Je vous ai fait, ce jour-là, une diatribe sur les saints patrons, et voilà que j'ai oublié le principal. C'était le 25 novembre, jour de la Sainte Catherine. Et Aloïs n'a pas manqué de nous rappeler qu'il était bon, en cette date, planter nos rosiers et autres arbustes. Car, tout le monde le sait, mais d'aucuns l'oublient "en la Sainte Catherine, tout bois prend racine". Pendant que Lulu, toujours à l'affût, décrétait cette bonne Catherine patronne de la jupe, selon un martyrologue inédit ! N'empêche que cela m'a rappelé que le 25 novembre était, au siècle dernier, le jour à l'on fêtait les "Catherinettes". Les jeunes femmes célibataires et ayant dépassé 25 ans dans l'année devaient autrefois se soumettre à une tradition à la fois sympathique et symptomatique d'habitudes de mariage précoce. La sainte, dont le nom évoque, en grec, la pureté, était la protectrice de la virginité des jeunes filles, et c'est à ces dernières qu'incombait le privilège de s'occuper de sa statue. Mais cette tache leur devenait impossible dès lors qu'elles étaient mariées, et elles laissaient alors aux autres la joie de "coiffer sainte Catherine".
Plus tard (en 1920 semble-t-il), la fête de la Sainte Catherine a été choisie par les créatrices de mode et les couturières pour démontrer leur savoir faire et confectionner des chapeaux et des tenues fantaisistes. A Paris, dans le 2e arrondissement, un grand cortège se formait dans la rue et les modistes défilaient joyeusement, tandis que chaque catherinette allait courageusement mettre une couronne sur la statue de Sainte Catherine à l'angle de la rue Cléry, accessible par une échelle de pompier. Un jury désignait ensuite le chapeau le plus réussi.
Maman, qui travaillait dans le milieu du textile, a ainsi dû, en 1947 se soumettre à cette coutume (sans escalde bien sûr) et m'a souvent raconté, mi-figue, mi-raisin, son intronisation par ses collègues de bureau, ravis de la fêter ainsi. Elle a, de toute évidence, refusé de poser avec le chapeau qu'on lui avait préparé, mais maman avait un tel quant-à-soi que cela n'a rien de surprenant !
Plus tard (en 1920 semble-t-il), la fête de la Sainte Catherine a été choisie par les créatrices de mode et les couturières pour démontrer leur savoir faire et confectionner des chapeaux et des tenues fantaisistes. A Paris, dans le 2e arrondissement, un grand cortège se formait dans la rue et les modistes défilaient joyeusement, tandis que chaque catherinette allait courageusement mettre une couronne sur la statue de Sainte Catherine à l'angle de la rue Cléry, accessible par une échelle de pompier. Un jury désignait ensuite le chapeau le plus réussi.
Maman, qui travaillait dans le milieu du textile, a ainsi dû, en 1947 se soumettre à cette coutume (sans escalde bien sûr) et m'a souvent raconté, mi-figue, mi-raisin, son intronisation par ses collègues de bureau, ravis de la fêter ainsi. Elle a, de toute évidence, refusé de poser avec le chapeau qu'on lui avait préparé, mais maman avait un tel quant-à-soi que cela n'a rien de surprenant !
Alors les filles, facile d'identifier mamie ?? Pour les autres, c'est moins évident, car justement, elle n'a pas mis son chapeau !
Mon amie Madeleine, qui elle aussi travaillait dans le milieu du textile, elle fut longtemps tapissière, me bassinait depuis deux ans, en me disant "il faut faire un chapeau pour Mandarine". J'avais beau lui dire que c'était trop tôt, elle insistait, déjà réjouie à l'idée de la bonne surprise que nous lui ferions. Et nous avons laissé passer la date ! C'est en faisant mon article sur les saints patrons que l'histoire m'est revenue, et dès le lendemain, nous nous sommes précipitées chez une modiste, avons acheté un charmant petit bibi, et nous nous sommes mises au travail. Il s'agissait d'orner le galurin en question, d'objets et bibelots dédiés à Mandarine.
Son papa était très réticent, prétendant qu'elle prendrait fort mal cette manifestation intempestive d'attention. Pour lui, "coiffer sainte Catherine" est péjoratif et elle risquait de se vexer. J'avais beau tenter de lui faire comprendre qu'aujoud'hui, être célibataire à 25 ans n'a plus rien d'infamant, que l'âge moyen au premier mariage était en 2008 de 29,7 ans (il ne cesse d'augmenter selon l'INSEE) et que Mandarine serait ravie de l'anecdote concernant sa grand-mère, je n'ai pas pu le dérider.
Son papa était très réticent, prétendant qu'elle prendrait fort mal cette manifestation intempestive d'attention. Pour lui, "coiffer sainte Catherine" est péjoratif et elle risquait de se vexer. J'avais beau tenter de lui faire comprendre qu'aujoud'hui, être célibataire à 25 ans n'a plus rien d'infamant, que l'âge moyen au premier mariage était en 2008 de 29,7 ans (il ne cesse d'augmenter selon l'INSEE) et que Mandarine serait ravie de l'anecdote concernant sa grand-mère, je n'ai pas pu le dérider.
Mandarine, qui a "lu" avec émotion tous les petits clins d'oeil à sa vie, à ses passions et à ses centres d'intérêt, a été finalement ravie et elle pourra même utiliser son chapeau, débarrassé de ses accessoires encombrants, car nous avons pu les glisser dans les plis sans abimer le support.
J'avais oublié cette coutume...Adèle n'avait pas encore 25 ans cet été lors de son mariage...mais c'était tout juste !
RépondreSupprimerAujourd'hui j'ai coupé une branche de jasmin...elle fleurira peut-être à Noël !
Bon dimanche.
j'ai bien sur reconnu ma soeur , mais je n'ai aucun mérite -j'ai aussi reconnu tout le bureau de Mr Genton "" les petites laises Genton-Dupin "" laises etant pris comme largeur des rubans a coté d'Huguette c'est melle Secconi 2eme rang derniere à droite la gentille Cathy les autres j'ai oublié les noms PS dans la tradition de l'epoque le garçon signalait qu'il etait en deuil et portait un ruban noir qui tenait toute la largeur du revers Huguette etait resplendissante de beauté et de personnalité
RépondreSupprimerAndré (tonton !!)
DU jasmin à Noël, cela va être un vrai plaisir. Si Adèle n'avait pas 25 ans, elle a été sauvée par le gong (elle est, pour notre temps, très jeune pour convoler !!) et donc elle ne oiffera pas sainte catherine !
RépondreSupprimerDédé, je n'avais pas remarqué mais c'est vrai, on portait, il n'y a pas si longtemps encore, des crêpes noirs pour marquer qu'on était en deuil ! Je ne connaissais pas le mot de "laise", et je suis ravie que tu me le signales ! En tout cas, c'est vrai qu'elle était belle ta soeur à 25 ans ! Chapeau (décidemment) pour la mémoire !
J'aime bien ton article Michelaise. Je trouve sympathique l'idée de fêter la Ste Catherine et il est vrai que cela n'a plus maintenant rien de péjoratif. De plus, le bibi choisi pour Mandarine semble vraiment très mignon et pourra en effet être porté si ta fille aime se chapeauter.
RépondreSupprimerEn revanche je me pose une question et avoue ne pas avoir pris le temps de vérifier.... La tradition ne voulait-elle pas que les chapeaux des Catherinettes soient jaune et vert ?
Je sais en tout cas, que en général, on les décorait de tous les accessoires illustrant les goûts ou/et la profession de la demoiselle coiffée le 25 novembre...
Une jolie et amicale tradition .
L'an passé, alors que nous allions au restaurant le 25 novembre avec ma fille aînée, célibataire de plus de 25 ans, le restaurateur offrait un kir à toutes les catherinettes et leur famille... Quant je te dis qu'il ne faut surtout pas que les traditions se perdent... et il ne faut pas marier nos filles... Zut, il faut que je me plaigne auprès de mon Astheval... ;-)))
Bon, j'arrête ici mon papotage et mes bêtises.
Bon dimanche à toi et ta famille Michelaise.
Tu as raison Oxy, la tradition "de base" exige le jaune et vert sur le chapeau des catherinettes. Mais je n'ai pris que la deuxième partie, c'est-à-dire les accessoires liées à la personnalité, aux centres d'intérêt et à la vie de la jeune fille coiffée. Elle seule peut comprendre ces le sens de ces bibelots bizarres ! Quant à Astheval, elle t'a offert une autre fête, bien sympathique aussi !!
RépondreSupprimerJ'avoue que j'aurais un peu eu les mêmes craintes que Alter!
RépondreSupprimerJ'espère que le chapeau était extravagant car il se devait de l'être afin de se faire remarquer!!
C'est étonnant le nombre d'explications et traditions que l'on peut trouver à ce sujet.
Dans notre petite ville de Bretenoux dans le Lot il existe toujours LA célèbre foire de la Ste Catherine,qui donne lieu à ripailles...
Sais-tu qu'à Paris encore de nos jours les catherinettes des maisons de couture et modistes sont reçues à la mairie de Paris pour y présenter leurs chefs d'oeuvres.
Toujours dans les traditions mais qui je pense ont disparu dans les églises les statues de Sainte Catherine étaient ornées d'une coiffe que l'on changeait chaque année c'étaient celles qui n'étaient pas mariées et avaient plus de 25 ans qui en étaient chargées.
Petite réflexion qui m'a toujours fait rire d'une de mes belles-soeurs à ses filles qui ont toutes coiffé Sainte Catherine:
"Attention au début on a l'embarras du choix,ensuite on n'a plus que l'embarras"!
Vous avez eu une charmante attention et je suis sûre que votre fille a suffisamment d'humour pour apprécier la décoration provisoire de ce chapeau qui sera ensuite très élégant.
RépondreSupprimerAnne
Oui Oui Anne, Mandarine a été enchantée, car ce sont surtout mes petits clins d'oeil qui l'ont amusée.
RépondreSupprimerAloïs, c'est vrai qu'on trouve sur la toile des tas d'infos sur les catherinettes, mais j'avais voulu faire court ! bien m'en a pris car ainsi, mes "lecteurs" ajoutent des infos sans alourdir l'article !! le vert et jaune, la statue coiffée par les jeunes filles, et in fine la remarque marrante de tes belles soeurs ! Qui n'a plus lieu d'être, on se marie ou se remarie à tout âge par les temps qui courent ! et c'est sans doute heureux... vous êtes bien lotois Alter et toi, vous avec les mêmes réactions aux fêtes carillonnées ! c'est un signe qui ne trompe pas...
Je crois être FRIEND CONNECT, trés fier de l'être et en plus tête de liste-----saurais je mériter cet honneur?
RépondreSupprimerAndre
jaune et vert? non, je n'ai aucun souvenir que la couleur intervint dans le choix du chapeau
RépondreSupprimermais il devait être extravagant, important, de préférence drôle et ne devait servir que ce jour
Andre
Il me revient que cette largeur de tissu doit s'orthographier plutôt laize que laise mais c'est vrai qu'on ne l'emploie plus souvent: cela devait s'ecrire
RépondreSupprimerLES PETITES LAIZES GENTON-DUPIN
Coucou Tonton !!! je t'ai vu, et je suis trop contente de te compter dans mes membres !! Bienvenu au 56ème !!
RépondreSupprimerFriend connect, non mais, rien que ça ! Tu as raion André, je n'avais pas entendu parler du jaune et vert par maman, mais c'est internet qui parle de cette tradition par endroit. Quant à l'originalité du chapeau pas de doute là-dessus. Mais te rapelles-tu ce qu'il y avait sur celui d'Huguette ?
RépondreSupprimerJ'ai trouvé les laizes en effet, largeur de tissu, petite bande de tissu. Dans le surnom que tu dis, cela devait signifer les petits rubans !! C'est vrai que l'entreprise Genton Dupin fabricait des rubans, nous avons gardé longtemps à La Clotte un vieux métier à ruban sans doute offert par Mr Genton.
RépondreSupprimerJe confirme que le jaune et cvert était de tradition et pendant longtemps ma belle-mère(modiste!) m'a offert pour la sainte Catherine un bouquet jaune et vert...Je trouve vraiment bien d'essayer de faire perdurer ces coutumes et les adapter est aussi une excellente idée...
RépondreSupprimerje n'ai vraiment aucun souvenir d'un chapeau de Catherinette porté par Huguette!!!!je ne crois pas qu'elle y ait attaché une quelconque importance
RépondreSupprimerBZ Andre
Je n'aurai eu qu'une année pour être "Catherinette" ! ;)
RépondreSupprimerJe trouve ça plutôt bien d'attendre un peu avant d'éventuellement "sauter la pas" car, comme le dit le proverbe, "mariage plus vieux, mariage heureux". Lorsqu'on a déjà "expérimenté" le couple peut-être a-t-on en effet plus de chance d'être heureux sur le long terme !?