samedi 3 novembre 2007

LE SOURIRE RETROUVE

De bon matin, toujours armés le matin d’un courage sans faille, nous avons pris le métro pour la basilique du Sacré Cœur, un bâtiment hallucinant, né de l’admiration du roi Léopold II pour le monument homonyme parisien, et qui, au début du 20ème siècle avait prévu d’en construire une réplique encore plus grande dans la proche banlieue bruxelloise. Devant le manque d’enthousiasme de ses ministres, il était décidé à en payer une partie sur ses fonds personnels tant le projet lui tenait à cœur. La Première Guerre Mondiale mit un terme à ce chantier mirifique, et tout resta en plan jusqu’à la fin des années 20, les catholiques Belges décidant alors de reprendre à leur compte la construction, selon des canons assez hybrides, l’argent manquant, la mode du néo-gothique ayant disparu, et le chantier traînant en longueur. Le résultat, terminé dans les années 50 et fini de payé vers 1970, est proprement étonnant. Démesurée, elle mêle le néo-byzantin et le style bahaus, modestement construite en béton armé, dissimulé sous un parement de briques et de terres cuites imitant le marbre. L’ensemble a, malgré son allure pâtissière, une certaine allure.

Le but de notre équipée n’était nullement la basilique, mais l’exposition qu’elle abritait, consacrée à Léonard de Vinci. Une exposition labyrinthique presqu’exclusivement didactique puisqu’elle ne présentait que très peu d’œuvres du maître, et beaucoup de fac-similés, selon un parcours habilement organisé qui nous introduisait tour à tour dans les différentes facettes de l’art léonardesque. Elle s’articule autour de quatre thèmes : l’homme, l’artiste, l’ingénieur et l’humaniste. Pour faire court, j’ai soigneusement recopié la liste supposée exhaustive de ses talents : peintre, sculpteur, architecte, musicien, chanteur, anatomiste, savant, géomètre, astronome... au secours, Hélène, j'ai perdu la liste !!

Exposition Léonard de Vinci

Nous sommes revenus en nous chamaillant un peu pour déjeuner dans le centre, la raison de notre affrontement étant la perception que nous avions de l’exposition : Michel n’en a pas aimé le principe, trop de copies selon lui, et une réelle mauvaise humeur devant un montage trop factice, et Hélène et moi l’avons trouvée très bien faite. Il était prévisible que le nombre de Vinci serait très restreint, il y avait quand même pas mal de dessins et deux ou trois toiles de lui, mais l’ensemble était vraiment cohérent, bien orchestré et les fameuses copies, d’excellente qualité, permettaient de suivre la carrière du peintre de façon détaillée et très pédagogique. Certes, ce genre d’exposition est « une pompe à fric », mais toutes les expositions ne sont-elles pas devenues des sources de gains touristiques avoués, avec produits connexes et activités lucratives adjacentes, les raisons qui motivent les mécènes et organisateurs d’événements culturels n’étant jamais à proprement parler philanthropiques ! Nous avons fait valoir que sans cette expo, nous n’aurions jamais vu la folle basilique des années 30, et de plus qu’elle nous a permis de découvrir un site consacré à la Joconde que je vous recommande : on y voit, à la suite d’un travail multispectral, particulièrement compliqué (sur le site, une vidéo en explique les tenants et aboutissants scientifiques) Nous avons terminé notre débat en nous mettant d’accord sur un excellent vin argentin, qui a réconcilié tout le monde !

Dévernissage virtuel de la Joconde

Notre deuxième exposition du jour a, elle, fait l’unanimité : consacrée à l’expansionnisme économique et religieux des portugais aux XVI et XVIIèmes siècles, elle présentait avec une rigueur, une clarté et un goût parfaits les différentes étapes de ces conquêtes. On voyage du Brésil à la Chine, en passant par le Japon, dernière conquête portugaise, l’Afrique et l’Océan indien. Voyage aux pays des épices, donnant lieu à des importations massives d’ors, de métaux rares et de pierres précieuses, utilisés dans des objets de conception parfois locales, parfois portugaises. Au long de l’exposition on croise des œuvres contemporaines, sinon belles, du moins adaptées et bien intégrées au discours général.

Autour du globe

En soirée, détente fitness et dîner belge, Michel voulait des moules frites, ont terminé la journée tout à fait dignement.

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