J'ai une informatrice personnelle qui me tient au courant des expositions qui se tiennent alentour... particulièrement à Bordeaux et Cognac. Car je suis sans doute fort mal organisée, je sais ce qui se passe à Paris mais jamais ce qui a lieu à quelques kilomètres. Caroline m'a donc mise en garde "N'oublie pas !!! Sempé à New York chez Hennessy jusqu'au 31 octobre". Car chez nous, les mécènes sont privés et Hennessy a construit un superbe musée qui présente bien évidemment ses activités. On peut visiter les chais (ce que je n'ai jamais fait) en apprendre beaucoup sur le Cognac et les différents élexirs locaux qui font vivre le pays, mais on peut aussi y admirer selon les années des expositions sur des sujets divers. Cette année donc, c'était Sempé et ses couvertures du New Yorker.
«Sempé nous propose un grand voyage à New York plein de tendresse, un New York subjectif où son univers trouve toute sa place dans une ville gigantesque où tout est suggéré, jamais imposé», explique Bernard Peillon, qui a vécu sept ans là-bas. Car bien sûr New York, pour Hennessy c'est une place commerciale de choix !
L'essentiel de l'exposition présente des unes du magazine culturel «The New Yorker» -une cinquantaine au total sur les 101 qu'il a réalisées depuis 1978 et compilées dans l'ouvrage co-signé par Martine Gossieaux et Marc Lecarpentier.
La finesse des traits, la justesse des dessins de Sempé sont l'aboutissement d'heures et d'heures de travail. «Jean-Jacques emmagasine plus qu'il ne dessine ce qu'il voit. Et quand il se met à dessiner, c'est le fruit de plusieurs jours de réflexion», raconte Marc Lecarpentier. «Il dessine comme on peint un tableau. Il met souvent autant de temps», ajoute Martine Gossieaux. Dans cet univers, tendre et toujours indulgent, tout est finesse et suggestion. Des perspectives déformées mettent en valeur un minuscule morceau de l'image, foisonnante, poétique, sans concession mais toujours tendre.
Un vrai bonheur de cheminer entre les rues de la Grosse Pomme avec Sempé : c'est d'une richesse toujours renouvelée, c'est lumineux, sombre, triste, gai, peu importe mais c'est toujours humain. Et à chaque aquarelle, on sourit, on éclate de rire, on aime son histoire, la nôtre, celle des gens simples qui se confrontent aux gigantismes et aux absurdités du monde moderne. Ecrasés mais vivants ! Que de génie dans ces minuscules traits de plume qui racontent tant et tant de sentiments, d'angoisses, de bonheur, de frustrations, d'inconscience en si peu de "mots". Caroline avait raison, visiter une exposition Sempé c'est catharsique, il ne faut pas le rater !
Petite notice gastronomique (car c'est une maison qui vient d'ouvrir et il est bon de la recommander): avant d'aller visiter l'exposition, nous avons déjeuné à Cognac : au restaurant le Georges, petit établissement ouvert depuis 2 mois dans les locaux d'une maison de spiritueux, Roullet Fransac, et situé 11 quai des Flamands, juste à côté d'Hennessy. Un cadre fort agréable, la salle donne sur la cour de la belle demeure cognaçaise qui héberge Roullet Fransa et on aperçoit pas très loin la Charente. L'accueil est ouvert, sympathique et particulièrement cordial. Le négociant a, en fait, aménagé les lieux et confié la cuisine à un traiteur qui offre service impessable et assiette sympathique ! Le rapport qualité prix, 14€50 pour entrée, plat dessert et un verre de vin, est irréprochable. Quant au contenu de l'assiette il est savoureux, et assez original : crumble de tomate aux herbes, rôti de porc au bleu accompagné d'un risotto crémeux et sorbet au citron chaleureusement arrosé de Pineau des Charentes. On peut aussi y manger à la carte, celle que j'ai photographiée devant changer sous peu !
Ah oui, vu le cadre, le prix est sympathique. J'aime Sempé. Vu l'an dernier (mairie du 4ème,Rivoli près Marais, encore une adresse à retenir) la grande rétrospective que la capitale lui a consacrée. Forney (royaume de l'affiche et de l'Art populaire): nullement "secret" il n'y a qu'à voir la difficulté à trouver une place pour lire...Je connais bien l'espace Electra signalé par Béa2. Ses expos sont souvent remarquables. Dans ParisKop il faut fouiner certains lieux étant signalés hors la rubrique "musées" ou "expos". Le mieux est de se procurer la revue municipale "A Paris" ainsi que la liste des musées de la ville. Belles surprises en perspectives. Un blog à signaler, parmi tant d'autres:
RépondreSupprimerhttp://paris-bise-art.blogspot.com et aussi:
http://paris1900.blogspot.com
Ce Mateur de Nouilles a réalisé un travail exceptionnel. En fait il y a plein de blogs forts intéressants sur Paris.
Ce billet va me permettre ce soir de me plonger dans la grande armoire où traînent quelques alcools que personne ne boit. Le prétexte de déguster une bonne lampée de Cognac sera tout trouvé avec le petit rhume qui m'habite et me cloue à mon burau.
Oh que le rhume a bon dos, mais un grog au Cognac, tu as raison... et si tu as un "bon" Cognac, tu pourras te livrer à une petite dégustation "pur" ensuite !! J'avoue que j'en bois rarement, mais c'est excellent pour rendre les soirées entre amis chaleureuses, on parle mieux avec quelques gouttes de ce précieux brevage !
RépondreSupprimerAh les bons blogs, c'est hallucinant ce qu'il peut y en avoir, et c'est presque frustrant de savoir qu'on passe à côté de tant de richesses mutualisées et si généreusement distribuées ! Mateur de Nouilels, ça me plait comme titre !!
Soigne-toi bien Roberto, faut pas entrer dans l'hiver malade ! Il fait si beau ...
J'aime bien Sempé, j'avais eu entre mes mains - mais quand ? - son recueil de chats new-yorkais et j'avais beaucoup aimé...
RépondreSupprimerBon weekend, Michelaise !
norma
Heureusement que tu es là pour me dire ce qu'il y a à voir si près de chez nous !! même pas au courant... je vais y courir !!!
RépondreSupprimerFrançoise, c'est une expo délicieuse, on en sort réconcilié avec la nature humaine !! fais-toi inviter au Georges (à midi c'est très abordable !!) et dis-lui que tu l'as trouvé grâce à internet ! il sera content !!!
RépondreSupprimerNorma, j'avoue que je préfère les petits bonhommes de Sempé à ses chats, mais dans tous les cas, il parle d'eux avec tendresse
Bonjour, Michelaise.
RépondreSupprimerSempé, c'est Sempé, avec sa finesse, son humour, son amour du trait...et son talent fou.
Tu le montres si bien...
Et puis il y a cette chanson de Anne Sylvestre qui vient égayer cet ensemmble charmant...Ce n'est pas si souvent que j'endends une musique envelopper le tout.
Ce qui me frappe aussi d'une belle manière, c'est avec toi et Alter il y a toujours le mariage culturel avec l'art culinaire...
Non, en effet, il n'y a pas que Paris...
La parisianisme se porte bien...Nul n'est besoin d'en faire la publicité...
Merci beaucoup. Pour tout.
Bon week-end.
Je t'embrasse.
Je me doute que Sempé te plait Herbert, c'est une forme de tendresse humaine que tu pratiques à ta façon !! Quant à Anne Sylvestre, chanson on ne peut mieux adaptée, cela ne fonctionne que si on clique sur "ce" billet-là ! mais je ne veux pas envahir mes lecteurs ! Bon WE à toi aussi, ainsi qu'à ta jolie chatte !!
RépondreSupprimerReportage plein de charme entre la délicatesse de Sempé, celle de la voix d'Anne Sylvestre et la description du menu tous nos sens sont gentiment éveillés.
RépondreSupprimerJ'avoue Marisol avoir toujours eu une attirance pour les textes terriblement sensibles d'Anne Sylvestre
RépondreSupprimerEh bien Hennessy est fermé le samedi après-midi... pas pu voir l'expo grr... bon nous ne sommes pas loin, nous ferons une seconde tentative !!!
RépondreSupprimerOui tout de même Chatressac Cognac, c'est jouable jeudi prochain par exemple. Vérifie horaires sur leur site !
RépondreSupprimerSempé fait l'unanimité (j'espère) parce que chacun peut se reconnaître quelque part dans ses personnages. Je m'aperçois que j'ai zappé Garouste. J'irai voir, peut-être. Il a dû toucher beaucoup d'argent...Je reviens sur ce que dit Herbert. L'art à Paris ne me paraît pas forcément relever du "parisianisme" et je connais beaucoup de lieux, de galeries, de centre culturels qui souffrent et qui ne vivent que parce que portés à bout de bras par la collectivité ou le mécénat les foules n'alimentant que les plus grosses machines à exposer. Cela me fait penser aux Baux où j’étais ce jour. Mais après tout c’est bien pour nous provençaux si La Fondation Louis Jou aux Baux reste à l’écart de la masse des badauds tout comme Saint Paul Mausole à Saint-Rémy ou encore le Mas de la Pyramide où Lolo Mauron nous encore fait, dans ses salles de pierre, un repas d’enfer ou nous avons pu, entre nous, parler taureaux, olives et traditions à l’écart des masses d’autocaristes venues photographier Glanum. (çà c’est un clin d’œil pour alimenter le carnet de notes de MIC). Sourire.
RépondreSupprimerJ'apprécie le clin d'œil !! Tu as raison en disant que le succès n'est pas également réparti et que les initiatives les plus méritantes ne sont pas toujours les mieux reconnues. Témoin l'exposition au musée du Montparnasse, ou Expomania si calmes malgré leur intérêt. Tout passe par les fourches caudines des médias
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