C'est l'époque des appariements et, installée sur l'emplacement d'une ancienne palombière pacifiée, fort fréquentée en toute impunité par toutes sortes de volatiles, je puis vous assurer que cela va bon train. Question de douceur de l'air, de luminosité et, avant tout, de survie de l'espèce. Même si, chez moi, les palombes ne risquent plus grand chose, si elles sont grassement nourries et abondamment abreuvées, elles mettent dans le souci de perpétuation de la lignée une ardeur toute printannière. Autant dire que ça roucoule ferme !
Plus loin, les canards ne sont pas en reste et sur le port, on assiste à nombreuses envols de plumes pour les attraits de quelques belles qui, une fois n'est pas coutume, tiennent la dragée haute à leurs rutilants empanachés. Mais sapristi que la concurrence est rude ! Et ça bataille ferme... Il faut faire valoir de beaux atours, apporter à ces dames quelque trophée spécial, avoir une allure particulièrement distinguée, affronter de vils séducteurs toujours prêts à vous voler votre élue, bref il faut se donner beaucoup de mal pour arriver à ses fins.
Et parmi tous ces palmipèdes en mal d'amour, il en est un, plus malin que les autres, qui a trouvé l'argument suprême pour séduire sa belle. Il a eu l'idée de la conduire en un lieu de délices, un endroit où trouver tout à loisir et en quantité impressionnante, l'objet de sa gourmandise. Ils ont élu domicile sur la pelouse devant la boulangerie et n'hésitent pas, monsieur, plus hardi, menant le bal, à entrer dans la boutique, espérant y trouver meilleure pitance encore. Si vous voyiez ce que madame canne peut être mordue, elle ne le quitte pas d'une semelle son héros ! L'histoire ne dit pas où elle pondra ses oeufs et si notre boulanger héritera d'une portée de canetons voraces, mais à l'heure où je vous parle, le couple vit une idylle parfaite dans les odeurs de pain chaud, pour la plus grande joie des badauds !
Le plus drôle est que la boulangerie en question est vraiment très loin du port, et le gandin espère ainsi garder l'exclusivité de son idée de génie : surtout ne le dites pas aux autres, ce serait la foire au fournil !!
lundi 21 mars ...c'est bien le canard d'aujourd'hui pas de problème Michelaise
RépondreSupprimerAh qu'elle est sympa, ton histoire d'amour et boulangerie... surtout tu sais si bien les raconter, une fois de plus le sens n'est pas dans la chose mais dans le regard.
RépondreSupprimerMerci Mic, et bonne journée.
"la foire au fournil"
RépondreSupprimerVraiment je commence la journée avec bonne humeur, gràce à ce gentil billet.
Merci Michelaise
Sans façon Gérard, un marronnier parmi d'autres !!
RépondreSupprimerC'était un simple clin d'oeil Siu !
Pour nous mettre de bonne humeur dans ce monde difficile, Alba.
Attend un peu, comme le suggère Gérard indirectement, le mois d'août pour les marronniers...Sourire. Blague à part j'adore les canards, il y en a dans les Sorgues voisines et même à L'Isle sur la Sorgue où leurs canetons nageant en rang d'oignons font la joie des touristes. Qui leurs donnent à manger, ce qu'il vaut mieux ne pas faire. Tes canards à toi, malins, vont directement se servir car ils connaissent le chemin. Lorsqu'il n'y a pas trop de brouillard je suppose. Voilà un billet qui va me permettre de rappeler à ma chère épouse qu'il y a des lustres que nous n'avons plus mis de canette (de Barbarie) dans la cocotte...
RépondreSupprimerJe vois que même en terre lointaine les terminaux de cuisson (qui ne sont pas des boulangeries, je me suis assez battu avec les artisans pour que la loi leur interdise de se nommer ainsi) sont arrivés. Et qu'ils n'hésitent pas à se parer de jolis mots (fournil, grand-mère) pour faire oublier leur matière première très industrielle...Tant mieux toutefois si cela profite à nos amis copains des castors, tu sais pourquoi ! sourire...je n'ai pu m'empêcher de la placer...désolé. R.
J'aime ton billet.Il a un charme fou.
RépondreSupprimerJ'ai moi aussi toute une basse-cour,entre le jardin ou les tourterelles font un bruit pas possible et mes canards et cygnes des bords de Seine!!
J'ai assisté l'autre jour à une tentative de ménage à trois mais je peux te dire que le mâle veillait au grain.
La femelle ,elle, n'aurait pas dit non!!
La garce!!
Merci de ce billet d'amour...et je nous souhaite également de longues roucoulades...
RépondreSupprimerBonjour, Michelaise.
RépondreSupprimerPas de doute c'est le printemps...
J'entends le concert d'ici...
Et je respire l'humour...
Merci beaucoup.
Je t'embrasse.
Ouh Aloïs, quand je suis allée photographier les canards au port, tous en couple et quelques mâles esseulés qui trainaient leur spleen, j'ai assisté à pas mal de bataille, et chaque fois la minette faisait sa sucrée... pas du tout rebutée par l'idée de se laisser draguée et ensuite de voir "son" mâle se battre !! Les célibataires allaient (comme sur mes photos) souvent par deux, pour se donner du courage ! Mais sans succès, de belles prises de bec, au sens propre !!
RépondreSupprimerConcert humoristique en effet Herbert, les canards sont très agités en ce moment dès qu'on approche leur belle, même moi je me faisais rabrouer vertement.
Non Roberto, ce n'est pas un terminal de cuisson, je te le garantis, le pain du fournil de Meschers est fabriqué avec une pâte à pain pétrie sur place, ouf, et cuit dans le four au fur et à mesure... Vu le débit et les heures d'ouverture, je pense même qu'il n'est pas besoin de préchauffer le four au gaz, toujours au bois, jour et nuit ! Le patron prend son poste le soir, à l'heure de la fermeture, et, durant la journée, est relayé par un autre boulanger. Je me disais l'autre jour que le nom "fournil de grand-mère" était bien mal choisi, cela fait chaine en effet !!
N'empêche, quand je pense que cette belle histoire d'amour te donne envie de dévorer une cannette, quel morfalou tu nous fais !!!
Cathiemini, bonne idée, roucoulons aussi... cela couvrira les bruits de la morosité ambiante !
je viens de lire "Bataille" un classique du Père Castor à mes petits élèves...une histoire de cane et de canetons !
RépondreSupprimerAh Evelyne, voilà donc LA bataille dont nous parlait l'ami Roberto, j'aurais dû me douter qu'il était un fervent des albums du Père Castor !!
RépondreSupprimer;-)
Franchement il n'y a que les XX à deux pattes qui s'font belles au printemps,partout ailleurs dans la nature ce sont les XY qui se décarcassent pour faire les beaux ;-)
RépondreSupprimerHeu...pas bien compris cette histoire de Père Castor. Plate la sienne aussi ? R.
RépondreSupprimerBen oui, t'as pas pu ocmprendre Roberto, j'ai répondu au comm d'Evelyne mais j'ai oublié de publier ce dernier !! Réparé... Désolée c'est une plaisanterie qui tombe à plat !!!
RépondreSupprimerLulu, je te fais confiance, tu t'y connais mieux que personne en XX et en XY ...
Hello , Nicole
RépondreSupprimerGandin: tiens donc , je le croyais tombé en desuetude,
je me souviens que mon père : ton grand père Felix,l'utilisait
couramment mais d'une façon
pejorative; un gandin donc le contraire d'un travailleur,elegant mais bon a rien TONTON
La mienne plaisanterie aussi: très plate en effet tout le monde sait ici pourquoi les castors des Sorgues on la queue si plate !
RépondreSupprimerEt oui tonton, c'est dans ce sens que j'ai utilisé gandin... celui-là, il fait le beau (voir Lulu !!) mais son seul mérite est d'avoir trouvé le boulanger qui nourrira sa belle. J'avoue que le mot m'est venu naturellement, mais je suis allée avant de publier, vérifier sur internet s'il avait bien le sens que je pensais... il venait de loin donc, du grand-père Félix, autant dire quelques lustres pour moi !!!
RépondreSupprimerEt si le boulanger récupère quelques oeufs dans son fournil...?
RépondreSupprimerJe vois quelques bonnes pâtisseries en perspective !
Merci pour ce billet plein de sourires Michelaise !!!
RépondreSupprimerBonne fin de journée.