jeudi 21 juin 2007

Un Week-End sur le Canal du Midi : et Venise alors ???


Alors Venise, me direz-vous ? Eh bien nous n’irons pas sur la lagune en pénichette. D’abord parce qu’il ne saurait être question justement de pénichette car ces embarcations sont par trop étroites et il faut un minimum de place pour que ce soit agréable. Déjà qu’il faut faire la cuisine, le ménage et la vaisselle, si, en plus, la douche est froide et les toilettes acrobatiques, cela devient franchement contraignant. Donc, on commence par louer un bateau « de luxe »… Pas en saison… nous avions pensé à l’automne, enfin novembre pour que les tarifs soient abordables, l’été un petit bateau pour 2 personnes coûtant aux environs de 3500 euros la semaine, juste la location, sans le voyage, sans les consommables, nourriture, vélos, carburant etc etc. Et puis, ainsi, on évite la foire aux écluses. Mais c’est clair, la perspective de journées humides, enfermés dans un carré embué, la nuit tombant à 4h sur la lagune en cette saison, est totalement dénuée d’attrait. Si l’on ajoute à cela l’encombrement que représente le nécessaire équipement à traîner avec soi, il devient impossible d’y aller en avion, sauf à manquer de tout sur le bateau, ou à devoir acheter à prix d’or, sur une liste étonnamment détaillée que proposent certains loueurs, l’épicerie de base et les ustensiles indispensables. Enfin, à y bien réfléchir, la lagune ce n’est pas aussi facile que le Canal du Midi. Là, on s’arrête où on veut, on accoste facilement et même si les pontons sont rares, les berges sont aisées. Dans la lagune ce ne sont que roseaux et marécages, alors on doit tourner lamentablement autour des îlots sans pouvoir aborder, et les points d’amarrage signalés sont tellement rares qu’ils ne peuvent qu’être pris d’assaut.


Voilà, notre rêve de parcourir la lagune dans la brume automnale a pris du plomb dans l’aile. Sans regret, Venise nous offrira d’autres évasions et les canaux, bof, on verra… Peut-être un jour la Charente, il y a peu d’écluses, et si ça se trouve une rivière c’est plus varié et moins monotone qu’un canal. Finalement la pénichette c’est un truc de « vieux riche », nous n’avons vu que d’énormes bateaux, longs à ne savoir que faire de tous ces mètres à manœuvrer. Sur certains 3 ou 4 couples, les dames somnolant ou se faisant les ongles de pied, les messieurs assurant nonchalamment les manœuvres, à 3 c’est hyper simple. Pour eux aussi le grand moment c’était l’apéro du soir, et quand la nuit tombait les rires devenaient plus forts et les chants égrillards. Sur d’autres, tout aussi longs, déserts, un couple seulement, mais allez savoir pourquoi, toujours à l’amarrage. Allez savoir pourquoi ? C’est une vieille anglaise croisée sur la base de Bram qui nous a donné la solution : le poignet couvert de bandages et la moitié du visage noirci par un énorme hématome, elle était en train de remplir son réservoir d’eau de 700 litres, et l’affaire durait depuis bientôt une heure, elle se penchait sur le canal pour s’assurer que son réservoir ne se déversait pas au fur et à mesure qu’elle le remplissait !! Il vaut mieux être très patient et rester à quai quand on n’est que 2 et plus très jeunes !


Alors vieux riches ? On verra plus tard ! Pardon je m’aperçois que je n’ai pas expliqué les vers poignants de Baudelaire. Dans un village j’avais acheté à Michel une revue consacrée à la coupe du monde de rugby. Portraits des joueurs, calendriers de matchs, souvenirs divers… Au centre, des photos de stades, de mêlées et d’exploits en tous genres, avec commentaires journalistiques appropriés, ou supposés tels. Vous connaissez le lyrisme inégalé des journalistes sportifs. L’une d’elle, un terrain de rubby, détrempé sous la neige : un petit terrain inconnu, pas de vedette, pas de match important, que mettre en sous titrage ? Vous tapez « neige » sur Google, et vous obtenez ces 4 vers de Baudelaire, sans le moindre rapport avec le ballon ovale, sans rapport avec votre sujet, sans rapport avec rien d’ailleurs… vous en avez marre de chercher, vous trouvez ça beau, alors pourquoi pas ??? Cela fera votre légende. Pour nous, cela a fait notre quatrain du week-end, nous l’avons déclamé à chaque apéro, histoire de bien le retenir, quelques vers cela fait toujours bien dans une conversation oiseuse ! Cela vaut largement le récit d’un week-end e pénichette aux alentours de Carcassonne ! Le seul souci pour déclamer, c’est qu’il y a deux diérèses, si l’on veut les 12 pieds règlementaires !!!


Rien n’égale, en longueur, les boiteuses journées
Quand, sous les lourds flocons des neigeuses années,
L’ennui, morne fruit de l’incur-i-osité,
Prend les propor-ti-ons de l’immortalité…

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