Ça y est ! Michel est au rythme sicilien. Ce matin il a allègrement franchi une ligne blanche en décrétant que, de toute façon les doubles lignes ne l’impressionnaient pas. Il affronte sans problème les sens interdits et autres stationnements prohibés et notre séjour se présente dès lors sous les meilleurs augures. D’autant que le soleil est enfin revenu.
Première étape, le port de Mazara del Vallo, dont le guide ne fait pas grand éloge et qui est, pourtant, un des lieux les plus intéressants que nous ayons visités. Tout y a été restauré récemment et avec goût, faisant presque oublier les verrues immobilières qui ont poussé là comme dans toute la Sicile, au milieu d’une place baroque, entre deux constructions Renaissance ou à tous les coins de rue. La place baroque, qui borde la cathédrale, a des allures hispaniques. Partout des églises, qui conjuguent le tuf local et les murs crépis d’ocre.
Première étape, le port de Mazara del Vallo, dont le guide ne fait pas grand éloge et qui est, pourtant, un des lieux les plus intéressants que nous ayons visités. Tout y a été restauré récemment et avec goût, faisant presque oublier les verrues immobilières qui ont poussé là comme dans toute la Sicile, au milieu d’une place baroque, entre deux constructions Renaissance ou à tous les coins de rue. La place baroque, qui borde la cathédrale, a des allures hispaniques. Partout des églises, qui conjuguent le tuf local et les murs crépis d’ocre.
Dans le palais épiscopal, le musée diocésain abrite une collection magnifique d’objets de culte, tous mieux restaurés les uns que les autres. Le musée sert en effet de base de travail pour la section restauration d’objets d’origine organique, bois, tissus etc de l’Université de Palerme. Les étudiants sont carrément installés dans le musée, travaillant sur une charrette sicilienne, sur des aubes richement brodées d’or ou sur des reliquaires.
Mais le fleuron de Mazara, c’est son Satyre grec en bronze, découvert il y a une dizaine d’années seulement lors d’une campagne de pêche dans le canal de Sicile. Cette statue d’une qualité exceptionnelle et d’un style très raffiné (on parle même de Praxitèle) représente un éphèbe dansant, en équilibre instable sur la jambe droite, perdue, tandis que la gauche s’élève avec grâce du sol. Ses cheveux tourbillonnent, suggérant un mouvement tournant, de danse et d’ébriété mêlées. Après 5 années de restauration, qui ont même permis de retrouver des traces importantes de la patine originelle de l’œuvre, le satyre est revenu à Mazara qui lui a consacré une église restructurée pour l’occasion, afin de lui offrir le digne écrin qui lui convient. L’œuvre est vraiment d’une grâce, d’une élégance, voire d’un érotisme très suggestifs.
Le port canal s’étend à l’intérieur de la ville, et est en activité intense. Nous avons dégusté un petit vin local ambré et doux, mangé quelques arrancini et des pâtisseries à la ricotta, avant de nous diriger vers les salines de la région de Marsala.
Dans une lagune peu profonde, exploitée depuis les phéniciens, le quadrillage régulier des bassins à sel est ponctué de moulins hollandais qui étaient en service il y a peu encore. Aujourd’hui l’extraction continue, mais les moulins ne sont plus là que pour le décor. Une barque à fond plat nous a menés jusqu’à l’île de Moscia, vaste champ de fouilles archéologiques ayant appartenu à Witheker, un riche négociant anglais qui « découvrit » et popularisa le Marsala. Après avoir racheté l’intégralité de l’île, il passa une grande partie de sa vie à fouiller et, de fait, trouva d’importants matériels funéraires, voire d’usage courant. A sa mort, il créa une fondation qui permet de visiter les lieux agréablement, et de profiter d’un musée particulièrement riche.
Le seul bémol étant que j’ai servi de festin aux inévitables moustiques de la lagune ! Le retour au soleil déclinant sur la lagune miroitante fut notre dernier plaisir de la journée. Enfin, presque ! Une délicieuse cena, dans un de ces restaurants écologiques que prisent particulièrement les italiens « chics », nous a offert une palette de couleurs et de saveurs délicates.
Mais le fleuron de Mazara, c’est son Satyre grec en bronze, découvert il y a une dizaine d’années seulement lors d’une campagne de pêche dans le canal de Sicile. Cette statue d’une qualité exceptionnelle et d’un style très raffiné (on parle même de Praxitèle) représente un éphèbe dansant, en équilibre instable sur la jambe droite, perdue, tandis que la gauche s’élève avec grâce du sol. Ses cheveux tourbillonnent, suggérant un mouvement tournant, de danse et d’ébriété mêlées. Après 5 années de restauration, qui ont même permis de retrouver des traces importantes de la patine originelle de l’œuvre, le satyre est revenu à Mazara qui lui a consacré une église restructurée pour l’occasion, afin de lui offrir le digne écrin qui lui convient. L’œuvre est vraiment d’une grâce, d’une élégance, voire d’un érotisme très suggestifs.
Le port canal s’étend à l’intérieur de la ville, et est en activité intense. Nous avons dégusté un petit vin local ambré et doux, mangé quelques arrancini et des pâtisseries à la ricotta, avant de nous diriger vers les salines de la région de Marsala.
Dans une lagune peu profonde, exploitée depuis les phéniciens, le quadrillage régulier des bassins à sel est ponctué de moulins hollandais qui étaient en service il y a peu encore. Aujourd’hui l’extraction continue, mais les moulins ne sont plus là que pour le décor. Une barque à fond plat nous a menés jusqu’à l’île de Moscia, vaste champ de fouilles archéologiques ayant appartenu à Witheker, un riche négociant anglais qui « découvrit » et popularisa le Marsala. Après avoir racheté l’intégralité de l’île, il passa une grande partie de sa vie à fouiller et, de fait, trouva d’importants matériels funéraires, voire d’usage courant. A sa mort, il créa une fondation qui permet de visiter les lieux agréablement, et de profiter d’un musée particulièrement riche.
Les fouilles continuèrent et, il y a 10 ans on découvrit un exceptionnel marbre grec du Vème siècle, représentant sans doute un aurige. Deuxième forte émotion artistique de la journée : l’homme vêtu de ce qu’on appelle un « tissu humide », très léger et à petits plis régulier, exhibe avec assurance une anatomie aussi parfaite que celle du satyre de ce matin ! Une longue promenade dans l’île, couverte d’une végétation luxuriante, nous a permis de parcourir les sites de fouille, et d’admirer le petit port phénicien exceptionnellement bien conservé.
Le seul bémol étant que j’ai servi de festin aux inévitables moustiques de la lagune ! Le retour au soleil déclinant sur la lagune miroitante fut notre dernier plaisir de la journée. Enfin, presque ! Une délicieuse cena, dans un de ces restaurants écologiques que prisent particulièrement les italiens « chics », nous a offert une palette de couleurs et de saveurs délicates.
Michel a voulu que je mette des photos de Pimpi, pour prouver qu'elle fait le Petit Re partout, même sur les sites grecs...
"Doux Jésus, les arancini d'Adelina ! Il ne les avait goûtés qu'une fois : un souvenir qui lui était certainement passé dans l'ADN, dansle patrimoine génétique.
RépondreSupprimerAdelina y mettait bien deux bonnes journées, à les préparer. Il en connaissait par coeur la recette. La veille, on fait un aggrassato, mélange de veau et de porc en gelée et en parties égales, qui doit cuire à feu très bas pendant des heures et des heures avec oignon, tomates, céleri, persil et basilic. Le lendemain, on prépare un risotto, de ceux qu'on appelle "à la milanaise" (sans safran, par pitié!), on le verse sur une planche, on le mélange à l'oeuf et on le fait refroidir. Pendant ce temps, on cuit les petits pois, on fait une béchamel, on réduit en petits morceaux quelques tranches de salami et on fait toute une préparation avec la viande en gelée, hachée avec le hachoir demi-lune (pas de mixer, pour l'amour de Dieu !). La sauce de la viande se mélange au riz. A ce point, on prend un peu de risotto, on l'arrange dans la paume d'une main tenue en forme de conque, on y met dedans l'équivalent d'une cuillière de la préparation et on le recouvre de ce qu'il faut de riz pour former une belle boulette. Chaque boulette est roulée dans la farine, puis on la passe dans le blanc d'oeuf et la chapelure. Ensuite toutes les arancini sont glissées dans une cuvette d'huile bouillante et on les fait frire jusqu'à ce qu'elles prennent une couleur vieil or. On les laisse s'égoutter sur le papier. Et à la fin, ringraziannu u Signuruzzu, Grâce soit rendue au petit Seigneur, on les mange !"
Les arancini de Montalbano, Andrea Camilleri
Sinon, ils sont beaux les moulins à vent... ils faisaient quelle taille ? Y'en avait à vendre ?
L'amoureux m'a fait promettre de pas emmener mon ordi en voyage de noces !!!! ;-) Amusez-vous bien ! Moi je vais me faire un guide Italie/Sicile de Michel et Nicole en répertoriant tout ces articles ! :-)
RépondreSupprimerPapa a raison, c'est bien de voir un peu Pimpi sur ce blog ;) Contente que le soleil soit revenu. Vous avez l'air de voir de très belles choses... et ça n'ira qu'en s'embellissant ;) Bacioni
RépondreSupprimerOuah ! Lénou !!! Merveille des merveilles LA recette de Montalbano, enfin d'Adelina ! Michel qui ne rêve que d'en faire !!! merci pour ce clin d'oeil ! on a bien sûr quelques Camilleri dans nos bagages en attendant d'avoir un ebook, mais pas celui-là !!
RépondreSupprimerTrès très beaux les moulins, et vraiment habitables, grands... un rêve de meunière !
Emilie, c'est tellement pratique internet en vacances !!! on partage ses joies et ses émotions, même si ça prend un peu sur le sommeil... mais bon, des jeunes mariés, pas vrai... encore que, encore que... faut se méfier des vieux !!