Nous avions demandé à la propriétaire de l'école où se trouvait Marquayrol et elle nous avait désigné de la main la colline surplombant le village de la Labastide du Vert au seul endroit où s'élèvent quelques cyprès. Les vues de maison du peintre sont souvent agréments de cet arbre et ce fut notre indicateur car aucun lieu-dit du nom de Marquayrol n'était répertorié. Partis à l'assaut du monticule vallonné dont on devine qu'il offre une belle vue sur la vallée, nous avons fait un grand détour sans trouver la moindre habitation quand, soudain, un chemin de transhumance s'offrit à nos yeux. Pas de doute, nous étions proches, mais à l'horizon, pas la moindre bâtisse. Qu'importe, la balade s'imposait. Le chemin crissait de cigales mais n'offrait rien de bien prometteur quand, soudain, j'eus un choc :
à ma droite, quatre colonnes de pierre grisâtre, et quelques poutres arrachées noircies d'où surgissaient des clous inutiles.
"Elle est là !!! incroyable, c'est elle !"
"Qui, quoi ? qui est là ?"
"Mais la gloriette voyons !! celle des peintures... mais quelle tristesse, totalement à l'abandon"
Nous étions persuadés de tomber sur une propriété bien entretenue, choyée par les descendants et hermétiquement close. Et voilà que nous trouvions notre pergola au milieu des cyprès, dans un champ ouvert aux quatre vents, et envahie par la végétation. Pas très hardis et plutôt portés à la discrétion, nous entrâmes cependant, d'autant qu'aucune clôture ne barrait le passage. Après avoir contemplé tout à loisir ce souvenir d'été heureux, nous poussâmes un peu plus loin l'exploration.
Le chemin s'enfonçait dans la végétation, tout était à l'abandon mais au loin, d'autres cyprès nous attiraient : nous voulions à tout prix retrouver le bassin, celui de la jeune fille en rose, celui de tant de toiles du lotois.
Pourtant ce n'était pas un bassin qui nous attendait mais bien une bâtisse que nous prîmes d'abord pour "la" maison. Tout était clos, on pouvait s'approcher sans crainte.
Une haute porte au bleu délavé, et sur le mur de façade, pas la moindre ouverture, un peu comme un fortin !
Tiens, une fenêtre, ouverte de surcroît ... bizarre ...
Construit sur un terrain en pente très raide, le bâtiment reposait sur un soubassement imposant et révélait, côté vallée, d'immenses verrières donnant sur un balcon en encorbellement de belle taille.
"C'était son atelier"
Après avoir exploré la bâtisse, décidément peu habitable, nous nous approchâmes de la porte, symboliquement close par une fine branche de bois suspendue à deux légers fil de fer. Il ne restait plus qu'à pousser le battant !!
Il s'ouvrit sans peine ...
... nous révélant une seule et unique pièce, de fort belles dimensions et largement envahie de lumière, bien qu'elle fut, comme tout atelier qui se respecte, plein Nord.
La charpente était en bon état et les verrières, quoique serties dans un fer un peu rouillé, bien entretenues.
Dehors, au-delà de la rambarde de pierres, le "fameux" paysage, tant de fois peint par l'artiste. Le parquet devant la porte-fenêtre était un peu abîmé par les infiltrations d'eau et la porte sur le balcon un peu coincée, et devant la porte-fenêtre, mais nous réussîmes à l'ouvrir et à prendre la véritable mesure de l'environnement qui fut le quotidien d'Henri Martin pendant 40 étés.
Car il ne venait à Labastide du Vert que durant la belle saison et ses peintures automnales ont souvent la teinte de la nostalgie des départs. Pour nous quelle émotion d'avoir découvert et visité, en toute quiétude et totalement "dans son jus" cet atelier ! Mais où était donc le bassin ?? et la maison ??
à ma droite, quatre colonnes de pierre grisâtre, et quelques poutres arrachées noircies d'où surgissaient des clous inutiles.
"Elle est là !!! incroyable, c'est elle !"
"Qui, quoi ? qui est là ?"
"Mais la gloriette voyons !! celle des peintures... mais quelle tristesse, totalement à l'abandon"
Nous étions persuadés de tomber sur une propriété bien entretenue, choyée par les descendants et hermétiquement close. Et voilà que nous trouvions notre pergola au milieu des cyprès, dans un champ ouvert aux quatre vents, et envahie par la végétation. Pas très hardis et plutôt portés à la discrétion, nous entrâmes cependant, d'autant qu'aucune clôture ne barrait le passage. Après avoir contemplé tout à loisir ce souvenir d'été heureux, nous poussâmes un peu plus loin l'exploration.
Le chemin s'enfonçait dans la végétation, tout était à l'abandon mais au loin, d'autres cyprès nous attiraient : nous voulions à tout prix retrouver le bassin, celui de la jeune fille en rose, celui de tant de toiles du lotois.
Pourtant ce n'était pas un bassin qui nous attendait mais bien une bâtisse que nous prîmes d'abord pour "la" maison. Tout était clos, on pouvait s'approcher sans crainte.
Une haute porte au bleu délavé, et sur le mur de façade, pas la moindre ouverture, un peu comme un fortin !
Tiens, une fenêtre, ouverte de surcroît ... bizarre ...
Construit sur un terrain en pente très raide, le bâtiment reposait sur un soubassement imposant et révélait, côté vallée, d'immenses verrières donnant sur un balcon en encorbellement de belle taille.
"C'était son atelier"
Après avoir exploré la bâtisse, décidément peu habitable, nous nous approchâmes de la porte, symboliquement close par une fine branche de bois suspendue à deux légers fil de fer. Il ne restait plus qu'à pousser le battant !!
Il s'ouvrit sans peine ...
... nous révélant une seule et unique pièce, de fort belles dimensions et largement envahie de lumière, bien qu'elle fut, comme tout atelier qui se respecte, plein Nord.
La charpente était en bon état et les verrières, quoique serties dans un fer un peu rouillé, bien entretenues.
Dehors, au-delà de la rambarde de pierres, le "fameux" paysage, tant de fois peint par l'artiste. Le parquet devant la porte-fenêtre était un peu abîmé par les infiltrations d'eau et la porte sur le balcon un peu coincée, et devant la porte-fenêtre, mais nous réussîmes à l'ouvrir et à prendre la véritable mesure de l'environnement qui fut le quotidien d'Henri Martin pendant 40 étés.
Car il ne venait à Labastide du Vert que durant la belle saison et ses peintures automnales ont souvent la teinte de la nostalgie des départs. Pour nous quelle émotion d'avoir découvert et visité, en toute quiétude et totalement "dans son jus" cet atelier ! Mais où était donc le bassin ?? et la maison ??
Des quatre billets évoquant cet artiste c'est celui-ci que je préfère ! Quelle émotion, quelle découverte ! Incroyable ! La pergola, un rêve ! L'atelier, un vrai lieu de création...Et la maison ? Je l'attends de pieds fermes ! J'aime découvrir les maisons ! Et en parlant de maison la nôtre a pour nom : la Clomardière (le clos, la mare, la maison entourée de ses haies, la mare qu'on a dû combler car trop près de la maison et clo comme Claude et mare comme Martine ! Voilà c'est dit et j'en suis fière!!!! J'aime les maisons qui ont une histoire....
RépondreSupprimerOh Enitram, j'aime vraiment l'histoire du nom de ta maison. Tu as raison d'en être fière et je suis ravie de ton témoignage à propos de la Clomardière : c'est ainsi que les maisons vivent.
SupprimerQuant à celle d'Henri Martin, au prochain numéro !! à suivre donc.
.emouvant,passionnant
RépondreSupprimerÉmouvant, c'est le terme !! J'étais vraiment très émue quand j'ai aperçu les piliers de la gloriette, surprise totale dans ce chemin de transhumance
SupprimerMerci Michelaise pour cette histoire passionnante, je viens de lire tes billets consacrés à Henri Martin, une belle découverte pour moi... j'aime beaucoup ces peintures... voir en situation, des éléments de son oeuvre est intéressant et je veux bien le croire, pour vous qui êtes admirateurs depuis longtemps, émouvant... une belle série...J'ai un ami originaire de Cahors qui me disait cet été même que nous devrions y aller, que cette vieille ville vaut le détour, voilà une occasion supplémentaire pour aller la découvrir...
RépondreSupprimerAh oui, Catherine, la région de Cahors est fort belle, et il y a merveilleuses balades à faire dans le Lot !! Tu pourras aussi aller voir Saint Cirq Lapopie où Martin peignit aussi (il y avait une maison), et d'autres lieux où il planta son chevalet. SI tu y vas après le 31 août, l'exposition sera terminée, mais le musée de cahors garde au total plus de 30 toiles de lui, c'est déjà pas mal n'est-ce pas ?? Et puis en plus, tu verras ton ami !!
SupprimerQuelle belle équipée, je comprends votre émotion en revoyant tout, presque tout !
RépondreSupprimerPousser les volets, fouler le sol, regarder par sa verrière, comme j'aurais aimé ça aussi...
Bises du soir à toi.
Vrai, tu as tout saisi ... quand on a osé ouvrir la porte, et entrer, puisque ce n'était pas fermé, c'était avec beaucoup de recueillement !!!
SupprimerQuelle merveille cet atelier, j'aimerais y habiter...
RépondreSupprimerOui un peu haut de plafond et au nord, mais pour l'été, un vrai bonheur cet grand "loft" !! on pourrait en faire quelque chose de pas mal, mais surtout que cela reste comme c'est, atelier, un peu abandonné mais tellement plein de souvenirs
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