lundi 20 mai 2013

HONTE



- J'ai envie de faire un article sur les soldes chez Virgin, mais j'avoue ne pas trop savoir par quel bout le prendre, je suis si perturbée que j'en ai perdu les mots !
- Les soldes chez Virgin ??
- Oui... tu n'a pas entendu la chronique à la radio, jeudi ou vendredi ?? Mercredi dernier, il y avait des soldes pour tenter de faire un peu de trésorerie et la foule s'y est précipitée, c'était une véritable émeute. On parlait d'un témoignage écrit par le mari d'une vendeuse qui va, comme tous, être licenciée dans quelques semaines. Il était très choqué par ces scènes de "pillage".


- ??
- Si, si, le mot n'est pas trop fort, les gens se sont comportés comme des sauvages, les vendeurs ont paniqué devant le flot humain... les clients s'arrachaient les objets, en prenaient des pleins sacs, sans même savoir ce qu'ils achetaient... juste l'appât du gain.
- Les soldes, c'est toujours un peu comme cela, non ?
- Sauf que là, c'était paroxystique ... et totalement indécent, car ils avaient en face d'eux des gens qui vont perdre leur boulot. Et qui n'arrivaient pas en endiguer la foule... On aurait dit des scènes de razzia. Mais enfin qu'est-ce qui fait courir les foules quand il s’agit de gagner quelques euros ?
- C'est de la cupidité...
- Tu crois que c'est le terme exact ??
- Quand les gens sont capables de faire n'importe quoi pour de l'argent, c'est bien le mot non ? Et ça inclut des notions d'avidité, de convoitise, d'âpreté au gain, de rapacité...
- Tu dois avoir raison... mais ce n'est même pas dans les 7 péchés capitaux !
- Si ! C'est la gloutonnerie*. On y trouve la même avidité insatiable.
- En quelque sorte...
- Il ne faut pas prendre le mot au sens exclusif de ce qui concerne la nourriture... il implique une idée de démesure et d'aveuglement dans la façon dont on se gave de ce qui fait envie.
- D'ailleurs, c'est absurde car il ne s'agit même pas de gagner de l'argent, mais bel et bien d'en dépenser, en achetant des choses inutiles, dont on n'a absolument pas besoin. Combien de fois se fait-on ainsi piéger, et tel est pris qui croyait prendre : on achète un truc au motif qu'il est bon marché, et on n'en fait rien. Mais de là à perdre tout "quant à soi", tout retenue, quelle gabegie...



Amplifiés par le buzz, prônés par les médias qui annoncent leur arrivée à grand renfort d'effets d'annonces, les soldes sont l'occasion de ruées parfois pitoyables qui laissent mal augurer de la nature humaine. Est-ce le plaisir de faire une bonne affaire, l'impression d'être plus malin que son voisin qui a payé au prix fort, l'occasion de s'offrir des produits qu'on n'aurait pas les moyens de s'acheter au tarif normal ? Toujours est-il qu'il n'est pas rare qu'on nous parle de gens qui campent devant la porte avant l'ouverture, de bousculades homériques, d'empoignades dignes de grand Guignol. Et la base de tout cela c'est ce sentiment "qu'on y gagne", quitte à se ruiner pour le faire ! C'est parce que le prix semble cassé qu'on achète un vêtement à 50 euros au lieu de 120, vêtement qu'on n'aurait même pas regardé si son prix de départ avait été de 50 euros. On n'hésite pas, alléché par la remise, à le prendre un peu trop grand ou une taille en-dessous de la nôtre, en se promettant bien en vain de maigrir, à se contenter du vert parce qu'il n'y a plus de rouge, alors qu'on ne porte JAMAIS de vert... bref, on perd tout bon sens à l'idée des 70 euros économisés. Voire !! On en oublie les 50 dépensés...

virgin sac ()

Fille d'une soldomaniaque aiguë (Dis Alter, elle était cupide maman ??), pour laquelle l'impression de faire une affaire l'emportait sur le plaisir de l'objet acquis, j'ai, dans ma jeunesse, acheté beaucoup, trop, moi aussi. Au point, comme dans toutes les gloutonneries, de m'en écœurer et de rester sagement à l'abri quand la période des soldes est annoncée. Mieux, la perspective de faire le coup de poing avec des mégères affolées me paralyse, et chaque année, je laisse passer "la saison des soldes" sans avoir le courage d'affronter les magasins. Je ne suis donc plus une habituée des "affaires", même si je ne répugne pas, de temps à autre, quand elles se présentent, à en faire. Je sais qu'alors je procure de la trésorerie fraîche à certains commerçants qui ont des stocks trop importants. Les soldes ne sont pas forcément immoraux.
Mais les scènes de rapacité qui se sont déroulées dans les magasins Virgin, l'ignorance totale du moindre savoir-vivre, de la plus petite retenue, l'impudeur affichée par ces clients en furie qui avaient perdu tout bon sens, tout respect des vendeurs et d'eux-mêmes, sont d'autant plus inquiétantes qu'il s'agit bien d'une faillite, de magasins où ils aimaient venir chercher les conseils éclairés des vendeurs qu'aujourd'hui ils ignorent. Ces hordes hurlantes qui déferlent sur des rayons, y raflant tout et n'importe quoi simplement pour "gagner" sont là pour dépecer le vaincu, comme d'affreux oiseaux de proie sur une dépouille même pas morte.


Beaucoup achetaient pour revendre sur Ebay, ou même à la caisse, en liquide : un client a même raflé d'un coup 184 jeux Nintendo. Certains achetaient sans savoir ce qu'ils mettaient dans leur panier, sûrs d'une seule chose, c'était moitié prix "De toute façon on s'en fout, c'est à -50%" clame l'un d'entre eux au téléphone. Aux caisses, il y a une heure et demie de queue tant l'ambiance est survoltée. : les objets mis dans le panier et jugés inutiles au moment de payer s'accumulent dans la plus parfaite confusion.

virgin rayon ()


L'impression d'apocalypse devant ces rayons pillés, l'affairement des gens, leur agressivité décrite par les médias, le marché noir qui s'est établi parfois devant certaines caisses, tout cela a un parfum de désolation qui pose comme un point d'orgue sur notre société de consommation et sur son inconscience absolue des dégâts du consumérisme débridé. Certes, certains ont pu vider joyeusement, en ayant l'impression de s'en "mettre plein les fouilles" les rayons de Virgin. Mais ont-ils imaginé que si demain c'est leur magasin ou leur usine qui ferme, ils n'auront pas alors à se poser en victime d'un système qu'ils pratiquent avec un tel cynisme. Oh vous me direz, Virgin n'a pas eu, en son temps, beaucoup de scrupules à l'égard des petits libraires qu'elle réduisait à quia et dont elle entrainait la fermeture. Et il ne sert à rien de s'attendrir sur le sort de cette entreprise qui, en son temps, connut son heure de gloire. Au point qu'un expert économique écrivait il y a peu, à propos de l'intérêt d'un éventuel repreneur : "l’image de la marque, qui véhicule des valeurs d’expertise du produit, de qualité, mais aussi d’impertinence et d’audace ... peut à nouveau véhiculer du rêve :..(ce sont)  des équipes expérimentées, un concept commercial fort, un merchandising identitaire, et une histoire. Qui ne se souvient pas de son premier disque acheté dans le Megastore des Champs-Élysées, quand ce magasin était présenté comme le plus grand disquaire du monde ? Même si l’enseigne a disparu des deux marchés symboles que sont les USA et le Royaume-Uni, il reste une certaine idée que Virgin, C’EST la culture." Virgin c'est peut-être la culture, mais le comportement de ces acheteurs c'était plutôt l'ignorance et la barbarie. Au point que j'aurai un sentiment de malaise lors de ma prochaine "bonne affaire".


Et ne me dites pas qu'il n'y a que des gens de peu sur cette vidéo : il y a des gens "bien propres sous le nez", des bons citoyens, des papis et des mamies bien respectables, vous et moi en somme !!


Note
* Qu'on appelle parfois, en simplifiant à l'extrême, la gourmandise. Mais il s'agit bien de la gloutonnerie.
La gourmandise (il convient de parler de « gloutonnerie » plutôt que de « gourmandise » : cf. l'étymologie bas-latine) est le septième péché capital, répertorié dès le ive siècle par un père du désert, le moine Évagre le Pontique. Au vie siècle, le pape Grégoire Ier le Grand l'associe à la luxure (le ventre étant proche du bas-ventre) et décrit les cinq manières de commettre le péché de gourmandise :
1. Le moment : manger avant le moment du repas afin de satisfaire l'organe du goût.
2. La qualité : rechercher des délices et une meilleure qualité de la nourriture pour satisfaire les « ignobles sens du goût ».
3. Les stimulants : rechercher des sauces et assaisonnements pour le plaisir du palais.
4. La quantité : manger plus que nécessaire.
5. Le désir : manger avec trop de désir, bien qu'en absorbant une quantité raisonnable – cette dernière manière étant la pire.
Les théologiens médéviaux le font remonter au péché originel (lié à la gourmandise, l'orgueil et la désobéissance).
Au xiiie siècle, Saint Thomas d'Aquin en fait un péché capital, c'est-à-dire un pêché qui engendrent d'autres péchés (la notion de vice permettant également d'en rendre compte) et répète la liste des cinq manières de pécher :
Praepropere - manger trop tôt
Laute - manger trop coûteux
Nimis - manger trop
Ardenter - manger avec trop d'impatience
Studiose - manger avec trop de goût
Dans la Divine Comédie de Dante Alighieri au xive siècle, dans le premier tome Inferno, les gloutons se trouvent au troisième niveau de l'enfer et sont condamnés à se vautrer dans de la boue alors qu'une pluie noire et glaciale leur tombe dessus.
....
En janvier 2003, vingt-huit personnalités ont remis à Jean-Paul II une requête demandant que le terme de gourmandise qualifiant ce péché capital soit renommé en gloutonnerie, intempérance ou goinfrerie, c'est-à-dire par un terme qui caractérise davantage le sens de démesure et d'aveuglement et qui corresponde aux termes utilisés en d'autres langues (anglais : gluttony, néerlandais : gulzigheid, etc.). Le terme gourmandise possèderait en français un sens éloigné de ceux-ci et se révèlerait intraduisible dans sa diversité ; il serait donc inapproprié pour qualifier le péché capital."

PS : Les images de cet article proviennent du site "Lyon Capitale"

20 commentaires:

  1. là ce n'était plus des soldes, beaucoup de ce que j'ai pu voir repartait sans passer par la caisse... "de mon temps " où un chat s'appelait un chat c'était qualifié de vol !
    je suis à 200% d'accord avec cette page ce qui se passe c'est une honte, pour le personnel.
    Le pillage devient courant à quand sur les marchés ?
    (ces "pilleurs" s'offusquent certainement des "fuites" d'argent à l'étranger mais dissimulent leurs revenus !)
    signé la "très vieille" Josette !

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    1. Oh tant pis si nous sommes vieilles, il est bon de dire ce qui nous choque, parfois ! Merci pour les 200% Josette

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  2. Je découvre, je reste sans mots pour dire...ce que j'en pense. Nous sommes donc irrévocablement entrés dans une ère de décadence morale et d'indécence sans limite ! Pillage et dépeçage sont affaires de vautours ! J'arrête..je deviendrais mauvaise.La "très très vielle "Danielle, approuve ton billet...et te rejoint dans ta révolte...ta colère .Puis-je y ajouter un soupçon de dégoût?

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    1. Vautours est en effet le mot qui vient à l'esprit quand on regarde le premier film. Tu as trouvé les mots et pourquoi n'aurions-nous pas le droit d'exprimer notre dégoût devant ces comportements que rien, sauf l'appât du gain, ne saurait justifier ??

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  3. La très vieille Siu s'unit elle aussi, d'accord à 201% si je peux ainsi dire, en trouvant qu'une une chose pareille est tout à fait insensée et absolument dégoutante. Pour information, la nouvelle était parue dans la presse italienne, j'avais alors pensé que c'était de plusieurs points de vue immoral et humainement si écœurant, et que si c'est vraiment comme ça que le monde tourne on aurait envie de crier, comme dans le titre d'un vieux film italien : fermate il mondo, voglio scendere !
    Pas trop de doutes sur l'hypothèse que chez nous ça se serait passé d'une façon pas vraiment différente, en tout cas il y a déjà eu, et pas une seule fois, de gigantesques embouteillages qui ont paralysé un territoire entier à l'occasion de l'inauguration d'un megastore du secteur électronique, à cause de quelques prix baissés. Encore une fois, quelle tristesse.

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    1. Devons-vous "descendre" ou bien tenter, vaille que vaille, de tenter de raison garder, et, en prime, de dire que tout cela est, sinon immoral, le mot échappe à beaucoup, mais pour le moins inutile et absurde ! Avec comme tu le dis, une bonne dose de tristesse devant ce que ces excitations ont d'artificiel.

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  4. j'avais vaguement entendu parlé de cela aux infos, sans faire plus que cela attention.... inquiétant... très inquiétant...

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    1. Oh Eimelle, je ne verse pas dans le passéisme, ni même dans l'inquiétude : c'est ainsi que va le monde et il faut en prendre la mesure. Ce qui nous pose des problèmes parfois, car nous nous sentons perdus devant une telle "décontraction" dans le besoin de jouissance immédiate qui est devenu la "norme" de notre société : on se sent dans un univers en mutation, qui nous laisse sur le bas-côté, désorientés, voire, comme tu le dis, inquiets. C'est dans doute à cela qu'on se sent vieillir. Et, en l'espèce, c'est tant mieux !!

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  5. Michel de Lyon21 mai 2013 à 07:59

    Tous ces vautours ont eu des parent ? Non ? J'aime bien votre indignation juvénile Michelaise ! Mais je suis bien convaincu que le 'chacun pour soi' devenu à la mode ne gêne plus nos contemporains. Et puis... les sites d'enchères seront bien pourvus, tout comme de petites boutiques parisiennes feront de jolis marges. Bizenesse n'est-ce pas. Le drôle de l'affaire serait de suivre ces enchères et de voir que souvent, les acheteurs payent plus cher des produits que s'ils les avaient achetés en magasin. Je l'ai mainte fois constaté. Un parti avait 'soit-disant' créé un mur des c... Il a oublié beaucoup de nos contemporains.
    Michel de Lyon

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    1. Merci Michel pour la qualification de mon indignation. C'est de l'exprimer sans doute qui est "juvénile", car mon rejet du "chacun pour soi" est, lui, passéiste ! Comme cette idée, parfaitement démodée, que même le "quant à soi, le respect de soi" n'a pas retenu ces hordes !!
      Quant à votre réflexion sur les sites d'enchères, point n'est besoin d'aller vérifier pour être certains que, comme vous le dites, "les acheteurs y payent plus cher des produits que s'ils les avaient achetés en magasin". C'est une constante absolument stupéfiante, maintes fois vérifiée et qui va dans le sens de ce que tente de dire mon article : il suffit qu'il y ait une soi-disant "affaire à faire" (des soldes ou, en l'espèce, une vente aux enchères) pour que les gens perdent tout bon sens, même et y compris, le bon sens financier : on imaginerait au moins qu'ils connaîtraient le prix public, mais que nenni, combien de fois voit-on des produits faire nettement plus cher aux enchères !!

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    2. PS et ce qui m'affole le plus, surtout sur la dernière vidéo, celle de Rouen, prise après la bataille puisque celui qui ouvre les portes annonce qu'il n'y a plus rien, c'est que les gens qui s'y pressent ne sont pas de "jeunes" (ce que nous aimerions soupçonner, histoire de nous poser en "sages") mais bien "vous et moi"... et je me dis, sans doute est-ce là la naïveté de ma réflexion, "mais moi aussi, je serais capable de me comporter ainsi ??". Alors je l'écris car je sais que cette prise de conscience, fut-elle candide, m'aidera si, sous une forme ou une autre, les circonstances se présentent un jour, à "raison garder". A prendre le minimum de recul nécessaire pour ne pas sombres dans le "tout le monde le fait, alors pourquoi pas moi". Je crois que le meilleur moyen de ne pas figurer sur le "mur des c..." est de restaurer le respect des autres qui passe, pardon de le redire, par le respect de soi.

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    3. Michel de Lyon21 mai 2013 à 09:28

      Non, non, Michelaise, pas 'vous et moi' comme vous le dites. J'ai la chance, dans ces circonstances, de faire un brin de claustrophobie... ce qui m'évite de me poser la question. Trêve de bêtise. C'est l'enseigne qui est responsable de cet état de fait. En organisant ce genre de vente elle démontre à ses salariés qui n'y peuvent rien, à quel point elle les méprise. En leur prouvant qu'ils ne sont pas nécessaires pour faire un gros chiffre d'affaire. Parce que, mine de rien l'enseigne a bien dû faire une petite marge sur ce déstockage. Elle avait d'autres moyens pour évacuer ses stocks sans mettre ses salariés devant une telle ignominie. Mais elle a aussi besoin d'une grosse masse financière immédiate, sans doute pour financer le P.S.E. dit Plan de Sauvegarde de l'Emploi. On admire la litote parce que, si je pense un peu, ce seront les intérêts de l’enseigne qui seront sauvegardés et rien d'autre. Et pour finir avec votre "et pourquoi pas moi" je vous rappellerai ces mots d'une pastorale provençale "... et pourquoi pas moi... et il suivit les autres" (de mémoire à cette heure). Et c'était 'le Ravi' qui les prononçait. Celui qui ne brillait pas par son intelligence. Aujourd'hui l'école a fait disparaître les 'garçons vachers' Elle ne fait, hélas, pas des Hommes plus intelligents.
      Michel de Lyon

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    4. Mais qui est dupe de ce genre de "gros chiffre d'affaires" ?? Quant au pourquoi pas moi, c'est juste un appel à la vigilance ! je suis encore plus claustrophobe que vous, je crains !! Travers que je cultive !!
      Permettez-moi de regretter que l'école ait fait disparaître les "garçons vachers", j'entends par là les métiers de proximité, en ne "pondant" que des masters, hors 5 ans après bac, plus de salut, sans pour autant permettre à tous de trouver du boulot correspondant à ces formations. D'où d'inépuisables frustrations... Lesquels "garçons vachers" étaient bien plus intelligents que certains de nos contemporains ... Pensez que je fais partie d'une génération qui pratiqua cela sur le Larzac !!! Bon, je sais, cela ne veut plus rien dire, mais bon, je vous explique : je devrais être en train de travailler, et je n'en ai pas du tout envie, alors je bavasses !!

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  6. Ne bavasse pas trop, Michelaise... Chez nous, cela veut dire «rapporter» ou «faire le panier percé» ou chez toi, l'équivalent de ces expressions québécoises serait, en argot, cafarder...

    Je pourrais ajouter mon indignation à la vôtre même si je ne suis pas exactement très vieille, quoique, la semaine dernière, une tonne de briques m'est tombée dessus lorsqu'une jeune fille m'a offert sa place dans le train bondé!... et je l'ai acceptée, histoire de pouvoir profiter du trajet pour corriger!

    Bon. Une fois que l'on s'est indigné, que fait-on ensuite?

    Je repars demain avec mes dix-huit étudiants au Musée... Bien que tu aies précisé qu'il ne s'agisse pas que de jeunes, j'au bien attrapé les miens, la semaine dernière, car les portes du Cégep franchies, ils se comportaient comme des sauvages : vocabulaire grossier, cris, etc. et ils ont plus de dix-huit ans!

    Je vais leur refaire la leçon demain, mais quel poids ai-je exactement? par rapport aux parents et par rapport à l'image de l'adolescent que projette les médias?

    Je fais un peu dévier ton débat.

    Pour y revenir, les comportements que tu décris se retrouvent ici à l'identique d'après ce que je peux voir dans les médias, car je ne cours guère les soldes puisque j'essaie tout simplement de diminuer toutes les facettes possibles de ma consommation. Et cela aussi, c'est une autre leçon qu'il faut essayer de faire passer en prêchant par l'exemple.

    Mon Dieu! Que de prêchi-prêcha ce matin! Je file avant de devenir complètement rabat-joie!

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    1. Ton histoire de musées me fait penser à cette visite organisée à l'occasion d'un anniversaire des filles petites. Les gamines que nous avions invitées n'avaient jamais mis les pieds dans un musée et touchaient à tout !! Je n'avais pas prévu ce problème et les gardiens étaient fort inquiets. Tout ça pour dire que les codes de comportement ne sont pas toujours appris, ce qui est normal quand on sait que la visite des musées reste, tout de même, le fait d'une petite minorité. Il faut découvrir et apprendre. Tu fais cela fort bien avec "tes" jeunes.
      Quant aux soldes, je te suis car nous avons déjà des armoires blindées, cela suffit !! Et pourquoi ne pas donner l'exemple, en effet !!
      Passons sur le prêchi-prêcha, moi j'appelle juste cela du Bon Sens, bien sûr !!

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    2. ps bavasser est plutôt barvarder, chiacchierare, jacasser !! Mais tu le sais forcément ...

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  7. Pour en ajouter à ton dégoût dernière minute (copier coller sur le net)
    "Vendredi 3 mai, l’ensemble des magasins reçoit l’ordre de commencer à préparer les « soldes » pour le lundi 13 mai. Quand ce lundi matin arrive, je suis à mon poste à 8h30. Pendant que je mets les « soldes » en place, les gens qui travaillent au siège de la société défilent à la caisse pour faire leurs achats. Eux ne sont pas restreints, après tout pourquoi restreindre ceux qui ont le plus de pouvoir d’achat dans l’entreprise ? Alors que les vendeurs du magasin n’ont le droit de prendre qu’une seule tablette, ou qu’un seul ordinateur, les gens du siège eux peuvent acheter ce qu’ils veulent...
    Virgin est mort ce vendredi 17 mai à midi dans l'indifférence générale
    Le magasin est ravagé. Les vendeurs sont hébétés. Nous avons porté notre magasin pendant trois jours apocalyptiques et nous étions seuls. La colère gronde et la direction quant à elle affirme « que tout s’est passé au mieux ». Aujourd’hui, pour la direction, plus rien ne compte. L’offre initiale de Rougier & Plé ayant été retirée, il ne reste plus aucun espoir de reprise pour les magasins.

    Virgin est mort ce vendredi 17 mai à midi dans l’indifférence générale, voire sous les hourras de certains sans aucune considération pour ceux qui ont donné des années de leur vie à cette entreprise. Aujourd’hui, il ne nous reste que l’espoir que le tribunal de commerce sauvera un maximum d’emplois et que nos actionnaires, démissionnaires voir saboteurs depuis des années, financent un plan social.

    C’est pourquoi nous nous rassemblerons devant le tribunal jeudi 23 mai à 13h."

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  8. Bravo Michelaise pour ce coup de gueule, ça fait du bien de pointer du doigt l’incivilité primaire ! Mais ne nous voilons pas la face : ce n’est que la partie visible de l’iceberg d’un « ultra individualisme » généré par le choix d’une économie – non moins ultra – libérale dont nous profitons tous en irresponsables :
    Que nous utilisions les vols low cost, les quels emploient des hôtesses contraintes à faire aussi femme de ménages des avions,
    Que nous consommons des produits à base d’huile de palme en s’offusquant de la fonte spectaculaire de la surface de la forêt amazonienne,
    Que nous achetions des vêtements pas chers car issus d’une exploitation inhumaine de la misère asiatique,
    Que nous boudions les caissières (bac+2 minimum) des supermarchés pour ces caisses self-services pour gagner quoi ? Quelques 10 minutes au mépris de l’emploi,
    Idem pour stations-services,
    Idem pour les banques,
    Idem pour la Poste,
    Etc. etc.
    Alors dénonçons les incivilités oui, mais restons clairvoyants ! nous sommes tous impliqués, mais nous manquons tous de courage.

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    1. Nous sommes en effet tous impliqués et face à une société dont il est de bon ton de dénoncer les travers, moi la première, mais que nous avons faite ainsi !! Et notre prise de conscience, tardive, doit être d'autant plus réactive. Avec ce sentiment trop facile que nos efforts ne sont qu'une goutte d'eau dans la mer ! Il a été plus facile de s'adonner à un consumérisme fou que cela ne l'est, maintenant, de se réveiller de ce consumérisme acharné qui nous caractérise aujourd'hui et qui nous conduit droit dans le mur, enfin disons dans un mur. Réagir, c'est une politique du petit pas, qui va au contraire du sens général et comme vous le dites Philfff, nous manquons tous de courage ... Trop attachés à nos petits conforts, trop noyés dans la masse aussi : les autres le font, alors pourquoi pas moi ?? Mais en prendre conscience est déjà un pas vers un changement de cap, non ??

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  9. Hiiiiii, je freine, je me gare, un créneau vite ! Je suis en retard comme "d'hab".
    J'ai suivi les péripéties des Virgin's, c'est honteux et je ne suis pas étonnée du tout du tout mais, dégoutée oui.
    Quant à l'age des demeurés des soldes, tu connais le chanson "le temps ne fait rien à l'affaire quand on est c.. on n'est c..".
    Je suis une anti-soldes convaincue, et je n'achète jamais sur internet non plus. Une vieille réac qui le revendique haut et fort.
    L'attitude de ces pilleurs, et la même que celles des pirates, des barbares et des vandales. Nous régressons vertigineusement.
    Je suis étonnée qu'il n'y est pas eu de blessés car les gens sont prêts à se marcher sur la g.....!
    Mais je trouve ta réaction "innocente". Ce n'est pas une première malheureusement, il y a longtemps que ces débordements existent et j'ai bien peur qu'il ne soit trop tard.
    Bon j'arrête car la moutarde est arrivée aux neurones et de plus je n'ai pas mis de piécettes dans l'horodateur !!
    Bises et belle soirée.

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