Tous les deux ans, nous aimons venir à Bruxelles pour profiter des expositions toujours fort bien construites, et souvent fort passionnantes, d'Europalia. C'est aussi un lieu de rendez-vous commode pour rencontrer Koka, et cela nous permet de l'inviter à venir passer quelques jours avec nous, pour notre plus grand bonheur.
Cette année, après de multiples essais d'hôtels tous plus banals les uns que les autres, nous avons mis en oeuvre notre nouvelle tactique "chambre d'hôte". Notre choix s'est porté sur la Casa Bxl. Et, comme à l'ordinaire, pour une note nettement plus douce, nous bénéficions d'un hébergement réellement plus confortable, fort bien situé et, d'un accueil, même s'il est plus distant que dans certaines chambres "de campagne", moins impersonnel que dans les hôtels.
Au début, un peu naïfs, nous pensions que cette manifestation célébrait l'art européen en se consacrant chaque fois à un pays différent. Nous avons ainsi vu l'Italie, la Russie, l'Espagne, et notre étonnement a été grand quand nous avons appris que le cru 2009/10 était consacré à la Chine. Après avoir revu avec angoisse nos fondamentaux, il nous a bien fallu admettre que quelque chose nous avait échappé !
En fait, Europalia marie les mots “Europe” et “Opalia”, la fête romaine qui, à la mi-décembre, célébrait l’opulence des moissons. Ops était la déesse de la terre et de la fertilité. Son nom est à l’origine du mot latin “opus” qui désigne les œuvres d’art. D’octobre à février, à Bruxelles et dans de nombreuses villes belges et limitrophes, le festival met en scène toutes les pratiques artistiques : musique, arts plastiques, cinéma, théâtre, danse, littérature.
Allons donc pour la Chine. Notre première journée s'est voulue "de prise de contact" avec ce immense pays que nous cernons mal, même si alter ego est plongé dans "Le monde chinois, après avoir vaillamment étudié l'histoire chinoise pendant de longues semaines.
Nous avons donc investi "la maison du thé" pour une séance de papier découpé d'où nous sommes ressortis avec chacun notre petit chef d'oeuvre, qui un coq, qui un serpent ou un bouquetin, que nous pendrons (peut-être !!) devant notre fenêtre pour le Nouvel An chinois prochain !!
Une fort belle exposition sur les jardins nous a permis d'apprécier la tradition du jardin chinois à travers des oeuvres d'artistes et de photographes contemporains.
Après un déjeuner pris à la maison du thé, nous avons assisté à une démonstration de Qi Gong, une pratique thérapeutique préventive, travail sur les points du corps, travail du souffle etc... Un domaine qui nous est totalement inconnu, et nous nous sommes prêtés aux exercices que nous proposait le conférencier avec autant de bonne volonté que possible. Nous avons rencontré un couple adorable, Marie Jeanne et Jean, respectivement septuagénaire et nonagénaire, lumineux, d'une vitalité et d'une santé peu communes. Elle était d'origine indochinoise et enseignait le Qi Gong, nous avons passé un moment vraiment chaleureux en leur compagnie. Une simple rencontre sans lendemain, mais qui nous a vraiment touchés, comme le font ces moments inattendus où l'on croise des gens de qualité.
Enfin, quelques notes entendues au hasard d'un couloir, nous ont attirés dans une salle où se déroulait une répétition de musique contemporaine, très classique quant aux sonorités et aux instruments, mais terriblement minimaliste, autant dire fermement ennuyeuse. 4 pianos, autant de xylophones, 4 chanteuses, un violon, un violoncelle, clarinettes, saxos... Et une ambiance soutenue, sans chef apparent. Pourtant nous sommes restés presqu'une heure à écouter des répétitions intensives de 3 à 5 notes, sur des rythmes lancinants, avec parfois, de loin en loin, une variante, une altération... Obsessionnel, mais pas désagréable, et nous voulions "savoir la fin", savoir comment le compositeur allait résoudre cela !
Soirée un peu trop bruxelloise, qui n'est décidément par pour nous la capitale de la gastronomie, progrès à faire dans le choix de nos restaus... L'ambiance cantine de nombreux restaurants nous laisse toujours une impression pesante et nous n'arrivons pas à trouver le lieu qui nous réconcilie avec le plaisir de dîner à Bruxelles.
Bonjour, Michelaise.
RépondreSupprimerEt bonne fête, puisque c'est la fête de tous les saints...
Je n'aime pas le thé, mais j'ai savouré ton texte. Quelle densité aussi! Et là encore ton alter ego est si précieux.
Naturellement j'ai pris mon carnet...
Mais je ne le dirai plus...
Bon dimanche à tous.
Merci beaucoup.
Je t'embrasse.
Quel article intéressant Michelaise ! Je dirais même passionnant ! Tu donnes des envies de visites multiples et il est toujours aussi agréable de te lire. Merci de partager avec nous toutes ces découvertes. Bises à toi et bon début de semaine.
RépondreSupprimerPS : je ne suis vraiment pas sérieuse... Le mot que j'ai à taper est "theidio" et si je trouve qu'il colle à ta plongée dans l'univers chinois, je le vois comme ça ... "Thé idiot"... ;-)))
Allez, régalez vous bien en Plat Pays. Je vous souhaite des tas d' émerveillements
RépondreSupprimerBises
Pour ma part, j'adore le thé !
RépondreSupprimerA propos de la Chine, j'ai également lu il y a peu un livre parlant du Nu Shu, une écriture secrète pratiquée uniquement par les femmes à partir du XVème siècle. Dans ce pays très masculin, c'était une vraie preuve de résistance et de caractère. Je trouve ça fabuleux !
Oups, Oxy, tu auras fait rire Herbert avec thé idiot, puisqu'il n'aime pas le thé !! Merci Herbert, je suis toute confuse et ravie de te raconter des histoires qui t'intéressent...
RépondreSupprimerOxy, c'est pour donner envie de venir à Bruxelles que je développe tant... toutes ces expos durent encore plusieurs mois et pour les parisiens Bruxelles c'est vraiment la porte à côté !
Astheval, c'est passionnant l'histoire de Nu Shu, cela me donne envie de découvrir... d'autant que j'ai un peu progressé en matière de Chine (je partais de zéro !!)
Fred c'est vrai que c'est le plat pays, mais à Bruxelles on grimpe allègrement !! Nous aimons toujours ces petites virées belges, moules, gueuze et culture comprises !!