Je suis, Autour du Puits le déplore assez, têtue : l’art contemporain, je VEUX comprendre ce qui se passe derrière. Pourquoi Gérard peut titrer un billet « Une des deux toiles vaut des millions de dollars »… Je veux savoir ce qui distingue l’art des démarches marketing bien orchestrées. Par ailleurs, je suis convaincue de la nécessité d’éduquer les jeunes à la compréhension de l’art en général. Notre faible niveau national en la matière m’atterre toujours : vous allez dans n’importe quel petit bled du fin fond de l’Italie profonde, vous avisez une peinture, une sculpture, un monument : le premier quidam qui passe est capable de vous en parler, de vous le situer historiquement et artistiquement, de vous parler de la manière de l’artiste, bref ce qu’il a chez lui l’intéresse. Et cet intérêt l’a fait regarder, voir, comprendre d’autres œuvres, du même artiste, de la même époque, sa science ne se limite pas à son village. Bref le niveau d’ignorance de nos jeunes est, malgré les plumes dont se parent nos programmes, abyssal. Il m’est arrivé, travaillant en management sur l’importance de « l’image » de l’entreprise, de me livrer pour mes étudiants, futurs comptables, à une analyse détaillée de toiles « classiques », et je vous assure, ils ont trouvé cela passionnant.
Mon lycée accueille cette semaine un artiste en résidence. Les élèves directement concernés par cette expérience sont 9 jeunes en formation de CAP de chaudronnerie et une classe de seconde. L’objectif de l’opération est d’éveiller la curiosité des élèves, de développer leur créativité, d’éduquer leur regard en suscitant leur réflexion, en leur donnant des outils de lecture et d’analyse. Bon, le but est noble. La méthode mise en œuvre consiste à recevoir un artiste en résidence, artiste qui a choisi quelques œuvres dans les collections du FRAC*. Ces œuvres, présentées au lycée, font l’objet d’une exposition que je ne pouvais pas ne pas aller voir. Mémoires Obliques, tel en est le titre. « La mémoire est devenue pour certains artistes une source d’inspiration propice à la création et offre surtout une matière infinie et variable de la représentation de notre monde individuel et collectif. Elle enregistre, retient des expériences, conserve et rappelle des sentiments éprouvés. Lorsqu’on utilise par exemple l’expression ‘‘de mémoire’’ on introduit un doute supplémentaire dans l’énoncé qui parait encore plus incertain. Une sorte d’interprétation subjective qui se construit et se redéfinit sans cesse. Une interprétation libre qui dessine des lignes de conduite plutôt dispersées et inclinées à travers les temps. L’exposition Mémoires obliques questionne cette notion de rappel, d’oubli, d’effacement, de répétition, d’attente, de déplacement physique et mental qui transparaît à travers la mémoire lorsqu’on essaie de lui faire confiance. Un territoire flottant où diverses temporalités se croisent pour dessiner une multitude de perspectives et de croisements de sens. »
A partir de là, quelques œuvres ont pris place dans deux salles de notre médiathèque. Je vous en livre quelques unes :
Celle-ci, intitulée « Mon plan du métro de Paris », de Pierre Joseph, né en 1965, qui vit et travaille à Montpellier, est une impression numérique marouflée sur aluminium et mesure 1.35m par 1.70m. L’artiste y a représenté sa reconstitution personnelle des lignes de métro parisien, en fonction de ses souvenirs, des «ses» lignes de prédilection. Certes les jeunes pontois n’ont pas une idée bien précise de la réalité du maillage métropolitain, mais on a mis à leur disposition le vrai plan. Dans la même salle, une vidéo couleur de 7 minutes, diffusée sur une télévision placée au sol, d’un certain Bojan Sarcevic. Né en 1974, il vit et travaille à Paris : sa vidéo filme en plan fixe des intérieurs d’églises ou de temples dans lesquels déambulent à leur guise 8 chiens. Cela s’intitule « Il semble que l’animal est dans le monde comme l’eau dans l’eau ».
Dans une autre salle, une paire de brodequins de cuir posés à terre près d’une autre télévision. Les chaussures présentent la particularité d’avoir l’une deux talons, et l’autre deux pointes. Quant au film, il suit les pérégrinations de l’artiste qui, après avoir bricolé des étranges bottes, marche avec et trébuche sur les irrégularités du terrain.
Paradoxalement, on se réfugie en face de la peinture abstraite intitulée « sans titre » de Jacob Kassay, (vit et travaille à New York) acrylique et dépôt d’argent sur toile, comme devant une œuvre presque rassurante et « classique » ! Un responsable du FRAC nous a, lors du vernissage, à grand renfort de mots et de discours abscons, expliqué en quoi ces œuvres faisaient référence à la mémoire et comment la démarche de chacun des artistes méritait attention. Il reste que je me demande comment vont réagir de jeunes CAP de chaudronnerie ou des secondes sans bases artistiques devant ces « œuvres ». Quelle impression ils retireront de ce qu’on leur présentera comme « L’Art », et quel rapport à ce dernier ils en conserveront ? D’autant que les professeurs qui les accompagneront n’ont suivi aucune formation particulière pour faire passer le message, et qu’on se demande même s’ils connaissent le message en question. On ne peut pas dire qu’on leur facilité la tache !! D’autant qu’aborder l’art contemporain sans bases, sans références à l’Histoire de l’Art relève à mon avis de la gageure. Je me demande vraiment en quoi cela ouvrira à ces jeunes, que rien n’a préparé par le passé à cette découverte, le chemin des émotions artistiques.
Il n’était que de voir la mine médusée, sceptique, dubitative ou franchement réprobatrice des différentes personnalités locales invitées à l’inauguration. Tous avaient l’air de penser qu’il y avait là quelqu’escroquerie à nous faire admirer une mauvaise vidéo au titre à peine inspiré, ou une paire de jambes buttant contre des cailloux et ayant un mal infini à grimper un escalier pour cause de chaussures inconfortables. Chacun s’est soigneusement gardé d’émettre des commentaires, craignant sans doute de paraître attardé ou ringard s’il avait émis un doute ou une critique. Car c’est bien là que se situe la tyrannie de cet art contemporain qui assène que le péquin de base des enchevêtrements de mots alambiqués, tels que la moindre question de bon sens se heurte à des sourcils levés, un peu méprisants, et que chacun préfère garder un silence prudent. Bon sens et déraison est le lieu de la communication ouverte et, côté commentaires, je vous fais confiance !
*FRAC fond régional d’art contemporain
Merci d'exprimer vos impressions avec tant d'humour, Michelaise.
RépondreSupprimerDoit-on posséder une solide culture pour aborder l'art contemporain? Oui et non. C'est évidemment mieux si l'on possède cette culture qui permet d'établir des relations, des correspondances, par le jeu des références. Mais beaucoup d'artistes contemporains acceptent que leurs oeuvres puissent être considérées hors du champ de références antérieures. Ainsi plusieurs lectures de l'oeuvre sont possibles, en fonction du "regardeur". Cette multiplicité des regards enrichit la portée de l'oeuvre en la rendant à chaque fois nouvelle. Il existe une interaction: ce n'est plus seulement la vision ou l'intention de l'artiste qu'il s'agit d'expliquer, mais l'oeuvre se recrée à chaque interprétation dans l'esprit d'un spectateur. En même temps, rien n'est donné comme rien n'est acquis, il faut chercher du sens et c'est justement ce qui est visé par l'artiste, au risque, bien sûr, de la passivité ou de l'indifférence.
La mémoire est un sujet riche, ouvert et complexe. J'aime bien les chaussures avec 2 talons ou 2 pointes et le film de la démarche hésitante voire un peu périlleuse dans les escaliers, symbole de l'élévation, de l'accession à des degrés plus élevés. Je pense que cette oeuvre devrait particulièrement concerner des adolescents qui vivent des situations comparables dans leur quotidien. Ils n'oseront peut-être pas discourir là-dessus; cela ne signifiera pas pour autant qu'ils n'auront pas été touchés, au contraire, car le discours implique la distanciation. On doit accepter le silence, même s'il accompagne un inconfort pédagogique. Je pense enfin que la résonance intérieure peut aussi se faire ultérieurement, une fois que l'oeuvre n'est plus à disposition.
Pardonnez-moi d'avoir été un peu longue, mais l'art contemporain est un sujet qui me tient à coeur. Merci de votre publication qui permet de donner son opinion. Bonne semaine!
Anne
Pour comprendre, je dis bien pour comprendre l'art contemporain, les différentes expressions, il faut avoir les clés et pour obtenir les clés il faut être initié...
RépondreSupprimerAlors l'émotion dans tout ça ????
Mais je suis complètement en phase avec la musique de Shubert qui passe par là et je ne m'en réfère qu'à ma sensibilité !
Bonne soirée!
Merci Anne de ce développement, c'est toujours intéressant d'avoir une opinion convaincue. Et vous l'êtes, sans conteste ! Il semble que les ados aient aimé justement ces chaussures, mais est-ce une approche artistique, ou ont-ils aimé le "fun", l'incongru, la surprise ??
RépondreSupprimerEnitram, l'émotion elle est terriblement personnelle et là où Anne est sensible, j'avoue être restée de glace. Quant à Schubert, là, ça me prend aux tripes à chaque fois !!!
Bon, à lire ton billet attentivement, je crois que c'est l'art contemporain qui me fait fuir à toute jambe. Je n'ai pas les bases et honnêtement je m'en passe bien. Il y a tellement d'oeuvres qui me touchent sans que j'aie besoin d'une initiation préalable dans un vocabulaire réservé aux seuls initiés. C'est le meilleur moyen de laisser le petit peuple (dont je suis) à l'écart de l'art.
RépondreSupprimerEn ce qui me concerne, je suis souvent critique devant l'art contemporain, qui varie entre génie et... escroquerie.
RépondreSupprimerC'est ainsi que, lors de la visite d'un musée d'art contemporain célèbre, mais que je ne nommmerai pas ici, nous avons découvert, entre autres horreurs, des petites fioles remplies d'excréments (humains paraît-il) présentées comme le plus chic de l'art contemporain...
Qu'en penses-tu?
Nous avoné été révoltés, et par le sujet et par le prix demandé pour acquérir ces exquises merveilles.
En revanche, je peux flasher devant un tableau ou une sculpture contemporaine, la clef de l'intérêt pour une oeuvre étant, il me semble, l'émotion qu'elle suscite.
Aucune émotion devant les deux brodequins, une, certaine devant ce tableau abstrait...
Je n'ai pas le temps de développer plus avant, bonne semaine, Michelaise !
Quelque perplexité de ma part aussi, sur une telle expo sans préparation préalable pour vos lycéens. Mais surtout mes yeux grands ouverts en lisant du quidam qui passe dans n'importe quel petit bled d'Italie etc., ce que je ne m'explique pas autrement que par le fait que vous avez évidemment eu beaucoup de chance. Car, je t'assure, ce qu'on appelle une éducation à l'art (aussi bien qu'à la musique, et voilà ce Schubert qui revient me ravir moi aussi sur ton blog...) est, franchement, absente ou au moins très fuyarde, dans un "bel paese" qui pour son menefreghismo (je-m'en-foutisme) répandu -hélas- à tous niveaux ne mérite pas la quantité et la qualité d'art qu'il possède. Et ce n'est pas, je t'assure, que mon très modeste avis...
RépondreSupprimerAh j'ai bien fait de passer par là avant de partir travailler!!
RépondreSupprimerSi tu savais l'émotion que me procure ce plan de métro,cela me rappelle toutes les fois où je lis "trafic interrompu sur la ligne 8 à République pour accident grave de voyageur"
Quant aux chaussures j'imagine tous les pavés qu'elles ont usés,les souffrances endurées par celui ou celle qui les portait.
Tu vois je fais des efforts.
Je ne suis pas têtue moi!!!
Perplexe Siu, tu as trouvé le mot. Les élèves devaient visiter cette expo accompagnés par un prof qui, à mon sens, ne disposant pas nécessairement du discours FRAC, n'en pouvait mais (ny pouvait pas grand chose). Quant à ma vision de l'Italie profonde, je t'accorde qu'elle date, il y a fort longtemps que nous ne sommes allés ailleurs que dans des villes !!! Cela date du temps où nous parcourions l'Italie en tous sens, avec des yeux d'enfants, et où nous avions le temps de parler aux "quidam" !! En ville on se contente de croiser des troupes de scolaires qui visitent les musées, c'est déjà mieux que rien, même si, de toute évidence, ces visites sont de plus en plus mal organisées.
RépondreSupprimerNorma cela doit être ou être inspiré par Artist's shit de Piero Manzoni... Provocation évidente qui a trouvé des gogos pour se transformer en or !
Oui, finalement, je me demande s'il ne vaut pas mieux s'en passer, Aifelle, et attendre le déclic. Pourtant devant certaines oeuvres anciennes, le déclic n'a rien d'évident, donc on pioche, on comprend, et alors on aime. J'ai mis par exemple de longues années et beaucoup d'énergie pour apprécier réellement l'art XVIIème. Je me dis qu'il pourrait en être de même pour l'art contemporain. Et même si tu as raison Aifelle, certaines manifestations artistiques ne méritent guère qu'on s'y arrête, je suis sûre que je me poserai encore des questions, c'est pénible d'être taxé d'inculte quand on a le sentiment que la culture dont on vous parle est une mascarade. Trop raisonneuse Michelaise !!!
J’apprécie le commentaire d’Anne. Et je comprends aussi les interrogations, telle celle de Gérard, que l’on peut avoir au sujet de la «valeur» des œuvres d’art.
RépondreSupprimerMais pourquoi ne se pose-t-on toujours la question que pour l’art contemporain et non pour le figuratif, «classique». Je connais un copiste qui pour 1500 € vous fait une toile comme Poussin, qui en voudrait 500 fois plus si c’était Nicolas. De Kooning n’est pas un de mes préférés, mais il faut reconnaître q’il était en avance sur son temps et qu’il nous invite à bien des introspections.
L’art contemporain abstrait, déconstruit ou torturé, imaginatif ou répétitif, me paraît souvent plus poétique (au sens profond, premier du mot) que les autres en ce sens qu’il est complètement créateur. Voir ce que fait Le Chemin des Grands Jardins dont la poésie imagée par la nature me laisse toujours baba. Mais là où je te rejoins c’est que bien des œuvres relèvent parfois du n’importe quoi ou qu’elles ne reflètent que de pauvres intériorités ou des semblants d’esthétisme. Pour la valeur le business fait le reste. Quant au problème de l’art contemporain il se pose effectivement lorsqu’il est ainsi placé, brut, plaqué, brusquement allumé, devant des jeunes qui n’ont peut-être pas un minimum de culture et d’éducation ad hoc. Et qui n’ont pour «repères» mémoriels et culturels que le vase dont il fallait reproduire la forme en cours de dessin ou encore les repros de Monnet vues chez Grand-Mère, les statues du jardin public. On peut les sentir désemparés face à des œuvres qui demandent soit la possession de quelque clé de lecture, soit une adhésion toute intérieure, adhésion et introspection à laquelle il sont mal préparés dans une société où l’on consomme avant tout du prêt-à-cuire, à s’habiller, à se cultiver…
Tout cela se complique encore plus lorsque l'on sublime l'objet alors que c'est l'acte dématérialisé qui compte. On l'a vu avec le procès relatif à l'urinoir de Duchamp (combien valait-il, 90 pour un Jabob Delafon ou 2,8 millions comme le demandait ce Centre Pompidou ?). Je suppose que Norma fait référence aux boîtes (à merde) de Piero Manzoni. Seul le geste comptait mais l'acte gratuit n'ayant pas de valeur les Marchands (qui comme le chantait Souchon, nous ont tout pris)en donné une à ce qui en avait le moins. Pauvre siècle !
Bonjour, Michelaise.
RépondreSupprimerMoi, je trouve génial que des jeunes , qu'ils soient en CAP chaudronnerie ou en seconde soient confrontés à l'art, quel qu'il soit.
Ici c'est l'art pictural.
Mais il va de soi qu'une telle rencontre mérite en effet une préparation...
Non pas un enseignement, mais une préparation perpétuelle.
Car l'art, c'est la vie.
Et dans notre quotidien nous y sommes confrontés. Et ne pas comprendre ou chercher à comprendre, c'est ignorer l'autre, son propre environnement, et c'est finalement s'ignorer soi-même...Le savoir-être est si important...
Je me suis peut-être écarté du sujet mais tant pis.
Merci beaucoup, Michelaise.
Maintenant je vais lire les commentaires des autres...
Bonne journée.
Je t'embrasse.
Même et surtout s'il s'agit d'une provocation, Michelaise, à partir du moment où elle a pignon sur rue dans des musées "reconnus", où elle est commercialisée et se prétend de l'art contemporain, il y a là matière (oserai-je dire...) à questionner la signification et surtout la finalité de certains aspects de l'art contemporain...
RépondreSupprimerNon Herbert, tu ne t'éloignes pas du sujet bien au contraire... l'idée que l'art demande une préparation perpétuelle est primordiale, on doit finir par savoir l'intégrer à sa vie, et en sentir les effets sur son mode de penser et de sentir. Sinon, ce n'est pas de l'art, je crois. Car en effet, l'art est une approche de l'autre, différent de nous, et enrichissant.
RépondreSupprimerNorma, en fait Roberto donne la réponse côté marketing " Pour la valeur le business fait le reste"... et s'il était possible que l'homme soit censé, cela ne se passerait pas ainsi... la boîte de m... à prix d'or, l'urinoir en millions etc. Mais pourquoi, soudain, l'homme qui montre sa démesure dans tant de domaines, deviendrait-il censé quand il s'agit d'art ??
Un autre problème, Roberto, la copie ?? va savoir, on peut imaginer que le talent que déploie l'artiste dans sa création perd de sa force dans la copie ... c'est du moins ainsi qu'on le pressent. Pas toujours facile d'en faire la démonstration. Les apparences sont reines.
Bon, après tous ces avis, juste un petit mot pour le mien, moi je trouve que l'idée du plan de métro "affectif" est totalement émouvant, je me suis dis, tiens, c'est vrai si je faisais "mes" lignes de Métro, comme des lignes de ma main, ça ferait aussi un Paris biscornu, mes souvenirs, mes rendez-vous, mes sensations d'hier et d'aujourd'hui, quelle belle idée ! Merci l’artiste qui nous a surpris, quelle belle invitation…A poursuivre… Dis-moi ton Paris toi !
RépondreSupprimerJe trouve que les artistes d'aujourd'hui, nous ouvrent les portes du sensible de façon si originale, bien sûr au delà du beau ou du pas beau, juste l’émotion, des images, des réalisations, des installations, des représentations mentales… Magique, suivons-les.
Les jeunes vont avoir du mal avec tout ça ? Mais exactement comme tout le monde, à voir les avis ici de tous les amis, pas beaucoup de convaincus dans nos rangs, pourtant avec de bonnes bases, et tu le dis Michelaise, les officiels locaux, les invités, pas plus bavards que les enfants... Vous avez vu les jeunes devant les peintures de la renaissance ? Bien sûr tout est beau, mais toujours le même thème religieux, ça leur parle ? Je n'en suis pas sûre du tout… Je pense que l’art contemporain sera peut-être plus bavard pour eux ? Mais déjà ils ont le goût stéréotypé, comme nous tous, ils vont crier… Tu nous diras cela Michelaise.
Pour les chaussures, bien sûr j'ai pensé, que l'artiste nous propose le contraire de l'expression : être bien dans ses pompes, pas de mots, que des images et du réel, émouvant aussi... ne pas être bien dans ses pompes, ça bouscule, ça marche pas droit... Bravo !
Curiosité, créativité, éducation, réflexion, voilà des mots qui s’appliquent parfaitement bien à l’art contemporain, comme à l’art en général…
Bises à tous. Merci Michelaise de ton tableau noir où chacun peut écrire sa petite musique…
Danielle ta lecture, indulgente et ouverte, de mon billet me fait plaisir. Tu réponds à mes questions, je vais tacher de savoir comment ont réagi les jeunes.
RépondreSupprimerMa carte du métro parisien ?? une carte de provinciale pardi !! Une toute petite araignée à quelques pattes ... La ligne 1, que je déteste !! et quelques autres, avec des "noms" et non des numéros : Mairie d'Issy; Porte d'Orléans ou de Cligancourt; la 13; après advienne que pourra : tu remarques que tout passe par Montparnasse !! Et ensuite quelques terre incognate découvertes de-ci de-là au hasard de périples incertains : Bréguet-Sabin, Boucicaut, Le Peletier, Jourdain... quelques noms qui chantent des airs étranges: Campo Formio, Poissonnière, Trinité d'Esteinnes d'Orves... Mais c'est un jeu que ne peuvent jouer les élèves de mon lycée, jamais allés à Paris pour la plupart, et s'ils y sont venus, sans notion parlante du métro. Par contre, je sens que pour vous, les parisien(ne)s, ce jeu aurait pu faire l'objet d'un billet : tracez VOTRE carte du métro. AInsi l'art qu'on peut s'approprier parle mieux que celui qui reste distant.
Bravo Michelaise, tu vois, comme la carte du métro te fait heureuse... A tes élèves dis leur qu'il y a seulement deux stations (sur 300) de métro qui portent des noms féminins : Louise Michel et Madeleine...
RépondreSupprimerTu sais si je dois faire ma carte de Métro perso, tout passe aux Arts et Métiers avec amour et passion... Une vraie carte du tendre. Toi c'est Montparnasse, tu vois, nos histoires sont bien inscrites sur la carte, dans un beau désordre, le nôtre...
Je suis contente...
Bises du jour à toi.
Je partage l'avis de "Norma", certaines "oeuvres" me paraissent relever de la fumisterie...
RépondreSupprimerpourtant j'ai trainé mon pauvre mari voir le "carré blanc" de Malévitch à la galerie Trétiakov et j'ose comparer quelque toiles de Rothko à des icones, je sens les larmes me monter aux yeux devant des aquarelles de Zao Wu Ki...mais...je ne suis plus si jeune (!) et mes goûts ont évolué
avec le temps, les livres et les visites.
(Josette)
Ah Josette, Zao Wu Ki je participe !! et tu as raison, c'est tellement intime tout cela !!
RépondreSupprimerComme la carte de métro Danielle, pourquoi pas revue et corrigée en carte du tendre ! En tout cas je note, deux noms de femme seulement !!
Malévitch: on retient surtout qu'il fut le "père" de la monochromie. Il eut pourtant bien d'autres talents. C'est comme pour Viallat dont ne voit partout que ses fameux "haricots" ou "osselets". J'ai aimé le comm de Danielle: la carte de ce métro "réapproprié" a quelque chose de touchant (je n'aime pas la 1 non plus, sourire.., ni la 4). Pour reparler de la copie: Monticelli, Ziem, Baboulène (artistes du Midi) ont été cent fois copiés, non pas servilement, mais par des artistes qui en arrivaient à avoir autant, si ce n'est plus de créativité que leurs "maîtres". Le "Ceci n'est pas une pipe" nous invite sûrement à plus de réflexion qu'un tableau représentant un type assis dans un fumoir aux lambris décatis. Mais il faut compter bien sûr avec ce qui s'apparente souvent à de l'escroquart que personne n'ose remettre en question par peur de n'être ni dans la mode, ni dans la vérité de l'Artiste. Vérité qui se résume parfois à de vagues machins où le simplissime qui permet de masquer l'absence de talent tient lieu de génie.
RépondreSupprimerMoi aussi j'ai trouvé les considérations de Danielle très intéressantes, moi aussi j'ai sursauté en lisant qu'il y a deux noms de femme seulement parmi les 300 stations du métro parisien. Et voilà un autre mot qui en italien se décline au féminin : la metro (la metropolitana). Je me souviens d'ailleurs que tu avais convenu, il y a quelque billet, d'un certain machisme de la langue française ; mais pour ce qui concerne la toponymie parisienne j'ai l'impression que c'est encore plus... musclé : "Campo Formio", lieu d'un traité imposé par Napoléon que tu évoques ici parmi ceux aux airs étranges me fait souvenir d'autres noms de ses victoires qu'identifient des lieux parisiens -prestigieux, bien sur-. Mais je crois que les machos-musclés peuvent, comme on dit chez nous, dormire sonni tranquilli... car changer la toponymie est toute une affaire. N'empeche qu'il faudrait peut-etre commencer à y penser...
RépondreSupprimerChanger la toponymie est d'un compliqué rare Siu, 50 ans après on donne encore les anciens noms... enfin maintenant tout va plus vite mais tout de même... s'il fallait rebaptiser les stations de métro on pourrait leur donner des noms plus pacifiques n'est-ce pas ?
RépondreSupprimerOui Roberto, il faut savoir si le copiste copie par manque d'inspiration ou par admiration, pour exercer son propre talent, et peu à peu s'abstraire de modèle... Ensor, ainsi que le montrait fort bien l'expo de Bruxelles, a beaucoup copié et nul ne peut lui refuser un talent vraiment personnel !
Les godasse me rappelle ma vitrine sur la criminologie.
RépondreSupprimerPeu de temps avant le montage de cette vitrine, j'étais allée marcher en montagne avec une amie. 5 minutes après avoir quitté la voiture, une semelle de mes godillots me lâche. 5 minutes plus tard, la deuxième. J'ai du faire la balade en sentant tous les cailloux. je l'avais raconté sur le blog.
Heureusement que cette aventure s'est passée avant la marche en Norvège. J'aurais été bien empruntée pour trouver une nouvelle paire de souliers. Comme quoi il y a des protections...
Les semelles décollées, m'ont servies pour la vitrine sur la criminologie. Rien ne se perd. Les traces de semelles.
Les semelles de l'exposition, auraient été faciles à suivre à la trace et reconnaître leur propriétaire.
Ces "godasses" là dans une enquête criminelle, auraient forcément troublé les enquêteurs !!
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