L'été semble enfin au rendez-vous, et il est temps pour nous de profiter de notre belle région avant que l'invasion touristique ne nous cloître à la maison. Le prétexte était une exposition qui se termine le 2 juin, organisée par le centre d'art contemporain de l'abbaye de Trizay. D'abord l'occasion de revoir cette belle ruine toujours très évocatrice, et éventuellement de découvrir un artiste qui nous plaise.
C'était "les nanos et la musique des ondes" par Nina di Nozzo. Cette artiste qui s'est dans un premier temps tournée vers la tapisserie, s'est installée en 2004 à La Rochelle où elle a découvert la calligraphie. Elle travaille sur du washi, papier très souple et très fin produit artisanalement au Japon depuis 1300 ans. Fabriqué à partir de longues fibres entrelacées de mûrier, ce matériau flexible et solide accueille ses "nanos". Séduite par la musique techno-pop, et en particulier par un certain Haruomi Hosono, elle invente un avenir imprégné d'une ambiance futuriste et fascinée par les nanotechnologies. A dire le vrai, attirée par l'affiche dont le graphisme me semblait élégant, j'ai été un peu déçue par ses petits personnages aux antennes multiples et aux sur-lignages d'or pas vraiment magiques. Le washi absorbe sans concession les traits et autres taches de couleurs et se plisse d'une façon inattendue, par toujours très adaptée au sujet, donnant une impression plutôt floue et mal maitrisée.
Il y avait à quelques kilomètres une autre exposition que j'avais fort envie de visiter : la cinquième édition de "Quilts de légende", abritée par la tonnellerie et la poudrerie de Brouage. En fait ce sont de superbes patchworks inspirés de pièces XIXème et début XXème, chatoyants et lumineux, qui sont un vrai hymne à la patience et à l'imagination. Mais voilà, nous ne les avons pas vus, car à l'entrée on nous a opposé une fin de non recevoir définitive, à cause de Nickolson. J'avoue avoir perdu patience, car il avait déjà fallu négocier pied à pied à Trizay pour assurer que le chien ne poserait pas de crotte sur les pelouses car nous le tenions en laisse et ne pisserait pas contre les aquarelles fort haut perchées. Trizay par ailleurs envahie par une troupe de collégiens en totale liberté, qui couraient et criaient dans tous les sens au mépris du lieu et de la prudence, un peu assourdissants et pas particulièrement respectueux des autres visiteurs. A Brouage, je ne sais quel était l'argument qui justifiait de nous imposer de laisser le chien dans la voiture par 30° à l'ombre au risque de le faire mourir dans les 10 minutes, ou à la porte en plein soleil, assourdissant les passants de ses gémissements d'animal abandonné. Bonne occasion alors pour nous reprocher de maltraiter le pauvre animal !
Entre l'hygiène, le respect (ce n'était pas une église, même désaffectée), la bienséance (ce n'était pas un musée), les pelouses (voyez la photo de la salle!!), et je ne sais encore quelle fadaise, on ne doit pas s'étonner qu'en début d'été les bas-côtés de nos routes regorgent d'animaux perdus et que la SPA soit envahie de malheureux clébards abandonnés. Un chien bien élevé, tenu en laisse, est un animal domestique qui n'a guère pour habitude de pisser contre les murs, de mordre les gens ou de dévorer les tapisseries. Et si le chien se tient mal, les propriétaires en sont responsables, quitte à assurer les dédommagements financiers s'il cause des dégâts. Le problème est qu'on ne sait plus sanctionner, donc on prévient, on fait du sécuritaire, en privant tout le monde de liberté. A force d'interdire aux chiens tous les endroits possibles, des plages océanes (donc désertes et nettoyées par la marée) en plein hiver aux jardins, restaurants, tous magasins, trottoirs et pelouses , on frise l'interdiction totale de l'animal de compagnie, sous des prétextes préventifs, hygiénistes et fantaisistes de plus en plus liberticides. Il faudrait avoir le courage d'ordonner l'euthanasie de tous les animaux de compagnie puisqu'on ne les tolère plus nulle part, et que toute sortie avec un chien en laisse se transforme en un rodéo de justifications permanentes, pour excuser le moindre de ses gestes. Matin Brun commence par la suppression de tous les animaux autres que bruns, mais la couleur de notre wippet ne lui a été en l’occurrence d'aucun secours ! Ce pauvre Nickolson ne met plus jamais le nez dehors, et pour une fois que nous le sortions, tout nous était interdit.
Notre visite à Brouage a été un peu gâchée par cette algarade, et nous avons regagné nos pénates un peu déprimés. Le concert à l'église était, bien sûr et rien de plus normal, exclu, et on se demande si la promenade dans les rues du village se serait passée sans heurts si nous l'avions prolongée !! Dorénavant il restera à la maison. Quant à l'exposition qui semble fort belle, je ne sais si j'aurai le courage d'y retourner.
Je passe sur ta colère fort légitime à propos de ton chien pour te dire que Zoé que j'ai pour 3 jours a bien aimé les tableaux, elle y a même vu Shreck (je ne connais pas l'orthographe) en haut à droite ! J'aime assez le genre de ces oeuvres aussi sauf Shreck :o). Mes excuses pour la rapidité de mes passages et de mes commentaires.
RépondreSupprimerBon week-end
Comme toi, je ne suis pas fan des petits "extra-terrestres" peints, sauf peut-être la troisième photo qui en fait ne présente que des taches. Si un psy me posait la question, je lui dirait qu'elles me font penser à un chien... Ton chien peut-être ?( J'adore son nom...!) Le pauvre, ne le laisse surtout jamais dans ta voiture, c'est trop risqué...
RépondreSupprimerAvoir un animal domestique est une grosse contrainte. Pourtant il me semblait que les commerçants, restaurateurs et autres, étaient plus conciliants et plus tolérants. Je vois que je me suis trompée...
C'est dommage pour cette expo qui semblait effectivement intéressante. La salle avec ses vieilles poutres est magnifique !
Je te souhaite un très bon week-end Michelaise. Fais une caresse à Nickolson pour moi !
Je suis TRES flattée de compter Zoe parmi mes lecteurs ! Et ravie qu'elle ait aimé Shreck (sais pas l'écrire non plus !)
RépondreSupprimerC'est marrant Oxygène, mais moi aussi je préférais les encres abstraites !
C'est vrai qu'"autrefois" il y avait envers les animaux une bienveillante tolérance... qui non seulement tend à disparaître mais fait place, au nom du tout sécurité, à une réelle hostilité. Il est désormais presque impossible de sortir avec un chien, on se fait interpelé à tous propos, et sans aménité. C'est vraiment désagréable.