Un voyage à Paris, fut-ce pour y subir quelques conférences du plus profond ennui, ou mieux, y voir nos filles, mais sans exposition, ne peut se concevoir ! Décidés à consacrer à nos minettes le plus de temps possible, nous avons fait du stakhanovisme et aligné 3 expos le même jour. Pour notre plus grand bonheur, c’étaient des manifestations de grande qualité et nous les avons visitées en ordre croissant d’intérêt, ce qui ne gâche rien.
L’or des Incas à la Pinacothèque de Paris est, comme toutes les expositions du lieu, une manifestation commerciale, mais comme toujours bien présentée. On essaie d’y comprendre la chronologie andine, on y admire de fort belles pièces qui vont du 1er siècle avant JC au 16ème de notre ère. Beaucoup d’or laminé et repoussé, donnant des objets de belle taille mais assez répétitifs, des objets de culte, des étoffes, bref un ensemble assez vite visité.
Notre expo-phare du week-end, ayant décidé de renoncer aux foules du Grand Palais et de remettre à plus tard la visite de Monet, était celle qui se tient à la fondation Dina Vierny, consacrée aux Médicis collectionneurs. Sur le chemin, nous nous sommes arrêtés à la Galerie Kugel, 25 quai Anatole France, pensant y passer quelques minutes et les gardiens, charmants, ont dû nous faire comprendre deux heures plus tard qu’il était temps de quitter les lieux !!! L’exposition Anticomania, mise en scène par Pier Luigi Pizzi, se donne pour argument d'illustrer la passion pour l'art grec et romain qui, à partir de la Renaissance a défini un idéal insurpassable de beauté. Tous les styles successifs de l'art occidental entre les périodes de fascination et celles de répulsion se poseront par comparaison à l'Antique. Anticomania rassemble plus de 200 oeuvres de l'Antinquité au NéoClassissisme. Un ensemble exceptionnel de pièces archéologiques, inédites pour la plupart, prestigieuses et somptueuses. On y admire entre autres, la double tête du Primatice, provenant de la collection Bergé-Saint-Laurent, l'Hercule Barberini, le vase Dashkov, les mosaïques Kinnaird, le vase grec de Louis Bonaparte, un buste de Commode attribué à Cellini... et tant d'autres merveilles, meubles, objets précieux, boîtes, sculptures, peintures. Mention spéciale pour l'impressionnante collection de bijoux antiques et récents d'un anglais dont je n'ai pas noté le nom et que, sans doute par souci de discrétion, le catalogue ne mentionne pas : une myriade de merveilles qu'on peut longuement contempler à la loupe, en jouant à trouver leur origine : perse ? étrusque ? grecque ? Renaissance ? A voir de toute urgence avant le 18 décembre 2010... Là encore le catalogue est une façon délicieuse de conserver trace de cette accumulation d'oeuvres majeures qui rendraient jaloux n'importe quel musée.
Antocomania était une introduction parfaite au morceau de maître de cette journée épuisante, mais passionnante : Le trésor des Médicis. La réunion dans les salles admirablement agencées du musée Maillol, de pièces exceptionnelles, presque toutes issues de musées florentins. L’argument de « Trésor des Médicis » est, en effet de montrer comment ces marchands et banquiers que furent les Médicis, utilisèrent l'art comme vecteur d'ascension vers les plus hautes fonctions. Après une première salle à la scénographie ébouriffante, qui relate les premiers balbutiements de cet engouement familial à l'époque Renaissance, l'exposition se déroule en salle chronothématiques : on y rencontre les deux papes que la famille a donnés à la chrétienté, les deux reines qui sont devenus françaises, et on y parle poésie, musique, astronomie, mathématiques, jardins, cabinet de curiosité et autres merveilles d'orfèvrerie. Il a fallu, paraît-il, quatre ans de travail et de négociations pour que les 160 objets et peintures présentés au Musée Maillol puissent être montrés au public français. Réalisée avec la collaboration du ministero per i Beni e le Attività culturali et celle de la surintendance de Florence, l'exposition s'appuie sur près de trente institutions et de rares prêts de collectionneurs privés. L'essentiel des trésors vient de Toscane, berceau des Médicis. Inutile de vous raconter le parcours par le menu. Il faut, si la Toscane vous fait rêver et si les Médicis vous attirent, aller visiter par vous-même cette exposition jubilatoire ! La dernière salle, sans doute inspirée de la fin de l'exposition sur les Celtes mise en scène pour le palazzo Grassi par Gae Aulenti en 1991, est émouvante et superbement révélatrice : la famille Médicis s'est éteinte sans héritier avec Anne Marie Louise qui a légué toutes les collections familiales à la ville de Florence : je ne vous révèle pas la délicate surprise de mise en scène qui vous attend pour terminer cette visite hors du commun. Vous avez cette fois-ci jusqu'au 31 janvier pour le faire ! Quant au catalogue, sans nul doute passionnant, il n'était pas encore paru lors de notre passage, je l'attends avec impatience.
Tu as pris une sacrée avance
RépondreSupprimerDès la semaine prochaine je retrousse les manches mais aurai-je le courage d'affronter la foule avec en plus cette grève illimitée qui plane à l'horizon
Tu as plus de courage que moi tu as dis tout haut ce que je pense tout bas de la Pinacothèque
Je me perds des expositions fascinantes.
RépondreSupprimerHeureusement Michelaise est là pour m´informer et m´apporter tous ces détails.
Merci de ton billet
Merci Alba, c'est sûr qu'il y a des expos merveilleuses pas forcément très médiatiqées, nous avons eu bcp de chance de les visiter !
RépondreSupprimerAloïs, c'est pléthore d'expos en ce moment, nous avons gardé Monet et les expos qui vont avec (il y en a plein qui sertont sans doute moins courues que celle du Grand Palais) pour Noël... mais ces 2 là (en fait, 3 avec Montaparnasse) valent vraiment le déplacement... quant à la Pinacothèque, tu as lu entre les lignes, faites pour faire du fric même si c'est en général bien présenté et assez complet, ce n'est pas indispensable si on manque de temps ! mais on ne risque pas grand chose.
La dernière fois que je suis allé à la Pina je me suis encagné (engrainé) avec un type qui parcourait les salles en mangeant un gros sandwich, sans aucune réaction des gardiens. Ceci dit les expos y sont parfois remarquables. Sur la cherté on atteint des records à Grévin (20€) où je n'ai mis les pieds qu'une fois. D. Vierny fait des réducs (carte Cézam) mais il faut les demander avant. Cette expo me tente mais je ne suis pas sûr de pouvoir aller à Paris avant janvier. Et si j'y vais j'ai mes priorités habituelles comme à la Bibliothèque Forney où je passe des heures car, en dehors des expos temporaires, elle abrite le plus important fonds d'ouvrages consacrés à l'art et l'artisanat. J'ignorais cette fin sans descendance des Médicis. Gloire et poussière...
RépondreSupprimerNous nous sommes peut-être croisées sans le savoir...une amie blogueuse a croisé Tatiana qu'elle connaissait par mon blog...et lui a dit bonjour.
RépondreSupprimerSurprise de mon ado...
AH Roberto, tu as des endroits secrets (que tu révèles fort aimablement) qui ont le mérite d'être originaux, je note, je note (et j'oublie, j'oublie, mais bon, gardons espoir !!! et puis il suffit de revenir sur le blog, c'est une mémoire très commede !!)
RépondreSupprimerEvelyne, tu y étais en même temps que nous ??? c'était durant la nocturne de vendredi... arrivée à 19h et départ à 21h30. Un peu court, mais on reviendra. On aurait pu se reconnaitre, Alter et sa barbe à la Baltazare Castiglione, et Michelaise un peu Pimpinette sur les bords, cela peut se remarquer... je n'ai quant à moi reconnu personne, pourtant d'après ton blog ce serait possible. Mais faut dire que je suis dans l'expo à fond ! En tout cas l'histoire de ta lectrice qui a reconnu Tatiana c'est vraiment sympa
Vous savez fort bien nous mettre l'eau à la bouche, j'ai tout noté je ne sais si j'irais à Paris mais en attendant elles me font rêver.
RépondreSupprimerBonne journée
Je devrais acheter plus souvent * paris scoop*.
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