L'éblouissant portrait de Marthe Régnier, acheté en 2011 par un particulier à Londres et peint par Boldini en 1905 (il est au sommet de son talent) : un tourbillon de grâce et de légèreté. On croit entendre, en la regardant, le bruissement du satin de la robe vaporeuse de l'actrice. En bas à droite, une photogravure en couleur de la toile, commercialisée par Goupil.
Enfin !! Depuis le temps que nous en parlions, nous l'avons enfin vue... LA MAISON GOUPIL ET L'ITALIE au MUSBA... L'exposition était à Rovigo au mois de juin dernier quand nous sommes allés en Vénétie et nous l'avions "snobée", pensant qu'il était plus urgent de visiter les villas vénitiennes alors que nous aurions tout loisir d'en profiter puisque Bordeaux allait l'accueillir ensuite. Chose d'autant plus naturelle que Bordeaux dispose d'un musée Goupil, consacré au fond du même nom (1), ce qui nous vaut de connaitre Adolphe Goupil, marchand d'art et éditeur, figure marquante des milieux artistiques du XIXème siècle. D'ailleurs à Rovigo l'exposition s'intitulait "Le succès italien à Paris", une façon discrète de rappeler que c'est grâce à Adolphe Goupil que les artistes italiens du XIXème purent vendre et se faire connaitre dans la capitale française, qui était alors un peu la capitale des arts.
Adolphe Goupil a 23 ans quand il décide de créer avec Henri Rittner, marchand d'estampes dont la famille est installée à Dresde, une boutique d'impression et d'édition d'estampes originales, à partir d’œuvres d'art appréciées du public. L'idée est de permettre à un vaste public d'acquérir des reproductions de haute qualité mais à faible coût en comparaison du prix des œuvres originales, faciles à suspendre dans les maisons bourgeoises de ce début de XIXème siècle. Les deux associés privilégient les scènes de la vie quotidienne contemporaine, situées dans des intérieurs élégants et dans des jardins ombragés, les portraits d’élégantes, mais aussi des scènes à l’antique ou du 18e siècle, des vues urbaines et des paysages animés qui devinrent rapidement populaires et appréciés des collectionneurs, des critiques et des marchands européens. C'est totalement innovant et cela marche d'enfer. Rapidement la maison Goupil ouvre des succursales à Londres, New York, la Haye, Berlin, Bruxelles... Et Goupil et ses associés deviennent experts en techniques de reproduction.
Au début ils ont recours à la traditionnelle gravure au burin, procédé ancestral qui, depuis longtemps, assure la circulation des œuvres d'art. Mais procédé onéreux car le métier de graveur est exigeant et il y faut un certain talent pour réaliser des images fidèles et de belle qualité. Or, pour mieux assurer la diffusion de ses documents, Goupil recherche des procédés plus économiques ! Et il est sans cesse à l'affût des nouveautés techniques : ce sera, successivement, la lithographie, l'eau-forte, l'aquatinte, dès 1853, la technique photographique. Il achète en 1867 les droit d'exploitation du procédé Woodbury pour la France : la photoglyptie, brevetée en 1864, permet à Goupil de produire en grande quantité des images qui ne s’altèrent pas à la lumière.
Et dès 1873, l'entreprise choisit la photogravure qui restera jusqu'à sa fermeture en 1921, son outil le plus sûr et surtout le plus séduisant car il fournit des images très proches de l'original. Les épreuves tirées avec ce procédé, parfois rehaussées de quelques traits de gouache, habilement appliqués pour donner l'illusion du "vrai", sont encore d'une qualité irréprochable. Et, contrairement aux procédés de gravure du début du siècle, il n'y a aucune réinterprétation de l'oeuvre originale que les acheteurs ont ainsi l'impression d'accrocher dans leur salon !!
Au départ, les sujets reproduits et vendus sont très classiques : des valeurs sûres du goût bourgeois, des hollandais du XVIIème et du XVIIIème, des paysages, des natures mortes ou encore la reproduction de grands standards. Puis les peintres à la mode, comme les Glaneuses de Millet ou l'Angélus du même, font florès. Rittner meurt en 1840 et dès lors Goupil s'associe avec un certain Vibert. Dès lors, l'entreprise ne cesse de conquérir le monde avec ses reproductions : elle permet ainsi, avec l'ouverture de la succursale de New York en 1846, assurant la diffusion du goût artistique européen aux Etats Unis. Et ce d’autant plus qu’elle livre maintenant des images provenant de peintres exposant au Salon de Paris. Le nouveau monde est en train de s'ouvrir au goût européen, et le marché se révèle très porteur.
Mais ce qui fait l'originalité et la réussite particulière de Goupil est qu'il est, aussi, marchand d'art. C'est vers 1840 que Goupil se lance dans cette activité et, rapidement, devient LA galerie de référence pour les collectionneurs et les marchands. C'est là un élément essentiel du succès du modèle Goupil, qui met au point un système de contrats d'exclusivité avec les artistes les plus importants de l'époque. Par ces contrats la maison achète, en exclusivité, l'entière production de l'artiste qu'elle a choisi de lancer. Le prix d'achat des œuvres est fixé d'un commun accord entre les parties, et est partagé à 50-50 entre eux. Et si le prix de cession se révèle être supérieur à la prévision initiale, le surplus est encore partagé avec le peintre. Se glisse dans ce contrat, discrète mais redoutable, la cession à Goupil de l'intégralité des droits de reproduction des œuvres ainsi cédées. Cette exclusivité se révèle essentielle pour assurer la renommée des artistes en question. De plus, l'activité d'impression permet à Adolphe Goupil, en lui procurant de sérieux bénéfices, cette relative générosité envers "ses" artistes". Car ses magasins sont redoutablement efficaces et singulièrement rentables. A ces clauses de base s'ajoutent quelques idées lumineuses comme l'établissement d'un crédit annuel que le peintre touchera par mensualités, oubliant ainsi les angoisses du quotidien et de la logistique. Le compte est actualisé tous les 6 mois, par le versement d'un solde si les ventes ont été importantes, ou par le report d'un débit (avec un intérêt de 5% tout de même) si les ventes réalisées sont inférieures aux mensualités versées. Ces contrats, assez confortables mais aussi draconiens, peuvent être rompus lors de cette mise à jour, c'est à dire tous les 6 mois, sauf si l'artiste reste débiteur. Et plusieurs artistes se sentant trop "enfermés" dans ce système, n'hésiteront pas à rompre leur contrat.
Ainsi De Nittis qui, au bout de deux ans à peine de ce régime, désormais connu et recherché sur la place parisienne, n'hésite pas à se libérer de l'emprise Goupil et rachète même nombre de ses œuvres. Il veut récupérer sa liberté de créateur et n'aime pas les sujets que le galeriste voudrait lui imposer, comme étant ceux qui sont susceptibles de plaire à la clientèle bourgeoise des reproductions. Pour autant Goupil continuera, au coup de cœur, à acheter des toiles à De Nittis quand elles lui plairont, comme un simple marchand de tableaux. Et il en achètera de superbes, comme Place des Pyramides, actuellement exposée au musée d'Orsay.
Pour les peintres, toujours un peu gagne-misère et souvent à court d'arguments pour vendre leurs toiles, l'affaire est souvent juteuse, et nombreux sont ceux qui rêvent d'avoir un pareil contrat. De Nittis présentera à Goupil nombre de ses collègues méridionaux et certains verront, grâce à la signature d'un contrat, la fin de leurs soucis financiers et l'assurance d'une vraie reconnaissance sur le marché européen, voire mondial, de l'art. Ainsi Simonetti, qui vient d'apprendre que Goupil a bien reçu ses peintures et qu’il lui demande de lui envoyer tous ses prochains travaux, écrit à son ami De Nittis "Tu ne peux imaginer ma joie. Je n'ai plus désormais qu'à me soucier de me mettre au travail et c'est tout. Et c'est à toi que je dois tout cela". D'autres artistes sont plus réticents. Comme Boldini dont le succès parisien est tel qu'il n'a pas besoin de contrat. Par contre, du moins dans les années 1870, Goupil s'attache à lui acheter de nombreuses œuvres, qui font beaucoup d'effet à son catalogue : d'autant que les compositions de Boldini répondent idéalement au goût américain. Le peintre sera jusqu'à la fin, un des artistes phare de la maison d'édition.
C'est ainsi que, non content d'avoir lancé de nombreux artistes, et particulièrement des italiens, la maison Goupil a fortement influencé le goût de ses clients et l'étude de son fond se révèle être le reflet d'une époque. Si les badauds se pressent devant les vitrines de la boutique du boulevard Montmartre pour y admirer "les reproductions en gravure ou en photographie des chefs-d'oeuvre de la peinture ancienne et moderne" (2), la classe la plus aisée fréquente la galerie d'art, laissant à la petite bourgeoisie les images de ces vitrines ! En fait Goupil cible sa clientèle et, soucieux de toucher un large public, n’hésite pas, nous l'avons dit, à être à l’affût de toutes les inventions techniques, innovations et autres méthodes à la pointe du progrès, pour vendre des images de qualité. Il est amusant de voir à l'exposition combien un sujet pouvait être reproduit sous quantité de formats, de la simple photographie taille carte postale en noir et blanc, vendue 1 franc, à la belle estampe de grand format, en couleur et cédée à 60 francs. Un prix non négligeable, mais il fallait au moins 1000 francs pour s'offrir une "vraie" peinture !
Bien sûr les sujets anciens, antiquisants ou exotiques, ont un certain succès. Mais ce qui plait à tous, c'est "la peinture de genre" : des images véhiculant des stéréotypes rassurants, porteurs des valeurs que la bourgeoisie de ce siècle en pleine évolution apprécie au plus haut point. Le travail, l'économie, les vertus familiales sont au sommet des valeurs positives qui ont la cote dans les salons, vice, dissipation et oisiveté en étant définitivement exclus. La famille est le fer de lance de cette société, une famille restreinte au couple avec deux enfants, un garçonnet et une fillette et, souvent, un chien ! Les images bien pensantes que diffuse la maison Goupil doivent avoir une valeur pédagogique évidente, même si, parfois, on aime à s'encanailler un peu, avec des images de parisiennes en toilette somptueuse, prêtes à partir au spectacle. Ou à tâter de valeurs plus aristocratiques, comme le cheval ou la chasse. Voire à célébrer les nouveautés à la mode, comme les bains de mer, les villégiatures à la montagne ou, soyons fous, la mécanisation. Mais les trains qu'apprécient les clients de Goupil sont ceux qu'ils utilisent pour se rendre au bord de la mer, certainement pas les locomotives fumantes de Monet !
Vincenzo Capobianchi Chez le luthier devient, au catalogue Goupil Chez le marchand de guitare, mais la reproduction est fidèle : un sujet dont raffolaient les clients de la boutique que ces belles musiciennes dilettantes faisaient rêver.
Au début ils ont recours à la traditionnelle gravure au burin, procédé ancestral qui, depuis longtemps, assure la circulation des œuvres d'art. Mais procédé onéreux car le métier de graveur est exigeant et il y faut un certain talent pour réaliser des images fidèles et de belle qualité. Or, pour mieux assurer la diffusion de ses documents, Goupil recherche des procédés plus économiques ! Et il est sans cesse à l'affût des nouveautés techniques : ce sera, successivement, la lithographie, l'eau-forte, l'aquatinte, dès 1853, la technique photographique. Il achète en 1867 les droit d'exploitation du procédé Woodbury pour la France : la photoglyptie, brevetée en 1864, permet à Goupil de produire en grande quantité des images qui ne s’altèrent pas à la lumière.
Des photogravures d'après des portraits de Boldini, aussi belles que les originaux
Et dès 1873, l'entreprise choisit la photogravure qui restera jusqu'à sa fermeture en 1921, son outil le plus sûr et surtout le plus séduisant car il fournit des images très proches de l'original. Les épreuves tirées avec ce procédé, parfois rehaussées de quelques traits de gouache, habilement appliqués pour donner l'illusion du "vrai", sont encore d'une qualité irréprochable. Et, contrairement aux procédés de gravure du début du siècle, il n'y a aucune réinterprétation de l'oeuvre originale que les acheteurs ont ainsi l'impression d'accrocher dans leur salon !!
Au départ, les sujets reproduits et vendus sont très classiques : des valeurs sûres du goût bourgeois, des hollandais du XVIIème et du XVIIIème, des paysages, des natures mortes ou encore la reproduction de grands standards. Puis les peintres à la mode, comme les Glaneuses de Millet ou l'Angélus du même, font florès. Rittner meurt en 1840 et dès lors Goupil s'associe avec un certain Vibert. Dès lors, l'entreprise ne cesse de conquérir le monde avec ses reproductions : elle permet ainsi, avec l'ouverture de la succursale de New York en 1846, assurant la diffusion du goût artistique européen aux Etats Unis. Et ce d’autant plus qu’elle livre maintenant des images provenant de peintres exposant au Salon de Paris. Le nouveau monde est en train de s'ouvrir au goût européen, et le marché se révèle très porteur.
Mais ce qui fait l'originalité et la réussite particulière de Goupil est qu'il est, aussi, marchand d'art. C'est vers 1840 que Goupil se lance dans cette activité et, rapidement, devient LA galerie de référence pour les collectionneurs et les marchands. C'est là un élément essentiel du succès du modèle Goupil, qui met au point un système de contrats d'exclusivité avec les artistes les plus importants de l'époque. Par ces contrats la maison achète, en exclusivité, l'entière production de l'artiste qu'elle a choisi de lancer. Le prix d'achat des œuvres est fixé d'un commun accord entre les parties, et est partagé à 50-50 entre eux. Et si le prix de cession se révèle être supérieur à la prévision initiale, le surplus est encore partagé avec le peintre. Se glisse dans ce contrat, discrète mais redoutable, la cession à Goupil de l'intégralité des droits de reproduction des œuvres ainsi cédées. Cette exclusivité se révèle essentielle pour assurer la renommée des artistes en question. De plus, l'activité d'impression permet à Adolphe Goupil, en lui procurant de sérieux bénéfices, cette relative générosité envers "ses" artistes". Car ses magasins sont redoutablement efficaces et singulièrement rentables. A ces clauses de base s'ajoutent quelques idées lumineuses comme l'établissement d'un crédit annuel que le peintre touchera par mensualités, oubliant ainsi les angoisses du quotidien et de la logistique. Le compte est actualisé tous les 6 mois, par le versement d'un solde si les ventes ont été importantes, ou par le report d'un débit (avec un intérêt de 5% tout de même) si les ventes réalisées sont inférieures aux mensualités versées. Ces contrats, assez confortables mais aussi draconiens, peuvent être rompus lors de cette mise à jour, c'est à dire tous les 6 mois, sauf si l'artiste reste débiteur. Et plusieurs artistes se sentant trop "enfermés" dans ce système, n'hésiteront pas à rompre leur contrat.
La merveilleuse "Route de Naples à Brindisi" peinte par De Nittis en 1872, aussitôt acheté par Goupil qui en tire gravures et photos diverses pour alimenter son catalogue. La toile, une des merveilles de l’exposition avec ce large aplat de lumière pure que trace le chemin blanc dans une belle journée ensoleillée, est actuellement au musée d'Indianapolis.
Ainsi De Nittis qui, au bout de deux ans à peine de ce régime, désormais connu et recherché sur la place parisienne, n'hésite pas à se libérer de l'emprise Goupil et rachète même nombre de ses œuvres. Il veut récupérer sa liberté de créateur et n'aime pas les sujets que le galeriste voudrait lui imposer, comme étant ceux qui sont susceptibles de plaire à la clientèle bourgeoise des reproductions. Pour autant Goupil continuera, au coup de cœur, à acheter des toiles à De Nittis quand elles lui plairont, comme un simple marchand de tableaux. Et il en achètera de superbes, comme Place des Pyramides, actuellement exposée au musée d'Orsay.
Attilio Simonetti, Le Tambour (collection privée) : le peintre s'était fait une spécialité des sujets historiques dans le genre du XVIIème et du XVIIIème siècle. Au point que De Nittis lui écrit en 1872 "Mon cher Simonetti, j'aurais grand plaisir si tu pouvais m'envoyer l'habit de cardinal, en essayant qu'il soit complet... tout comme si tu pouvais me trouver un habit de serviteur, et, si c'était possible, un habit de moine, on en voit de tellement beaux à Rome" ! Les costumes, tissus et accessoires sont coûteux et cet emprunt au "spécialiste" est naturel !
Pour les peintres, toujours un peu gagne-misère et souvent à court d'arguments pour vendre leurs toiles, l'affaire est souvent juteuse, et nombreux sont ceux qui rêvent d'avoir un pareil contrat. De Nittis présentera à Goupil nombre de ses collègues méridionaux et certains verront, grâce à la signature d'un contrat, la fin de leurs soucis financiers et l'assurance d'une vraie reconnaissance sur le marché européen, voire mondial, de l'art. Ainsi Simonetti, qui vient d'apprendre que Goupil a bien reçu ses peintures et qu’il lui demande de lui envoyer tous ses prochains travaux, écrit à son ami De Nittis "Tu ne peux imaginer ma joie. Je n'ai plus désormais qu'à me soucier de me mettre au travail et c'est tout. Et c'est à toi que je dois tout cela". D'autres artistes sont plus réticents. Comme Boldini dont le succès parisien est tel qu'il n'a pas besoin de contrat. Par contre, du moins dans les années 1870, Goupil s'attache à lui acheter de nombreuses œuvres, qui font beaucoup d'effet à son catalogue : d'autant que les compositions de Boldini répondent idéalement au goût américain. Le peintre sera jusqu'à la fin, un des artistes phare de la maison d'édition.
C'est ainsi que, non content d'avoir lancé de nombreux artistes, et particulièrement des italiens, la maison Goupil a fortement influencé le goût de ses clients et l'étude de son fond se révèle être le reflet d'une époque. Si les badauds se pressent devant les vitrines de la boutique du boulevard Montmartre pour y admirer "les reproductions en gravure ou en photographie des chefs-d'oeuvre de la peinture ancienne et moderne" (2), la classe la plus aisée fréquente la galerie d'art, laissant à la petite bourgeoisie les images de ces vitrines ! En fait Goupil cible sa clientèle et, soucieux de toucher un large public, n’hésite pas, nous l'avons dit, à être à l’affût de toutes les inventions techniques, innovations et autres méthodes à la pointe du progrès, pour vendre des images de qualité. Il est amusant de voir à l'exposition combien un sujet pouvait être reproduit sous quantité de formats, de la simple photographie taille carte postale en noir et blanc, vendue 1 franc, à la belle estampe de grand format, en couleur et cédée à 60 francs. Un prix non négligeable, mais il fallait au moins 1000 francs pour s'offrir une "vraie" peinture !
Bien sûr les sujets anciens, antiquisants ou exotiques, ont un certain succès. Mais ce qui plait à tous, c'est "la peinture de genre" : des images véhiculant des stéréotypes rassurants, porteurs des valeurs que la bourgeoisie de ce siècle en pleine évolution apprécie au plus haut point. Le travail, l'économie, les vertus familiales sont au sommet des valeurs positives qui ont la cote dans les salons, vice, dissipation et oisiveté en étant définitivement exclus. La famille est le fer de lance de cette société, une famille restreinte au couple avec deux enfants, un garçonnet et une fillette et, souvent, un chien ! Les images bien pensantes que diffuse la maison Goupil doivent avoir une valeur pédagogique évidente, même si, parfois, on aime à s'encanailler un peu, avec des images de parisiennes en toilette somptueuse, prêtes à partir au spectacle. Ou à tâter de valeurs plus aristocratiques, comme le cheval ou la chasse. Voire à célébrer les nouveautés à la mode, comme les bains de mer, les villégiatures à la montagne ou, soyons fous, la mécanisation. Mais les trains qu'apprécient les clients de Goupil sont ceux qu'ils utilisent pour se rendre au bord de la mer, certainement pas les locomotives fumantes de Monet !
A SUIVRE
LA MAISON GOUPIL ET L'ITALIE : de l'importance des titres.
LA MAISON GOUPIL ET L'ITALIE : un catalogue au service des bonnes moeurs.
LA MAISON GOUPIL ET L'ITALIE : de l'importance des titres.
LA MAISON GOUPIL ET L'ITALIE : un catalogue au service des bonnes moeurs.
(1) 70 000 photographies, 46 000 estampes, 7 200 matrices (cuivres gravés, pierres lithographiques, blocs typogravures et chromotypogravures, négatifs sur verre), 1000 livres et revues illustrées, 15 mètres linéaires d’archives diverses : ce fonds doit sa fondation au don de Monsieur et Madame Imberti qui léguèrent en 1987 les archives de la maison Goupil à la ville de Bordeaux. Outre sa richesse documentaire sur l'art officiel et sur les techniques de reproduction de l'image au XIXe siècle, cette institution présente l'originalité d'offrir au visiteur la vision d'une chaîne de production complète : des premières matrices à l'oeuvre achevée, en passant par les étapes intermédiaires. Fort de sa collection et de sa notoriété, le musée Goupil peut être considéré comme un lieu de recherche consacré à l'apparition et au développement de l'image industrielle.
(2) M.Vauvert "Salon d’exposition de tableaux de MM. Goupil", le Monde Illustré du 12 mai 1860, page 320
(2) M.Vauvert "Salon d’exposition de tableaux de MM. Goupil", le Monde Illustré du 12 mai 1860, page 320
quel bonheur de découvrir ainsi tant d'oeuvres sans bouger de son bureau, merci!
RépondreSupprimerMerci Eimelle, une exposition qui ne fait pas le plein et qui, pourtant, est vraiment intéresante
SupprimerJean DUBOIS
Supprimerà
Petit RENAUDON
Ce message a pour but d'échanger avec vous.
Le publier n'est pas une nécessité.
Evoquer la Maison GOUPIL et Cie sans parler de Boussod Valadon, du Figaro Illusté, de Vincent et de Théo Van Gogh et de Toulouse Lautrec, entache, il me semble, votre créidibilié et le sérieux de votre propos.
Peu m'importe vos liens, s'ils existent, avec les conservateurs d'Orsay ou le groupe de presse.
Un grand nombre de questions se posent autour de ces différents protagonises et ont été posés.
J'aimerai converser avec vous et qui sait vous éclairer ...
Bien cordialement
Jean Dubois
Le message ayant été publié je n'ai pas de raison de le supprimer : d'autant qu'il exprime une critique à laquelle il me semble nécessaire, voire utile de répondre !!
SupprimerD'abord cet article, ainsi que vous pouvez le lire à la fin, sera suivi de deux autres articles qui parlent de certains des sujets dont vous déplorez l'omission.
Ensuite je n'ai aucun lien avec quiconque, les lecteurs de ce blog savent que je suis simplement une "amatrice" de bonne volonté, qui partage ses découvertes, surtout quand elles portent sur des sujets peu connus. La crédibilité et le sérieux de mon propos sont ceux de quelqu'un "d'appliqué", qui vérifie au mieux ses sources avant de publier et qui tache de faire au mieux... mais qui n'est à l'abri ni d'erreurs, que je corrige volontiers, ni d'oublis.
Mais mes articles n'ont aucune autre prétention que d'être narratifs, convenablement informés et souvent bien plus détaillés de les comptes-rendus de presse qui, sur les expositions ou événements de "second rang" sont, malheureusement, le plus souvent de simples copié-collé du dossier de presse. J'essaie juste d'aller un peu plus loin.
Mon blog n'a, et n'affiche, aucune autre ambition que d'être le récit, pour mes filles (c'est indiqué dans "qui suis-je", pour moi-même et pour quelques éventuels curieux, de visites, d'impressions, de parfois, même, d'avis !! Car, même si je m'interdis d'être "méchante", je m'arroge le droit d’avoir des goûts, et tache de les exprimer avec modération et en les justifiant au mieux.
Je ne suis, ni surtout n'ai jamais prétendu être, une spécialiste en quoi que ce soit, et mes articles sont souvent jugés plutôt trop détaillés que pas assez ! Je vous le rappelle, et cela est indiqué dans l'article dont vous incriminez le manque de sérieux, le compte-rendu de la visite de cette exposition, comprendra 3 articles, et croyez-moi, la plupart de mes lecteurs fidèles trouvent que j'en fait beaucoup !!! Trop même ... mais ils sont patients et supportent avec beaucoup d'indulgence ces développements que rien ne les oblige à lire en détail ! Ils attendent gentiment que je passe à un autre sujet !!
Ceci étant, vous trouverez sans difficulté sur le blog mon adresse email et vous pouvez m'envoyer un mail privé, auquel je répondrai courtoisement.
Vos critiques seraient sans doute justifiées si mon blog prétendait avoir une audience "professionnelle" ou se posait en référence.... mais très loin de moi une telle ambition, je n'ai pas l'outrecuidance de croire que je vais "faire référence" en la matière ! Et même si - le nombre d'articles traitant de la maison Goupil n'étant pas si nombreux sur la toile - Bon Sens et Déraison arrive (déjà) en première page si l'on tape sur Google une recherche sur ce sujet, je ne suis nullement responsable de ce référencement que je n'ai ni sollicité, ni, encore moins, magouillé (j'en suis bien incapable) par d'obscurs liens avec de non moins obscures amitiés occultes (soi-dit en passant, vous me flattez beaucoup et j'en suis toute étonnée ! les conservateurs d'Orsay ? Mazette !!! les lecteurs qui me connaissent doivent être morts de rire ! ou un groupe de presse... ouaou !! qui l'eut cru !! habitués de Bon Sens et déraison, oyez, j'ai pris du galon !)
Donc n'hésitez pas à m'envoyer un mail, mais attendez pour ce faire, puisque vous me reprochez des silences inconséquents ou des oublis condamnables, d'avoir lu mes trois articles !! Sachez enfin que, je suis comme tout le monde un peu soucieuse de mon audience, j'ai envie d'être lue et j'essaie de trouver un juste équilibre entre un propos assez informatif et une expression agréable à lire : je n'ai aucune prétention à l'exhaustivité et, encore moins, à la pédanterie universitaire.
toutes ces peintures plus belles les unes que les autres et tellement lumineuses merci pour la visite!
RépondreSupprimerUne exposition qui vaut la peine d'être visitée et qui serait même montrable aux petites, car pour des enfants c'est "facile", et "joli" !!! Un bon premier contact avec les expos !!! C'est, comme tu le dis avec justesse, lumineux ! Et certains sujets, je pense en particulier aux saltimbanques de Mancini, sont très amusants pour des enfants ...
SupprimerBoldini...l'élégance, le raffinement...le chic à l'état pur! Que ne suis-je née à cette époque et dans une "grande famille...peut être aurais-je eu le plaisir de retenir le regard du peintre...ou alors..l'homme de ma vie, forcément nanti à souhait...aurait commandé "mon portrait" ...je m'imagine la robe, les fourrures, les bijoux et la capeline peuchère...parce que bien sûr, j'aurais été très belle et très mince...bon, c'est pas tout ça, je rêve éveillée et l'homme de ma vie actuelle a une petite faim.Je n'ai pas eu le destin que je méritais, na!
RépondreSupprimerPS.J'attends la suite...ça va sans dire ;-) je lis avec attention et intérêt...parfois je me laisse aller ...pardonne cette petite intrusion....qui se veut légère et humoriste.
Je me suis follement amusée Danielle en lisant tes rêves et suis absolument d'accord pour partager tes délires !! Boldini faisait rarement des portraits de groupe, donc j'attendrai qu'il ait terminé le tien pour faire appel à son pinceau virtuose !! cela me permettra de choisir ma toilette !!! Quant aux petites faims de ces messieurs, nous pourrions peut-être organiser une automatisation du système, une mutualisation des moyens, que sais-je ?? bon, je te l'accorde à distance c'est pas simple, mais diantre qu'on nous laisse un peu rêver.
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