Au courrier, une nouvelle invitation de FPL, le galériste de Royan qui accepte de nous prendre au sérieux dans nos errances "artistiques". Faut dire que nous sommes des "clients" atypiques, pas du tout férus de cocktails d'inauguration, imbibés d'art ancien jusuqu'à la moelle et totalement inaptes à comprendre le pourquoi du comment de la cote des oeuvres contemporaines... d'où une nécessaire indécision, des coups de coeur non suivis d'effets, en termes d'acquisition sonnante et trébuchante, et pourtant, vraiment désireux de progresser. Donc, quand FPL nous signale un accrochage, on fonce ! Pour voir, pour se "faire les dents" !! Et puis, j'ai toujours une promesse de cadeau pour mes 55 ans, que je vais faire tenir jusqu'aux 56 !!! J'aime bien les promesses et les possibles non encore épuisés !
Accueil chaleureux donc, et découverte de Marc-Antoine Goulard. Et, contrairement à ce que prévoyait Alter, un vrai coup de coeur. Marc-Antoine n'était pas, à proprement parler un enfant déshérité : il est né à Neuilly en 1964 et les bonnes fées se sont penchées sur son berceau en lui donnant un talent artistique reconnu dès l'enfance. Il jouait de la flûte traversière, et si bien, qu'il fut récompensé très jeune par le premier prix du Conservatoire de Paris. Carrière professionnelle en vue et en principe, sur des rails. Et voilà qu'il décida d'aller apprendre le saxo aux States et la composition jazz à Boston. Rien de bien révolutionnaire jusque là, on a vu d'autres flûtistes classiques se destiner au jazz, et avec talent ! Là où l'affaire se complique est que notre jeune instrumentiste (il avait 20 ans) découvrit un peu par hasard la peinture et en conçut un tel bonheur qu'il décida de tout abandonner pour s'adonner exclusivement à cet art plastique, totalement inédit pour lui. Comment se forma-t-il ? L'histoire ne le dit pas, mais on peut supposer que les fées sus-mentionnées avaient été généreuses avec lui et avaient aussi saupoudré son berceau de poudres et de terres colorées. En tout cas c'est ainsi qu'il travaille : il peint à l'huile et fait fabriquer ses mélanges à l'ancienne, broyés et mêlés de pigment en quantité raisonnable, par une entreprise hollandaise spécialisée dans la composition des couleurs à la demande.
Et ensuite, il pose de larges aplats, qu'il laisse sécher un temps plus ou moins long selon les pigments (le rouge est plus exigeant) dans une gamme assez simple : bleu, jaunes ou plutôt terre, et rouge. Ses toiles adoptent ensuite une de ces teintes en dominante; les rouges sont ainsi plus rares car le temps de séchage entre deux couches demande une infinie patience et il lui fait au total près de 2 ans pour réaliser une composition rouge. Son trait est abstrait, mais évocateur. Il suggère à travers ses toiles des paysages, des horizons, des reflets. Certaines font penser aux Nymphéas, d'autres évoquent les brumes de Turner, mais toutes sont personnelles et si la critique dit qu'il a du De Stael en lui, son style est paisible et serein. Sa technique, toute en transparences et en vibrations discrètes, mérite d'être "lue" de loin, pour les reminiscences qu'elle provoque, et de près, pour les détails qui ont fait notre joie. Faut dire qu'à force de biberonner aux maîtres anciens du panneau classique, nous avons acquis un goût immodéré pour les glacis qui font chatoyer la réalité. Ici, pas de réel, mais un imaginaire ouvert qui, du coup, devient nôtre, simplement par la magie de ces compositions. Toutes ne nous plaisaient pas forcément, mais celles qui déclinent les bleus océan, un peu délavés, ou les terres pâles et parfois dorées, nous ont bien accrochés.
La nouvelle exposition commencera le 18 juin, ce qui nous a fait prendre conscience que la précédente va bientôt se terminer. Bon, on y avait mis de la bonne volonté mais à chaque fois, on s'était heurté à porte close, et Alter disait "Bof, de toute façon c'est pas grave, à travers les vitres, ça n'a pas l'air terrible !"
Accueillis par "notre" FPL rigolard, qui nous déclare ex abrupto "la dernière fois que vous êtes passés, j'étais en train de préparer l'exposition Keip", nous en avons pris pour notre grade : d'abord, on avait à notre disposition une autre expo, au Palais des Congrès à Royan, et faute de regarder autour de nous, on a failli la rater... la visite est programmée pour dimanche prochain ! Et puis, surtout, un blog, c'est public !!! Et oui... vous le savez, sans doute, comme moi, mais là, cela devient palpable... Car bien sûr "Monsieur" FPL (qui bien évidemment a un nom, un vrai !!!) à qui je demandai "Mais comment savez-vous que nous sommes passés ?", m'a carrément mise au parfum "Votre blog..." Ben voyons, il suffisait d'y penser ! Merci Franck Pierre de me lire !
Accueil chaleureux donc, et découverte de Marc-Antoine Goulard. Et, contrairement à ce que prévoyait Alter, un vrai coup de coeur. Marc-Antoine n'était pas, à proprement parler un enfant déshérité : il est né à Neuilly en 1964 et les bonnes fées se sont penchées sur son berceau en lui donnant un talent artistique reconnu dès l'enfance. Il jouait de la flûte traversière, et si bien, qu'il fut récompensé très jeune par le premier prix du Conservatoire de Paris. Carrière professionnelle en vue et en principe, sur des rails. Et voilà qu'il décida d'aller apprendre le saxo aux States et la composition jazz à Boston. Rien de bien révolutionnaire jusque là, on a vu d'autres flûtistes classiques se destiner au jazz, et avec talent ! Là où l'affaire se complique est que notre jeune instrumentiste (il avait 20 ans) découvrit un peu par hasard la peinture et en conçut un tel bonheur qu'il décida de tout abandonner pour s'adonner exclusivement à cet art plastique, totalement inédit pour lui. Comment se forma-t-il ? L'histoire ne le dit pas, mais on peut supposer que les fées sus-mentionnées avaient été généreuses avec lui et avaient aussi saupoudré son berceau de poudres et de terres colorées. En tout cas c'est ainsi qu'il travaille : il peint à l'huile et fait fabriquer ses mélanges à l'ancienne, broyés et mêlés de pigment en quantité raisonnable, par une entreprise hollandaise spécialisée dans la composition des couleurs à la demande.
D'autres artistes nous attendent chez FPL, et nous en sommes aux balbutiements, avec le besoin d'être rassurés, sans que cela ne nous paralyse. Pas facile l'art contemporain, mais qui sait ??
* Le titre fait allusion au talent de Goulard qui, de la musique à la peinture en passant par la sculpture peut être qualifié d'universel... mais aussi, à sa dernière série de toiles, que vous retrouverez sur son site "Univers Céleste"
* Le titre fait allusion au talent de Goulard qui, de la musique à la peinture en passant par la sculpture peut être qualifié d'universel... mais aussi, à sa dernière série de toiles, que vous retrouverez sur son site "Univers Céleste"
J'aime beaucoup les deux toiles que tu présentes là, j'espère que tu nous en montreras d'autres...
RépondreSupprimerBonne soirée !
Michelaise, l'art contemporain et son marché doivent être considérés bien distinctement. Les cotes des artistes ne sont pas systématiquement surfaites, mais le marché fluctue, ce qui est tout à fait normal. Le "coup de coeur" a son importance, car il n'y a pas d'art sans émotion, sans faire appel au sensible. Votre démarche se justifie parfaitement. Je comprends vos réticences face aux vernissages, mais il est important de rencontrer l'artiste, pas obligatoirement à ce moment-là. Je ne nie pas le rôle des intermédiaires tels que les galeristes, mais l'artiste, même avec un discours maladroit (puisqu'il s'exprime par son oeuvre) vous renseignera de manière plus authentique. Enfin, le choix de la technique utilisée me paraît importer seulement par rapport à la cohérence de l'oeuvre. Après, peuvent se poser des problèmes de conservation et il appartiendra aux propriétaires de l'oeuvre de les résoudre. A la limite, ils ne concernent pas l'artiste, à moins qu'une longue durée de son oeuvre entre dans sa logique de création (quelqu'un qui travaille par rapport à l'éphémère, par exemple, ne s'en souciera pas).
RépondreSupprimerAnne
Oh oui, Norma, je continue à "chercher" mon cadeau d'anniversaire avec ardeur, j'avoue que la recherche me captive autant que le cadeau lui-même !!
RépondreSupprimerJ'aime bine vos remarques Anne, elles sont de petites pierres sur notre chemin de "modernisation"... il faut dire qu'outre une passion immodérée pour l'art ancien, en particulier la peinture italienne du XVème au XVIIème, nous avons une collection de toiles XIXème, achetée par maman qui était collectionneuse et qui nous a laissé une foule de peintures très sages mais devenues trop sages !!
Bonjour et merci de rendre "palpable" vos réactions face aux oeuvres. Il est toujours intéressant de vous lire. Quant à l'art , mais je pense que cela est aussi valable pour la vie en général , il faut simplement se faire plaisir et éprouver une émotion face à une peinture. La question de la côte, de l'investissement est secondaire, réelle mais secondaire. Le plaisir éprouvé de voir chaque jour chez vous une oeuvre qui vous emmène ailleurs, c'est juste ça une bonne toile, mais il faut du talent et là c'est le talent de l'artiste qui intervient. Et si une oeuvre est capable de vous faire ressentir de telles émotions c'est que l'artiste a du talent, donc une "côte", même si je n'aime pas ce terme, mais surtout qu'il y a derrière cette oeuvre un travail, une recherche, la construction d'une vie. Tout mon travail est de vous faire découvrir des artistes talentueux et de vous procurer des émotions, mais ce n'est pas du travail! J'espère vous voir très bientôt, les vernissages chez moi ne sont pas du tout guindés car nul besoin de superficiel ou de superlatifs. J'attends avec plaisir votre commentaire sur l'exposition de KEIP au Palais des Congrés.
RépondreSupprimerAu plaisir. FPL
Etudiante en histoire de l'art, j'étais alors rétive à l'art contemporain, j'avais de telles lacunes que je tentais de rattraper le passé en oubliant le présent .
RépondreSupprimerPuis grâce à un de mes professeurs, j'ai découvert Claude Viallat et Pierre Soulages, ce fut un choc visuel et émotionnel.
Depuis, je continue à former et à éduquer mon regard et j'essaie de sensibiliser mes enfants à l'art en général . C'est important d'apprendre à regarder , on aime on n'aime pas mais au moins voir.
Bonne route sur le(s) chemin(s) de la création contemporaine !
Merci Monsieur FPL de votre commentaire !!! Des vernissages non guindés, faudra bien qu'on finisse par s'y coller aussi ! Marrant, votre commentaire à propos de la cote rejoint les remarques d'Anne, qui d'ailleurs, vous l'aurez lu un peu plus haut, nous conseille les fameux vernissages pour cotoyer les artistes... aussi ! Son argumentaire est convaincant. Nous sommes allés voir Keip ce week-end, et d'autres expositions à Borug sur Gironde, pour conclure que finalement on aime bien ce que vous sélectionnez... article sur Keip bientôt !!
RépondreSupprimerMiss Lemon, tu as raison, cela procède d'un choc visuel, d'une émotion... Pas facile d'apprendre à regarder le contemporain, certains n'y arrivent pas (Aloïs coucou !!!) mais on a besoin de s'imprégner de ces impressions pour devenir un peu plus sûrs de nous !