Ce matin Eliette organisait une virée dans les souks, et elle nous y a conviés, avec deux autres couples, au demeurant très sympathiques. Prise de repères, enfin théoriquement car quand on suit on est moins attentif au chemin parcouru, pour une visite en règle de tous les lieux stratégiques, le moindre recoin exploré, expliqué, montré par une guide d’une patience et d’un enthousiasme communicatifs.
La dinanderie, la ferblanterie, les teinturiers, les cuirs, le bois qui vient de Essaouira, les bijoux, les tapis en provenance des différentes régions du Maroc, achetés selon le marchand par des « rabatteurs », le souk des femmes, partout nous avons vu les artisans à l’œuvre, dans des conditions de travail proprement délirantes, inconfort et entassement conjugués. En fait, elle nous a fait parcourir la ville en tous sens, découvrir quelques boutiques intéressantes, nous indiquant les lieux à revenir visiter. Le dépaysement est certain, et ce d'autant plus que ces souks sont un vrai centre commercial, fréquenté autant par les marrakchis que par les étrangers. Tout est authentique, pas ou très peu de "made in china", on ne nage pas en pleine reconstitution touristique frelatée. Mais est aussi authentique la misère, qui fait se sentir mal à l'aise avec nos poches pleines de dirhams. La misère qui incite, si elle ne le justifie, à quémander sans discernement et de façon quasi obsessionnelle, dès qu'on ralentit, regarde, ou lève son objectif. Au point que tout le monde, quémandeur et touriste, perd sa dignité dans ce jeu permament qui vite devient lassant. Et même si l'on admet qu'ils ont besoin de nous, touristes, pour vivre et écouler leurs incroyables stocks d'objets hétéroclites, on ne peut se départir d'un certain malaise devant les conditions de vie et de travail quasi moyennageuses pratiquées dans un pays qui est devenu tellement viable qu'il ne fait même plus partie des pays à bas coût. Ce qui pose un sacré problème au ministère de l'économie marocain !
Après la halte déjeuner sur la place Jemaa el F’na, nous avons arpenté avec toujours autant d’entrain l’ancien quartier juif, paupérisé depuis le départ dans les années 70 de la communauté hébraïque. C’est après la guerre du Kippour qu’une véritable guerre des nerfs a été menée contre eux, et ils ont fini par quitter les lieux en masse, il ne resterait qu’une petite dizaine de familles juives sur Marrakech. Les maisons, jadis prospères, tombent en ruine, s’entraînant les unes les autres dans la chute, tant elles sont imbriquées. Eliette nous racontait que, quand elle a il y a 7 ans, décidé d’acheter un riad, les agences immobilières ne cessaient de lui proposer des affaires « en or » dans le quartier du Mellah, à des prix tellement doux qu’elle s’est instinctivement méfiée. Certaines de ses amies ont cédé à l’attrait de ces prix bas et depuis se mordent les doigts, leur riad ne vaut pas un clou à la revente et l’insécurité du quartier, plutôt mal famé dès la tombée de la nuit, fait fuir les clients. Quand leur maison ne se fissure pas à cause du mauvais état de la maison voisine. Le quartier juif est surprenant par rapport au reste de la médina, les maisons ont en effet des fenêtres donnant sur la rue, avec parfois des balcons, trahissant une différence de culture et de comportement facile à identifier. Après divers détours, elle nous a laissés au palais de
Bon, je vois qu'on a eu un peu les même impressions... et puis quand tu as parlais du bois d'Essaouira, cette odeur si forte qu'il dégage, je me souviens m'avait levé le coeur , bref;, à part le soleil ...
RépondreSupprimerEncore que le soleil, sur 5 jours on a eu 2 jours de pluie !! Mais c'était quand même une expérience agréable et intéressante.
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