dimanche 19 avril 2009

ON S'ENNUIE LE DIMANCHE A CASTELLAMARE DEL GOLFO

Guiseppe nous a conduits pour le petit déjeuner sur la place du village, afin de prendre un capuccino et un cornetto siciliano à la ricotta sous un parasol destiné à nous protéger de la bruine. Il est en train de réorganiser sa maison et n’a pas de pièce pour le petit déjeuner, tout étant plus ou moins en travaux, hormis les chambres.
Nous avons, malgré une météo incertaine, décidé d’aller visiter la réserve naturelle dello Zingaro. Sur le chemin du golfe de Castellamare, nous avons fait un petit détour par Alcamo, fief d’une grande famille sicilienne qui lui vaut de multiples palais mais chef lieu de l’appellation locale, il bianco d’Alcamo. C’était la messe, entrée, sortie, bref il régnait une telle agitation que nous n’avons même pas réussi à garer la voiture et renoncé à la visite des lieux.

Notre première véritable étape fut donc pour le village de Castellamare, niché au fond du golfe du même nom. Ancien port marchand, c’est devenu une cité balnéaire qui, en ce dimanche d’avril était rendu à ses habitants sans que le moindre caractère touristique ne s’impose. C’était manifestement la promenade de sortie de messe, les voitures venant en rang serrés passer le long du port où quelques pêcheurs raccommodaient machinalement leurs filets, défilaient au ralenti sans manifester d’impatience, tournaient devant le château médiéval et repartaient par le même chemin, pour recommencer le même périple un moment plus tard, le temps sans doute d’atteindre le rond point le plus proche et de revenir. Le manège s’effectuait avec une régularité que rien ne venait troubler. Manifestement il s’agissait d’attendre l’heure de rentrer manger la pasta !
Plus loin, nous avons fait halte dans le délicieux bourg de Scopello, autre bourgade balnéaire, mais en cette saison d’un calme surprenant, dominée un « baglio », terme difficile à traduire : il s’agit d’un ensemble de bâtiments agricoles, organisés autour d’une cour carrée dominée par un splendide eucalyptus. A défaut d’être fortifié, le portail principal est imposant et se fermait sans doute de façon efficace en cas de souci. On trouve des granges, des habitations et même une chapelle dans cette organisation qui formait un véritable village fermé sur lui-même.
Nous avons déjeuné face à la mer d’une assiette de produits de la mer, dont une galette de capucette, qui sont au poulpe ce que nos piballes sont aux anguilles : des alevins de poulpe délicatement frit pour le plaisir des papilles. Puis découverte d’une des spécialités locales, le cuscus. Sans doute une subsistance de l’occupation arabe, revue et corrigée avec les ressources locales : cela ressemble exactement à notre couscous, mais c’est à base de poisson au lieu d’être du mouton. 

En-dessous de Scopello, visite d’une tonnara, un des ces établissements qui bordent la côte tout le long du golfe et où l’on attirait les thons pour une pêche intensive et dont le côté spectaculaire qui a frappé les imaginations : la mattanza. Les thons, attirés vers dans d’immenses filets ancrés au fond de la mer, étaient massacrés à coup de harpons, et ensuite stockés dans d’importants hangars d’où on les exportait vers l’Italie entière. Le lieu, qui a conservé tout son équipement, les bâtiments, les ancres alignées comme à la parade, les calles où l’on assommait le poisson, les logements des ouvriers et même la chapelle, sont très suggestifs et d’une beauté particulière, appuyée ici par la présence de quelques rochers dressés près de la côte.
Plus loin, la route se termine à l’entrée de la réserve naturelle delle Zingaro. Œuvre de quelques écologistes farfelus (espèce rare ici) qui, au début des années 80 se dressèrent contre le bétonnage intensif de la côte qui, depuis Palerme, finissait par menacer cette pointe sauvage et magnifique, le lieu est devenu la première et sans doute la plus belle réserve naturelle de Sicile. Parfaitement aménagée, la pointe offre aux piétons des sentiers serpentant à flanc de montagne, d’où l’on profite de vues grandioses sur le golfe de Castellamare et sur la mer. La flore, en cette saison, était somptueuse et, le soleil revenu, on évoluait dans des près multicolores, dignes d’un conte de fée, des elfes surgissant au détour de chaque rocher !






2 commentaires:

  1. Tu dis que le temps est incertain, mais le ciel est bleu sur toutes les photos ! Menteuse !!
    En tous cas, c'est un joyeux festin que vous avez fait !!

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  2. oui oui je triche avec les photos ! en fait nous avons eu un super soleil a lo Zingaro

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