mardi 12 février 2008

IROQUOIS

Le soleil qui s'enroule sur les vis sans fin immobiles et figées du grand bassin de l'esplanade de la Défense... C'est comme l'aboutissement d'un rêve. Heureusement qu'au loin Paris est là pour nous réconforter, un horizon qui donne un temps à notre balade. Ce matin nous sommes venus à la Défense pour déjeuner avec Patrick et nous sommes arrivés en avance pour prendre le pouls de cette immense dalle dont il serait trop simple de dire qu'elle n'a pas d'âme. Les petits bonshommes standardisés qui s'y croisent avec l'air très particulier que donnent à la silhouette les certitudes momentanées, en ont bien une, eux, d'âme... qui, en ces lieux battus par les vents, s'exprime en termes de boulot ou d'affaires, mais qui ne demande qu'à s'épanouir ailleurs. Nous, nous sommes déplacés, le nez en l'air, l'œil ricochant entre les éclats de lumière que les reflets inédits du soleil propulsent d'un espace à l'autre. Toutes ces vitres, c'est un caléidoscope qui change à chaque instant de forme.

On a envie de les regarder à l'envers ces tours, pour comprendre d'où vient le vent, pour savoir vers où mène leur improbable signalétique. Enfin, pour retrouver notre équilibre tout simplement. On se sent comme des iroquois, émerveillés et naïfs, cherchant une correspondance entre l'inconnu et le fini.
Le déjeuner sympa sur une terrasse surplombant la Seine nous ramène dans une dimension connue, et somme toute rassurante. Un Sancerre et une mousse au chocolat gorgée de raisins gonflés de Whisky, voilà des éléments simples, qui permettent de se repérer.


Retour sur Paris, pour une immense promenade, à la recherche d'introuvables radiateurs, quelle idée aussi, d'hypothétiques pianos, et de très réelles bottines pour Hélène : le boulevard Saint Germain, la Rue de Rennes, la rue des Ecoles : Michel soupire d'aise, il a retrouvé ses marques et m'égrène in-situ ses souvenirs de soixante-huitard pacifique et sage.
La soirée dans un restaurant Turc sobre et paisible, on n'entendait pas vraiment les bateaux croisant sur le détroit du Bosphore mais on y a délicieusement dîné, nous a permis de conclure dignement ce séjour parisien consacré à nos filles. Qui nous a valu quelques digressions mélancoliques sur l'inénarrable métier de parents, et la difficulté de trouver le ton juste quand vos enfants deviennent adultes.

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