vendredi 11 avril 2008

L'ENVERS DU DECOR

Toujours pour supporter la grisaille, deux films en attendant d'aller faire la teuf ce soir chez Madeleine autour d'une blanquette de veau de Madeleine... La blanquette, dans le genre remonte-moral par temps de pluie, c'est super ça... parce que franchement, si on se laisse aller, il va falloir finir par s'acheter une lampe de luminothérapie pour retraités en puissance !
Les films ?
Moi j'ai baillé tout le temps, car j'avoue que tant le côté sociologique que le côté affectif de l'histoire de Flaubert, revue et corrigée par Marion Laine, m'ont ennuyée. Certes Sandrine Bonnaire joue bien, mais ses états d'âme n'ont rien de palpitant. Et je me suis demandé plusieurs fois qui était ce bonhomme sur l'écran alors que c'était elle... C'est globalement plutôt misérabiliste et sans grande finesse psychologique. Les acteurs secondaires sont falots et sans grand relief, le rythme lourd et la fin inexorablement (et inutilement) grandiloquente. Quant à l'improbabilité de l'extase orgasmique d'une jeune vierge du Second Empire, sans autre stimuli que quelques baisers sur le torse viril de son amoureux, elle m'a d'autant plus laissée perplexe que la critique de Lire criait au miracle en prétendant que Flaubert était parfaitement respecté !! L'ambiance du film est d'ailleurs nettement plus proche d'un Maupassant que d'un Flaubert, ce qui ne gâche rien. Mais bon, c'est un premier film, et en tant que tel ce n'est pas si mal. Et puis, au vu des réactions d'Allociné, ça plait, alors je ne le déconseille pas. Je dis seulement que moi, je me suis ennuyée.
Par contre nous avons beaucoup aimé
et je suis persuadée que Marie l'adorera, si elle va le voir. Malgré le titre totalement contre productif (on imagine une grosse farce, ce qui n'est absolument pas le cas) c'est un petit joyau du cinéma uruguayien, d'une humanité, d'une finesse et d'une sensiblité remarquables. Cela ne sombre jamais dans la caricature ni dans le misérabilisme. Et pourtant l'histoire de ce village qui escompte mille fortunes de la venue du Pape et qui se retrouve gros Jean comme devant après une visite éclair et ayant à peine attiré un dixième de la foule promise, est pitoyable. Mais le réalisateur aime ses personnages, éprouve pour eux un grand respect et nous raconte avec tendresse et humour leur rêve de Perrette. C'est dur mais fraternel, résigné mais généreux, authentique et poignant mais jamais triste. Et, ce qui ne gâche rien, il y a des images qui sont pures merveilles. Les acteurs sont parfaitement dans le ton, et l'ensemble est vraiment à voir. Si vous arrivez à en trouver une copie, courrez-y vite avant qu'il ne disparaisse des écrans radars.

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