Tu as raison Marie, Aix c'est magique ! On y voit moins de robes longues qu'autrefois mais ce temple de l'Opéra monte des spectacles d'une qualité toujours ébouriffante. Venant d'Avignon où les spectacles donnent, souvent avec talent, dans le minimalisme (avoir 2 heures et pas de coulisses, pour monter une scène et un décor, jouer, se faire applaudir et faire la place à la troupe suivante, cela oblige à se contenter parfois d'un tabouret et de miser sur les éclairages, le son, voire l'imagination du public), le déploiement des machineries et des jeux de scènes est proprement hallucinant.
Idoménée Roi de Crète de Mozart, même si la partition est superbe et les airs impressionnants, c'est un livret assez indigent et une histoire totalement improbable et confuse. Le monter tient donc un peu de l'exploit d'autant que c'est un opéra séria, qui alterne avec une certaine monotonie récitatifs et airs, sans grande vraisemblance quant à l'intrigue, le tout entrecoupé d'airs de ballets qui arrivent là comme des cheveux sur la soupe.
Mais, mis en scène par Olivier Py, c'est proprement magique : il a été hué lors de la première, sans doute parce qu'il en fait trop, mais honnêtement Mozart aussi, 25 ans et désireux de se lancer, il en fait beaucoup. Olivier Py jongle avec les échaffaudages, les fait valser et tournoyer, ses chanteurs montent et descendent des cieux aux enfers, des sommets des cathédrales aux tarmacs des aéroports où des gens en armes rudoient de pauvres sans papiers. Cela peut agacer, mais c'est très beau, très esthétique, un peu esthétisant mais bon, on est à Aix et on s'éclate. L'idée de génie est d'avoir lors du dernier ballet, interminable et redondant - on sent que Mozart a voulu plaire - fait revivre l'intégralité de l'histoire embrouillée que nous venons de suivre par des danseurs. Certes, menée tambour battant l'histoire se résume à des envolées d'échaffaudages manipulés en tous sens, mais cela fait avaler ce pensum musical que rien ne justifie.
L'interprétation était de très belle qualité : les voix sont justes, agiles, nuancées, les chœurs sont précis et bien menés, l'orchestre est au top et les danseurs sont superbes. Que demande le peuple venu se presser ici ? De boire une coupe de champagne à l'entracte, de se montrer, de se faire admirer, et, accessoirement d'admirer... Cet Idoménée était à la hauteur du lieu, luxueux, inventif et enclin à secouer les imaginations... Parfait pour fournir des sujets de conversation dans les dîners en ville.
votre texte est à lui-même une envolée lyrique
RépondreSupprimerj' 'aurais bien eu envie d'y être... mais... A Lausanne nous ne pouvons pas nous plaindre en concerts classiques. Surtout, l'été, à la cathédrale.
Peut-être que certains de mes reportages pourraient vous intéresser. Décoratrice indépendante avec de l'intérêt pour tout ce qui m'entoure. Voyez plutôt !
Permettez que je vous *passe* l'adresse de mon blog !
http://beatrice-De.blogspot.com
Ah les chanceux qui peuvent être en vacances au mois de juillet et courir de festival en festival je me suis contentée pour ma part hier de celui de Saint Louis en l'Ile où j'ai assisté à un très beau concert la Symphonie des Adieux de Haydn et le Requiem de Mozart
RépondreSupprimerBéatrice, je vais de ce pas voir votre blog !!!
RépondreSupprimerAloïs, tu exagères, cela devait être un superbe concert, et Saint Louis en l'île c'est un endroit évocateur. Et puis, coquine, tu vas bientôt aller à Saint Céré non ???
Mais tu as raison c'était une chance inouïe de pouvoir profiter d'Aix... nous n'avions même pas osé y penser, puis, un coup de bol, deux places trouvée sur Ebay, un marseillais invité par des amis ce soir là qui ne pouvait donc pas utiliser ses places, pourtant idéales (en plus pas (trop) chères et merveilleusement placées, une vue !!!)... le pire pour ce pauvre homme, c'est que sa femme avait attrapé une angine carabinée et qu'ils ont dû annuler aussi la soirée chez les amis... la mauvaise série pour eux ! Et cet excellent homme n'a même pas cherché à faire du beurre au marché noir !
Aix déploie une logistique et des moyens que peu de salles peuvent se permettre et cela crée des souvenirs exceptionnels.
Béatrice, impossible de répondre sur ton blog, cela bloque au niveau de l'entrée du code de vérification...
RépondreSupprimerAlors en attendant, je te réponds ici, dès que ce sera possible j'irai noter cela dans tes commentaires au cas où tu ne repasserais pas par là !!
Pour faire un lien, tu prends en la copiant l'adresse de la page vers laquelle tu veux envoyer, puis tu mets en surbrillance dans ton article le texte sur lequel ton lecteur cliquera, et tu cliques sur le symbole lien, un maillon de chaine sur un globe, juste à droite du symbole couleur... là tu colles ton adresse, et le tour est joué. L'inconvénient est que, quand ton lecteur va ouvrir ce lien, il quittera ta page et ne pourra y revenir qu'en faisant un retour arrière... Pour éviter cet inconvénient, il faut aller dans l'onglet modifier le code HTML, et juste avant le premier mot du texte que tu as mis en surbrillance (en fait avant le > qui le précède) ajouter : target="_blank" dis-moi si quelque chose te semble obscur !
c bien hin le sud-est?
RépondreSupprimerAvec ou sans Mozart d'ailleurs.