RESISTANCE

Je vous ai fait l'autre jour un "cours" sur l'utilisation mercatique des blogs, de ceux que l'on crée pour une marque à ceux que l'on détourne pour y planquer sa pub... Mais c'était sans compter sur le business propre à la vie des blogs, business auquel je ne comprends pas grand chose, sauf que j'en subis les tracas sur certains blogs que j'aimerais pouvoir lire en paix mais que je suis amenée à supprimer peu à peu de mes listes pour cause de bannières envahissantes.

Entre la régie publicitaire de Google et son incontournable système AdSense, les infolinks qui vous transforment un texte banal en un vrai parcours du combattant pour éviter d'être coincé au cliquage comme d'autres sont devenus accros au grattage, et Wikio l'actu des blogs qui a fusionné avec Ebuzzing qui, je cite "a toujours cherché à être le meilleur ami commercial des blogueurs", on a du mal à rester au sec dans cette tempête permanente orchestrée pour faire de nous des complices bienveillants de publicité.

Le jeu initial est de proposer aux blogueurs des solutions de monétisation de leurs écrits, et l'enjeu est de taille car beaucoup sont tentés par le côté rémunérateur de leurs prestations.

Je ne veux pas être bégueule et je comprends parfaitement les émotions de ceux dont on repère le blog, ou qui se référencent eux-mêmes pour recevoir quelques espèces sonnantes et trébuchantes, liées à l'acceptation dans leurs pages de bannières publicitaires.

Wikio puisqu'il s'agit de lui, affirme que la "qualité nait de la quantité", slogan bien simplet pour au passage se glorifier du nombre grandissant de blogs référencés chez eux... plus d'un million en ce mois de décembre. Les résultats de leur moteur de recherche sont liés à une technologie sémantique à laquelle s'ajoute l'intervention d'une équipe de documentalistes qui classifient les sources d’information et créent des thésaurus afin d'optimiser les résultats en question. Ce système évite, semble-t-il (je cite encore) "le spam, le porn, et toutes les intrusions qui polluent le web"... Entre le classement mensuel et les calculs savants qui engendrent des tactiques dont le savant Jean Véronis nous explique les tenants non aboutissants, j'avoue me sentir débordée par ce déferlement qui rend toute tentative de compréhension du phénomène vouée à l'échec. Je lis Véronis (qui, entre nous, est vierge de toute pollution publicitaire) pour ne pas finir idiote, mais je suis dépassée par l'amplitude de cette vague à laquelle nous participons de près ou de loin, parfois à nos convictions "défendantes".

Il y a encore des "blogueurs purs", je le sais, je le lis chez la majorité d'entre vous, des blogueurs dont le plaisir est un partage virtuel dans un "style" ancien, amical, convivial, à échelle humaine, qui connaissent le nom de votre chien (pardon, chat) ou l'âge de votre petit dernier, et qui, vous croisant au hasard d'un chemin, vous font un vrai bout de causette, comme dans le temps quand on se saluait sur la place du village ! A tous ces blogueurs là, salut et cordiaux encouragements : tenez bon !