène particulièrement éprouvante. Lorsque Sainte-Marguerite (Folio 177r) ressortit indemne du ventre d'un dragon, il n'est pas précisé d'ordinaire que ce dernier ait été éventré. Pourtant les Limbourg prennent ici encore prétexte à l'épisode pour faire jaillir un impressionnant flux de sang.
Ce pauvre Saint Étienne est tellement malmené par ceux qui le lapident que le sang fait des flaques sur son habit de diacre. Le martyre de Ursule et ses onze mille vierges (Folio 178v) est montré avec enthousiasme particulier pour le sang qui dégouline en ruisseau sur la passerelle, la crauté de la scène étant soulignée par la tête décapitée gisant sur le quai. Dans le martyr de saint Pierre et de saint Paul, rien nous est épargné : au premier plan, le corps agenouillé de Paul se vide lentement, et sa tête qui, selon la légende a rebondi deux fois, donnant naissance à deux sources, gît à côté, yeux grands ouverts. Avec Saint-Barthélemy (Folio 161r), on frise l'insoutenable. Sa chair a été arrachée avec des tenailles. Le saint est enchaîné nu à une table tandis que trois hommes travaillent intensément à l'horrible besogne de lui arracher la chair par lambeaux. Le bourreau de gauche, particulièrement appliqué, prend appui sur la jambe de table pour avoir plus de force et décupler son effort en tirant sur la peau du saint.
Dans cette miniature extraite du cycle de Sainte Catherine, l'Empereur Maxence lui-même, pourtant ordonnateur du supplice, semble impressionné par l'exécution de Porphyre. Le capitaine de sa garde, condamné pour avoir enterré secrètement l'impératrice après l'avoir convertie au christianisme, va être décapité sur un tas de cadavres sanguinolents. Enfin, la décollation de Saint Jean Baptiste (Folio 212r), nous montre son tronc inerte d'où sourd une vraie fontaine de sang qui s'écoule en épaisses rigoles sur le sol. Nos jeunes diraient que c'est carrément "gore" !!
Partout, l'histoire qui motive la représentation est barbare, mais la représentation semble mettre volontairement l'accent sur la violence et sur l'aspect sanglant des scènes évoquées. Ce n'est pas un bréviaire pour jeune fille sensible que les Frères Limberg ont brossé, mais bien des miniatures sans équivoque, insistant sur le côté féroce des bourreaux, sur l'impitoyable dureté des exécutions, et mettant en valeur l'héroïsme d'autant plus flagrant des saints auxquels sont dédiées ces pages. Ce sont des histoires édifiantes qui sont ainsi fournies à la méditation du duc de Berry, provoquant par une empathie émotionnelle forte et pathétique, une piété d'autant plus vive. Comme on l'a vu plus haut, les femmes sont belles, voire sensuelles et fortement désirables, la mort est décrite sans concession, et l'homme d'armes qu'était le duc ne pouvait s'en offusquer, au contraire. Nous avons ainsi un livre de prières qui s'imprègne du quotidien, rendant le recueillement d'autant plus efficace qu'il s'appuie sur des images "réelles", non édulcorées. C'est un livre de réflexion, racontant la vie sous tous ses aspects, même les plus féroces, même les plus plaisants. Le salut est dans la façon dont le chrétien sait faire face aux tentations, affronter les épreuves et se fortifier dans une foi pragmatique et exposée aux dangers du monde.
Ces feuillets sont des merveilles! Un vrai livre d'histoire à eux seuls, les détails de la vie quotidienne, dans toute sa cruauté parfois en effet, pas de censure des images!
RépondreSupprimerBonne après-midi
En effet, très instructifs sur la façon dont vivaient nos ancêtres !
RépondreSupprimerEt puis, quelle chance de tous les voir !!
Cela me fait penser que je n'ai toujours pas pris le temps de parler des livres d'heures magnifiques de l'exposition Tours 1500, j'ai du retard, je vais essayer de faire ça cette semaine!
SupprimerEt moi, je les verrai ce week-end ! youpi on va encore faire des billets parallèles !
SupprimerHélas , je ne sais pas is les "choses" ont tellement changé ! les massacres durent et ce que nous montre les journaux télévisés...
RépondreSupprimerde ce merveilleux travail de miniatures j'emporte les "femmes tentatices" à l'époque se posait-on encore la question se savoir si "nous" avions une âme ?
(josette)
Tu sais Josette, pour les femmes, on revenait de loin !! historiquement ( et religieusement) parlant ... le christianisme a quand même permis une (lente lente) évolution
Supprimerquant au thème de la violence, il est un peu factice (mais il vaut mieux aborder une expo sous un aspect pour mieux en parler qu'avec de vagues généralités) et un peu provocateur : juste pour rappeler qu'on a ici un livre "civil" donc qui comprend aussi l'aspect violent de la vie ! pas édulcorée par une lecture de moine !
En lisant ton billet, je n'ai pas pu m'empêcher de repenser à Voragine qui, dans la Légende dorée, a décrit avec moult détails les supplices endurés par les martyres de la religion catholique. Le texte est évidemment bien antérieur aux peintures que tu exaltes, mais des générations de peintres, guidés par des conseillers artistiques, y ont puisé des motifs, des images qui sont encore bien vivaces et qu'on se délecte toujours de voir. Tu as raison, la violence est partout présente dans l'art religieux, pas seulementdans les manuscrits médiévaux, mais aussi sur les murs des églises, sur les maîtres autels, dans le marbre des chaires, et parfois aussi dans les scènes qui ornent le mobilier liturgique...
RépondreSupprimerTout simplement parce que, malheureusement, cette violence est humain, elle est notre lot quotidien, sous des formes brutes ou évoluées !! comme je le disais à Josette, le choix de ce thème pour parler de l'expo en ne faisant pas la liste exhaustive de toutes ces miniatures, était surtout de ma part un "moyen" d'en parler, sans tomber dans le banal "c'était beau, très beau, vraiment très très beau" ... qui, cependant, est sous-jacent ! Quant aux violences subies par les martyres, elle était la preuve de l'immensité de leur foi. Pas nécessairement de la cruauté des bourreaux.
SupprimerAvant de remarquer tous ces détails effrayants c'étaient plutot les couleurs, assez claires et délicates, qui avaient saisi mon attention... pastel et meme un peu infantiles, avais-je pensé... Est-ce que quelqu'un d'autre aussi y a vu ce contraste ?
RépondreSupprimerJustement, c'était pour éviter de ne voir que la "joliesse" de ces miniatures, joliesse qui nous frappe par sa délicatesse, sa douceur, son harmonie a priori sereine, que j'ai insisté sur ces violences : mais dans l'ensemble c'est l'élégance qui domine, ne nous y trompons pas ! C'est un livre de prière et de réflexion, et si, parfois s'y mêle le rappel que la vie est cruelle et les humains encore plus, l'ouvrage est destiné à la prière et à la réflexion !! Et pour prier il ne faut pas avoir des images trop contrastée ! d'où ces tons pastels, dus aussi à la fraicheur du document, particulièrement bien conservé et aux pigments choisis, de très très belle qualité !
RépondreSupprimerBonjour Michelaise.
RépondreSupprimerSais-tu que le lapis-lazuli, réduit en poudre, était le colorant des miniatures.
Une idée que je réserve pour l'année prochaine : l'utilisation par l'homme des matières naturelles pour créer des couleurs.
un petit coucou bien tardif de Lausanne.
ah oui, le lapis lazuli, ce bleu qui fait tant rêver et qui tient si bien dans le temps... un bleu qui valait des fortunes et que seuls les grands peintres, ou les grands miniaturistes ont utilisé !
SupprimerC'est vrai ça, on ne fait même plus attention à la barbarie, nous laissant bercer par les couleurs, ces cènes de tortures s'intègrent dans ce que nous apprenons être la tradition, l'histoire religieuse !
RépondreSupprimerImaginons la barbarie actuelle, l'attentat du word trade center de N:Y. soit mis en pages, dessinés avec le même art des couleurs.
De toutes manières, ceci est impossible, nos habits ne ressortent pas aussi colorés. La barbarie se fond dans la grisaille.
Dans l'art de l'enluminure du Moyen Age, la pierre d'azur est broyée et réduite en poudre. les moines de l'Abbaye du Mont-Saint-Michel dépensent des fortunes pour obtenir cette pierre nommée en latin médiéval : Lapis-Lazuli qui donne des bleus uniques.
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