vendredi 18 décembre 2009

DON'T PANIC...


Si je vous dis que Bouliac accueillait encore une autre exposition en ce week-end béni où Alter avait décidé d'y planter nos pénates le temps d'une halte festive, vous allez penser que j'en rajoute et que tant de chance est insolente !! Et pourtant...
Après avoir longuement parcouru l'hôtel, ses couloirs grillagés de lumière, ses salons confortables, son parc qui surplombe Bordeaux, après avoir profité pleinement de Franta et de ses oeuvres viriles, nous sommes partis à la découverte de Bouliac. Petit bourg paisible, joliment aménagé autour de son église en partie romane, en partie néo romane, nous avons déjeuné au "bistrot" de l'hôtel. Aussi serrés que dans un restaurant parisien (chose improbable dans nos campagnes tranquilles, mais le lieu est à la mode à Bordeaux), nous pensions grignoter quelque salade ou collation légère. Mais le menu qui nous attendait était encore pantagruelique !! Décidément le Saint James fêtait ses 20 ans dignement !!
Je vous épargne le menu mais ne peux m'empêcher de parler de mon choix, car en lisant l'ardoise j'ai pensé à Colibri et n'ai pu m'empêcher de céder, comme elle, au plaisir inégalable d'une bonne andouillette, accompagnée de vraies super frites, et d'une bonne rasade de moutarde !
Le centre culturel du village, fort heureusement dénommé centre François Mauriac, offrait donc une autre exposition, moins prestigieuse à priori que celle de Franta, mais qui nous a longuement retenus. Intitulée "Don't panic, I'm woman" la manifestation se présentait plus comme une mise en scène que comme un simple accrochage de toiles. Le parcours s'organisait autour d'une sorte de chambre nuptiale parsemée de pétales de roses, et, de voile en voile, parlait avec bienveillance de la condition féminine. Le discours, bien que fermement militant, n'était pas convenu. Il disait l'oppression que subissent les femmes dans un monde qui les réduit souvent à un rang d'instrument, entrainant une soumission plus ou moins consentié et acceptée par le groupe dominé. Les symboles évoqués parlaient de la nudité commecialisée et affichée, du voile, de l'excision, de la violence, des "places assignées", des habitudes culturelles pleinement acceptées par les uns et les autres.

Des toiles énergiques, toutes de dimension identique et se lisant comme un conte moral. Des références célèbres aussi, l'origine du monde de Courbet, estampillée d'un terrible code-barre trahissant le mercantilisme qui trop souvent s'attache aux représentations féminines, le déjeuner sur l'herbe de Manet revu et corrigé en remplaçant le visage de l'héroïne du tableau par une tête de rapace, femme vénale et consciente de l'être...
Nous avons parlé longuement avec l'artiste, Sylvaine Veillon Gutierrez, que j'ai dû croiser dans les couloirs de la fac de droit de Bordeaux, car nous sommes presque contemporaines. Son exposition ne présentait aucune toile à vendre, c'était un manifeste, une histoire, une déclaration de tendresse et de compassion envers la condition féminine et sa démarche artistique, sans affectation, absolue, convaincue, nous a séduits.
Ici encore, toujours retenue par une certaine pudeur qui empêche de photographier tous azimuts, je ne vous livre que quelques photos maladroites de ce parcours, mais le site de Madame Veillon Gutierrez vous livre toutes les toiles de son exposition et vous permettra de mieux apprécier son intention.

6 commentaires:

  1. Eh ! Il s'en passe des choses par chez toi, dans ta campagne !!! Encore une jolie exposition, ah ! les femmes comme chantait le beau Julio !!!!!!!!!!!
    Bon week-end !

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  2. De passage pour te souhaiter un heureux temps des fêtes Michelaise.

    Bises. Do

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  3. Décidément, ce week-end a été très riche tant d'un point de vue gastronomique qu'artistique !

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  4. Merci Do de ton passage...
    Enitram, tu sais tout cela est hyper modeste, mais justement le fait d'être à la campagne, rend avide et attentif au moindre détail. Et finalement on profite de tous ces instants tellement plus fort que si nous avions pléthore !!
    Oui Astheval, nous étions ravis de toutes ces aubaines !

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  5. Tu l'as écrit toi même Michelaise : "Tant de chance est insolente !" Quel week-end en effet et que de découvertes fortes et inattendues...
    Je comprends tes scrupules quant aux photos. Je réagis comme toi dans les lieux publics et n'ose pas mitrailler sans cesse. En revanche, je me rattrape dans la nature où jusqu'à présent pas un brin d'herbe ne s'est opposé à moi... ;-)

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  6. Quand je suis allée vivre dans la campagne de Minorca, une des îles Baléares, tout le monde pensait qu'après Londres, j'allais m'ennuyer. C'était mal me connaître, et quand ces personnes se sont mises é recevoir des lettres de 18 pages, elles ont réalisé, peut-être, que partout, il y a des choses à voir si ont ouvre un peu ses yeux.
    Une autre histoire. En Inde, j'ai rencontrer un avocat australien qui m'a suivit pendant deux jours. Je cherchais à aller à l'origine, au début de la création des tapis de coco. Dans un ciber café, j'ai rencontré un jeune homme un peu plus éveillé que les autre. Il m'a indiqué le bus à prendre, ayant compris mon désir, avec en main, un mot en maléalam ( langue du sud )pour que je puisse trouver l'endroit où les noix de coco étaient traitées avant que le *fil* ne soit filé et tissé en tapis. Formidablement intéressant. Nous avons même été invité chez le *propriétaire*, pour une tasse de thé.
    A la fin du jour, l'avocat me dit : ce sont les deux jours les plus intéressants que j'ai passé de tout mon voyage ! Et moi, au lieu de prendre le compliment, je me mets à *l'engeuler** Vous ( en anglais ) passez dans un pays, tout droit, sans regarder à gauche et à droite...
    Enfin, c'est vrais, il y en a tellement comme ça, à voir ces toutous de masse.
    Quand j'ai quitté le Japon, un des jeunes de la réception me dit * I like the way you travel*et il me colle une bise .Je leurs ramenais des informations qu'ils ignoraient, comme le dernier tram, toujours en service à Tokyo. J'en parlerais dans le blog en temps voulu.
    J'arrête. Ouf, tu dois te dire !!!

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