Ne vous y trompez pas, les Vacances de Monsieur Haydn est un festival très "classique" même si ma présentation insiste sur les détails un peu atypiques ou sur la musique contemporaine. On y entend des artistes talentueux et consacrés, qui interprètent des oeuvres reconnues et incontestables. Mais on y découvre aussi de jeunes talents, comme Raphaël Sévère (entendu déjà l'an dernier et qui a depuis eu droit aux honneurs des victoires de la musique), ou comme Sélim Mazari, un jeune pianiste de 18 ans, totalement craquant, un nom que vous feriez bien de retenir car à mon avis vous en entendrez reparler sous peu !
Mais ce que je n'arrive pas à comprendre c'est la raison pour laquelle ce festival, qui permettait aux jeunes interprètes de trouver une vitrine pour se produire en formations de chambre, de s'affronter au public en lui offrant ces fameuses pièces du Off, et qui a le souci constant d'interpréter des compositeurs contemporains, participant ainsi au développement de la musique et à sa diffusion auprès du public, a dû abandonner son Off et menace de disparaitre. Sa vocation pédagogique, son caractère décontracté et bon enfant, le prix particulièrement doux de ses places, la formule originale du "comvoulvoul", les concerts gratuits, tout cela contribue à sortir la musique classique des circuits convenus et permet à qui veut s'en donner la peine d'y accéder en toute simplicité. Pas d'or ni de paillette, pas de caméras qui peopolise, pas de diva qui crise, pas de prix inabordable, et pourtant une qualité jamais prise en défaut. Et cela n'intéresse personne ?? enfin pas parmi les pourvoyeurs de fonds, les distributeurs de subvention qui préfèrent financer des opérations prestigieuses ou grandiloquentes. Il a fallu se battre cette année encore pour faire vivre ce festival, et Jérôme Pernoo a eu toutes les peines du monde à obtenir l'aide publique indispensable pour que ce genre d'événement ait lieu (que ceux qui l'ont aidé et qui lui ont permis de survivre soient ici remerciés). Et encore a-t-il dû renoncer à son Off, trop coûteux parait-il ! Alors là, moi je craque, comment ??? trop coûteuse cette espèce d'université de rentrée pour de jeunes artistes, des étudiants qui s'escriment dans les conversatoires, et qui là, peuvent jouer, se produire et régaler le public de concerts gratuits ????
La salle était tapissée de bannières vantant la démocratie participative... mais qui participe à quoi ? Une salle pleine à craquer pour le concert final, un public enthousiaste qui réclame à grands bis que l'oeuvre de Ducros soit rejouée, des artistes qui ont bossé comme des fous pour nous faire partager leur émotion, leur amour de Fauré, Schubert, Haydn et tant d'autres, ce n'est pas participatif ça ?? N'est-ce pas suffisant pour convaincre les politiques et autres instances qui prétendent vouloir promouvoir la culture que la foule silencieuse a aussi envie de qualité ?
PS non, je ne connais pas Jérôme Pernoo, non je ne connais aucun des organisateurs du Festival. Je suis une spectatrice lambda, perdue dans la foule, et je tiens à marquer ma "participation", puisqu'il faut honorer la banière Poitou Charentes ! Et je me prends à rêver que je serai entendue !
Je suis carrément à la traîne... Je vois Haydn en titre de tes trois billets et je trouve Jaroussky que j'aime beaucoup, que j'ai eu la chance de rencontrer à Lessay mais je t'avouerais que ce n'est pas le CD que je préfère et pourtant le deuxième morceau de l'extrait m'emballerai presque!!!!
RépondreSupprimerCeci dit je vois que vous êtes abonnés au festival de la Roche Posay pour votre plus grand bonheur!
Buona serra Michelaise