jeudi 4 octobre 2012

CORPS ET OMBRES : MATTHIAS STOM

Suite de : 


C'est Toulouse encore qui permet, dans le cadre de l'exposition "Corps et Ombres, Caravage et le caravagisme européen", de découvrir plus avant ce peintre méconnu et pourtant talentueux, qu'est Matthias Stom. Le catalogue nous le présente ainsi "le prolixe méconnu", autant dire que sa production est abondante et qu'il n'a pas été tiré de derrière les fagots pour les besoins de la démonstration. Si l'on ajoute à cela que ses toiles sont de qualité élevée et constante, voilà bien un nom qu'il est intéressant de mieux connaitre. D'autant que son style, nerveux, original est plein de personnalité, est immédiatement reconnaissable.


Pourtant la carrière de Stom est peu connue, son nom même est matière à controverse : dans les documents italiens on le cite sous différentes graphies (Sthom, Sthem, Shem, Stocha), et si l'on pense qu'il est né à Amersfoort aux Pays-Bas, c'est seulement l'hypothèse la plus vraisemblable, pas une certitude. Aucune information fiable non plus sur sa formation, peut-être a-t-il fait un voyage à Anvers. Tout ce dont on est sûr c'est qu'il a fait toute sa carrière de peintre établi et reconnu en Italie. On connait près de 150 tableaux de Stom dont 3 seulement sont signés. Cette abondante production se divise en trois groupes, les peintures religieuses, les peintures d'histoire et les portraits de fantaisie. Bien que très imprégné de culture italienne, son langage stylistique est essentiellement nordique et il ne subira aucune véritable acculturation : sens classique de la forme, insistance sur les traits les plus saillants des physionomies, à la limite de la caricature. Ce sont sans doute ces traits qui ont fait son succès en Italie et qui expliquent les multiples commandes dont il fut le bénéficiaire. 


C'est un artiste cultivé, qui aime les sujets spectaculaires. C'est surtout un grand coloriste, aux effets variés et somptueux. Ses scènes nocturnes, en particulier, sont d'une richesse et d'une puissance de teintes remarquables. Desservi pendant longtemps par l'aspect usé ou encrassé de ses toiles, on le redécouvre avec d'autant plus de plaisir que la restauration fait apparaitre des symphonies colorées d'une qualité étonnante. Sa peinture est plus démonstrative qu'évocatrice et il a parfois des inventions fulgurantes. Une salle entière lui était consacrée à Toulouse. Et j'ai été frappée par la façon toute personnelle, me semble-t-il reconnaissable entre mille, dont il peint les mains.
C'est pourquoi, je vous offre après ce long discours, un florilège de gestes et de mains qui vous le fera, j'espère, apprécier à sa juste valeur.


A SUIVRE
Corps et Ombres : Montpellier fin

9 commentaires:

  1. J'aime surtout les mains du personnage du 1er tableau, et quant au 2ème, je dis peut-etre une betise mais j'ai l'impression qu'il y a du Vermeer dans la nappe.

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    1. Il y a du Vermeer car la nappe impulse une ambiance, pose un instant grave dans un cadre familier.

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    2. C'est vrai ce que tu dis, mais moi je pensais plutot et tout simplement au couleurs, de la nappe (inspirée probablement aussi par cette lumière qui arrive de la gauche) : cfr. par exemple "Le verre de vin" vermeerien.

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  2. Je ne me lasse pas de ces détails!

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    1. Merci Eimelle, j'avoue qu'ils donnent plus de relief à la visite !!

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  3. Comme je le disais à Norma en réponse à sa question sur son blog. J'aime l'art religieux et baroque. Je viens de lire avec intérêt tes deux précédentes analyses que je n'avais pas eu le temps de lire avec application.
    Il m'est arrivé de m'assoir des heures dans une église par chez nous a essayer de comprendre certaines œuvres de Louis Bréa que j'apprécie tout particulièrement (chauvine peut-être) et je continue.
    C'est très bien ce que tu fais et je dis encore.
    J'attends la suite.
    Bisous et belle soirée.

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    1. Merci Mireille, je suis ravie de ton appréciation et j'avoue que ces billets, un peu aride à première vue, trouvent toujours quelques lecteurs fidèles, souvent sur le long terme et toujours très discrets !! Ton commentaire me va donc droit au coeur car c'est très agréable d'avoir un retour et de se dire qu'on ne rase pas tant que cela !! Louis Bréa bien sûr tu n'es pas chauvine, tu profites de ce que tu es à portée d'admiration et tu as raison de prendre le temps de regarder, essayer de comprendre, dénicher des détails (ah les détails !!) pas vus au premier abord, c'est ainsi que l'art se dévoile et que le regard progresse, s'affine, devient plus attentif ! Et ces toiles, peintes parfois sur des durées assez longues, des jours, des semaines voire des mois, méritent bien qu'on consacré plus d'un rapide instant à les admirer.

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  4. Une bonne excuse pour retrouver Toulouse. J´y penserai.

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  5. C'est marrant, j'ai l'impression que ces mains sont toutes identiques, pas assez individualisées et que le peintre n'a eu sous les yeux qu'une seule paire de mains comme modèle!...

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