Modeste toujours la fête de la musique à Royan, mais encore dans l’esprit des premières années, quand Lang lança le concept… Des gens qui aiment jouer et chanter et qui profitent de la tribune de l’été pour se produire devant un public agité mais indulgent. Vous rappelez-vous, les filles, le jour où, saisie d’un prosélytisme ringard mais de bon aloi, j’avais décidé que nous devions nous installer devant le portail de Saint Antoine en bramant des cantiques, accompagnés par vous à la guitare ! Une vraie mère catho bobo ! Ce n’était pas méchant, mais trop de bonne volonté tue ! Pas étonnant qu’avec de telles pratiques, je vous aie vaccinées de passer le portail des églises !!
Loin des grands concerts aseptisés et qui ont attiré 100 000 spectateurs à la porte d’Auteuil, quelques amateurs plus ou moins doués, et quelques pros du dimanche essayant de convaincre un public timide d’acheter leur CD. On avait le traditionnel crooner qui profite chaque année du 21 juin pour donner libre cours à sa passion de pousser la chansonnette. Il possède une sono d’enfer, des spots et même une scène, une collection époustouflante de fonds musicaux enregistrés et il chante, faux, mais faux ! Je ne crois pas avoir jamais entendu quelqu’un chanter plus à côté de la plaque que lui… Il est heureux et, pire, son public nombreux aussi ! Il me semble que ses dissonances s’aggravent d’année en année… On avait quelques groupes de bonne volonté mal équipés et ayant un mal fou à se faire entendre faute de sono. Le traditionnel trio de jazz avec cette année une chanteuse assez talentueuse qui reste sans doute la meilleure formation de la soirée, mais trop classique pour attirer beaucoup de monde.
Je voulais aller écouter les chants de marins sur le port mais c’était un peu décevant, pas entraînant du tout. Les marins d’Iroise nous ont servi un brouet nostalgique de complaintes aussi sinistres que la lande bretonne dont ils chantaient les étendues balayées de regrets et d’intempéries salées.
Au total, une déambulation paisible dans l’air surchauffé du soir, les terrasses des restaurants regorgeant de famille attablées, qui patientaient tant bien que mal en attendant le dessert. Heureusement que les glaces de chez Lopez ont donné un but à la soirée, proposant comme à l’ordinaire de nouveaux parfums à notre convoitise jamais rassasiée.
Au final, notre fête de la musique fut plutôt réussie grâce au son et lumière qui nous attendait sur la terrasse. De l’autre côté de l’estuaire un orage aux intensités variables, suffisamment lointain pour ne pas entendre le tonnerre, suffisamment fort pour avoir des tableaux inédits à chaque explosion. Avec pour fond sonore la musique qui montait du « Surf » et qui, ma foi, était très bien adaptée à cette ambiance.
Mais nous y sommes allés à la fête de la musique à Royan comment ce fait-il que nous ne nous soyons pas vus !! pas loin de chez Lopez !
RépondreSupprimerLes filles, c'est pas vrai qu'elle vous a fait ça !!! je reconnais bien Nicole ha! tu es géniale !!!