lundi 9 novembre 2009

COACHING

Il faut, pour apprécier ce film, avoir l'esprit libre et être réceptif pour "rentrer dedans", et dans la mesure du possible, être dans une salle calme. Vous subissez comme moi, avec plus ou moins de régularité et surtout au gré des films les plus populaires, des spectateurs bruyants, venus pour rire à gorge déployée, et prêts à s'esclaffer à la première vibration de l'image, ou prenant la salle obscure pour leur séjour et commentant chaque scène avec force détails pour s'assurer qu'ils ont compris. Mademoiselle Chambon a été encensé par la critique quasi unanime et, de fait, la salle était pleine. Derrière nous, trois joyeux drilles commentaient, expliquaient et finalement, s'ennuyant, baillaient très fort, ce qui, vu le contexte, m'a un peu gâché le goût du film. J'avais par ailleurs une sorte de réticence devant l'enthousiasme un peu trop généralisé des critiques vues ou entendues. Et pour clore les handicaps d'approche, j'avais face au thème, un malaise perso (enfin en quelque sorte) imposssible à expliciter sur ce blog, mais qui m'a tenue un peu en retrait du propos. Il faut vraiment être capable de se mettre en osmose avec le rythme lent et comme en dentelle du récit, pour mieux en apprécier les respirations.
Pour autant, et malgré tous ces obstacles, j'avoue que j'ai trouvé que c'était un film d'une finesse, d'une sensibilité et d'une subtilité parfaites. Lindon joue plus que juste, il est totalement crédible, et j'ai beaucoup admiré le résultat de son coaching maçon ! La remarque peut sembler futile, mais il est souvent filmé, longuement et en gros plan, en action de bâtisseur, et il eut été d'une lourdeur insupportable qu'il ne sache pas manier la pèle ou la truelle. Il est juste aussi côté sentiments et son intervention devant la classe de son fils pour présenter son métier est un joli moment d'émotion.
Côté coaching, Kiberlain quant à elle, a appris pendant 5 mois à jouer du violon pour quelques minutes de scènes très émouvantes, qui sont le pivot du film. J'avoue avoir été bluffée et surprise lors du générique de lire le nom d'un violoniste, qui en fait, ne fournit que le son !! Ses mains, elles, sont authentiquement sur les cordes et l'affaire est admirable !
Il ne se passe presque rien, il y a des scènes d'un immobilisme presque total, qui pourtant font progresser l'action d'une façon surprenante, créant une sorte de décalage entre la vie qui continue et le cœur qui lui, parfois, dérape. L'histoire, terriblement romantique, reste cependant sobre dans la mise en pages, comme si le réalisateur voulait compenser par cette image retenue l'excès d'ardeur qui submerge ses personnages. On les sent envahis par un sentiment extrême qui les engloutit, les affole et les laisse paralysés. On participe presque physiquement, du fait de la lenteur du propos, à cette terreur intérieure.
Un film à voir en sachant ce qui vous attend, sous peine de vous énerver... Le film est lent, simple, mais jamais mièvre. Certaines scènes sont inutilement banales, mais elles sont compensées par de beaux moments, très émouvants et éloquents sans être jamais larmoyants.

5 commentaires:

  1. Je n’ai pas vu le film Michelaise, je crois qu’il est sorti au Québec, j’attends de me le procurer en DVD. L’histoire devrait me plaire. J’aime particulièrement Vincent Lindon et Sandrine Kiberlain. Deux excellents acteurs.

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  2. Un de plus.
    Tu vois Michelaise,même en primaire ,Lindon cela passe,comme je te le disais.
    Je n'avais pas voulu faire de billet car comme je te le disais tout ce que je vais voir me plait en ce moment et je vais finir par ne plus être crédible!!!
    Ma reconversion.....

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  3. Oui tu as raison Aloïs, mais il n'est pas primaire en fait ! c'était idiot de ma part de vouloir qu'un maçon soit fruste... pour autant tu as raison on finit par avoir l'air béates à tout trouver bien !!
    Le temps qui passe, oui celui-là tu peux attendre le DVD parce qu'au moins tu seras au calme dans ton salon pour le voir ! et contrairement au ruban blanc, la salle obscure est moins indispensable pour l'apprécier ! tu aimeras je pense !

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  4. Je n'ai vu qu'un court extrait de ce film mais le jeu de Lindon m'a en effet semblé d'une grande justesse.

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  5. Je n'avais pas entendu parler de ce film mais ta critique et le fait que Vincent Lindon en soit un des acteurs me tente vraiment. J'ai toujours aimé sa façon de jouer. Je l'ai souvent trouvé très vrai...

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