mardi 19 février 2008

PENSUM ET CORTEX



Voilà ça arrive aussi, deux films nuls ou presque ce week-end... On ne peut pas tout avoir n'est-ce pas, et le temps printanier qui nous a permis de parcourir nos plages et nos grottes comme des terres nouvelles à chaque changement de marée était déjà un superbe cadeau du ciel. Mais côté films, là c'était la cata.
Y en a qui ont aimé, et tant mieux pour eux, mais pour nous quel pensum, long, trop long, complaisant et sans véritable armature. Sean Penn s'est éclaté en bio-filmages, c'est clair qu'il prend son pied en filmant à n'en plus finir de grandioses paysages américains. Il y ajoute une surdose de romantisme exacerbé, une overdose de ralentis qui alourdissent le propos, et qui sont même vaguement déplacés. Le thème aurait mérité beaucoup plus de sobriété, tant l'histoire du jeune qui rejette la société est mille fois rebattu. A la sortie, c'est solennel, un rien didactique et cela manque totalement de crédibilité. Le film a dû faire plaisir aux parents du jeune homme, les aidant à peaufiner la légende du disparu, nécessaire pour supporter cette disparition. Mais nous, cela nous a simplement ennuyés, il ne passe aucune émotion. J'ai rarement autant baillé au cinéma. J'avoue cependant avoir adoré la bande son, mais c'est normal elle était hyper ringarde et très nostalgique. Au final on ne passe pas un moment désagréable, belles images, musique agréable, pas à se plaindre, et comme la très grande majorité de la critique a adoré, pourquoi n'iriez-vous pas le voir quand même ?
Hier soir c'était pot au feu ou Cortex. On a fait le mauvais choix, mais comme le thème était très exactement le même que celui de Romuald Beugnon Vous êtes de la police ?, nous avons eu la curiosité de comparer les 2. Un vieux flic (enfin pas si vieux car il nous a semblé que lors de son anniversaire les bougies indiquaient 58 ans, ce qui est parfaitement invraisemblable : Dussolier a beau porter superbement ses ans, il est de toute évidence largement septuagénaire... vite wikipedia... et bien non !!! il est né le 17 février 1946 cet incontournable séducteur, soit 62 ans, bon... admettons donc que nous avons mal vu les bougies, il est censé être à la retraite depuis 3 ans, une retraite de flic c'est à quel âge ? 55 ou 65 ?)... Je reprends donc, un flic à la retraite (ouf !) et atteint de la maladie d'Alzheimer tente de poser une dernière fois, malgré ses défaillances neuronales, l'éternel "qui a tué qui ?"... Car bien sûr rien ne permet même d'affirmer qu'il y ait meurtres dans l'élagante maison de repos où il a décidé de venir couler des jours paisibles. Autant le film de Beugnon était humain, drôle et enlevé, autant Cortex est plat, lent et décevant. Thriller même pas palpitant, intrigue creuse, aucun personnage n'émerge, pas une personnalité n'est même simplement ébauchée. On ne saisit pas le pourquoi de la folie meurtrière avérée d'un des personnages, les pensionnaires de la Résidence en font trop ou pas assez, bref, encore l'ennui sur près de 2 longues heures. A la fin, on en arrive à se ficher complètement du dénouement, ce qui, dans un supposé policier, est un comble. On s'est beaucoup extasié sur la performance de Dussolier, mais j'ai quant à moi, trouvé Jean Pierre Cassel beaucoup plus impliqué et, de fait, beaucoup plus crédible. Dussolier est appliqué et "récite" ses trous de mémoire. J'avoue être surtout révoltée par le succès d'un film somme toute médiocre, grâce à un important relais médiatique (Cortex est co-financé par France Inter) alors que notre petit belge prometteur n'a quasiment pas été relayé pour une réalisation nettement plus réussie. Alors allez plutôt voir, s'il est encore projeté, "Vous êtes de la police ?", rien que pour soutenir Romuald !!
En rentrant dans la salle pleine du cinéma, Michel disait en riant"ce n'est pourtant pas un film pour Saint Georges, ça, c'est maladroit de passer ça ici", dans une ville de retraités en menace d'Alzheimer... Mais il n'avait pas tort, Michel... On est ressortis vaguement contrariés. Entre les 2 films décevants, le pot-au-feu raté, le rappel permanent de cette épée de Damoclès qui nous fait trembler dès qu'on oublie un numéro de téléphone, le réchauffement de la planète et la ruine prévisible de notre économie, on a envie d'aller se cacher au fin fond des bois... Ou de l'Alaska ! Quelle morosité ! Même pas moyen de refaire 68, les mois de mai ne sont plus ce qu'ils étaient, ils sont même toujours pourris depuis des lustres. Il ne nous reste plus qu'à aller perdre définitivement la tête dans des camps d'anciens hypies débranchés des réalités dans leurs camping-cars surchauffés. Cortex into the wild.

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