vendredi 14 mai 2010

CONCOURS


Finalement la chambre d'hôte (le patio de l'Intendance qui est un pied-à terre idéal quand nous venons à Bordeaux) a internet et cela me permet d'expliquer le but de notre escapade : le concours international de quatuors à cordes de Bordeaux. Créé en 1976, il se déroulait alors à Evian et, pour des raisons qui m'échappent mais qui nous valent d'en bénéficier maintenant, il a été transféré à Bordeaux en 1999. Il a lieu tous les 3 ans et, les années sans concours, Bordeaux organise pour compenser, un Festival de quatuors à cordes dont nous avons apprécié la qualité l'an dernier.Le Concours s'adresse aux ensembles de toutes nationalités dont les membres sont nés après le 1er mai 1970, la moyenne d'âge des quatre participants ne devant pas dépasser trente-trois ans (33 ans) au 1er mai 2010. Il me semble qu'autrefois l'âge cumulé des 4 instrumentistes ne devait pas dépasser 120 ans, ou 100 ans, je ne sais pas trop. En tout cas, les participants sont jeunes mais il y a tout de même de sacrés écarts entre les formations, j'en parlerai plus tard.

Cette VIème édition du Concours International de Quatuor à Cordes de Bordeaux se dispute déjà depuis le 10 mai. Lors de la première épreuve, il y avait 9 quatuors en lice, et depuis jeudi, jous ne notre arrivée, il n'en reste que 7. C'est en ce moment la deuxième épreuve, et seuls 4 ensembles disputeront la finale.
Chaque édition, une oeuvre est présentée en création mondiale lors du concours. Cette année Alain Meunier et Bernard Lummeaux, co-directeurs de « Quatuors à Bordeaux », ont passé commande à Gilbert Amy. Sa composition, intitulée Quatuor à Cordes n° 3 est interprétée uniquement par les Quatuors qui ont triomphé de la première épreuve. C'est bien sûr une musique assez difficile pour qui n'a pas l'habitude de ce genre de composition, et il faut bien avouer que cet après-midi, certains nous l'ont rendue plus audible que d'autres !

On assiste gratuitement aux éliminatoires et à la finale. Les oeuvres étant imposées, on entend plusieurs fois les mêmes morceaux. Et c'est très étonnant, particulièrement pour la musique contemporaine, ce que l'interprétation peut changer l'impression !!

Nous avons entendu durant la première demie-journée le quatuor Zaide : 4 très jeunes filles, manifestement de véritables virtuoses, qui jouent avec un talent certain mais une certaine sécheresse : leur interprétation est parfois inspirée mais souvent trop en force, déployant parfois une énergie excessive, et elles manquent encore de "liant", cette complicité qui se tisse avec l'habitude de jouer ensemble et l'expérience.

Après elles, le quatuor Zemlinsky, constitué depuis 1994, offrait une maturité et un professionnalisme étonnants. Tout en rondeurs, ils avaient l'aisance d'une carrière déjà longue. Le plaisir évident qu'ils mettent à jouer ensemble, l'homogénéité parfaite des 4 protagonistes donnent à ce quatuor une lecture beaucoup plus forte des oeuvres au concours. C'est dans l'oeuvre contemporaine qu'ils ont largement fait la différence, jouant de manière moins théorique, avec plus de sensibilité jsuqu'à nous le faire vraiment apprécier. Ils se démarquent totalement me semble-t-il, du reste des participants, mais leur nationalité, ce sont des tchèques, alors qu'un quatuor compatriote fait partie du jury, risque finalement de les desservir ! Le jury sera forcément plus sévère à leur endroit afin de ne pas être suspecté de favoritisme !


Les jeunes suisses du quatuor Galatea jouaient avec conviction, une réelle aisance, mais je ne sais pourquoi, je me suis ennuyée... j'ai même piqué un petit roupillon durant le 2ème mouvement du Schumann, ce qui est vexant mais aussi inquiétant : je ne dois jamais durant les concerts et malgré une certaine perfection formelle, cela m'a semblé de mauvais aloi !!

6 commentaires:

  1. Ça doit être intéressant d'entendre le même morceau interprété différemment. Cela permet sûrement de mieux ressentir ce qui n'est pas la "forme".

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  2. Oui c'est vraiment passionnant d'entendre ainsi le même morceau plusieurs fois !

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  3. Il doit falloir une oreille très exercée pour saisir les nuances d'interprétation... j'en serais totalement incapable...
    Malgré cette petite "assoupitation" (comme dit mon compagnon) tu as dû te régaler toi qui es très mélomane...

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  4. C'est vrai que piquer un petit roupillon pendant un concert ou au cinéma (cela peut m'arriver) n'est pas le signe de la grande qualité du spectacle... à moins que la fatigue soit telle...

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  5. Cela me fait penser au concours Rostropovitch que j'essaie de ne pas manquer
    J'avoue ne m'être jamais endormie

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  6. Moi je crois m'être endormie trois fois dans ma "carrière" de spectatrice, et chaque fois j'ai été vexé&e comme un pou !!!

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