Cela date, bien sûr, de notre virée en Touraine à l'occasion du 50ème anniversaire des Fêtes Musicales de la Grange de Meslay, mais cela pouvait attendre puisque le 22ème Festival des Jardins dure jusqu'au 2 novembre. Le thème de l'année, qui a particulièrement inspiré les concepteurs, était "les 7 péchés capitaux". Alter avait d'autant plus envie d'y aller que le président de l'année est William Christie... et puis, qui sait, le thème l'inspirait-il peut-être aussi !!
Le jardin comme un paradis perdu à cause de l'épouvantable liste des gourmandise, orgueil, paresse, luxure, colère, avarice et envie ? Parfums capiteux, audaces végétales, excès divers et variés, avers et revers de ces « péchés » véniels ou majeurs d’hier et d’aujourd’hui... Cela nous promettait une belle visite, et, de fait, cette année, nous avons eu pas mal de coups de coeur ! Visite en images, avec quelques explications nécessaires, car l'inventivité des paysagistes, architectes, scénographes ou jardiniers de tous poils et de toutes origines participant à cette manifestation, est parfois immense ... Il y faut, pour les suivre, quelques éclaircissements.
On pénètre dans le jardin par une passerelle de bois brut qui parcourt un paysage aride, minéral et désertique. Un sol de galets blancs en marbre de Carrare, des cactées épineuses évoquent la sécheresse de coeur d'Harpagon. Au bout du chemin, on pénètre dans l'antre de l'Avare : un grand dôme de verdure - des osiers tressés mais bien feuillus - figure sa cassette, où l'on découvre un grand tas d'or, doré, brillant, tentant !!
JARDIN 1 - MA CASSETTE ❤
On pénètre dans le jardin par une passerelle de bois brut qui parcourt un paysage aride, minéral et désertique. Un sol de galets blancs en marbre de Carrare, des cactées épineuses évoquent la sécheresse de coeur d'Harpagon. Au bout du chemin, on pénètre dans l'antre de l'Avare : un grand dôme de verdure - des osiers tressés mais bien feuillus - figure sa cassette, où l'on découvre un grand tas d'or, doré, brillant, tentant !!
JARDIN 2 - PARADIGME
S'il y a des péchés, c'est parce qu'il y a la vertu. Le jardin Paradigme se veut dont une libre
réinterprétation de « La carte de l’Enfer » commandée au XVème siècle à Sandro Botticelli par Laurent de Médicis et composée d'une centaine de dessins. Après avoir cheminé sur le chemin de la vie, parsemé de fleurs clairs qui symbolisent l'innocence et la vertu, on franchit le Styx, et on progresse à travers 7 ilôts aux formes curvilignes qui représentent, bien sûr, les 7 péchés capitaux. Au fond, nous attend l'enfer, des plaques de métal d'où émergent des plantes aux couleurs sombres, les fumées du royaume d'Adès, où une statue d'homme nous observe.
JARDIN 3 - QUAND L'AVARE RÊVE ❤❤
L'avare reporte à demain le plaisir qu’il pourrait goûter le jour même. Donc on pénètre dans ce jardin par des allées desséchées, âpres, où tout est tordu et rabougri : les végétaux sont cramés, le chemin est sinistre et tortueux. L'avare a les pattes griffues : il est chardon et épineux. Soudain, une courbe douce, à gauche, débouche sur l’autre face de l’avare, celle de son rêve. Là tout est clair et luxuriant, vert, évoquant le jardin d’Eden et son intarissable fontaine de jouvence. Un hamac, la paresse que s'interdit l'avare, où repose une plaquette où on lit « qui y compte manque le but », se balance doucement au-dessus d'un tapis de fleurs d'or, cerné d’essences parfumées (roses, jasmin, mélisse…).
JARDIN 4 - PÉCHÉS VIRTUELS
Pour les concepteurs de ce jardin, c’est le monde de la « virtualité » contemporaine qui constituerait aujourd'hui le péché suprême.
Ce jardin qui propose une joyeuse illustration d’un purgatoire et d’un paradis réconciliés nous invite à méditer sur les excès de notre siècle en regardant un immense papillon aux ailes artificielles, tombé dans une nature sauvage. A droite, des pots aux teintes vives évoquent une "fausse nature" reconstituée pour tenter remplacer la vraie.
JARDIN 4bis - LE DOMAINE DE NARCISSE ❤
La vanité !! Au détour des buissons de buis, un cadre d'or nous propose un vaste miroir pour y contempler notre image ... alors qu'on pourrait y voir le château, les nuages ou les plantes aquatiques du fond du bassin, preuve qu'il ne faut pas se laisser aller à se perdre dans notre propre reflet !!!
Un jardin plein d'humour où les pêchés, fussent-ils capitaux, sont des arbres fruitiers.
Le chemin sombre et lisse de la vie entoure un calme et très beau bassin d'eau central, miroir de l’âme, qui vous invite à regarder au plus profond de vous-mêmes.
Et les 7 pêchers qui le jalonne évoquent, par leur aspect et les caractères de leurs fruits, veloutés et sucrés pour la luxure, à chair rouge pour la colère, nanisme pour l'avarice... les travers qui émaillent la vie de pécheurs.
JARDIN 6 - GOURMANDERIE
La gourmandise est un vilain défaut, nous disait-on dans notre enfance ! Pas ici... à profusion, dans de vastes panières, poussent des plantes gourmandes.
JARDIN 7 - LE JARDIN MIS EN BOITE
Il dénonce la société de surconsommation, l’avarice, la gloutonnerie, le gaspillage des denrées alimentaires. Il se présente comme les ruines d’un ancien temple, autrefois voué à la société de consommation. Les boîtes de conserve, ont été transformées en pot de fleurs pour accueillir la nature qui a repris ses droits.
JARDIN 8 - LE CHÊNE DÉCHÊNÉ
Faisant allusion au poème “Le chêne et le roseau” de Jean de La Fontaine, ce jardin explore le péché d’orgueil.
De grands arceaux de métal symbolisent les segments du tronc d’un chêne autrefois orgueilleux et désormais couché sur le sol, mais laissant, à sa place, la nature, peu à peu reprendre ses droits. Le vent destructeur, un grand ventilateur, a emporté en un instant toutes les fanfaronnades de l'arbre bouffi d’orgueil. Et la nature qui envahit son squelette abandonné, incite à la modestie et à l'humilité.
Voir aussi
Les photos de cet article sont, presque toutes, des clichés personnels, sauf quelques unes, prises sur le site du Festival et sur lesquelles j'ai laissé la signature.
Quand je pense que pendant des siècles, sinon des millénaires, on nous a fait entrer dans la tête que le péché était noir et qu'il fallait s'en détourner pour notre bonheur ultérieur et hypothétique !
RépondreSupprimerJe peux vous faire un aveu public, chère Michelaise : je suis bien aise d'avoir péché quelque peu avec ou sans absolution selon les époques. A voir toutes ces merveilles et ces subtiles interprétation je confirme mon impiété et le plaisir qu'il y a, parfois, à tomber dans le péché.
Beau reportage et belles images dont je volerai une ou deux de vos photos personnelles à usage de fond d'écran et in memoriam des péchés que je ne puis plus commettre... !!! et des autres !
Bon week-end.
Prenez prenez cher ami. Il n'y a pas de vol en l'espèce ! Quant au plaisir de succomber, s'y ajoute l'attrait de l'interdit ! Voire, parfois, un sentiment assez voluptueux : l'absence totale de remords. Bon week end à vous aussi.
SupprimerBonjour Michelaise. Que de créativité dans ces jardins.... Ces compositions sont vraiment magnifiques et je me suis promenée avec beaucoup de plaisir au fil des pêchés.... J'avoue pratiquer l'un d'entre eux avec une certaine assiduité ;-)
RépondreSupprimerJ'ai admiré ton élégance aussi dans ton autre article. Ces robes fleuries te vont vraiment bien et tu es absolument adorable dans tes jupes végétales....
J'ai lu que ces jardins sont ouverts jusqu'en novembre. Je vais voir si on ne pourrait pas faire un petit détour en septembre lorsque nous "descendrons" vers la Haute-Savoie.... Cette visite me fait vraiment envie.
Je profite de ce petit mot pour te souhaiter de très bonnes vacances. Tu dois apprécier d'être en congés. Bises à toi Michelaise :-)
Merci pour tes compliments. .. j'ai juste craqué pour les jupes! Merci aussi pour tes voeux de bonnes vacances. Je te réponds d'Avignon
SupprimerMême envie que celle d'Oxy, peut-être en descendant à Blois en octobre, mais le jardin sera-t-il encore aussi beau que tes photos nous le montrent ici ?
RépondreSupprimerWilliam Christie...??? Nous serons sur ses terres le 30 août...
Et voilà on va se rater nous y serons le 23 !
SupprimerEn automne il doit y avoir de beaux restes ! Je ne l'ai jamais pratiqué si tard.