Carsac-Aillac : une petite église romane de justes proportions, habillée de pierres jaunes, comme souvent en dans la vallée de la Dordogne. Revoûtée d'ogives au XVIème siècle, elle ne mérite même pas une notice dans le Zodiaque du Périgord roman. Pourtant, le clocher repose sur une élégante coupole à pendentifs. Et les chapiteaux de l'abside, joliment voûtée en cul de four, sont intéressants, quoique archaïques. Chaque fois que nous passons devant cette petite église romane, (que les merveilles d'internet vous permettent de visiter à distance : cliquez et n'hésitez pas à "lever le nez"), nous célébrons d'un baiser le jour où nous y avons uni nos destinées... Ben oui, j'avais 21 ans, Alter à peine plus et nous ne savions pas trop ce qu'épousailles signifiait !
Néanmoins, usage du temps, enthousiasme de la jeunesse ou exaltation des rêves, nous avons décidé ici, un jour de mars 1976 de passer notre vie ensemble ! Sans mesurer, fort heureusement, la portée de cet engagement. Une portée dont les jeunes d'aujourd'hui ont parfois peur, mais s'ils savaient ce qu'il peut-être doux d'avoir surmonté les écueils à deux et d'affronter ensemble tant d'autres années qui nous restent, si Dieu veut, à parcourir ! On n'y réfléchissait guère à l'époque et les alternatives, sauf pour les plus modernes d'entre nous qui risquaient l'union libre (c'est ainsi qu'on appelait de notre temps le concubinage ou autre pacs !), étaient peu nombreuses. On était déjà fort égoïste mais sans doute moins inquiets de s'engager, de renoncer à certaines libertés, voire d'endurer quelques contraintes. Cela semblait normal et la défense tous azimuts de l'ego ne passait pas par le refus des cadres. Oh je sais, c'est pourtant bien notre génération qui a promu les idéaux actuels, tout de bons sentiments et de refus des entraves, vécues comme des oppressions alors qu'elles sont parfois l'occasion de se dépasser. C'est nous qui avons jeté par dessus les moulins les supposées hypocrisies sociales et réclamé à grands cris le droit à la liberté, à l'épanouissement personnel et au bonheur individuel. Pour autant, nous avons, en la matière, commis quelques erreurs et quelques imprudences dont vous êtes, il faut bien l'admettre, les victimes induites. Disposer de tous les choix, de tous les possibles et refuser de se contraindre n'engendre pas toujours la sérénité... la preuve, le mariage est encore un peu à la mode, même s'il s'agit dans un premier temps, de faire une super fête. Etonnamment formalisée : je suis hallucinée par le côté prévisible de ces fêtes qui font, parfois, oublier l'enjeu : passer sa vie ensemble, pour le meilleur et en gérant au mieux le pire !!
Toujours est-il, qu'émerveillés par l'exploit que représente actuellement un couple qui dure, en un temps où l'on n'hésite pas à déclarer dans les "dîners en ville" : "nous sommes un couple recomposé, comme tout le monde autour de la table", nous célébrons à chaque passage ce moment d'inconscience qui finalement était un sacrément "bon plan". Vous aimiez, les filles, réclamer ce moment traditionnel quand nous allions voir votre grand-mère, et de l'arrière de la voiture vous chantiez en choeur et avec un enthousiasme jamais pris en défaut : "un baiser, un baiser". Hier, vous n'étiez pas là, mais nous avons carrément garé la voiture au pied du presbytère (à vendre !! et si nous l'achetions pour contempler à loisir ce lieu mémorable !) et avons tenté pour vous la fonction retardateur : vous verrez que votre maman a encore des progrès à faire avec la technique car sur le premier essai, je n'avais pas compris que 2 secondes ne suffisaient pas pour courir vers l'homme de ma vie ! Pourtant, j'y mettais du coeur...
PS j'ai mis une photo de l'église prise sur le site communes de France, car en ce moment la façade occidentale, assez abîmée, est en restauration et les échaffaudages qu'on admire ne sont pas très esthétiques !!
Le Nickel tout neuf salue bien bas l'Ambre ;-)
RépondreSupprimerCes photos ont toute ma tendresse émue, tu penses bien! Celle du bas tout autant, encore plus même, que celle du haut. En dehors du fait qu’Alter ( bien qu’ayant pris du poil de la bête) garde une taille de guêpe et la joue toujours sérieux, genre "Sean my name is Sean..." hm hm, que ton sourire n’a pas pris une ride, j'y vois cet enthousiasme intact,cette énergie à faire d'un pas toujours aussi alerte la route ensemble….
Comme une évidence...
Belle leçon de séduction numéro n+1! Aux diners mondains, ne pas paraître trop « décomposé » au milieu des « recomposés » donc humour toujours !
En 76, j’en étais aux essayages de crapauds, et je jurais, Brassens à fond les haut-parleurs, que je ne marierai jamais !!!
Bel anniversaire à vous!
Ah oui Lulu, c'était le nickel... 29 c'est ça ? oups saint fortunat au secours (voir article précédent !) j'ai oublié le nombre exact des années, mais j'ai été impressionnée quand même... quant à l'ambre, si tu le dis ! va falloir que je me tuyaute pour le prochain anniversaire. Merci pour Alter qui a récemment flashé pour une charmante diététicienne à qui nous devons cette sveltesse retrouvée ! Il va être très fier de ta remarque, j'en suis certaine. Quant aux leçons de séduction, tu as raison, je suis une assidue ! Ce démarrage en flèche vers mon Alter Ego, ça au moins c'est pas frelaté !!!
RépondreSupprimerPS c'était même pas un anniversaire, juste un petit coucou à un lieu qui nous attendrit toujours, naïfs que nous sommes restés.
Oh que c'est beau..! Je me suis laissé un peu émouvoir...
RépondreSupprimerJe trouve que vous étiez beaux le jour du "oui", mais que vous l'etes peut-etre davantage aujourd'hui.
J'hasarde en supponsant que ce soit l'effet de la très bonne qualité de vos tetes unie à celle de vos coeurs, et vous demande pardon si c'est dit de manière un peu grossière, en italien j'aurais utilisé des nuances plus délicates, mais la substance... est là; au moins j'imagine: dans le dynamisme joyeux et infatigable de tous vos "bon sens et déraisons", comme dans celui démontré en cette "occasion fonction retardateur": adorable!
De tout mon coeur: W GLI SPOSI !!!
Suis vraiment touchée Siudegonde quand tu dis que nous sommes plus beaux aujourd'hui... j'ai compris la substance de ton explication, oui nous avons construit ensemble et c'est cela le plus important... une des rares convictions dont je ne doute pas !!! Merci de ton commentaire
RépondreSupprimerCela aurait mignon un baiser non censuré, c'est beau ! Vous avez joliment vieillis, bravo !
RépondreSupprimerL'an prochain mes parents fêterons leur 60 ans de mariage ... !
Une heureuse période pour les copines blogueuses : la série des anniversaires des mariages qui durent ; après celui de "Françoise-Aloïs", le tien aujourd'hui !
RépondreSupprimerC'est vrai que vous étiez très beaux ce jour de 1976, mais j'aime beaucoup votre photo d'aujourd'hui.
Merci encore de nous faire partager ce moment de bonheur, amitiés.
Norma
Bon anniversaire à votre couple! Votre publication est charmante et me réjouit: les couples qui durent sont un exemple de bonheur et d'espoir pour ceux qui douteraient encore. Mais...un "couple recomposé" peut durer aussi quand on s'aime...
RépondreSupprimerBonne semaine!
Anne
L'important c'est en effet de s'aimer, vraiment, au-delà des années. Pas de doute là-dessus Anne.
RépondreSupprimerMerci Norma, en fait en 76 on avait oublié de s'habiller en mariés traditionnels !!
Artémisia, 60 ans quel bail, je suis toute impressionnée. Merci pour le compliment !
"Amore" n'est pas un film pour toi...trop heureuse auprès d'Alter,tu n'as pas besoin de succomber au charme d'un ami cuisinier ! Mais étant peu douée en critique de cinéma je voudrais bien lire la tienne sur ce film....
RépondreSupprimerVous êtes superbes...j'aime la première photo !
Etonnant billet (pour moi). Vous ouvrez (ce qui me surprend toujours, et bien sûr pas que chez vous), aux yeux du monde entier (mais oui!) votre album de famille, mixé de journal intime et vous nous privez de la photo qui quelque part scelle ce que vous tentez de nous décrire. C'est trop ou...pas assez. Non ? Sourire...Rob.
RépondreSupprimerBonjour la censure...on voit tout....je suis choqué ;))) bises à vous.
RépondreSupprimerJ'adorrrre!
RépondreSupprimerJe me demande si ce n'est pas justement la course qui m'a le plus touchée????????
Tu as l'air si déterminée à le retrouver ton tendre, et lui, Alter de Toujours, ne semble pas surpris.
De nos jours, les unions se font et se défont, on ne fait plus trop d'effort lorsque qu'il y a un petit soucis, c'est si facile, juste un bon avocat à chercher.
Cependant quelle récompense lorsque l'on passe le cap coûte que coûte, et que l'on peut encore avoir la chance de sauter dans les bras de son conjoint malgré les années et tout ce que ça comporte de changements.
J'ai souvent gardé l'idée de me remarier un jour, pour sceller à nouveau ce qui a été uni il y a 32 ans ( le cuivre vous salue), et affirmer ainsi un choix d'Amour qui a été le bon et ne comporte aucun regret.
Alain tu veux bien?
Il acquiesce...
Bonjour, Michelaise.
RépondreSupprimerNul doute que cette évocation si tendre s'adresse d'abord à tes filles.
L'église était charmante pour vous y acceuillir, alter, qui ne l'était pas alors, et toi...
Et je comprends ce frisson de bonheur quand son ombre vous enveloppe...une ombre tutélaire, évidemment.
Et, comme toujours, chez toi, comme souvent, en tout cas, il a la part du coeur et la part de l'intelligence qui s'expriment en une harmonieuse fusion.
Les moeurs d'aujourd'hui, dont nous sommes en grande partie responsables et qui ne mettent pas ma conscience à rude épreuve, ne m'éffraient pas.
Au contraire, un certain désordre affectif, voire un certain désordre moral aussi ne peuvent qu'appeler à leur dépassement.
La ligne droite de Descartes, pour ne pas se perdre, existe toujours.
Et l'apprentissage du franchissement, lorssqu'il y a un feu rouge,contraint à une réflexion qui n'a pas pris une ride.
Mais ce sont les excés qui sont aveuglants.
Ils occultent la lumière.
Je suis entrain de me dire, en écrivant, qu'il serait grand temps que je mette un point final à cette nouvelle digression.
Merci beaucoup pour ce beau partage et pour tout.
Bonne journée.
Je t'embrasse.
Comme il est beau cet amour-là Michelaise et comme tu en parles bien ! J'en suis toute émue ! On sent que tu as écrit tous ces mots avec ton coeur. Cette photo de vous deux, jeunes mariés est superbe et j'aime beaucoup aussi cet élan qui te pousse vers Alter pour cette photo souvenir... Peu importe ton flou pour censurer la photo : il n'est pas suffisant ! ;-) On devine l'amour qui vous unit. Félicitations à vous deux. je vous souhaite encore beaucoup, beaucoup de baisers au seuil de cette petite église dont la visite à 360° m'a fait un peu tourner la tête !
RépondreSupprimerBonne journée à toi !
Ah Martine, je savais qu'on pouvait compter sur Alain... bravo pour cette demande en mariage enfin dans le bon sens, normal que ce soit toi qui lui demande "Tu veux bien ??"... allez le cuivre, courage il y a encore tant d'étapes à franchir...
RépondreSupprimerOh Oxy, c'est normal que la petite église de Carsac te fasse tourner la tête, vue à 360° elle est renversante !! N'empêche qu'on y a posé nos marques et qu'on aime s'y retrouver, Alter et moi !!
Chic, bien sûr tu as agrandi la photo, si si j'en suis sûre pour "lire" entre les flous !!
Quoique quoique... Evelyne gourmande comme je suis, les charmes d'un maître-queue... bon, ne nous affolons pas Alter depuis peu tente de se mettre à la cuisine, ce blog s'en fait parfois l'écho pour l'encourager, et alors, vous mes lectrices, vous êtes si pleines d'indulgence pour lui qu'il n'a qu'une envie, recommencer. Mais si le film passe à portée de vue, j'y vais !!
RépondreSupprimerHerbert, le partage c'est toi qui l'impulses, et je souscris en tous points à ton commentaire : c'est nous qui avons préparé les "tendances" des temps modernes, le désordre a parfois du bon pour aider à prendre conscience des choix que l'on fait ou doit faire, et ce qui pèse lourdement ce sont les excès. Merci d'avoir pris le temps de nous partager ta pensée sur ce sujet !
Car, vous l'aurez compris, Roberto, le sujet c'est plus la réflexion sur la solidité d'un lien dont on ne se rend pas compte quand on s'y engage combien il sera important à défendre et difficile à "tenir", que l'étalage de ma vie privée. Mazette, ce vilain echtachrome (nous n'avions pas de photographe pour cette cérénomie très discrète et les rares clichés qui restent sont d'un horrible orangé...) peut bine faire le tour du monde, il n'a rien de bien intime, et d'ailleurs, un mariage n'est-t-il pas la concrétisation d'une "officialisation" qui, en tant que telle, peut se montrer ?? Journal intime ensuite ?? Oh que non, mon journal intime ne serait pas publiable, sans intérêt pour quiconque et surtout reflet d'instants trop personnels. Il y avait, comme souvent, juste le désir de saisir un prétexte, fut-il personnel (pas toujours évident d'introduire un sujet !) pour parler de l'engagement, du mariage, de la durée... bref, nous en sommes tous un peu là, non ??
RépondreSupprimerQuant à la supposée censure, elle était là pour le fun, et la façon un peu désordonnée dont je cours vers Alter, ainsi que son regard attendri, sont autrement indiscrets n'est-ce pas !! Je n'ai pas conscience de faire de l'étalage, j'essaie au contraire de parler de nous, tous, tels que nous vivons aujourd'hui, tant bien que mal, plutôt bien que mal ! Et tant mieux si c'est trop... ravie de votre réaction !!!
Je t´ai écrit un commentaire, je ne sais pas s´il a été enregistré ?
RépondreSupprimerDonc, je voulais te dire que j´ai adoré ton billet, aimé la photo où tu cours vers Alter, contente de vous voir heureux.
Quel bonheur de lire ce billet, celui entre autres de se sentir un peu moins isolée... dans notre société de couples recomposés comme tu le dis , les couples qui durent sont parfois regardés comme une exception presque insolite quoique enviable... au même age que toi en 77 je me suis mariée il va y avoir bientôt 33 ans et j'étais tout aussi sûre que maintenant que celui que j'avais choisi était l'homme de ma vie, une certitude qui balayait tout et nous faisait nous marier quelques mois après notre rencontre... moi aussi, comme Les idées Heureuses, jadorerais me remarier pour confirmer avec la maturité ce choix de nos vingt ans que jamais je n'ai regretté...
RépondreSupprimerMon papa, il est vrai que tu ressembles de plus en plus à Sean... maman a de la chance ;) Bravo à toi (et à ta charmante coach) ! A samedi !!
RépondreSupprimerQu'il est beau ce billet plein de tendresse et d'amour ! Merci de nous montrer d'une si jolie façon que l'amour peut durer !
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