Samedi soir, à notre arrivée après un long périple sur la bâche ondulante et sombre de la lagune, il tombait un crachin visqueux et glacial sur la place Saint Marc. La jeune étudiante qui nous attendait pour nous conduire à notre appartement, m’avait annoncé comme signe distinctif afin de la reconnaître des capelli rossi, et je cherchais obstinément un petit chapeau rouge, preuve s’il en est que nous n’étions pas venus depuis longtemps en Italie ! Elle nous repéra la première, et secouant en riant son épaisse tignasse cuivrée, sans doute fière de se distinguer du blond vénitien qui n’est plus qu’un lointain souvenir littéraire tout juste bon à alimenter les rubriques du dictionnaire amoureux des couleurs de Venise, nous conduisit d’un pas alerte jusqu’à notre logement. Après avoir habité plusieurs fois, vous vous en souvenez sans doute, à la Guidecca, et même à Dorsoduro, nous avions en effet choisi le quartier Saint Marc et nous nous en sommes félicités, ayant la chance d’y avoir trouvé un appartement calme, lumineux et spacieux, donnant de surcroit sur un petit canal, toutes caractéristiques assez rares dans cette zone de Venise.
Elle n’était pas vénitienne notre jeune hôtesse, mais de Rimini, où elle comptait rendre dès le lendemain pour y accomplir son devoir électoral, comme des millions de concitoyens. Elle nous raconta que ces élections avaient provoqué sur l’ensemble du pays des vagues intenses de déplacements anarchiques, bloquant les autoroutes, obstruant les péages et engorgeant les carrefours. Pragmatique, elle eut la gentillesse de se réjouir de notre arrivée tardive qui allait lui permettre de partir le lendemain matin vers Rimini, dans une ambiance qu’elle espérait plus calme.
L’appartement complètement neuf, retructuré avec soin, était meublé avec goût et sobriété. D’un confort parfait, il avait en plus l’avantage d’offrir une délicieuse terrasse plein sud, en n’étant situé qu’au 2ème étage. Le seul bruit que nous ayons eu à subir au long du séjour fut le chant des gondoliers des groupes de japonais qui passaient en groupes serrés de 6 ou 7 gondoles sous nos fenêtres, accordéon et chanteur donnant de bon cœur l’aubade nécessaire à tout bon nippon de passage en Europe.
Installation, dîner, puis une nuit délicieuse dans un vaste lit de 2 mètres de large… impressionnée par les douleurs dorsales de Marie après son propre séjour vénitien qui m'avaient permis de tester sur elle mes talents de masseuse, j’étais un peu inquiète sur la qualité de la literie, mais là ce fut parfait !!! Un lit aussi grand que celui dans lequel nous avons regardé tous les 4, alignés comme dans une vaste boîte d’anchois, le sinistre France Galles dans le Médoc, un certain 15 mars !!
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