mercredi 2 mars 2011

PARTI PRIS POUR LE PAIN

Solution des natures mortes aux huîtres : le premier montage est composé, en partant de la gauche, d'un Abraham Mignon, d'un Peter Claesz, d'une toile de Ensor et du buffet avec des huîtres et un chien de Chardin. Sur l'autre montage, en haut à gauche, un certain Fouace, à côté un Manet, en-dessous une oeuvre de Caillebotte et pour finir un Davidz de Heem



" La surface du pain est merveilleuse d'abord à cause de cette impression quasi panoramique qu'elle donne : comme si l'on avait à sa disposition sous la main les Alpes, le Taurus ou la Cordillère des Andes. Ainsi donc une masse amorphe en train d'éructer fut glissée pour nous dans le four stellaire, où durcissant elle s'est façonnée en vallées, crêtes, ondulations, crevasses… Et tous ces plans dès lors si nettement articulés, ces dalles minces où la lumière avec application couche ses feux, - sans un regard pour la mollesse ignoble sous-jacente. Ce lâche et froid sous-sol que l'on nomme la mie a son tissu pareil à celui des éponges : feuilles ou fleurs y sont comme des sœurs siamoises soudées par tous les coudes à la fois. Lorsque le pain rassit ces fleurs fanent et se rétrécissent : elles se détachent alors les unes des autres, et la masse en devient friable… Mais brisons-la : car le pain doit être dans notre bouche moins objet de respect que de consommation. "



Francis Ponge, Le Parti-pris des choses, 1942, Gallimard p 39.


Je suis une consommatrice invétérée de pain... Imperméable aux modes diététiques les plus folles qui ont depuis les Trente Glorieuses cours à son sujet, j'en dévore des quantités impressionnantes, ne pouvant envisager sous quelque prétexte que ce soit de m'en passer. Question de goût ? Question d'éducation peut-être aussi... "Manger sans pain" était considéré à la maison comme une attitude répugnante, voire méprisable, la nourriture "nue" étant décrite alors comme une sorte de luxe indécent et donc, inadmissible. Le respect du pain, lié bien sûr au christianisme, était aussi associé à son caractère précieux en tant qu'aliment indispensable à la survie et pas toujours accessible à tous. S'y ajoutait un rejet de toutes ces modes bizarres qui, au début des années 60, commençaient à proscrire sa consommation au motif "qu'il faisait grossir". Mes parents déclaraient, sentencieux mais raisonnables "il n'y a qu'à moins manger de viande". Leur sens imposé de l'économie était finalement du bon sens. Comme "on ne jetait pas le pain", j'ai gardé la manie d'entasser les croûtons qui finissent, selon les époques en soupe pour le chien, en pâté pour les poules de la belle-mère de Madeleine, ou appât pour les canards dodus du port !

J'achetais tous les jours, au retour de l'école, le "pain de 700" qui avait remplacé dans ma banlieue bordelaise, normalisation naissante oblige, le pain au poids que pratiquait toujours Alter à la même époque dans le Lot. Je n'ai pas conservé de ce pain, qu'on appelle encore ici "le pain de 2", de souvenir particulier. Par contre, le goût des petits pains accompagnés selon les jours, d'une barre de chocolat, d'une pâte de fruit ou d'une pomme, et qui constituait mon goûter de pensionnaire, est resté vif. Un étonnant goût de luxe pour ce petit pain blanc, d'une forme, pour moi, inusitée.
C'est dans les restaurants que ma passion du pain pose le plus de problèmes : comme il est de bon ton d'y servir les légumes à l'unité, même quand il s'agit de petits pois (!), le pain connaît aussi ce snobisme à l'envers qui veut qu'on vous présente avec force pincettes quelques miettes jolies, agrémentées d'un tas d'adjuvants, qui en falsifient la saveur, et lui ôtent sa fonction essentielle d'exhausteur de goût. Car c'est clair qu'il n'accompagne plus nos repas pour compenser les fringales d'une pauvreté que nos pays occidentaux ont oubliée depuis longtemps. Nous mangeons à satiété et le pain est là pour, de sa neutralité bienveillante, exhaler les parfums des mets qu'il escorte.
Je n'aime pas trop la description qu'en fait Ponge, qui ne correspond pas à mon évocation personnelle, moins géologique, moins sismique. La fermentation, le côté souple de la pâte, avant et la délicatesse de la mie après, ne me semble pas mériter des termes aussi péjoratifs qu'amorphe, ignoble ou éructer. J'aime le pain pour sa simplicité et cette approche me révulse un peu.
Dévoreuse impénitente de tourtes, baguettes et autres couronnes, je l'aime "Pas trop cuit s'il vous plaît". Son odeur de levain, quand on a la chance de la trouver encore, me plonge dans une vallée de joies minuscules mais frétillantes. J'apprécie les pains de luxe et les pains ordinaires, les goûts fantaisie et la tradition. Je goûte les pains étrangers ou ce qui en tient lieu, rien que pour le plaisir de retrouver le craquant de la baguette en rentrant. Celui que je fais parfois cuire a une consistance artisanale qui me ravit aussi. J'aime autant la mie que la croûte et celui du "Fournil de grand'mère" qui fait mon quotidien, cuit au feu de bois et saupoudré d'un élégant voile de farine brunâtre qui colle aux vêtements quand on "revient du pain" fait parfaitement mon bonheur.

Mais vous, êtes-vous plutôt croûte ou plutôt mie ?? Plutôt miche ou ficelle ? Pain maison quoi qu'il arrive ?? On peut-être tout simplement n'aimez-vous pas le pain ...

Les apprêts d'un déjeuner, acquise par le musée de Lille en 1990, est une toile qui en cache une autre : la radiographie faite à l'occasion de son acquisition (voir ci-dessous), révèle que Chardin avait fait une mise en scène légèrement différente de celle que la dernière couche picturale nous montre.
A l'intérieur d'une niche de pierre, une bouteille de vin rouge à moitié pleine marque le centre de la composition, regroupée dans le tiers inférieur de la toile. Sur un plat d'étain, une tranche de jambon, appétissante mais chiche. Accrochant toute la lumière qui baigne, traditionnellement le tableau par la gauche, une timbale d'argent donne à l'ensemble une impression de luxe sans affectation. Et derrière, à cheval sur le plat et hardiment rompu sans utiliser le couteau à manche de corne qui y reste planté, une miche de pain qui ferait presque penser à nos baguettes modernes.
Quelques miettes donnent de la profondeur à la mise en scène et lui impriment un léger désordre qui vient rompre l'aspect formel  et savamment construit de l'ensemble. Ce couteau rustique, enfiché dans la croûte alors qu'il était d'usage de bénir le pain avant de le couper, ou sinon d'éviter de le trancher en le rompant, ce qui est le cas ici d'ailleurs, est totalement paradoxal : il vient casser l'équilibre de la composition, en la rendant dissymétrique, et propulse notre regard pourtant attiré par le brillance du gobelet, vers l'arrière, en un point inaccessible au spectateur.

La radiographie des apprêts d'un déjeuner : le jeu du jour ??? Que voyez-vous de différent sur cette radio par raport à la toile définitive ??

* Et pourquoi pas, de nouveau, un petit commentaire composé du texte de Ponge ??

19 commentaires:

  1. Nous avons les mêmes valeurs ! (au moins pour le pain).
    La boulange est une activité très rentable aujourd'hui: emplacements stratégiques aux entrées ou coeurs de ville, look pseudo-rustique et surtout quasi abandon du simple et bon pain pour quantité de produits générateurs (j'en ai vu "à la lavande") de marges très confortables. Vouloir un bon gros pain de 400 g, tout bêtement fait avec de la farine, de l'eau et du levain c'est passer pour un plouc. L'art du boulanger se meurt. Pour le resto c'est pire avec ces petits pains maisons, dont on veut nous faire croire qu'ils sont supérieurs à ceux préparés dans un vrai pétrin et cuits dans un vrai four de boulanger...Un copain minotier m'expliquait l'autre jour toutes les ficelles du business de la boulange. Edifiant ! Quant au pain qui se conserve une semaine c'est oualou ou presque: il faut bien qu'il durcisse pour nous inciter à en acheter du frais guidé au besoin par quelques bonnes odeurs parfaitement artificielles largement diffusées à l'extérieur...
    La radio: le vin manquait ?

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  2. Après avoir admis mon penchant nul pour les huitres, voilà que la phrase "Je suis une consommatrice invétérée de pain..." me permet de me racheter, car c'est tout à fait ma devise à moi aussi! Et pour moi non plus ce n'est pas "ou", c'est absolument "et" : croûte ET mie, miche ET ficelle, bref, tout et n'importe quoi quand il s'agit de pain, que je dévore en quantités démesurées. Un seul impératif catégorique, comme pour la musique: n'importe le genre, pourvu qu'il soit de bonne, si possible d'excellente qualité (car le pain, euh ben, si c'est fade c'est vraiment... beurk... le seul cas où j'arrive à m'abstenir).
    Et pour passer au rayon qui me voit généralement tout aussi nulle que dans les huitres, celui de repérer n'importe quoi dans tes photos... je dirais que sur la radio il y a quelque chose d'autre à la place du pain, quelque chose de rond... un poisson? la tete d'un lapin? quand meme du pain, mais qui n'a pas encore été rompu..?... nulle! comme je l'ai précisé.

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  3. J'suis la première... quelle chance.

    Ben mazette quelle tartine ... de pain beurrée.
    Moi, enfant, nous ne mangions pas de pain. Chose très étonnante avec une mère Française. Quand ma tante venait de Paris, elle tempêtait toujours qu'il n'y aie pas de pain à table. Economie ? Ou par goût ? Nous étions très peu argenté, le seul morceau de viande était pour le père. Nous, nous mangions au petit déjeuné, du porridge bien tassé, avec fruits les jours fastes, sans, les jours maigres. Car il ne faut pas croire que parce que *nous n'avions pas eu la guerre*, ( petite phrase insidieuse entendue dans ma famille française, pendant des décennies ) nous roulions sur l'or ( même si il y en avait pas mal dans les banques Suisses ). Que nenni. Je me rappelle le pain d'après guerre, tout noir. Qui, il parait est meilleur pour la santé. Le pain blanc était du luxe. Ensuite, quand nous mangions du pain, il s'appelait *mis blanc*.Je m'en rappelle comme si c'était hier.
    Moi j'aime bien le pain noir, avec du beurre salé, c'est délicieux.

    Une vitrine culturelle montée sur le sujet, à la demande de ma cliente pharmacienne, à l'occasion de la * fête du blé et du pain * à Echallens, petite bourgade à une encablure de Lausanne. Sujet qui nous fait remonter au début de l'humanité.

    A Echallens, il y a un petit musée du *blé et le pain*.. Là, j'ai retrouvé les coupons de rationnement de mon enfance. Et oui Mesdames, même en Suisse, si nous n'avons pas eu le désagrément des destructions, nous avons aussi été rationnés.
    Je suis née au début de la seconde guerre mondiale et me rappelle encore *l'ambiance*. Les sirènes, quand nous devions descendre à la cave.

    Les restes de pain, je les garde pour le cheval d'un de mes clients. Je me rappelle aussi, du clafoutis aux cerises que ma mère faisait.

    Des petites bribes d'enfance qui remonte à la surface grâce à ton poste.

    Nous avons la chance d'avoir un choix de pains considérable. Les céréales un peu oubliées sont remises * à la mode* pour notre plus grand plaisir.Je m'en fou aussi des modes... dans n'importe quel sujets d'ailleurs.
    Je n'ai pas forcément de préférence, je suis une touriste du pain. Je goûte à tous. A une certaine époque, j'aimais beaucoup le pain au maïs. Maintenant, je *zappe*, pain aux noix, à l'épeautre, il parait bon pour la digestion, pain à la farine de pomme de terre, délicieux et bon pour l'estomac, et j'en passe.

    Vas voir mes postes sur l'histoire des perles, ça devrait te plaire.
    Un petit coucou de Lausanne.

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  4. Superbe et appétissant billet ! Quand j'étais enfant, mon père, pâtissier de "formation", nous avait appris la formule que nous devions répéter sans y changer un mot, lorsque nous allions acheter le pain : "Un pain saucisson à 66, non moulé pas trop cuit, s'il vous plait" :-))
    66 centimes, ça fait rêver, non ?
    Je suis comme toi, j'aime le pain, et j'aime aussi sa diversité.
    Bonne journée.

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  5. Gérard, on sent son amateur de Chardin...
    Roberto sans oublier le rachat d'anciennes stations services (et oui, c'est bien commode tout de même ces petits pompistes qui ont disparu du tissu urbain) pour y installer des boulangeries faciles d'accès pour les gens pressés. Et bien sûr nous le sommes tous, pressés. Le métier de boulanger a changé c'est indéniable, on ne peut pas dire qu'il se meurt. Il a évolué en fonction des attentes (souvent créées de toutes pièces par des arguments commerciaux) des consommateurs : mais il le fallait aussi rappelle-toi Roberto le temps du haro sur le pain, aliment de pauvre, tout juste bon à engraisser. La consommation en quantité a diminué dont on a "enrichi" le produit. C'est un business, mais toute activité économique n'en est-elle pas un ? sinon comment survivre ? Quant aux minis pains des restaurants, dont tu fais au mieux une bouchée, et qu'il faut réclamer comme si c'était du caviar, toujours un peu honteux de tant en avaler, c'est une plaie récurrente mais qui ne gêne pas grand monde.
    Siu, le pain italien est très bon, totalement différent du nôtre... j'adore m'en gaver quand je suis en Italie, mais j'adore retrouver le pain français quand je rentre ! Par contre malgré toutes les sortes de pain qu'on fabrique ici, on ne trouve pas de "pain italien" pour de vrai. Seulement des ersatz.
    Béatrice, passionnant ton témoignage... je suis absolument ravie que le pain ait éveillé autant de souvenirs. C'était le but du billet mais là, tu nous gâtes. Oui, si on aime le pain, on zappe, forcément, c'est tentant, et on revient toujours avec plaisir aux fondamentaux !! Le pain tout simple !

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  6. Bonjour, Michelaise.
    J'aime le pain pour ses craquelures qui se prêtent tant à l'aventure...
    Et s'il est fabriqué pour être mangé, il est d'abord un spectacle qui varie selon l'endroit de son étal.
    Je n'aime pas le pain à la croûte lisse comme une plaine de Beauce, ni à peine craquelé comme s'il était une crevasse menaçante.
    Mais je l'aime s'il inspire la création ,si je devine combien il en coûte quelquefois de n'en pas avoir...
    Et le manger est sacrifice.
    Les miettes deviennent alors sacrées et je recueille religieusement celles qui, perdues sur la toile cirée, sont les derniers témoins du travail accompli.
    Merci beaucoup, Michelaise , pour ton si beau billet.
    Je t'embrasse.

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  7. J'avoue, j'ai complètement raté les natures mortes d'huitres. J'aurais trouvé, sino, chardin, bien sur - ça je l'ai vu du premier coup - et le Pieter Claesz est absolument extraordinaire, avec cette transparence du verre...
    Mais dis-moi, c'est tout exprès pour moi que tu cites Ponge ? J'adore cet oeuvre !! Et surtout cet extrait !! C'est vrai que moi non plus, je ne suis pas du tout d'accord avec la description péjorative qu'il en fait, mais les mots sont beaux... Il faut sans doute remettre les choses dans leur contexte : le parti pris des choses a été publié en 1942, à une époque où le pain non seulement était un objet de consommation de base, mais était en plus sans doute beaucoup plus 'rustre' qu'aujourd'hui : il y a à mon (humble) avis bien peu de chance que Ponge au pu un jour croquer dans une baguette 'tradition' encore chaude, et laissé fondre dans sa bouche toutes les saveurs.
    Pour moi, le pain est bon craquant mais pas trop cuit, une baguette, s'il vous plait. J'aime la mie, j'aime la croute (un peu moins celle du dessous), et le pain est aussi un aliment qui se suffit à lui-même et non pas 'en accomagnement obligatoire' du repas.
    Bisous !

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  8. Oh... j'étais tellement obnubliée par le pain que je n'étais pas allée au bout de l'article !!!
    Il me semble que, dans la radiographie, le pain n'est pas rompu. Est-ce celà ?

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  9. c'est le pain total...ou complet (voir Guy Bedos)...;))

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  10. Le pain en a inspiré beaucoup.
    Toi aussi manifestement.
    Baguettes, miches, brioches…
    "Cuisson du pain" d' Émile Verhaeren, La femme du Boulanger de Pagnol.
    Côté peinture j'aime bien Pain et Oeufs de Cézanne.

    Ici c'est pain maison et nous en consommons beaucoup.
    Et je vais te faire une confidence pour faire du mauvais pain comme certains boulangers il faut se forcer vraiment

    Bon je te laisse j'ai du pain sur la planche!!

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  11. Juste un petit complément à mon message précédent. Le pain "saucisson" correspond à la façon dont le boulanger va signer son pain, les traces au couteau qu'il laisse afin que la cuisson se fasse harmonieusement.
    voir des exemples ici :
    http://lepetitboulanger.com/panification/cuisson.htm

    Evidemment dans nos boulangeries actuelles, je ne suis pas sûre d'être comprise si je demande un pain saucisson !

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  12. Chez moi il n'y avait pas une culture du pain telle que chez mon mari, où effectivement on ne jetait pas de pain, on terminait son pain voire même on terminait le repas par un morceau de pain (malgré des repas copieux, ma belle mère etant excellente cuisinière et patissière), du reste je ne devrais pas mettre ces verbes à l'imparfait , tout cela a toujours cours. Moi , j'aime le pain qui a du goût et je me passe sans effort de pain insipide... je suis devenue méfiante par rapport au pain, car as-tu remarqué que c'est bien la seule chose dont nous ne pouvons pas connaître la composition exacte et il y a plusieurs centaines d'additifs autorisés en boulangerie et le client au goût hélas façonné par le marketing demande des pains où il est obligatoire d'utiliser tel ou tel additif, pour rendre la mie plus ceci et la croute plus cela... Alors je fais parfois des kilomètres pour aller chercher du vrai pain dans un fournil bio où il n'y a pas tous ces pains à la mode mais où je suis sûre de trouver un pain délicieux, qui ressemble sans doute beaucoup aux pains d'autrefois, aux pains de campagne à la croûte dorée et à la mie dense et parfumée pas vraiment blanche , qui durait plusieurs jours sans perdre de son bon goût... ce boulanger a eu le bon goût de refaire cultiver un vieux blé à la saveur inimitable, le touzelle... Françoise en a mangé chez moi, il ressemble au pain qu'elle trouve dans le Lot...après je ne dédaigne pas de temps en temps un pain aux noix , ou aux noisettes-amandes-raisins, au seigle, au petit épeautre, ancêtre du blé bien moins "évolué" ogm-isé?! et partant de là bien plus digeste...on pourrait discourir longtemps du pain , cet aliment essentiel mais si méconnu de la plupart des gens... bon , là je vais aller me faire une petite tartine !!!
    Pour la radiographie, il me semble qu'il y avait autre chose entre le pain et la bouteille de vin ? passionnant ton analyse du tableau... merci

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  13. Merci Herbert surtout pour ton commentaire, on sent toute ta ??? tendresse pour le pain, tendre, croustillant, dégusté juqu'à la dernière miette. Et ton respect aussi, important me semble-t-il, même s'il reste symbolique : respecter le pain c'est ne pas oublier qu'il existe encore, de par le monde, tant de gens qui meurent de faim.
    Mais bien sûr Koka, Ponge et ma petite série, c'est un clin d'oeil à Anamorphoes. Tu as raison dans ton approche du pain 1942, il faut en effet replacer le texte dans son contexte !
    Tiens tiens Aloïs Verhaeren, est-ce poème dont voulait parler Roberto l'autre jour (dans l'article sur Ensor) :
    Les servantes faisaient le pain pour les dimanches,
    Avec le meilleur lait, avec le meilleur grain,
    Le front courbé, le coude en pointe hors des manches,
    La sueur les mouillant et coulant au pétrin.
    ...
    Pain de matin, malin !! Le seul problème du pain maison c'est quand à midi on dit, zut, y pas de pain ! Un peu tard alors pour le cuire. J'en fais aussi parfois, mais j'aime celui du boulanger.
    J'adoooooooore la formule que tu récites avec un parfait naturel Odile, quelques (??) années plus loin ""Un pain saucisson à 66, non moulé pas trop cuit, s'il vous plait"... en effet 66 centimes. J'entendais ce matin un quidam qui ralait sur le prix du pain, et moi je me disais "les geans sont barbants, ils râlent à tout propos". Puis j'y ai réfléchi : voyons une baguette à 1 euro, pour faire court, cela veut dire qu'on se paie une voiture pour 5000 baguettes ! bon d'accord, la voiture est petite, mais elle roule ! Alors si l'on ramène aux 66 centimes, cela donne, pour l'époque, une voiture à 3300 francs. Impossible, beaucoup plus cher que ça une voiture.
    Grâce aux gains de productivité, on sait que le prix de nos voitures actuelles a baissé, mais y a pas à dire, le pain est cher !!
    Catherine, ce que tu décris "chez ton mari" c'est exactement ce que j'ai toujours pratiqué... et à en croire les autres commentaires, c'est courant ! Enfin c'était !!
    Faut être minot comme Chic pour ne pas avoir connu tout ça. Mais Bedos, Chic, je ne tilte pas trop ??
    Vous l'avez compris, je ne réponds rien sur la radiographie, vous aurez la solution demain dans le nouveau Ponge !

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  14. Ah le pain mon dessert préféré ! un peu de fromage pour finir le pain , un peu de pain pour finir le fromage...
    Et puis à chaque fois je pense à "Jeanne était au pain sec dans le cabinet noir..." ou à"La tranche de pain" de Maurice Carème...
    Ponge ? je préfére le "Cageot"je vois ses textes comme je regarde certains peintres contemporains !
    revenant à l'instant de chez mes enfants...je file à la boulangerie !
    bonne soirée
    (Josette)
    j'allais oublier sur la radiographie je "vois" l'odeur du pain comme une légère fumée

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  15. Comme quand on se raccompagne ! Oui, un bout de pain pour finir le fromage etc... Jeanne était au pain sec, petit flash d'émotion... Bonne idée Josette je vais le relire (redire ?? non j'en ai oublié trop !)... Pas prévu le cageot dans ma petite suite, désolée !! Bon app Josette, et finis bien ton pain !

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  16. Je suis moi aussi une mordue du pain mais surtout au petit déjeuner et à quatre heures !
    Trempé dans du chocolat au lait, je l'aime avec une mie très dense et du beurre salé ! Pendant le repas, je le préfère plus aéré et, à croquer comme ça, j'aime les baguettes bien fraîches à la croûte croustillante avec ou sans céréales, farine blanche ou plus "campagne"...
    Un régal le pain !!!

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  17. J'adore le pain et sous toutes ses formes, avec une préférence pour le petit morceau que l'on vole sur le pain chaud juste acheté... et qui nous fait dire que le boulangers ne vendent plus des baguettes entières....
    Comme Astheval, je l'aime le matin, à 4 heures en en-cas, campagne, blanc, aux olives ou aux raisins...
    C'est ce qui me manque le plus les jours de régime...

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  18. Dans sa Préface au "Salon de 1846", Baudelaire écrit : "Vous pouvez vivre trois jours sans pain; – sans poésie, jamais; et ceux d’entre vous qui disent le contraire se trompent: ils ne se connaissent pas. "

    (Josette)

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