dimanche 5 octobre 2008

PARIS-TOULOUSE

J’avais projeté hier matin de faire le Congrès buissonnier, et d’aller voir l’exposition Mantegna au Louvre. Mais le désir de ne pas m’offrir en suisse une manifestation que Michel aura autant de plaisir que moi à visiter, alliée à l’incontournable nécessité de donner le bon exemple (Hélène m’ayant grondée quand je lui ai fait part de mon projet d’escapade) m’ont incitée à aller à la dernière plénière, et je m’en suis félicitée.
La table ronde était présentée comme un show télé, et c'est vraiment hallucinant combien la culture médiatique a envahi toutes les activités de communication : éclairages multicolores, écrans multiples, effets lumineux, musique et rythme star-ac, journaliste invitant un public très obéissant à applaudir la montée sur scène des intervenants, on a l'impression qu'on ne peut plus rien faire qui ne soit à l'aune de la norme télévisuelle. Ici pourtant, les sujets n'avaient rien de fun et traiter de la crise financière sur fond d'ampoules scintillantes, est sans doute nécessaire pour être visuellement correct, mais un peu anachronique.

Le Congrès avait pour thème la nécessaire ouverture de la profession comptable sur le monde de l’entreprise, et les orateurs de la matinée étaient, dans le contexte actuel, perturbé et sombre, clairs, simples et fort intéressants. Certes il faut se rendre à l’évidence, le sujet qui a fait l’unanimité, comme dans nombre d’assemblées libérales, a été la critique appuyée et répétée de l’Education Nationale. Après avoir ri à la proclamation de la nécessité d’envoyer le corps enseignant en stage dans les entreprises (di
re que ce fut le seul rire de la matinée !), le public, pourtant réservé et placide, a applaudi bruyamment à l’affirmation que les fonds de la formation continue ne pouvaient en aucun cas servir à combler les insuffisances de l’Éducation Nationale, et à apporter une formation professionnelle aux individus que le système éducatif a laissés pour compte en ne parvenant pas à leur inculquer un niveau minimum. C’est fou ce que le consensus se fait aisément quand il s’agit de critiquer sévèrement la formation initiale de notre pays.
Mais j’ai surtout apprécié l’intervention de Christine Lagarde, une leçon de calme, d’élégance verbale et de parfaite maîtrise des dossiers, dont Ségolène aurait bien fait de s’inspirer avant de payer fort cher le conseiller en communication
qui lui a orchestré son show du Zénith, à peine digne d’une séance de patronage mal répétée. Le discours de la Ministre était réaliste, parfaitement structuré et, tout en insistant sur la gravité de la situation, donnait une impression rassurante de compétence et de vigilance. Le public lui a d’ailleurs fait une ovation qui n’avait rien à envier à notre poitevine, dont la claque manquait singulièrement de naturel.

Au total, je n'ai pas retiré grand chose de la participation à ce Congrès, et j'avoue que j'ai pris avec bonheur le chemin du retour, après le mini câlin des Invalides qui m'a permis de revoir Marie avant le départ !!!! La halte à Saintes, pour y déguster le traditionnel cassoulet de Marc, chaque année meilleur, m'a fait oublier bien vite l'air vicié de la capitale ! Il faut dire que ce cassoulet est une authentique et savante déclinaison gourmande : sous une croûte de chapelure dorée à souhait , des cocos de Pimpol (ben oui, les Pont l'Abbé ne sont pas assez tendres et les gros Tarbais trop farineux), la saucisse de Toulouse ramenée tout exprès de la ville rose, un petit confit de derrière les fagots, de l'échine bien tendre, une palette fondante, du saucisson à l'ail, et pour couronner le tout de bonnes grosses couennes moelleuses, voilà une façon bien agréable de retrouver la province, et de rentrer dans l'automne. Il ne restait plus qu'à lancer la saison des feux de bois, c'est chose faite depuis ce soir !

2 commentaires:

  1. Miam ! miam ! cassoulet de Marc !!

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  2. Bonjour,

    J'ai découvert votre commentaire sur mon blog. Ca m'a beaucoup émue... Le pire c'est que j'ai écrit ça il y a pas mal de temps et que depuis, j'ai un couple d'amis dont j'aurais acheté la sérénité et la solidité, qui vient de se séparer... Enfin, Il l'a quittée... non pas pour une jeunesse mais pour une amie d'enfance... Ca m'a pas mal perturbée... Quel monde d'apparences, de mensonges de la part de gens dont on attendait sincérité et confiance...

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