Je triche un peu car le rythme du film n'est pas à proprement parler "enlevé", mais je n'ai pu résister au choix du titre pour vous parler de Rapt. Le rythme en fait est "Belvien", enfin c'est du Lucas Belvaux. Belvaux c'est une manière, une cadence très particulière, un style spécifique, une ambiance. Et dans Rapt, on est absolument dans ce ton-là. Que j'aime énormément.
Le côté thriller, sur lequel la presse a insisté, et qui m'inquiétait un peu, passe au second plan, pas de véritable angoisse, pas de suspense qui tient en haleine. Le récit est tendu, mais assez linéaire et on ne passe pas son temps à trembler pour cause de dramatisation excessive. C'est du Belvaux disais-je, sobre et élégant.
Ce qui m'a frappée, c'est qu'on sort de cette séance mal l'aise. Car le thème de la rédemption qui devrait s'emparer de tout être humain ayant vécu une expérience de ce genre est évoqué, mais de rédemption point. Le héros, la victime, qui devrait sortir changé de sa longue peur, reste semblable à lui-même, égoïste, mufle, et d'une rusticité affective sans borne. Et la fin, dans ce registre, est très habile.
J'ai aimé l'interprétation d'Yvan Attal, parfait dans le rôle. On ne ressent pour lui ni empathie, ni aversion, il est juste et se glisse avec une aisance remarquable dans la peau du personnage. Il a perdu 20 kilos pour le rôle et dit combien cette exigence a pesé sur lui, l'isolant, le rendant irascible et anxieux, le coupant de l'équipe de tournage, et le mettant dans une situation proche de celle de son personnage. Presque dans la réalité de la détention ! J'ai aimé les ellipses qui évitent au film d'être caricatural. Et même s'il y a quelques maladresses (je pense en particulier aux rapports de Graff avec son second geôlier, au personnage un peu trop convenu de la mère joué par Françoise Fabian, ou au rôle un peu téléphoné du chien) je pense que cela reste un film à voir.
Je n'ai lu aucune critique de qui que ce soit pour ce film,(à part la tienne)il faut de temps en temps à mon avis entrer dans une salle obscure le nez au vent ,prendre un risque,et aborder la toile sans aucune influence,c'est un petit jeu auquel je m'adonne de temps en temps,et que j'avais décidé pour ce film
RépondreSupprimerDès que je serai capable de rester cinq minutes sans tousser je reprendrai le chemin du cinéma.
Je suis d'accord avec toi ce film semble intéressant de par sa distribution de bon acteurs et bien-sûr du sujet, j'ai vu la bande annonce à la télé. Mais un film est prioritaire à visionner pour moi c'est "le vilain " je suis inconditionnel d'Albert Dupontel que j'ai eu la chance de voir à ses débuts dans une petite salle en humoriste déjanté d'ailleurs il n'a guère changé, le film qui passe ce soir sur la deux avec lui est un délice. Bonne nuit.
RépondreSupprimerJ'avais prévu d'aller le voir, et ta critique de ce film me conforte dans ce projet. J'aime bien cet acteur, trop rare il me semble.
RépondreSupprimerOdile, je ne connaissais pas Yvan Attal et je viens de le voir successivement dans Regrets, Partir et maintenant Rapt... il joue en effet fort bien et j'ai l'impression que sa réputation s'affirme...certes il est un peu cantonné dans des rôles de pas très sympathique qui lui vont comme un gant, mais il joue avec finesse sur ce registre.
RépondreSupprimerGérard, ici nous avons 2 films par semaine et pas vraiment le choix... juste l'espoir que la programmation sera bonne !!
Aloïs, j'espère que tu te soigne bien car tu m'as l'air dans un état... est-ce la grippe ou un simple rhume ???
Tu as raison entrer le nez au vent dans un ciné c'est super mais, voir ci-dessus quant au sort de la malheureuse petite provinciale que je suis !! youpi !!!