Ces jours derniers, les journalistes en vaine s'extasiaient qui mieux mieux sur le phénomène "grandes marées"... Et d'y aller de leurs explications techniques et/ou simplistes, et que je te parle de "haute surveillance" et que je t'incite à la prudence, et que je m'esbaubis sur l'équinoxe et ses conséquences lunaire. Quand trois braves dames se sont fait pièger par une remontée intempestive de l'eau et quelques courants traîtres, les commentaires se sont déchainés. Quand un quatrième quidam a été retrouvé noyé, suite à une imprudence quelconque, les titres ont pris des allures épiques : "Gare aux forts coefficients et aux marées mortelles", "Quatre personnes victimes des grandes marées". Et de rappeler Xynthia, et de mettre en garde les insouciants. Et puis, une information chasse l'autre, on est passé à d'autres titres sensationnels, en attendant les prochaines nouvelles lunes.
C'est une chose étonnante que de voir ainsi des phénomènes qu'on pratique localement avec bon sens et sans déraison tranformés en titres nationaux, comme si les citadins avaient besoin qu'on les alerte sur ce qui se passe sur nos côtes. Il y a tant d'événements graves qui se passent de par le monde qu'il me semble toujours étrange de voir les journalistes "perdrent notre temps", ces petites minutes de nouvelles qui s'égrènent à toute allure lors des flash d'information, à raconter des fadaises.
Oui, on regarde les phases de la lune, oui on sort les balances et autres "embrasseaux" (sorte d'immenses épuisettes qui permettent de ratisser le fond de la mer deux heures avant "le bas d'eau" pour y ramasser quelques crevettes), oui, on va gratter les rochers mis à nu par les forts coefficients pour en ramener quelques coquillages qui ont surtout le goût de l'aventure, mais de là à en faire un sujet d'inquiétude national... est-ce bien judicieux ? Comme si notre civilisation était en mal d'émotions fortes. Les étoiles filantes du mois d'août sont l'objet de mille développements, les feux de la Saint Jean sont devenus un phénomène obligé pour le moindre village qui se respecte, et on colore les rues des gens des villes de l'écho de nos traditions modestes, ancestrales et pour autant bien banales. Il y a toujours eu des imprudents qui méconnaissaient dans les Landes le danger des baïnes, il y a toujours eu des inconscients qui se laissaient surprendre par la marée remontante, on n'en faisait pas tout un plat.
Et comme il est bon pour les parisiens d'avoir des repères provinciaux, Koka et son ami sont venus manier l'embrasseau, ont dégusté les petites bestioles frétillantes toutes fraiches grillées dans un bain d'huile d'olive et parfumées de piment d'Espelette. Ils sont repartis munis de jolis coups de soleil pour démontrer à leurs collègues que, sur l'Atlantique ce week-end, le temps était estival !
Toujours très chics, les "repères provinciaux" se chargent peut-être de nostalgie pour des journalistes en mal de "scoop" ou qui souhaitent seulement démontrer que tout devient exceptionnel dès qu'on s'éloigne de la banalité citadine. En tout cas, un bain dans l'océan est préférable aux profondeurs tristes des couloirs du métro!
RépondreSupprimerBonne semaine, Michelaise!
Anne
Waouh ! Je n'ose le croire...je n'aurais jamais osé le demander et Mimi l'a fait...koka en plein pêché ;))) Bises
RépondreSupprimerAh voilà bien l'explication Anne, les "repère provinciaux" ! Je tente de conserver l'expression en tête pour mes diners en ville... Oups ! Mais sans rire, c'est vrai que les couloirs du métro, bon, c'est pas le top !
RépondreSupprimerChic, tu ne me déçois pas, tu es à la hauteur de ta réputation et je savais bien que Koka en pleine pêche t'inspirerait !
Oui, c'est bien dans l'air du temps ce genre de "scoop". le monde des médias semble ne plus avoir de repères, en tous cas plus de déontologie. Les amis journalistes que j'interroge me répondent qu'ils ne font que refléter les travers de notre société sans se rendre compte qu'il est parfois des miroirs qu'il vaudrait mieux cacher. Les faitsdiversiers exaspèrent souvent par le choix hasardeux de leurs papiers. Dans ma région l'affaire affreuse jugée récemment aux assises d'Aix n'a émue que la presse locale.
RépondreSupprimerhttp://www.laprovence.com/article/region/assises-daix-le-proces-dune-barbarie-collective
Par contre les petits chiots jetés à la rivière (nos grand-parents en faisait tout autant) ont tenu le haut du pavé de l'info. Allez comprendre...
Bonjour, Michelaise.
RépondreSupprimerEh ! oui...Entre le fait divers et l'autre...Que veux-tu ? Il en faut pour tous les goûts...
Tes filles ont profité du beau temps ? Tant mieux....
Il faut très chaud aussi à Saint-Aygulf...
Bonne fin de journée.
Je t'embrasse.
Ah Saint Aygulf rien que pour le plaisir de le dire Hubert !!! Ravie que tu aies eu beau temps.
RépondreSupprimerPour autant, le fait divers est toujours un peu croustillant, voire un peu simplet et tu as raison il en faut pour tous les goûts
Mais, Roberto le dit bien, il ne faut pas céder à l'envahissement, car des infos sans intérêts viennent occulter les faits graves, ceux qui, comme l'affaire d'Aix, posent de vrais problèmes de sociétés, ou ceux qui ont une portée internationale. Oh bien sûr, ce n'est pas facile alors de commenter, de comprendre, de prendre du recul et les histoires de marées qui "montent comme la mer au galop" ou de "petits chiens noyés dans la rivière" sont plus accessibles à nos cervelles de linottes. Pourtant, on ne veut pas crouler sous les faits divers, on veut garder la cervelle ferme !
Même sur Radio Classique ils nous ont rabattu les oreilles avec les grandes marées et les précautions du préfet.
RépondreSupprimerC'est sûr si il est comme le nôtre....
On ne va quand même pas réunir tous les éléments catastrophe à chaque grande marée!
Tu me fais saliver avec tes crevettes