Susceptible de plusieurs acceptions, la pudeur évoque illico la discrétion en matière sexuelle ou corporelle, mais il n'est pas dans mon propos aujourd'hui de disserter sur la recrudescence de ce sentiment qui rend l'exhibition moins tendance et le refus de se dévoiler plus fréquent que dans les années 80. Cette étrange contrainte, qui épargne tous les autres êtres sexués de la planète, constitue pour notre espèce une condition de la vie en société. Elle affecte toutes les fonctions humaines d'obéissance au corps et de soumission aux lois de la nature. Les enfants la découvrent souvent de leur propre gré et, paradoxalement, les vieillards s'en défont avec une provocation qui, parfois, nous laisse pantois.
Pas question non plus d'argumenter pour ou contre le voile, pâle réplication de la pudeur victorienne, qui enjuponnait le bas des tables car il était indécent de montrer ses pieds, ou de la tartufferie, qui n'a de cesse d'exiger d'autrui ce qu'elle est incapable de maîtriser chez elle. Savoir si l'excès de dissimulation a une fonction de protection en tuant le désir ou au contraire d'éveil du fantasme en laissant la porte ouverte au rêve, pourrait faire l'objet à soi seul d'un article. Une anecdote me revient, citée l'autre jour sur France Inter par une auteure dont je ne parviens pas à me souvenir le nom (peut-être Chloe Delaume) : ses parents étaient fanas de naturisme et lui imposaient tous les étés de longues vacances dans des camps de nudistes. Elle disait y avoir nourri des fantasmes particulièrement érotiques pour les surfers, seuls résidents autorisés à porter des combinaisons, en l'occurence moulantes et suggestives, et qui lui semblaient ainsi bien plus attirants que les anatomies bigarées et protéiformes dont elle devait subir l'étalage à longueur de jour.
L'idée de ce billet m'est venue en ressentant une exaspération grandissante devant la parade envahissante de mes contemporains en nombre largement surnuméraire au coeur de mon petit village. Pourquoi ce sentiment de rejet, cette envie de fuite et de protection devant tant de chairs dévoilées, de verbe débridé, de manque total de retenue. Les uns exposent sans complexes leurs anatomies rougies par le soleil, encrassées par la chaleur et aux effluves peu alléchantes. Les autres s'interpèlent avec décontraction, étalant des moeurs familiales brutes de décoffrage, où les enfants sont traités sans bienveillance, les épouses houspillées sans délicatesse, les époux asticotés avec dureté. On assiste atterré à des discours d'ordinaire intimes, les problèmes de budget, les avis en tous genres et les querelles familiales s'affichent en temps réel. Des conversations du ressort du domestique sont détaillées sur la place publique sans aucune discrétion. On se fait invectiver, le lien social s'émousse, la politesse s'étiole et le savoir-vivre part en quenouille.
Je peux vous paraître dédaigneuse en décrivant des comportements "populaires" et mon discours serait simplement méprisant. Il se trouve tout simplement que j'habite un village "abordable" et que sa clientèle estivale est modeste. J'ai les mêmes agacements, voire pire, quand je côtoie, en des lieux plus huppés, des foules de m'as-tu-vu au fric facile, à l'arrogance débridée et au plumage exagérément ostentatoire. Leurs exhibitions faites pour éblouir, leurs péroraisons destinées à montrer leur richesse, leur volonté de briller selon des critères variables selon les latitudes, toute cette esbroufe de mauvais aloi m'irrite encore plus que le sans-gêne du camping "les flots bleus" en vadrouille.
Mais d'où vient cet abandon de la pudeur, qui trace des limites entre l'intime et le public. Pourquoi soudain faire ses courses vous propulse-t-il dans une télé-réalité indigne de la moindre caméra ? Je me dis qu'il doit en être ainsi dans toutes les grandes villes, mais que je sache les citadins ne sont pas plus exibitionistes que les ruraux, et la réserve des parisiens dans le métro n'a d'égale que leur laisser-aller en province ! Je me dis alors que c'est le phénomène vacances qui dilue le sentiment de quant-à-soi et que le sentiment d'être anonyme décontracte les gens au point qu'ils ne se sentent plus tenus par aucune barrière.
Je pense surtout que l'hypersexualisation de la société, le non-respect de la vie privée, le surdévoilement que favorisent internet, les médias et la politique en général, favorisent ce débraillé, voire y incitent, au nom d'une liberté mal conçue. La protection de l'intime est sacrifiée au nom du bien commun : cartes à puces révélatrices de tant de détails sur chacun d'entre nous, internet divulguant sans limites nos pratiques au prétexte d'un meilleur service et surtout pour mieux nous cerner en tant que consommateur, tests génétiques se pratiquant sans état d'âme au nom de vérités nécessaires... On nous montre les blessures des catastrophes en direct, les égarements des politiques sont filmés et "you-tubisés" dans l'heure qui suit leur avènement, les bombes explosent dans notre salon, les émotions de uns et des autres sont filmées sous l'angle le plus révélateur. Tout nous est distillé avec un grand souci de réalisme, sans égard pour le respect de la vie privée des individus, connus ou anonymes, que l'événement implique.
Bref, pour faciliter l'accès à l'information, il ne faut plus de barrière au caché car le bien-être de tous dépendrait de la transparence de chacun. Mais alors comment l'individu arrive-t-il à se situer dans cet imbroglio d'étalage du caché et du secret ? Les frontières sont devenues très floues, et le viol de la vie privée entraine le renoncement à la pudeur. Comment s'étonner alors que la retenue s'efface au profit d'une désinvolture sociale, qui finit par engendrer des tensions et grignote la liberté de chacun au profit d'une confusion susceptible de déboucher sur de plus grands désordres.
L'idée de ce billet m'est venue en ressentant une exaspération grandissante devant la parade envahissante de mes contemporains en nombre largement surnuméraire au coeur de mon petit village. Pourquoi ce sentiment de rejet, cette envie de fuite et de protection devant tant de chairs dévoilées, de verbe débridé, de manque total de retenue. Les uns exposent sans complexes leurs anatomies rougies par le soleil, encrassées par la chaleur et aux effluves peu alléchantes. Les autres s'interpèlent avec décontraction, étalant des moeurs familiales brutes de décoffrage, où les enfants sont traités sans bienveillance, les épouses houspillées sans délicatesse, les époux asticotés avec dureté. On assiste atterré à des discours d'ordinaire intimes, les problèmes de budget, les avis en tous genres et les querelles familiales s'affichent en temps réel. Des conversations du ressort du domestique sont détaillées sur la place publique sans aucune discrétion. On se fait invectiver, le lien social s'émousse, la politesse s'étiole et le savoir-vivre part en quenouille.
Je peux vous paraître dédaigneuse en décrivant des comportements "populaires" et mon discours serait simplement méprisant. Il se trouve tout simplement que j'habite un village "abordable" et que sa clientèle estivale est modeste. J'ai les mêmes agacements, voire pire, quand je côtoie, en des lieux plus huppés, des foules de m'as-tu-vu au fric facile, à l'arrogance débridée et au plumage exagérément ostentatoire. Leurs exhibitions faites pour éblouir, leurs péroraisons destinées à montrer leur richesse, leur volonté de briller selon des critères variables selon les latitudes, toute cette esbroufe de mauvais aloi m'irrite encore plus que le sans-gêne du camping "les flots bleus" en vadrouille.
Mais d'où vient cet abandon de la pudeur, qui trace des limites entre l'intime et le public. Pourquoi soudain faire ses courses vous propulse-t-il dans une télé-réalité indigne de la moindre caméra ? Je me dis qu'il doit en être ainsi dans toutes les grandes villes, mais que je sache les citadins ne sont pas plus exibitionistes que les ruraux, et la réserve des parisiens dans le métro n'a d'égale que leur laisser-aller en province ! Je me dis alors que c'est le phénomène vacances qui dilue le sentiment de quant-à-soi et que le sentiment d'être anonyme décontracte les gens au point qu'ils ne se sentent plus tenus par aucune barrière.
Je pense surtout que l'hypersexualisation de la société, le non-respect de la vie privée, le surdévoilement que favorisent internet, les médias et la politique en général, favorisent ce débraillé, voire y incitent, au nom d'une liberté mal conçue. La protection de l'intime est sacrifiée au nom du bien commun : cartes à puces révélatrices de tant de détails sur chacun d'entre nous, internet divulguant sans limites nos pratiques au prétexte d'un meilleur service et surtout pour mieux nous cerner en tant que consommateur, tests génétiques se pratiquant sans état d'âme au nom de vérités nécessaires... On nous montre les blessures des catastrophes en direct, les égarements des politiques sont filmés et "you-tubisés" dans l'heure qui suit leur avènement, les bombes explosent dans notre salon, les émotions de uns et des autres sont filmées sous l'angle le plus révélateur. Tout nous est distillé avec un grand souci de réalisme, sans égard pour le respect de la vie privée des individus, connus ou anonymes, que l'événement implique.
Bref, pour faciliter l'accès à l'information, il ne faut plus de barrière au caché car le bien-être de tous dépendrait de la transparence de chacun. Mais alors comment l'individu arrive-t-il à se situer dans cet imbroglio d'étalage du caché et du secret ? Les frontières sont devenues très floues, et le viol de la vie privée entraine le renoncement à la pudeur. Comment s'étonner alors que la retenue s'efface au profit d'une désinvolture sociale, qui finit par engendrer des tensions et grignote la liberté de chacun au profit d'une confusion susceptible de déboucher sur de plus grands désordres.
Les photos qui illustrent l'article sont des reproductions de détails d'oeuvres de Christiane Millan peintre à Guzargues, venue exposer au salon d'Art Contemporain de Royan cette année
Tu viens de dire "tout haut" ce que je pense tout bas.
RépondreSupprimerLes gens "ne se tiennent plus" c'est de l'exhibitionnisme permanent à commencer par l'attitude de nos politiques de tout bord dont les médias font choux gras et ils auraient tort de s'en priver puisque on aime cela,il n'y a qu'à voir les revues débiles sur la vie privée des "stars" dans les rayonnages des magasins de presse sur lesquelles les consommateurs se jètent .Nous sommes bien loin de la protection de la vie privée de l'individu
De plus comme tu le dis si bien nous sommes dans un système où nous sommes fichés et n'avons pas grand chose de secret
La perte d'une certaine pudeur comme la perte de la pureté sont les causes profondes de la décadence du monde Mère Teresa
La pudeur sied bien à tout le monde mais il faut savoir la vaincre et jamais la perdre Montesquieu
Merci Aloïs je suis un peu rassurée, mon propos a été compris, ni méprisant ni désespéré, mais simplement alarmiste.
RépondreSupprimerouïe "les consommateurs se jettent"me va mieux
RépondreSupprimerBonjour Michelaise,
RépondreSupprimerNon, je ne t'ai pas oubliée, mais je dois t'avouer que j'ai bien du mal avec ton blog en ce moment...
Je t'explique : hier, je suis venue quatre fois sur ton article précédent (La Madre...) et à chaque fois, je suis restée coincée...oui, coincée !
Impossible d'actionner le moindre clic de souris...celle-ci ne fonctionnait plus du tout.
J'ai insisté, insisté, rien à faire.
Du coup, je suis revenue toute tremblante aujourd'hui...et miracle, cette fois, tout fonctionne ...
Ragaillardie, je retourne sur l'article d'hier...et là, re-coincée !
(la seule façon que j'ai de m'en sortir est alors d'éteindre l'ordi, et de le rallumer, ce qui me fait perdre un temps fou !).
Bon, faut quand même t'aimer pour insister à ce point...:-)
- J'aimerais d'ailleurs bien savoir si d'autres ont eu les mêmes déboires ...ou si la madre ne s'acharne que sur moi ??? -
Ensuite, je me fais une raison et je laisse un commentaire (assez long) sur le sujet de la pudeur...et là, je vois trois heures plus tard qu'il n'est pas publié... (l'as-tu reçu au moins ?).
Bref, Michelaise, je rame, je rame...
Mais je suis sûre que ça ira mieux demain...
Amicalement.
C'est en effet ce que je ressens également ! Il y a tant et tant de voile qui ont été levés de part et d'autres qu'il devient difficile de se sentir en sécurité ou même dans certains cas de ce sentir honteux de sa condition.
RépondreSupprimerLes Politiciens étalent leur vie et leur niveau social, il n'y a plus de différence entre politicien, stars du cinéma ou de la chanson, mode, sportifs... Tout le monde s'expose et étale son pognon ! A un tel point, je pense, que les personnes n'ayant que peu de moyen se retrouve à avoir honte de sa condition.
Les gens ne peuvent cesser de regarder ce qui se passe chez le voisin et de cancanner à l'autre sur ce qu'il a vu ou à cru voire et interprété à sa manière... La jalousie je pense dans mon fort intérieur est en partie la cause de cette impudeur. Le besoin de savoir ce que les autres ont pour montrer ce qu'on possède de plus.
C'est tout du moins l'idée que je m'en fait, je ne suis pas sûre que ça réponde à ton article cela dit, j'ai bien dû m'égaré quelques part, mais on cri famine ici, donc je me dépêche... Au plaisir de te relire, bises
Oh là j'ai honte, entre Licorne que j'oblige à relancer son ordi sans cesse et Gwen qui affame sa famille pour me lire, je suis confuse
RépondreSupprimerNon Licorne je n'ai pas entendu parler de tels bloquages... as-tu essayer d'ouvrir avec Google Chrome plutôt que Mozilla, car j'imagine que tu n'utilises par internet explorer (??)... en tout merci de ces preuves d'intérêt qui te font faire une telle gym !
Gwen tu as raison il y a chez les gens simples un vrai malaise devant tous ces étalages et la vulgarité des "grands" se répand partout comme une valeur sûre !
Aloïs, j'ai fait une faute d'orthographe ??? je n'arrive pas à mettre le clic dessus... je cherche vite !
Quel article Michelaise ! Cela mériterait une place dans l'éditorial d'un bon journal !
RépondreSupprimerJe crois que l'on ne peut rien dire de plus que ce que tu as écrit. C'est tout simplement parfait. Pas méprisant ni dédaigneux, seulement réaliste (hélas)
PS: au risque de me répéter dans mes remarques, je voudrais quand même te dire que le mot de contrôle que j'ai à taper est "blesse"... Je pense que ça colle plutôt bien au manque de pudeur généralisé qui nous blesse effectivement...
Il faut avouer que ces lettres de contrôle ont bien souvent un vrai à propos, cela nous fait toujours rire... C'est vrai que ces exhibitions intempestives sont blessantes pour ceux qui s'y livrent, et pour ceux qui en sont témoins !
RépondreSupprimerNON !!! je rêve... mon mot est aussi... "blesse" incroyable !!!!!
Bizarre qu'il m'ait demandé un mot alors que j'écris depuis mon compte ! Mais bon...
RépondreSupprimerAprès tous ces justes commentaires et ton article très réel je n'ai plus rien a ajouter !
RépondreSupprimerPour vivre heureux vivons cachés.
Nous avons aussi la chance de vivre en province et aussi loin des grandes cités , nous pouvons nous isoler de tout ça (sauf en ce moment, encore que, on trouve encore des coins tranquilles !!!!!
Viens nous voir ...
Comme j'abonde aussi dans le même sens. A des milliers de kilomètres de distance (l'Atlantique, c'est tout de même plusieurs brasses), nous vivons le même phonomène. La chute libre des valeurs que les générations précédentes nous ont inculquées, (en matière de langage, de tenue vestimentaire, de moeurs en général) peu importe les circonstances. Vous avez dit tout haut ce que nous pensons et déplorons. Ce n'est pas qu'une attitude réactionnaire à la modernité dans son ensemble. Et la télé-réalité, cette impudeur des médias télévisés crée des exibitionnistes ou des voyeurs selon le côté de l'écran où nous nous trouvons. Où ça s'arrêtera? Les tribus qu'on a dit primitives avaient un code vestimentaire et un comportement respectueux de la hiérarchie de leur peuple. Le climat et la culture pouvait dicter des aléas, mais il fallait respecter l'ensemble de la communauté et ne pas chercher à choquer et s'exiber sans lien avec un rituel ou une spiritualité. Le bébé ou le jeune enfant peut trotter nu, mais dès la puberté et même avant, il importe de couvrir le bas du corps par un pantalon, un pagne, une jupe ou un cache-sexe. On devient adulte, mais en même temps, privé et réservé à l'élu(e).
RépondreSupprimerJe suis bibliothécaire, et l'an passé, j'ai dû intervenir auprès d'une jeune fille au décolté très très très plongeant. En soi, ce n'est pas grave, mais dans une école où les adolescents ont entre 12 ans 17 ans, tous ne sont pas rendus au même point dans leur maturité physique (sexuelle), psychologique, sociale et spirituelle. Elle mettait les jeunes de 1ère secondaire (au Canada 12 à 13 ans) mal à l'aise, et l'enseignant aussi. L'étudiante prise en défaut (tenue provocante) n'était pourtant qu'une jeune adolescente de presque 16 ans. Je lui ai parlé (à la demande de l'enseignant) seule à seule lui disant que sa tenue mettait tout le monde mal à l'aise. L'hypersexualisation des jeunes filles commence aussi très tôt ici. Nous avons dû ériger des règes rigides en matière de tenue vestimentaire (notre école est publique et offre un programme d'éducation internationale) dans le code de vie, imprimé dans l'agenda de tous les élèves, afin d'être clairs pour tout le monde.
On dit qu'il y aura forcément un retour du balancier à toutes ces impudeurs, cet étalage des vies privées et des relations interpersonnelles sur nos écrans, ces modes où le moins de tissus on porte, le plus "in" on est. Je souhaite seulement que les gens comprennent enfin la beauté de la pudeur, et l'attrait du spirituel et du caché. L'épiderme flétrit, ride, sèche, se creuse, meurt, mais la vraie beauté, c'est la douceur, la curiosité, la culture, la pudeur, l'intelligence, la gentillesse. J'ai hâte que les jeunes et moins jeunes comprennent que ce sont les qualités du coeur surtout qui font le charme de la personne. Je suis en tout d'accord avec vous sur ce très beau billet. Le phénomène est mondial on dirait bien. Gardons espoir! Les humains sont si imprévisibles ;)
Oh Mamiecolo l'Atlantique ne fait malheureusement rien à l'affaire ! J'avais quant à moi une étudiante dont la spécialité était le string débordant largement du jean taille basse... Et il me faut chaque année expliquer à mes jeunes étudiantes que le décolleté profond lors d'un oral, loin de fasciner les jurys masculins, les disposent plutôt mal à l'égard de la candidate !
RépondreSupprimerMais vous avez bien compris la teneur de mon billet, au-delà de cet étalage qui sexualise tout, l'impudeur de sentiments,de comportements devient, comme le disait Oxygène blessante. Comme une agressivité latente qui rend les relations humaines plus difficiles, plus tendues. Et pourvu que tout cela n'entraîne pas une renaissance de la pudibonderie et de l'hypocrisie sociale.
Quant à la notion de "réservé à l'élu", cela me frappe beaucoup (je vais peu à la plage l'été) de voir des messieurs tranquillement assis sur le sable supportant apparemment sans état d'âme l'exhibition des seins, voire des bourrelets, de leur tendre moitié. Pour autant il faut avouer que, souvent, cet étalage n'a rien d'émoustillant, alors qu'on est toujours émoustillé dans l'intimité par de tels appâts, quelqu'imparfaits qu'ils soient, du moment qu'on aime. Drôle de phénomène, mais l'intimité justement, est savoureuse et devrait, à ce titre, être préservée !
Que oui Françoise, nous vivons cachés 10 mois sur 12, c'est un luxe sans prix !
RépondreSupprimerQuel culot, Michelaise, d'aborder un tel sujet ! Avec franchise, affirmation, sans crainte de briser le pont entre les trop et les trop peu.
RépondreSupprimerJ'en vois dans mon village, de jeunes couples de 14 ans s'arrêter à tous les coins de rue pour s'embrasser ardemment, fort peu décemment.
On parle dans les universités des amours sans lendemain. Ah oui ! Je n 'y crois rien. Il y a libertinage pour l'un, ravage pour l'autre.
J'aime beaucoup ton dernier commentaire où est dépeint le portrait de l'âge avancé et ses qualités indéniables.
Mot de la fin: comme cette femme de l'Atlantique je crois qui disait qu'elle avait dû parler à une jeune exhibitionniste de 16 ans (comme si elle ne savait pas ce qu'elle faisait!), c'est aux parents de ne pas avoir peur de parler ouvertement avec amour à leurs enfants du recto et du verso de la médaille: on peut manipuler autrui en étalant juste ce qu'il faut de son corps pour émoustiller l'entoruage mais une torche peut s'allumer et nous brûler vif.
Beau texte sur la pudeur Michelaise; merci pour ton doigté et la fermeté de ta main.
...six milliards de gens imparfaits...et moi et moi et moi...;) (là je vais m'faire tu.. :))
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