Voilà bien un sujet que devrait vous reposer de nos errances muséographiques. Bologne, réputée pour sa gastronomie, Bologne capitale de la sustentation de qualité, Bologna "la grassa" nous a ouvert les portes de ses secrets culinaires. Comme le dit Siu dans son précédent commentaire, "à Bologne on mange bien même au restaurant de la gare, ça se passe aussi bien meme tournant littéralement le coin de la rue".
Pour autant notre hôte, Agostino, nous réserve chaque soir une table dans un petit restau sympa dont il nous dit grand bien. Nous suivons ses conseils sans barguigner et n'avons pas à nous en plaindre. Hier soir cependant, nous avons commis une petite hérésie en allant manger florentin dans un restaurant qui offrait une soirée dégustation de produits toscans, choisis avec soin et expliqués par le sommelier, producteur d'un vin de dénomination "Carmignano". Il Poggiolo est une entreprise qui propose un choix de différents vins d'assemblages, à base de Sangiovese, marié à d'autres cépages dont le cabernet sauvignon, introduit nous dit-on, dans la région grâce à Catherine de Médicis. C'était dans le cadre d'un salon de producteurs agricoles, qui exposaient pendant 3 jours leurs produits typiques. Nous avons ainsi fait un vrai festin toscan, de la dégustation d'huile d'olive pressée de la veille, verte et goûteuse, aux crostini de fegato, en passant par les salsice ai fagioli, les raviole di patate, et un porc engraissé aux glands de la région de Sienne qui devait ressembler au porc dont nous parlait GF il y a peu !! Pour finir ce repas déjà fort copieux, nous avons eu droit aux traditionnels biscotti aux amandes, trempés dans le vino santo fort spirituel de la fattoria ! Une petite trahison à la cuisine romagnole qui valait le détour !
Et puis, nous avons pris nos marques pour les en-cas, gelati et autres cafés. Nous voulions à tout prix manger des piadine. Après avoir essuyé auprès d'Agostino (notre hôte) un revers ("Ce n'est pas à Bologne qu'il faut manger des piadine" nous a-t-il déclaré sans admettre la moindre réticence), nous avons tenté le Zanarini. Je pense que c'est là que GF a pris son premier café italien, juste en face de la statue de Galvani. Et dire que "les télégraphistes du monde entier", reconnaissants de l'invention de la pile, lui ont offert pour le 150ème anniversaire de cette nouveauté une couronne de bronze ornée de rameaux du meilleur effet ! Faut dire que la galvanisation a changé la face du monde industriel !
Et puis, nous avons pris nos marques pour les en-cas, gelati et autres cafés. Nous voulions à tout prix manger des piadine. Après avoir essuyé auprès d'Agostino (notre hôte) un revers ("Ce n'est pas à Bologne qu'il faut manger des piadine" nous a-t-il déclaré sans admettre la moindre réticence), nous avons tenté le Zanarini. Je pense que c'est là que GF a pris son premier café italien, juste en face de la statue de Galvani. Et dire que "les télégraphistes du monde entier", reconnaissants de l'invention de la pile, lui ont offert pour le 150ème anniversaire de cette nouveauté une couronne de bronze ornée de rameaux du meilleur effet ! Faut dire que la galvanisation a changé la face du monde industriel !
Mais la surprise est venue du bar san Domenico, sur la place du même nom où l'on mange certes de bonnes "piadine" (mais là encore, le barman nous a dit qu'il valait mieux préférer celles de la côte adriatique, c'est fou ce que les italiens sont "chauvins" en matière culinaire) mais surtout d'excellent pizze-panini caldi, qui nous ont convaincus d'y prendre nos marques et de revenir chaque jour. D'autant qu'on y déguste une collection de cafés extraordinaires, à l'amaretto, au rhum, au chocolat, à la mousse de lait la plus épaisse que j'ai rarement vue, avec des morceaux de noisettes, de croquants pralinés, de grains de café grillé, bref une merveille. On y s'y imprègne, en sirotant ces petits noirs d'un genre un peu particulier, une véritable déclaration d'amour au café, "notre emblème, notre raison de vivre, indéfectiblement lié à notre culture et à nos idéaux...". Alors matin, midi et soir, nous essayons de nouvelles spécialités de façon à faire le tour de la liste et à mieux comprendre l'âme transalpine.
Un autre endroit dont nous avons envie d'épuiser les merveilles avant de quitter Bologne, c'est la Cremeria Funivia, Piazza Cavour. Elle a ouvert il y a quelques mois seulement, et offre une sélection de glaces à faire pâlir de dépit les plus grands glaciers, et Dieu sait que la bataille fait rage à ce sujet (voir les commentaires !!). Je ne suis pas la première à en parler, mais l'endroit est récent et ce qu'on y déguste des produits d'une qualité particulièrement remarquable. La consistance des glaces est parfaite, maintenues à température idéale dans des récipients fermés, elles sont brassées sans fin : la glace file sous la cuillère quand on vous la sert. Quant aux parfums, délicats, étonnants, détonnants, croquants, tendres, aromatiques, bref c'est un festival. Pas surprenant qu'Alter nous impose un détour par la piazza Cavour deux fois par jour. Je lui ai annoncé qu'il allait avoir une Pimpinette capitonnée au retour de Bologne, mais il reste insensible à mes supplications, au reste vite oubliées! Je l'accompagne volontiers dans la découverte de New York New York, Tortino Funivia, Amarenata, Contessa, San Luca et autres merveilles aux noms prometteurs. On s'installe sur les bancs de la piazza Cavour, face à la fontaine chantonnante, et cuillère à la main, on commente les nouvelles saveurs avec autant d'ardeur que les tableaux dans les musées, autant vous dire qu'on a du vocabulaire !!
Pas de doute, la gastronomie, dans la capitale d'Emilie Romagne, "la grassa", est vraiment culturelle ! Les tortellini au bouillon, les cappelletti, la sauce de viande (il ragù), les lasagne, les ravioli, le bollito misto, l’erbazzone, le pisarei e faso, … sont les plats les plus célèbres. Mais, il y en a tant d’autres. Les produits régionaux sont connus dans le monde entier, mais les meilleurs ne se trouvent que sur place. Parmi eux, le Parmiggiano Reggiano, le jambon de Parme, la mortadella de Bologne, le culatello de Bussetto, le zampone de Modène, la pancetta de Piacenza, l’épaule de San Secondo, le vinaigre balsamique, le fameux cotecchino, préparé avec 1/3 de couenne et 2/3 de viande... Je compte sur Siù pour me reprendre si je dis quelque bêtise.
En attendant, nous allons dîner ! "Tratorria Trebbi, ciccio e pasticcio," tout un programme (ventre, bedaine et "pasticcio", vous voyez à peu près ce que cela signifie, genre pâté en croûte... ma grand-mère utilisait ce mot sans le traduire pour parler de quelque chose de bon et de compliqué !!). Une adresse simple, vraiment bolonaise, 40 via Solferino, où l'on mange sans chiquet de la vraie cuisine locale. Buon appetito !
Michelaise, ton article me fait saliver, alors qu'il est 2h00 du matin! Est-ce que vous comptez aller à Ferrare car, j'ai une super adresse de resto. Ferrare, Bologne, même combat, il doit y avoir à peine 40 km de distance, les différences géographiques en matière culinaire sont ténues. Est-ce que vous avez goûté aux capellacci di zucca (sorte de raviolis farcis au potiron et à la sauce raguse...)??? C'est une tuerie et c'est aussi une spécialité bolognaise. Je vois que nous avons marché sur les traces des mêmes grands hommes, c'est en effet devant la statue de Galvani que nous avons pris notre café, mais il n'y a que le café qui est bon là-bas, car les "pasticceria mignon" ne sont vraiment pas terribles. Je ne connais pas la nouvelle gelateria qui a ouvert et qui semble faire fureur, mais vraiment je maintiens tout ce que j'ai écrit sur la Cremeria Santo Stefano : les glaces sont également conservées sous des couvercle en inox (c'est un critère essentiel), il y a un choix limité car circonstancié : ce ne sont que des glaces avec des produits de saison... Quand j'y étais au mois de mai, j'avais dû faire le deuil de ma glace aux marrons glacés préférée! Allez-y demain, car le dimanche c'est fermé, et vous me direz après! la glace à la pistache est démente, celle à la vanille, à la noisette aussi, mais essayez aussi les glaces dans les petites brioches faites maison et réchauffées... vous m'en direz des nouvelles! quel plaisir de te lire, j'ai l'impression de n'être pas rentré!
RépondreSupprimerAh! Bologne! Avez-vous goûté le fameux café "Leo" avec du sambaglione?
RépondreSupprimerQue pensez-vous des oeuvres d'Alberto Morandi, un peintre relativement peu connu en France, mais que j'aime beaucoup?
Bon séjour à Bologne!
Anne
Bonjour, Michelaise.
RépondreSupprimerFinalement, c'est la savante dans tous les domaines...
Heureusement que tu m'as invité...
J'ai grossi de partout , y compris de la tête...
Merci beaucoup.
Je t'embrasse.
C'est bizarre, mais à Boulogne, la pattrie de la cuisine basée sur la viande de cochon, l'on peut manger les claces les plus bonnes de toute Italie. Je ne sais pas pourquoi, mais là tu peut trouver diverses trè gourmandes "gelaterie": Stefino et Stefino Veg (au lait de riz et de soie), Antica Sorbetteria Castiglione, Mauritius, Funivia, SottoZero, les meilleurs, plus autres dizained d'artisans de qualité au dessus de la moyenne (haute, en effet) italienne.
RépondreSupprimerBien merci pour tes interessantes suggestions, j'irai en assayer ci-dehors!
Eh bien... Je concluais un précédent commentaire en écrivant : "Vive la gourmandise..." Je ne savais pas qu'un autre article serait encore plus sujet à une telle réflexion... On ne sait plus où donner des papilles en te lisant Michelaise...
RépondreSupprimerBon appétit à toi surtout !
Quel post gourmand, j'en saliverais presque ! j'avais adoré la cuisine toscane, roborative et goûteuse... quant aux gelati et autres délices, je comprends parfaitement cette volonté méthodique de tout goûter !!!
RépondreSupprimerJ'ai un léger soupçon que tu te trompes d'adresse Mic, car moi je suis la dernière à pouvoir te reprendre au sujet de Bologne que tu démontres de connaitre sans aucun doute bien mieux que moi (meme raison pour laquelle rien n'est plus loin de mon esprit que de me sentir en compétition avec Georg Friedrich...).
RépondreSupprimerIl s'agit là du péché qu'on commet souvent avec "nos" villes, autant dire que je n'oppose aucune résistence au syndrome "posso sempre andare a visitare qualcosa di bello la prossima volta..." qui me gagne chaque fois de nouveau. Il faut reconnaitre que ma décharge est spéculaire au mérite de mon rejeton et ma "belle fille" qui me font sentir tellement bien et chez moi, quand je vais chez eux, que je finis par passer une bonne partie de mon temps bolognais en... pantoufles.
Mais treve de paresse, pour finir "in levare" j'aime bien te dire qu'à Bologne j'ai vu entre autre plusieures très très belles expositions d'art contemporain au MAMbo (Museo d'Arte Moderna), en espérant que ton amie Alois ne va pas m'entendre...
Tu nous ramènes quelques provisions ? ;)
RépondreSupprimerRégalez-vous !!!
GF Ferrara c'était aujourd'hui, j'en parle sous peu et malheureusement (ou heureusement car si nous avions eu une adresse nous n'aurions pas vu grand chose là-bas) nous n'avions pas lu ton conseil avant de partir ! Ce fut un pique-nique savoureux mais modeste dans le parc de la villa Massari. Et surtout une étonnante exposition sur Chardin, dont je reparlerai sous peu.
RépondreSupprimerCela me permettra de parler aussi de Morandi Anne, découvert hier à Bologne et dont nous avons sacrément entendu parler avec l'expo Chardin, du coup, on retourne voir son musée demain.
Gnapolo merci de toutes ces bonnes suggestions, le problème de Bologne est qu'il y a foule de lieux gastronmiques tous plus incontournables les uns que les autres, et il faudrait y passer des semaines !!! Siù, du coup, on ferait nous aussi Bologne en pantoufles... finalement on a suivi ton conseil, comme ici tout est bon, on a opté pour "le restaurant au coin de la rue", pas la rue de ton fils bien sûr, mais notre rue, et il est PARFAIT ! A en juger par les italiens qui s'y pressent, il est connu... A essayer la prochaine fois que tu viens, Trebbi 40 via Solferino !
Mandarine, nous en sommes à nous dire que vivement Venise pour alléger un peu note panse, qui ne cesse de céder aux attraits de la cuisine bolonaise ! Mais là-bas, nous avons encore une adresse à tester, n'est-ce pas !!
RépondreSupprimerHerbert, je crains que mes hanches aient pris plus de centimètres que ma tête... quand à mes pieds, ils sont rompus à force d'arpenter la ville ! c'est péuisant le tourisme...
Caterine et Oxy, vous devez penser que nous sommes des gourmands invétérés, mais on essaie de se "culturer" un peu aussi entre deux ! Mais les musées, les églises, les palais, tout cela se trouve dans tous les bons guides, alors !!!
GF on a raté la cremeria santo stefano car, comme tu le dis, demain c'est dimanche et si on a eu la glace aux marrons glacés, je pense que la foccaccia (en brioche) doit être meilleure à santo stefano qu'à Funivia... saperlipopette, que l'art du gelato est compliqué ! quand on pense au régime qu'il va falloir faire en rentrant !!! et on a aussi raté Simone, finalement 4 jours à Bologne c'est trop court ! mais... nous reviendrons, n'est-ce pas ??!!
RépondreSupprimerTu m'as fait rappeler d'une très belle exposition de Giorgio Morandi que j'avais vue l'année dernière (encore une fois au MAMbo) et qui m'avait permis de découvrir enfin ce peintre. Va savoir pourquoi, j'avais toujours cru ne pas particulièrement l'aimer, Morandi, alors qu'au contraire j'ai pu beaucoup l'apprécier et surtout, pour la première fois, très profondement "sentir" ses oeuvres justement à l'occasion de cette expo. Qui, il faut le dire, était d'ailleurs vraiment superbe.
RépondreSupprimer(De plus à ne pas négliger sont à mon avis les photos que Luigi Ghirri, un grand artiste lui aussi, avait prises des lieux et de l'atelier du peintre, car ce sont des photos d'une intensité incroyable).
J'attends donc ton billet là-dessus avec impatience...
Mais Michelaise, bien manger et découvrir les spécialités locales me semble faire partie intégrante d'une visite touristique bien comprise et je ne doute pas que l'aspect intellectuel soit aussi choyé que l'est votre palais ! simplement en bonne gourmande que je suis, j'ai adoré que cela aussi compte pour vous !
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