mardi 3 novembre 2009

JOURNEE DE REVE

Une seule exposition ouverte le lundi à Bruxelles, mais quelle exposition ! Les trois rêves du mandarin est une véritable réussite, agencée avec goût, clarté et offrant un parcours semé de pièces splendides, présentées de façon absolument passionnante.
Elle se décline en deux parties : la première a pour but de dresser le portrait du mandarin lettré. Les aspects évoqués sont ses apprentissages, ses aspirations, le rapport qu’il entretient avec ses ancêtres et ses maîtres, son attachement à des objets emblématiques : antiquités, "trésors du cabinet de lettré", livres et peintures. La deuxième partie de l’exposition vise à esquisser le portrait d’un lettré sans ancrage officiel. Elle comprend trois volets, appelés "rêves".
"Le rêve du bosquet de bambou", fait référence à une conception de l’existence qui privilégie l’indépendance vis-à-vis du pouvoir, l’amitié entre pairs et une pratique artistique intense. "Le rêve des pruniers ombreux" illustre la vie sentimentale des hommes et femmes lettrés. "Le rêve du papillon" recrée l’espace du jardin, lieu de l’intime, où peuvent se déployer les rêveries de communion avec la "grande nature".
L'exposition se termine par un film d'animation, sur le thème de la transmission de maître à élève, d'une beauté formelle impressionnante. A déguster sans modération !

Bruxelles est particulièrement riche en restaurants italiens, et en général nous recherchons plutôt les moules frites que les antipasti quand nous venons ici. Mais vu l'heure tardive de notre déjeuner et le peu de restaurants ouverts le lundi, nous nous sommes engouffrés avec bonheur chez cet authentique rital, où l'on parlait italien, on l'on buvait du San Giovese et où la pasta était parfaitement al dente. Cela m'a permis de goûter pour la première fois de cette fameuse truffe blanche dont on dit qu'elle est la meilleure du monde. Ce délicieux plat de tagliatelle était, de fait, fort simple : les pâtes sont passées avant d'être servies dans ce somptueux fromage de Parmigiano millésimé, puis recouvertes de fines lamelles du précieux tubercule. Mais de là à dire que la truffe blanche éclipse une bonne truffe noire bien de chez nous, je crois qu'il s'agit là d'un snobisme ou d'une affirmation gratuite ! Le parfum est aussi riche dans un cas que dans l'autre !

Quelques emplettes souvenirs, chocolats, thés chinois, bricoles à mettre dans la boîte aux cadeaux (Noël approche à grands pas !)... quelques achats de livres et de disques car nous sommes un peu sevrés de ce côté là sur notre bel estuaire... une agréable déambulation dans une ville enfin ensoleillée et particulièrement calme, une kriek au passage, et la nuit était tombée !

Occasion de nous offrir une autre toile, nous avons choisi "Le dernier pour la route", encore le souvenir d'un article d'Aloïs ! Pas simple de se repérer dans les programmes ciné quand on n'a pas sous la main nos précieuses "Fiches du Cinéma", critiques indispensables à nos choix habituels. Le film de Philippe Godeau, dont c'est le premier long métrage, nous a vivement intéressés. Le personnage d'alcoolo qui tente une cure de désintoxication interprété par François Cluzet, est très sobrement et intelligemment interprété. Le film évite les écueils de l'attendrissement malsain ou d'un pathos exagéré, par un côté presque documentaire qui le rend, paradoxalement, assez prenant. On est interpelé par l'exploit que représente une désintoxication et par les dégâts humains que représente la plaie de l'alcoolisme. C'est un film modeste, et qui a le mérite de ne pas en faire trop et de sonner très juste. Emouvant par moments, drôle quelquefois, le récit ne se veut ni moralisateur, ni exagérément optimiste : c'est un témoignage fluide et sobre, qui dévoile les dessous de la honte du buveur avec beaucoup de sensibilité.

7 commentaires:

  1. Et la ballade continue... Profite bien !!!!

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  2. Et vous avez pris une petite glace pour faire couler tout ça ? :))

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  3. J'aimerais en savoir plus sur "Le rêve du bosquet de bambou". Cette vie représente un idéal que j'aimerais atteindre.
    Merci pour ces reportages à Bruxelles. Vous nous faites partager toutes vos découvertes et vos impressions. On a l'impression d'y être avec vous.
    Anne

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  4. Pour Anne :
    "... les passions de toute une vie
    En vieillissant se sont estompées,
    Ce qui me réjouit encore :
    Ouvrir un livre au bord de l'eau, dans les bambous
    Comme en passant, caresser un jade précieux
    Gravir une montagne célèbre, appuyé sur ma canne
    Vider une coupe parmi les fleurs
    Ecrire pour dire le doux et l'amer
    Raconter des histoires de fantômes pour bannir l'ennui"
    Voilà l'idéal de mandarin, le fonctionnaire qui rêve d'être un lettré !
    Ah Chic, un gelato aurait certes été le bienvenu, mais nous sommes raisonnables, enfin nous tachons de l'être entre deux folies !!
    Merci Enitram, tu te doutes qu'alter ego et moi profitons de tous nos pores de la joie de cette escapade avec notre Koka !!

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  5. J'aime beaucoup les noms des trois volets de l'exposition. Ils sont si délicats et si poétiques....
    Le plat de pâtes m'a mis l'eau à la bouche alors qu'il n'y a pas si longtemps que je suis sortie de table ...
    Quant à ta critique du film avec François Cluzet, j'ai apprécié comme d'habitude cette capacité que tu as à parler avec autant de justesse d'un film que tu as aimé. Sans flatterie, je suis toujours admirative devant la qualité de tes articles !
    Si je parle des "boulettes", ce sera autre chose, c'est sûr... ;-)))

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  6. Petit coucou pour te demander de me pardonner de ne pas lire plus loin dans ton blog ce soir. J'ai aperçu sur ta page que Koka avait mis en ligne un texte et je suis donc allée me promener chez ta fille. En fait elle avait mis en ligne de nombreux articles que j'avais ratés car je n'avais pas reçu sa newsletter. Je me suis arrêtée aux calligrammes qui m'ont littéralement enthousiasmée. C'est d'une pureté de lignes et de mots splendide !
    Tu ne m'en voudras pas je pense de cette infidélité de lectrice... Bises à toi !

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  7. Oxygène, non contente de te pardonner, d'autant qu'il n'y a guère d'obligation en matière de suivi de blog, je suis ravie que tu lises et aimes koka, tu t'en doutes !!
    Que les pâtes t'aient mis l'eau à la bouche, c'est naturel, j'avoue que je salive chaque fois que je revois les photos... cette espèce de sauce au parmesan dans laquelle on plonge les tagliatelle avant de les servir, est une pure merveille.

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