Ce matin au courrier, une invitation en bonne et due forme nous attendait au courrier... Anne Curry nous convie à la visite privée de son expostion de sculptures "in the Gardens and Barn of Newlan End" à Arkesden dans l'Essex... Excusez du peu, mais pas de doute, je flambe !! D'autant que Madame Curry est une véritable personnalité de la bonne société britannique, son mari fut, il y a une bonne quinzaine d'années, ministre du gouvernement de l'époque...
... C'était l'année de mes 40 ans... autant vous dire que c'est de l'histoire ancienne ! J'avais trouvé le cadeau idéal, un peu fou mais ô combien désirable : un buste en bronze, à cire perdue, de chacune de mes filles, réalisé par cette dame dont maman avait admiré quelques oeuvres récentes dans une exposition bordelaise. Anne Curry, contactée, avait accepté de venir passer une dizaine de jours à la maison pour réaliser les bustes en terre cuite de Mandarine et de Koka. Il faut dire que Madame Curry est d'origine charentaise, et qu'elle a fait ses études à Bordeaux. Installée en Angleterre avec son ministre de mari, elle était relativement contente de revenir dans sa région d'origine, et cela représentait pour elle une sorte de pélerinage. Elle avait grandi dans une propriété prestigieuse des environs de Cognac, le logis de Brillac, lieu qu'elle voulut absolument aller revoir malgré nos mises en garde. Vendu par la famille, transformé en CHRS c'est à dire en centre d'hébergement et de réinsertion pour hommes en difficultés de vie, le lieu a misé sur une exploitation de serres et une activité d'hoticulture pour aider ses pensionnaires dans leur difficile chemin vers la resociabilisation.
Anne Curry avait conservé le souvenir d'une maison familiale, remplie de jeux et d'odeurs confitures, de cris d'enfants et de tendresse de grands-mères aimantes. Elle a retrouvé un lieu utile, le grand jardin transformé en pépinière, les hangars de stockage et des bâtiments assez mal entretenus, car les ressources de ce genre de lieu sont surtout consacrées à l'encadrement et au suivi des pensionnaires. Elle est revenue complètement démoralisée de sa promenade, ayant sans doute défintivement rompu avec sa jeunesse, prête à affronter sans regard en arrière sa carrière de sculpteur officiel !
Car sa spécialité est, et reste, le portrait. Vous verrez sur son site qu'elle est très appréciée pour cela par les anglais huppés qui goûtent particulièrement son talent classique. Les filles posaient pour elle avec beaucoup de sagesse mais je n'ai retrouvé qu'une photo de Koka prise lors de la dernière séance, impossible de mettre la main sur les autres.
Elle est repartie avec deux terres cuites précieusement enrobées de chiffons humides et elle a fait couler les deux bustes par son bronzier, particulièrement doué pour les patines brunes, bustes qui constituent un souvenir émouvant de l'enfance enfuie.
Anne Curry réalise toujours des portraits mais, ainsi que le carton de l'invitation l'illustre, elle s'est un peu évadée vers des motifs floraux, puisés dans la nature. Elle taille et façonne, dans de gros blocs de polystyrène, des graines, des gousses, des feuilles et des boutons de fleurs, puis les coule dans le bronze, réalisant de grosses pièces destinées à orner des jardins. Autant dire que la soirée d'Arkesden sera fort agréable et abominablement chic, mais, vous l'avez compris, nous n'en serons pas !!!! Mais il m'arrive parfois d'avoir de nouveau envie de lui passer une commande, Mandarine et Koka 15 ans plus tard, ce serait une bonne idée n'est-ce pas...
... C'était l'année de mes 40 ans... autant vous dire que c'est de l'histoire ancienne ! J'avais trouvé le cadeau idéal, un peu fou mais ô combien désirable : un buste en bronze, à cire perdue, de chacune de mes filles, réalisé par cette dame dont maman avait admiré quelques oeuvres récentes dans une exposition bordelaise. Anne Curry, contactée, avait accepté de venir passer une dizaine de jours à la maison pour réaliser les bustes en terre cuite de Mandarine et de Koka. Il faut dire que Madame Curry est d'origine charentaise, et qu'elle a fait ses études à Bordeaux. Installée en Angleterre avec son ministre de mari, elle était relativement contente de revenir dans sa région d'origine, et cela représentait pour elle une sorte de pélerinage. Elle avait grandi dans une propriété prestigieuse des environs de Cognac, le logis de Brillac, lieu qu'elle voulut absolument aller revoir malgré nos mises en garde. Vendu par la famille, transformé en CHRS c'est à dire en centre d'hébergement et de réinsertion pour hommes en difficultés de vie, le lieu a misé sur une exploitation de serres et une activité d'hoticulture pour aider ses pensionnaires dans leur difficile chemin vers la resociabilisation.
Anne Curry avait conservé le souvenir d'une maison familiale, remplie de jeux et d'odeurs confitures, de cris d'enfants et de tendresse de grands-mères aimantes. Elle a retrouvé un lieu utile, le grand jardin transformé en pépinière, les hangars de stockage et des bâtiments assez mal entretenus, car les ressources de ce genre de lieu sont surtout consacrées à l'encadrement et au suivi des pensionnaires. Elle est revenue complètement démoralisée de sa promenade, ayant sans doute défintivement rompu avec sa jeunesse, prête à affronter sans regard en arrière sa carrière de sculpteur officiel !
Car sa spécialité est, et reste, le portrait. Vous verrez sur son site qu'elle est très appréciée pour cela par les anglais huppés qui goûtent particulièrement son talent classique. Les filles posaient pour elle avec beaucoup de sagesse mais je n'ai retrouvé qu'une photo de Koka prise lors de la dernière séance, impossible de mettre la main sur les autres.
Elle est repartie avec deux terres cuites précieusement enrobées de chiffons humides et elle a fait couler les deux bustes par son bronzier, particulièrement doué pour les patines brunes, bustes qui constituent un souvenir émouvant de l'enfance enfuie.
Anne Curry réalise toujours des portraits mais, ainsi que le carton de l'invitation l'illustre, elle s'est un peu évadée vers des motifs floraux, puisés dans la nature. Elle taille et façonne, dans de gros blocs de polystyrène, des graines, des gousses, des feuilles et des boutons de fleurs, puis les coule dans le bronze, réalisant de grosses pièces destinées à orner des jardins. Autant dire que la soirée d'Arkesden sera fort agréable et abominablement chic, mais, vous l'avez compris, nous n'en serons pas !!!! Mais il m'arrive parfois d'avoir de nouveau envie de lui passer une commande, Mandarine et Koka 15 ans plus tard, ce serait une bonne idée n'est-ce pas...
Qu'en pensent aujourd'hui les modèles de leur "jeunesse" et seraient-elles encore enclines à poser ? :)
RépondreSupprimerJe vais aller voir le site de ce sculpteur femme (pas de féminin ?)
Splendides bustes de tes filles, Koka est particulièrement adorable sur cette photo.
RépondreSupprimerC'est vrai que ce serait bien de recommencer 15 ans après : de l'enfance à la jeunesse, il y aurait certainement de nouvelles émotions sur les visages...
Les bustes de vos filles ont été réalisés avec talent et les sulptures de Madame Curry sont magnifiques. Même si vous ne pouvez assister au vernissage, vous n'avez pas rompu les liens d'amitié avec cette artiste. Vous aurez sans doute d'autres occasions de vous revoir.
RépondreSupprimerAnne
Une merveilleuse attention.
RépondreSupprimerLe bronze est une bonne idée, parce que la terre cuite reste fragile.
Bon week-end.
Je suis un peu déçue...18 000£ le buste en bronze !
RépondreSupprimerMoun, je doute fort que mes minettes aient la même patience qu'à 8 et 10 ans !! Je ne sais trop si elles aiment ces bustes, mais moi j'y suis fort attachée.
RépondreSupprimerEvelyne, pas de doute, Madame Curry a "fait carrière" et ses tarfis sont devenus assez inabordables, tant pis mes filles resteront petites !!! Même si, Norma a raison, ce serait un joli complément, 15 ans plus tard !
Evelyne l'argument de la solidité est important, cependant le bronze est dur pour des enfants de cet âge, qui du coup paraissent plus vieilles que leurs 8 et 10 ans respectifs. Le modèle en terre crue (car elle ne les fit pas cuire !) était plus doux, plus adapté à l'enfance.
Quel privilège, ma chère. Et quel merveilleux souvenir pour les jeunes filles. D'accord pour l'atmosphère *dur* du bronze. Mais inaltérable.
RépondreSupprimerJ'aime énormément les terres cuites "des filles"
RépondreSupprimerLa tresse est extraordinaire.
Ta dernière photo pourrait se situer au Musée Rodin
C'est fascinant d'avoir ainsi son portrait d'enfant.
RépondreSupprimerSouvenir souvenir...
RépondreSupprimerVoilà Miss Lemon, Koka a répondu... je ne sais si c'est un bon souvenir mais Anne Curry était très patiente !
RépondreSupprimerAloïs, j'imagine que si Madame Curry lit ton commentaire, elle sera flattée !
Oui Béatrice, inaltérable... comme le "souvenir souvenir" de la jeunesse !
C'est magnifique ! Le portrait de Koka est criant de vérité ! C'est idiot mais je me sens tout émue devant tant de perfection... Quelle bonne idée tu as eue de faire faire ces bronzes. Tes filles doivent t'en être très reconnaissante car ils sont vraiment superbes ! Les bustes sont-ils chez toi ou l'un chez Koka et l'autre chez Mandarine ?
RépondreSupprimerJe m'en vais de ce pas (de ce clic) voir le site de cette sculptrice de talent.
Bon après-midi Michelaise
Ton enthousiasme me touche Oxy... je n'ai pas l'impression que mes filles soient conscientes de la chance qu'elles ont de ces portraits enfants (que, soit dit en passant, je n'aurais plus les moyens de faire faire vu les tarifs de Mme Curry !!)... elles seront ravie de les retrouver quand elles auront quelques années de plus, enfin je crois ! On est tellement beau quand on est enfant ! Pour le moment les bustes sont chez moi... et qu'en penses-tu celui de Koka pour Mandarine et vive versa, ou chacune le sien ???
RépondreSupprimerOulala j'étais passé à côté (le nulos) ! Splendide ! Et puis la p'tite koka...terrible. J'ai comme l'impression qu'elle n'a pas changé
RépondreSupprimerDe très jolie elle est juste devenue belle !!! Rrrrrr Rrrrrr -ça c'est la maman qui ronronne !!!
RépondreSupprimerC'est une bonne idée aussi de penser à offrir de façon croisée ces bustes mais je pense qu'elles préféreront peut-être avoir leur propre frimousse chez elles. C'est normal qu'elles n'apprécient pas vraiment ces bustes pour l'instant. Un jour, leurs propres enfants seront éblouis de découvrir leurs mamans ainsi, et toi tu auras la larme à l"oeil et ce sera bien normal... Tu leur raconteras alors Madame Curry et les séances de pose... Un programme enchanté pour une mamie ravie...
RépondreSupprimerDe mon enfance, je me rappelle un buste de deux enfants, qui trônait sur une commode haute. Je n'ai jamais su qui était ces deux enfants. Je ne connais pas non plus la matière. Une matière blanche. Peut-être biscuit. Etat-ce un héritage que ma mère avait reçu de France. Et maintenant plus personne à qui demander. En plus j'ignore ce que ces deux enfants sont devenus.?
RépondreSupprimerC'est ton chapitre qui m'y fait penser.