Que se passe-t-il ? Sont-ils tous venus se mettre à l'abri en prévision de la tempête, trompés par le titre du film... Barrage contre le Pacifique, pas contre l'Atlantique pourtant... Ou Duras a-t-elle tant d'admirateurs qu'elle remplisse la salle du cinéma souvent désert en hiver de Saint Georges ? Obligés de nous installer sur une méchante banquette pour éviter le premiier rang, nous attendons patiemment l'ouverture du film quand tout s'explique : ils sont là, ses anciens profs (de français dit-elle !), ses amis et ses proches pour la jeune actrice qui joue le rôle de Suzanne, la fille de l'héroïne : Astrid Bergès-Frisbey.
Née en 1986 à Barcelone d'un père catalan et d'une mère franco-américaine, elle est arrivée à Paris à l'âge de 5 ans. Puis elle est venue habiter avec sa mère aux Mathes, à Saint-Sulpice-de-Royan, puis enfin à Royan, où elle a grandi jusqu'à 17 ans. C'est au collège Henri-Dunant, à Royan, qu'elle a commencé à faire un peu de théâtre en jouant « Antigone ». Retournée à Paris pour passer un bac scientifique, elle voulait être osthéopathe, elle a perdu son papa, loupé son bac et passé l'année suivante à aller au cinéma. Inscrite au cours Simon, elle a passé des castings et eu la chance à 21 ans de participer au tournage d'un téléfilm qui sera prochainement diffusé sur France 2 "Elles et moi". Puis ce fut l'aventure cambodgienne avec Riti Pahn, et le vrai lancement de sa toute jeune carrière, car elle interprète dans ce film un rôle important, Suzanne, la fille de l'héroïne, une des facettes de la personnalité de Marguerite Duras. Revenue de 4 mois de tournage au moment des fêtes, elle a passé les fêtes de fin d'année à Royan, avec sa mère et ses soeurs. "J'aime revenir dans ce coin qui reste très familial pour moi. J'adore la côte sauvage, au-dessus de La Palmyre. Toute petite, je me rendais à cet endroit et me sentais minuscule face à la mer ! J'aime ce rapport privilégié à la nature."
Si je vous offre cette petite biographie d'une jeune fille au demeurant charmante, naturelle et spontanée, pas encore gâchée par le star système car un film tourné au Cambodge, avec Riti Pahn doit être plus proche d'une épopée en ONG que de la Star Academy, c'est parce que vous aurez du mal à trouver des renseignements sur elle pour le moment. J'imagine que sa carrière va évoluer rapidement car c'est indéniable elle a de la sensibilité et une certain talent naissant. C'était, à mon avis, la seule interprète potable du film. Non, pas par esprit de clocher, certes j'aurais été désolée qu'elle soit nulle, mais le film est tellement mal joué qu'elle tranche par sa fraicheur et sa finesse d'interprétation. Huppert est mauvaise comme elle sait l'être par moment, avec opiniâtreté. Son jeu linéaire, supposé adapté au personnage de Duras, est sans âme et confine à l'ennui, voire à l'exaspération. Le frère, dont je préfère oublier le nom, est un des plus piètres bellâtres que j'aie vus depuis longtemps. Les acteurs secondaires s'enlisent dans ce magma et au total le film est long, ennuyeux et vaguement raté. Pourtant, les reconstitutions appliquées et précises de Riti Pahn sont belles, elles évitent de sombrer dans l'esthétisme "agence de voyage" et s'il est quelque chose de réussi c'est bien l'approche de l'Indochine et la population qui participe au tournage est filmée avec un très grand respect et se voit accorder un rôle à part entière, le meilleur ! Tout le reste est laborieux, sonne faux, ça fait reconstitution, on ne reconnait rien du livre de Duras, et de cette ambiance très particulière qui vous saisit quand vous lisez ce roman. C'est revu et corrigé en une histoire une peu fade. Il faut aller voir l'Indochine pas surtout pas Duras. Et au passage saluer la prestation de notre jeune royannaise qui se sort très dignement de cette guimauve inattendue de la part de l'auteur de l'auteur de S21, la machine de mort khmère rouge, moment particulièrement émouvant de cinéma.
PS Des mystères et révélations d'internet : en cherchant sur la toile quelques renseignements sur Astrid Bergès Frisbey, j'ai, vous vous en doutez, trouvé assez peu d'occurrences. L'une d'elles pourtant, m'a révélé qu'elle avait signé une pétition... demandant, je cite, "Une loi pour stopper les ventes aux enchères infamantes de documents historiques sur l'esclavage et la traite négrière transatlantique"... Internet est indiscret, on ne pense jamais quand on appose sa signature qu'elle sera ainsi répertorié et affiché des années durant à l'appel de son nom par un quelconque curieux voulant mieux vous connaître. Ceci étant, elle est sympa notre petite étoile montante !
Si je vous offre cette petite biographie d'une jeune fille au demeurant charmante, naturelle et spontanée, pas encore gâchée par le star système car un film tourné au Cambodge, avec Riti Pahn doit être plus proche d'une épopée en ONG que de la Star Academy, c'est parce que vous aurez du mal à trouver des renseignements sur elle pour le moment. J'imagine que sa carrière va évoluer rapidement car c'est indéniable elle a de la sensibilité et une certain talent naissant. C'était, à mon avis, la seule interprète potable du film. Non, pas par esprit de clocher, certes j'aurais été désolée qu'elle soit nulle, mais le film est tellement mal joué qu'elle tranche par sa fraicheur et sa finesse d'interprétation. Huppert est mauvaise comme elle sait l'être par moment, avec opiniâtreté. Son jeu linéaire, supposé adapté au personnage de Duras, est sans âme et confine à l'ennui, voire à l'exaspération. Le frère, dont je préfère oublier le nom, est un des plus piètres bellâtres que j'aie vus depuis longtemps. Les acteurs secondaires s'enlisent dans ce magma et au total le film est long, ennuyeux et vaguement raté. Pourtant, les reconstitutions appliquées et précises de Riti Pahn sont belles, elles évitent de sombrer dans l'esthétisme "agence de voyage" et s'il est quelque chose de réussi c'est bien l'approche de l'Indochine et la population qui participe au tournage est filmée avec un très grand respect et se voit accorder un rôle à part entière, le meilleur ! Tout le reste est laborieux, sonne faux, ça fait reconstitution, on ne reconnait rien du livre de Duras, et de cette ambiance très particulière qui vous saisit quand vous lisez ce roman. C'est revu et corrigé en une histoire une peu fade. Il faut aller voir l'Indochine pas surtout pas Duras. Et au passage saluer la prestation de notre jeune royannaise qui se sort très dignement de cette guimauve inattendue de la part de l'auteur de l'auteur de S21, la machine de mort khmère rouge, moment particulièrement émouvant de cinéma.
PS Des mystères et révélations d'internet : en cherchant sur la toile quelques renseignements sur Astrid Bergès Frisbey, j'ai, vous vous en doutez, trouvé assez peu d'occurrences. L'une d'elles pourtant, m'a révélé qu'elle avait signé une pétition... demandant, je cite, "Une loi pour stopper les ventes aux enchères infamantes de documents historiques sur l'esclavage et la traite négrière transatlantique"... Internet est indiscret, on ne pense jamais quand on appose sa signature qu'elle sera ainsi répertorié et affiché des années durant à l'appel de son nom par un quelconque curieux voulant mieux vous connaître. Ceci étant, elle est sympa notre petite étoile montante !
Ah, c'est un livre de Duras, bien sur !!! Je comprends maintenant pourquoi je connaissais ce titre...
RépondreSupprimerEnfin, ça fait un film de plus à éviter... Tant pis, je découvrirai mlle "Astrid Bergès-Frisbey" plus tard !
La presse dit ce qu'elle veut de cette jeune actrice qu'on aime à présenter comme une jeune sainte innocente. Si cette demoiselle n'avait pas été bien entourée dès l'instant où elle exprima le désir de devenir comédienne, elle n'aurait sûrement pas eu le début de carrière qu'elle a connu. Peut-être qu'un jour, elle admettra que personne ne se fait seul et aura la sagesse et la maturité de raconter sa véritable histoire...en attendant les personnes concernées observent... ;-)
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