Il est un lieu secret (??!!) où nous aimons, le soir, quand le soleil commence à décliner sur l'estuaire, aller lire des poèmes. En ce moment, ce sont les poèmes saturniens et les scènes galantes de Verlaine. Bien que l'ambiance ne soit pas toujours joyeuse, je vous en ai choisi un qui nous a bien fait rire !
Premier poème publié par Verlaine, alors âgé de 19 ans, c'est l'un des rares poèmes satiriques des Poèmes saturniens. Verlaine y invente un bourgeois caricaturé sous les traits d'un personnage à la Molière, et, de sa lyre mélancolique, nous décrit la condition sociale douloureuse du poète.
Il est grave : il est maire et père de famille.
Son faux col engloutit son oreille. Ses yeux
Dans un rêve sans fin flottent insoucieux,
Et le printemps en fleur sur ses pantoufles brille.
Que lui fait l'astre d'or, que lui fait la charmille
Où l'oiseau chante à l'ombre, et que lui font les cieux,
Et les prés verts et les gazons silencieux ?
Monsieur Prudhomme songe à marier sa fille.
Avec monsieur Machin, un jeune homme cossu,
Il est juste-milieu, botaniste et pansu.
Quant aux faiseurs de vers, ces vauriens, ces maroufles,
Ces fainéants barbus, mal peignés, il les a
Plus en horreur que son éternel coryza,
Et le printemps en fleur brille sur ses pantoufles.
Avant de rentrer, j'ai tracé à la pointe du makhila cette fort modeste dédicace à Roger du Chemin des Grands Jardins...
Cossu, pansu, dites-moi Michelaise c'est goûtu....... !
RépondreSupprimerNous sommes conviés dans votre intimité mais que de merveilles à lire et à voir, grâce à vous deux, une belle générosité et des moments magiques que je ne suis pas peu fière de partager. Sincèrement.
Miss Lemon qui rame qui rame pour tout et pour tous en ce moment.
Tu as raison Miss Lemon, finalement, c'est intime de partager des poèmes, mais rien d'indécent j'espère à le raconter. C'était prétexte à vous dire ce poème inattendu de Verlaine, pour vous faire rire aussi, et pour t'aider, un tout petit peu, modestement, à ramer pauvre Miss. J'espère que ton horizon va se dégager un peu !!
RépondreSupprimerCe poème est un grand classique pour aborder le portrait en classe de 4ème ...
RépondreSupprimerDans le genre portrait, nous en avons lu un autre César Borgia, qui est un vrai Titien (ou Van Dyck je ne sais). Le sous-titre est justement "portrait en pied"...
RépondreSupprimerLes facettes poétiques de Verlaine sont si variées !
RépondreSupprimerIl reste un de mes préférés, s'y rattache un souvenir émouvant de ma trop courte époque d'étudiant bordelais plus passionné de théâtre que de cours d'anglais. Un soir, après une représentation de Huit Clos, Serge Réggiani est venu terminer la soirée avec notre petit groupe. Je ne sais plus comment on en est arrivé là mais il m'a fait travailler " La chanson bien douce" un souvenir exceptionnel . Quel beau cadre de lecture et comme l'heure est bien choisie .
Drôlement belles ces photos !
RépondreSupprimerIl fait trop froid pour dormir sur la plage...enfin j'imagine...ici ce soir à Paris je me suis congelé à faire des photos :)
RépondreSupprimerJ'adore, cela me faire bien sourire de bon matin...j'imagine ses pantoufles!
RépondreSupprimerDivin ces petites balades en amoureux, le soleil couchant vous sied à merveille....
Bonne journée Michelaise et Alter.
Très belle, ta dédicace à Roger !
RépondreSupprimerTe voilà "land'artiste" ?
Verlaine, tes illustrations, la poésie, l'amertume moqueuse, Alter, Roger et toi...
RépondreSupprimerQuel bel ensemble...
Merci beaucoup.
Je t'embrasse.
Mais moi je serai incapable de lire devant un tel coucher de soleil.N'oublie pas ton makila en partant!
RépondreSupprimerLe coucher du soleil romantique
Que le soleil est beau quand tout frais il se lève,
Comme une explosion nous lançant son bonjour !
- Bienheureux celui-là qui peut avec amour
Saluer son coucher plus glorieux qu'un rêve !
Je me souviens ! J'ai vu tout, fleur, source, sillon,
Se pâmer sous son oeil comme un coeur qui palpite...
- Courons vers l'horizon, il est tard, courons vite,
Pour attraper au moins un oblique rayon !
Mais je poursuis en vain le Dieu qui se retire ;
L'irrésistible Nuit établit son empire,
Noire, humide, funeste et pleine de frissons ;
Une odeur de tombeau dans les ténèbres nage,
Et mon pied peureux froisse, au bord du marécage,
Des crapauds imprévus et de froids limaçons.
Charles Baudelaire
Ce poème est à croquer (goûtu c'est déjà pris, zut)!
RépondreSupprimerC'est une bonne idée ces balades poétiques, avec le coucher de soleil et tout et tout, bande de chanceux, ce n'est pas indécent, ça donne juste de bonnes idées.
Mes balades à la Croix Fleuriau avec Maupassant...c'est kif kif bourricot, mon chien au pelage d'or la tête tendrement tournée vers moi, insatiable attentif à mes envolées castafiores ;-)
Quel cadre pour lire des poèmes ! superbe. J'ai souri en le lisant celui-là, je ne le connaissais pas.
RépondreSupprimerJe vois qu'Alter est bien couvert. Ferait-il aussi froid dans votre lieu secret que chez moi ?! Brrr…
RépondreSupprimerHeureusement que le rire réchauffe un peu !
J'espère que vous déclamez à haute voix contre vents et tempêtes !! Génial je vous imagine !!
RépondreSupprimerJoli coucher de soleil d'hiver, accompagné par Verlaine, une belle fin d'après-midi !
RépondreSupprimerQue cette idée des lecture poétiques en face de la mer est bonne... Je suis ravie de découvrir ce poème saturnin, de même que le blog de Land Art, dont tu m'avais déjà parlé, je crois !
RépondreSupprimerBisous
Merci à toi Michelaise pour ce partage d'instants précieux, pour ce poème aux portraits originaux et pour ces photos de couchers de soleil délicieusement colorés...
RépondreSupprimerBravo aussi pour cet hommage à Roger du Chemin des grands jardins. Ce qu'il fait t'a bien inspirée et c'est une très belle image que tu nous offres.
Bonne fin de soirée et bon dimanche à toi.
Robert M, elle est délicieuse cette histoire d'étudiant en anglais et de Reggiani, je sui strès fière de t'avoir fourni le prétexte à nous la conter !! Tant pis pour l'anglais et vive la poésie.
RépondreSupprimerChic, c'est indécent mais il faisait bien doux, de là à dormir sur la plage, on t'atend d'ici quelques semaines pour tenter le coup ! Merci pour les compliments monsieur le photographe...
Merci Martine, j'avoue que les pantoufles nous ont arraché un immense éclat de rire !
Oh que non Norma, pas land artiste, mais j'avoue que le blog de Roger me fait tellement rêver, que je me dis souvent qu'avoir de telles étendues à ma disposition et n'en savoir rien faire !!!
Herbert, merci de ton appréciation, l'amertume de Verlaine ne nous pas aigris, bien au contraire !
Tu as raison Aloïs, la prochaine fois on emporte Baudelaire... seul problème le recueil de poésie est énooooooooooooorme, pas facile à glisser dans la poche mais on va séquiper en livre de poche !!! Faut dire que celui que tu nous a trouvé, "sied" (comme dit Idées Heureuses" parfaitement à ce genre d'instant !!
Il en a de la chance ton chien Lulu, si tu lui offres tes envolées castafiore !!! C'est beau n'est-ce pas, la littérature dans la nature ??? Roger ne me contredirait pas j'en suis sûre
RépondreSupprimerAifelle, j'ai appris avec toi, voir le comm plus haut, que c'est un classique de l'art du portrait en 4ème !!! je ne connaissais pas non plus ces vers un peu amers (voir Herbert, et il n'a pas tort) de Verlaine !!!
Astheval, il faisait à peine frais mais Alter est prident et, pas comme sa moitié, il évite d'attraper des rhumes en déclamant gorge découverte !!!
Oui oui, Françoise, promis, le ton y était !! car sinon que vaut la poésie si on ne la "dit" pas, haut et fort ??
Des soirées comme il fait bon en vivre, Enitram, tu as raison, pas forcément besoin d'aller courir le monde quand il est si beau à vos pieds !
Koka je suis ravie que tu sois allée visiter ROger, avoue que cela donne des idées, des fourmillements d'envies... c'est tellement beau de jouer avec le sable comme cela !! Quant au poème face à la mer, c'est une idée de ton papa !
Merci Oxy de tes compliments, Roger n'a pas vu l'hommage en question mais finalement vaut mieux car il est vraiment tout petit par rapport aux merveilles qu'il nous concocte !