ARBRE SANS RACINE

Il n'y a rien de plus urgent avant l'épisode numéro 2 de l'Express Côtier, que d'éviter à Mandarine et à Koka, d'aller voir une nullité cinématographique que nous nous sommes infligés lundi soir, sur la foi du commentaire somme toute flatteur de notre revue de critique cinématographique préférée "Les Fiches du Cinéma". Il faut aimer Wagner ou se passionner pour le sort des homosexuels dans les camps nazis, pour trouver quelque charme à ce pensum "L'arbre et la Forêt". Et encore, je crains que les passionnés de ces deux thèmes n'en soient un peu pour leurs frais ! Alter parlait carrément de "scenario mou"...

On nous promettait un secret tonitruant, ce n'est qu'une baudruche dégonflée, on nous assurait des belles photos, ce ne sont que des poncifs répétés à l'infini. Les acteurs jouent mal que c'en est surprenant tant ils ânonnent leur texte, qui par ailleurs est totalement indigent. L'histoire est sans grand relief, et surtout les personnages sont inconsistants, aucun m'attache, aucun de retient. Bref, à part Guy Marchand en effet à contre-emploi qui s'en sort honorablement et la jeune Sabrina Syvecou qui, seule, est crédible dans son rôle, le film ne vaut pas qu'on s'y arrête. Je sais, les Fiches ne lui ont mis que 2 étoiles en fait, mais le commentaire était prometteur. Tout est affligeant, jusqu'à la tempête de 99 qui épargne un tilleul mythique couvert, le 29 décembre, d'un épais feuillage vert sombre ! Faut le faire !

Alors les filles, comme disait ma maman, "économisez vos sous, n'allez pas voir ce nanar" !

Autre film, vu hier soir "Single Man"... Alter a beaucoup aimé, moi, euh... j'ai trouvé que romantique d'accord, on est prévenu et c'est ce qu'on va voir... mais à ce point, cela faisait vraiment trop pour moi. Esthétiquement c'est parfait, c'est bien filmé, et il y a un vrai rythme, même s'il est hyper lent, cela ne semble pas trop long. C'est une belle réflexion sur la mort, sur la solitude, sur l'amour, sur la peur, l'apparition du désert affectif de la société de consommation. Mais j'ai trouvé que cela faisait un peu recette magique, Tom Ford use et abuse des ralentis, des gros plans, des lumières chaudes, ou froides selon les sentiments de héros, de flous aquatiques... Le teen ager qui drague son prof parce qu'il le sent en désarroi est trop beau, et l'histoire tellement téléphonée, que je ne me suis pas sentie émue. Colin Firth joue remarquablement bien, avec beaucoup de finesse et si vous avez envie de sortir vos mouchoirs, pourquoi pas. Indéniablement, c'était nettement plus réussi que "L'arbre et la forêt", et ce d'autant que c'est un premier film. Finalement, ce que j'ai aimé c'est son côté reconstitution historique des années 60, le côté kitch et l'odeur de tabac mêlé d'eau de Cologne ambrée qui baigne l'ambiance Wright qui imprègne les images.