Certains jours maussades, entre les vacillements d'un feu de bois et les bourrasques marines à peine allégées par les fantaisies des nuages, il vous prend parfois des envies bizarres.
Il m'a paru soudain indispensable de réciter "Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne, je partirai". Magie d'internet... pardon les filles on n'est pas encore blasé et il nous reste à nous les vieux, le souvenir du temps où pour réaliser un tel projet il fallait passer tant de temps à fouiner dans sa bibliothèque en se couvrant de toiles d'araignées qu'on y renonçait d'office... Magie d'internet donc, me voici en un instant en présence des 12 alexandrins hugoliens, je tente une déclamation à haute voix, la fin tombe à plat, trop triste, trop proche de mes angoisses existentielles les plus récurrentes. Alors je clique sur le bandeau du site "un poème au hasard", et j'explore jusqu'à trouver le poème du jour, enfin celui qui m'irait le mieux pour s'accorder au ciel. Point d'éloquence ou de péroraison finalement, un éclat de rire de Pierre Jean Toulet fera mon affaire en cette journée grise :
Il m'a paru soudain indispensable de réciter "Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne, je partirai". Magie d'internet... pardon les filles on n'est pas encore blasé et il nous reste à nous les vieux, le souvenir du temps où pour réaliser un tel projet il fallait passer tant de temps à fouiner dans sa bibliothèque en se couvrant de toiles d'araignées qu'on y renonçait d'office... Magie d'internet donc, me voici en un instant en présence des 12 alexandrins hugoliens, je tente une déclamation à haute voix, la fin tombe à plat, trop triste, trop proche de mes angoisses existentielles les plus récurrentes. Alors je clique sur le bandeau du site "un poème au hasard", et j'explore jusqu'à trouver le poème du jour, enfin celui qui m'irait le mieux pour s'accorder au ciel. Point d'éloquence ou de péroraison finalement, un éclat de rire de Pierre Jean Toulet fera mon affaire en cette journée grise :
Quelquefois, après des ébats polis,
J'agitai si bien, sur la couche en déroute,
Le crincrin de la blague et le sistre du doute
Que les bras t'en tombaient du lit.
Après ça, tu marchais, tu marchais quand même ;
Et ces airs, hélas, de doux chien battu,
C'est à vous dégoûter d'être tendre, vois-tu,
De taper sur les gens qu'on aime.
J'agitai si bien, sur la couche en déroute,
Le crincrin de la blague et le sistre du doute
Que les bras t'en tombaient du lit.
Après ça, tu marchais, tu marchais quand même ;
Et ces airs, hélas, de doux chien battu,
C'est à vous dégoûter d'être tendre, vois-tu,
De taper sur les gens qu'on aime.
Puisqu'il en est de la poésie comme des grands-mères, des femmes ou des enfants battus, et qu'on lui consacre son espace communication bien policé, je vous propose en ce Printemps des Poètes qui fait frémir les bourgeons à nos rêves, de pratiquer quotidiennement cet exercice catharsique du "poème au hasard"... et bien sûr de lire chaque jour Mise en Maux, mon site de poésie préféré (Coucou Lénou, à tes plumes irisées).
merci pour ce site de "poème au hasard" c'est génial !
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