mercredi 16 juin 2010

LA NUIT DE DON JUAN

Autour du thème de l’éternel séducteur, impudent et cynique, "La nuit de Don Juan", spectacle phare d'Artissimo, offrait un pot pourri particulièrement réussi d’airs d’opéra, de pièces pour piano, de danses et de textes poétiques ou lyriques, entrecoupés de jongleries et de feux d’artifices. Cinq intervenants conjuguaient leur talents pour notre plus grand plaisir : au piano, bien sûr, François René Duchâble, pour les réminiscences de Don Juan de Liszt, une partition proprement démente, Albeniz, Granados, Ravel et autres.

A la voix, Alain Carré, au timbre toujours aussi velouté, au phrasé impeccable et à la présence tonitruante, expert en l’art de manier la séduction, même si son empâtement est de mauvais aloi. Le jongleur d’Eyrignac nous a captivés par ses manipulations expertes et féeriques. Un soprano colorature, Françoise Perraud, au timbre un peu métallique mais fort agile, a chanté trois airs de Don Juan et des poèmes lyriques de Turina, propres à faire frémir de désir le plus blasé des galants. Enfin une danseuse sensuelle et nerveuse, Ana Yerno, a dansé « à cru », je veux dire sans musique, flamencos et sévillanes. Passionnée et charnelle, elle a « enlevé » la Danse du Feu de De Falla, accompagnée magistralement par Duchâble comme un point d’orgue en feu d’artifice à ce spectacle complet et irréprochable.

Pyrotechnie et éclairages étaient réglés avec précision et beaucoup plus d’à propos qu’à Eyrignac, apportant au spectacle cette petite pointe de folie qui en faisait une vraie réussite. Une petite dégustation de Côtes de Bourg (qu’on appelle maintenant des Blaye Côtes de Bordeaux) jeunes et encore un peu tanniques, mais prometteurs, concluait le spectacle et même si j’écris ces lignes encore sous l’emprise de leurs vapeurs parfumées, je vous assure que mon jugement est clair et le festival Artissimo dont nous avons étrenné la première mouture, mérite amplement nos félicitations. Le cadre de la Citadelle est enchanteur, le silence parfait, la programmation intéressante et on espère qu’un deuxième essai verra le jour en 2011… Un festival à recommander pour les amateurs de découvertes, de musique de qualité et de bon vin. Une vulgarisation au sens noble, qui rend la "grande" musique accessible et permet de dépasser le risque de l'ennui, dû souvent à la méconnaissance ou plus simplement, à la partition !

8 commentaires:

  1. Des nuits magiques comme on aimerait en vivre plus souvent!!
    Artissimo avec un petit verre de vin de Blaye ou de Bordeaux à la clé, on en redemande pour 2011
    Bonne soirée

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  2. En fait, les femmes lui rendaient la vie....impossible...à Don Juan ;-)

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  3. A ce que je lis la saison estivale démarre sur les chapeaux de roue!
    Il ne manque pas de festivités vers chez vous, c'est super.
    Avignon bientôt?

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  4. Les éclairages sont magnifiques et tes photos sublimes .
    Je n'y comprends plus rien je croyais qu'il y avait le Côtes de Blaye et le Côtes de Bourg.
    C'est certain j'ai manqué un épisode ou bien c'est cet animal de Alz... qui me rattrape à grands pas

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  5. Il est vrai que l'on se laisse parfois emporter par trop d'enthousiasme et de superlatif, mais pourquoi y renoncer si la sensation est si vive et si vraie.
    Votre récit est vivant et j'aime sentir ce petit vent de folie !

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  6. Que cadre pour cette soirée, très tentante, séduisante.

    Bon week-end

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  7. Chic je te reconnais bien là !! esprit de caste ;-) pauvre don juan et malheureux Chic !!!
    ah oui Alba le cadre est vraiment particulièrement beau et en plus, porteur pour l'acoustique bien qu'on soit en plein air
    Ma pauvre Aloïs, ce bon vieux Alz n'y est pour rien, les gens du cru eux-mêmes s'y emmèlent les pinceaux entre ces nouvelles appellations et je ne sais si mes infos sont justes, j'ai mis un lien à "toutazar" !!!
    Que oui Martine, on ne sait plus donner de l'agenda... c'est comme autrefois les belles qui avaient un carnet de bal trop plein !!!
    Enitram, et on t'invite en 2011 !!
    Miss Lemon, les superlatifs sont sans doute l'excès d'une grande indulgence, mais c'est le premier Artissimo et il faut les soutenir ! ce que je fais des 2 mains et des 10 doigts !!

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  8. Ce spectacle avait l'air très vivant, c'est tentant !

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