mercredi 6 août 2014

MAESTRO pour MANDARINE (encore !)


Encore pour Mandarine : il me semble qu'au retour de si loin, je serais avide de voir quelques "vraies" toiles ! Dans de "vraies" salles obscures ... Et puis Danielle en avait parlé alors que je me posais la question "fait-il y aller ? que peut valoir ce film noyé au milieu des abêtissants de l'été ? À croire que les touristes sont tous idiots, atteints d'abrutissement ou assommés par le soleil, on est en pleine phase "sans VOSF". Car le VOSF est souvent un signe de qualité. Mais forcément, Maestro, film français, n'en a pas !! Alors je me posais des questions et le billet de Danielle m'a convaincue de faire l'effort d'y aller. Cela peut sembler simple d'aller au cinéma, mais sur la côte, l'été, cela tient du parcours du combattant : d'abord, pour les films "corrects", il n'y a qu'une séance, au mieux deux (quand, voir le commentaire de Nounedeb sous le précédent article, elles ne sont pas annulées). Ensuite il faut affronter, si cette séance a lieu l'après-midi, comme c'était le cas pour Maestro, la cohue des plagistes, ventre à l'air et pieds dans leurs tongs, trimbalant mômes et bouées-canard, les embouteillages, les ennuis de stationnement, l'odeur de frites chaudes, les vélos rosalie et autres fantaisies estivales... avec le risque, non négligeable, de ne pas trouver de place pour se garer. Et bien, j'ai affronté tout cela, et je n'ai pas regretté : j'ai passé un très bon moment. Dans la Creuse, pour ne rien gâter ! Je ne vous dis pas le coup de barre en sortant et en me retrouvant dans l'ambiance ci-dessus décrite : complètement déphasée !!! J'avais l'impression de sortir d'un film de science-fiction et de retrouver la réalité trépidante et tonitruante de nos joyeuses stations balnéaires.


Henri, un jeune acteur qui rêve de jouer dans FAST & FURIOUS, se retrouve engagé dans le film de Cédric Rovère, monstre sacré du cinéma d’auteur. Les conditions du tournage ne sont pas tout à fait celles auxquelles il s’attendait… Mais le charme de sa partenaire et la bienveillance du maître vont faire naître en lui des sentiments jusqu’alors inconnus. Et Rovère, conquis par la jeunesse et la fantaisie d’Henri, vivra ce tournage comme un cadeau inattendu.


Mon avis 
On passe vraiment un délicieux moment, drôle, hors du temps, dans ce film complètement décalé qui rend hommage au grand cinéaste que fut Rohmer. Certes l'argument est léger et certains pourront déplorer le côté un peu inconsistant de l'intrigue, l'intellectualisme d'un certain cinéma d'art et essai, qui est ici à la fois raillé et porté au pinacle. Mais globalement c'est un agréable divertissement qui vaut tant pour la beauté des paysages que pour le côté initiatique qui, à mon sens, est l'intérêt principal du film. Et même si le rythme est un peu "empesé" et la réalisation parfois naïve, Maestro est une jolie comédie, pleine de poésie et de fraîcheur. Et quand on en connait la genèse, il n'en est que plus émouvant.

Quivrin dans le film de Rohmer 

Car ce film est un aussi "vrai" hommage au jeune acteur Jocelyn Quivrin, qui rencontra Rohmer en 2007. Prêt à tout à l'époque pour jouer sous la direction du cinéaste de la Nouvelle Vague, il l'avait contacté pour jouer dans un de ses longs-métrages et s'était vu offrir en 2007 le rôle de Lycidas dans Les Amours d'Astrée et de Céladon. Troublé par l'ambiance étrange de ce tournage, il en parla avec Lea Fazer et eut envie de faire un film racontant cette expérience. Or Jocelyn se tua sur l'autoroute en 2009, le jour même où Léa Fazer lui laissait un message sur son répondeur pour lui annoncer qu'il ne va pas tarder à recevoir la version dialoguée de son projet de film, dont ils avaient écrit ensemble un synopsis. Quivrin n'entendit jamais ce message et la réalisatrice décida de continuer le film, en hommage aux deux disparus.


Les paysages de l'Indre, vers Argenton sur Creuse, au sud de Chateauroux, sont superbes : c'est une région vallonnée, assez sauvage quoique douce, surtout aux lumières d'automne.


Enfin, les paysages de la Creuse et le village de Gargilesse sont, presque, des "personnages" du film : la place et le château de Gargilesse, les bords de Creuse, la plage de « Montcocu », des champs à « Châtillon » ou encore le belvédère de « Gaboulet », à Saint-Plantaire, et même la crypte de l'église (pas prévue au départ, mais tellement suggestive que l'équipe décide d'y tourner une scène) font partie intégrante du scénario.


2 commentaires:

  1. Trop contente que tu aies "kiffé grave" ce si beau film...

    Gros bisous Michelaise.

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    Réponses
    1. Pour ceux qui n'ont pas vu le film, ta réflexion a un lien avec, justement, une scène de ce dernier !!

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