vendredi 3 juillet 2009

EMBOURBE

Elle est en face, nous devons couper la route pour tourner à gauche, devant elle. Michel hésite, quant à moi, puisqu'il décide de passer quand même, je lui fais un petit merci de la main car elle a dû lever le pied pour nous laisser passer. Et que croyez-vous qu'il arriva ? Au moment où nous passons, elle se met à nous invectiver, s'agite en tous sens et montre un air des plus désobligeant et tout à fait furibond. Vous pensez que nous nous sommes rendus coupables d'excès de priorité, que nous aurions dû attendre qu'elle soit passer pour nous engager à notre tour... Ben non, vous avez tout faux ! Elle nous interpelle avec hargne pour nous montrer, de son côté, un triangle renversé, la ligne blanche au sol : nous avions priorité et elle nous engueule de nous être excusés.
Du coup, j'en reste bouche bée pendant de longs instants, et reviens sur le sujet deux ou trois fois : se faire houspiller parce qu'on remercie, cela me semble le comble de l'indélicatesse. Michel rigole et finit par me dire, pour me calmer (l'effet est garanti) :
- Mais rien ne change, c'est la nature humaine, cela fait deux millénaires que c'est ainsi...
- ???
- Et oui, l'expression "jurer comme un charretier" prouve bien que dès qu'il conduit un véhicule, l'homme devient enragé.
Dont acte... Sauf qu'ici, notre homme était une bien jolie femme... mais en la matière comme en tant d'autres, on va admettre que les femmes n'ont rien à envier ni à apprendre des hommes !
Je me suis donc tuyautée pour découvrir que l'expression, qui est d'ailleurs "jurer comme un charretier embourbé", n'est pas romaine mais médiévale. Faut-il pour autant contester les deux millénaires ? Je pense, qu'au vu de la constance que montrent nos semblables en de telles circonstances, force nous est d'admettre que les romains, déjà, vitupéraient aux rênes de leur attelage.

Quant à illustrer cet article, je me contente d'un buddleia accompagné des papillons qui justifient son nom commun...

2 commentaires:

  1. C'est à vous décourager d'être gentil et poli...
    Mais peut-être cette jeune femme répétait-il le rôle du capitaine Haddock, maître es-jurons ? A moins que... mais oui, bien sûr.... elle était tout simplement victime du syndrome prémenstruel.... ;-)))

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  2. AH voilà, tu as raison Oxygène, c'était une théâtreuse en vadrouille qui répétait son rôle... quant au syndrome sus-nommé, pauvres nanas que nous sommes qui devons, en plus des désagréments y afférant, supporter les railleries que tu évoques ! En plus c'est vachement injuste : tu as une fille qui passe un concours ou qui fait sur sport de compétition, soit elle y va en position de faiblesse, fatiguée, malade, enfin battue d'avance, soit tu lui files la pilule pendant 3 mois pour qu'elle n'ait pas le fameux syndrome...

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Et d'avance, MERCI !!!!

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