lundi 7 mars 2011

TOILES SYMPAS ET JOLIES NANAS

Voilà, on ne peut pas faire dans le cinéma d'auteur sans cesse... et puis, le cinéma d'auteur ce n'est pas toujours très diffusé ! De plus, nous sommes en période de vacances scolaires, dont la programmation de notre cinéma "art et essai" est très "grand public". Ce qui a des inconvénients : nous arrivons toujours 5 minutes avant le début du film, que dis-je, une demie minute !! Et l'autre soir, la queue qui s'allongeait devant le guichet nous a fait faire demi-tour sans même avoir besoin de se concerter. Faire la queue pour aller au cinéma ??? Tout de même pas !!
Quand un film d'Eastwood sort, pas question de le rater. Bon, sans Clint, c'est un peu moins attachant, mais le sujet vaut toujours le détour. Son éclectisme, de la boxe féminine au rugby, en passant par les westerns et la mort immente, maintient notre curiosité en éveil ! Au-delà (Herafter) est, dans le genre, rebutant et attirant. Il ne faut pas céder à la première répulsion que cette histoire de médium et de tunnel de la mort peut faire naitre. Eastwood, comme à son habitude, traite le sujet avec élégance, sans a priori et sans lourdeur. On se laisse d'autant mieux prendre au thème que le recours à 3 histoires entrecroisées en allège le propos. Pas le temps de se poser de questions sur la vraisemblance d'un épisode, on enchaine sur un autre.
Donc même si n'adhère que moyennement à ce fameux flash, supposé ressenti par ceux "qui en sont revenus", on peut participer sans crainte, Eastwood reste raisonnable. Damon est semblable à lui-même, très "propre sur lui", raide juste ce qu'il faut, attachant comme il se doit. Cécile de France, qui semble-t-il s'est "éclatée" à tourner avec le grand Clint, réussit un rôle de composition parfois délicat avec un réel brio, même si elle ne m'a pas convaincue pleinement. Et puis, elle est vraiment belle. Les jumeaux, interchangeables pour mieux souligner sur leur complémentarité, ne devaient pas jouer aussi bien l'un que l'autre car il m'a semblé que parfois leur jeu était parfait, parfois plus maladroit.
La scène du tsunami qui est totalement époustouflante, n'est pas une reconstitution mais un véritable "reportage en direct" d'une "grosse vague", et la qualité de prise de vue en fait un morceau d'anthologie. Certes retravaillée en infographie, mais terriblement réaliste, elle introduit le film de façon magistrale.
Certes, ce n'est pas pour moi le meilleur Eastwood, mais le film est plaisant et vaut d'être vu. Ne serait-ce que pour rire aux éclats de la conception de la cuisine italienne, vue par un américain : cela consiste, en tout et pour tout, et sous tous les angles, à couper des tomates !! Et je vous jure, couper des tomates est une activité qui relève de l'exploit, méritant à elle seule, des cours multiples ! Et un bon petit coup de rouge pour se donner du courage...
Les femmes du 6ème étage est un véritable documentaire sur l'immigration espagnole des années 60, la description d'une certaine bourgeoisie parisienne qui, à mon sens, est terriblement "province", et les moeurs de ces années-là. Une jeune fille qui a fauté est jetée dehors par ses parents, une jeune oie blanche de province réussit son ascension sociale en épousant un parisien, la belle-mère impose sa loi au couple, etc etc. Le réalisateur a été tellement soucieux de nous offrir des "types caractérisés", la pieuse, la "forte en gueule", la communiste, la "fille-mère", que le film est presque didactique. Voire appliqué dans les détails, comme s'il s'agissait d'offrir une leçon de sociologie à nos jeunes ! Pour nous, les quinqua-sexas, les mantilles à la messe, la coupe de cheveux raide apprêtée et collée à la laque, le twin set ras de cou soigneusement boutonné jusqu'au menton... n'ont rien de bien exotique. On a l'impression de feuilleter un album de photos décolorées de notre jeunesse.
Quant à l'argument, on lui pardonne son inénarrable invraisemblance pour adhérer à son caractère plein de bonnes intentions. Et, à condition d'adhérer au propos, on passe vraiment un bon moment. Certes les acteurs secondaires, les enfants, les copines, la bonne bretonne, jouent comme des manches et on pressent une direction d'acteurs absolument sans génie. Mais Luchini est dans le ton, n'en fait ni trop ni trop peu, ce qui est une bonne surprise après avoir entendu sur Culture son délire total sur le tournage, citant pêle-mêle Spinoza et Kant, Hegel, et j'en passe... Tiberlain se sort très honorablement d'un rôle pas évident, entre coincée et sensible, et les bonnes espagnoles sont savoureuses, délicieuses, craquantes, voire comme Natalia Verbeke à croquer ! Elle est jolie cette fille, c'est un vrai bonheur. Quelques notes de Dalida et de son "petit bikini", achèvent de vous mettre de bonne humeur.Au total une bonne soirée, quelques sourires, et pas une minute d'ennui. C'est déjà pas mal, non ???

Et bien non, ma troisième toile n'était pas sympa du tout. Et je n'ai pas aimé du tout. Faut dire qu'entre film fantastique et film d'horreur, deux genres que je déteste, on hésite parfois. Et si on ajoute les assaisonnements un peu trop appuyés de scènes d'un érotisme malsain, cela ne pouvait pas me plaire. Je me suis retrouvée là sur la foi d'un quatre étoiles attribué par ma revue cinéma, après avoir commis l'imprudence de ne pas lire la critique. Cela m'aurait appris que  Black Swann n'est pas le genre de cinéma que j'apprécie et ne pouvait donc pas me plaire, étant peu portée sur les scènes qualifiées de "gore" par la revue en question. Le manque total de vraie psychologie des personnages au profit d'une volonté de spectaculaire à la limite de la caricature, dénature un propos qui aurait sans doute pu être intéressant s'il avait été traité avec finesse. Si l'on ajoute des banalités aussi lourdes que la scène du gâteau à la fraise, des peluches jetées à la poubelle, de la petite danseuse de la boîte à musique ou du suicide de Beth, je dois vous avouer que je ne suis pas restée jusqu'à la fin, ce qui fait que j'ai raté la dernière chute de plumes.
Ceci étant, je suis forcément mauvais juge, 8 prix et un nombre impressionnant de nominations, c'est un film qui en a enthousiasmé beaucoup. Que mon manque d'entrain ne vous en prive surtout pas ! La "joliesse" de Nathalie Portmann n'est, quant à elle, pas mise en cause, mais si elle joue remarquablement, le tournage ne la met, à mon sens, pas vraiment en valeur.

12 commentaires:

  1. Chez les heureux du monde qui ne font pas la queue pour aller au cinéma.
    Nous à part à la séance de onze heures et encore on ne peut échapper à la queue!
    Je les ai vus tous les trois.Le premier m'a fortement déçue,je l'ai trouvé faux.Je pensais que ces trois trames allaient nous offrir un beau choral....
    L'Europe ne sied pas à Clint.

    Le second je l'ai trouvé sympathique.Voilà.
    Pour une fois Luchini n'en fait pas trop,ne nous saoule pas quand au 95c non déprimant puisque c'est ainsi que Luchini nomme Natalia Verbeke dans un entretien,elle est ravissante et comme ses amies joue très bien.
    Le dernier souviens toi je t'en avais parlé en rentrant ,dur qd même mais c'est vrai que Portmann joue très bien et puis l'ambiance danse se laisse regarder.

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  2. Il me semblait bien que tu avais vu, et pas détesté black swan. J'ai cherché dans ton blog et me trouvant pas, me suis dit "j'ai confondu". Je t'avoue que je n'ai vraiment pas supporté, trop impressionnable ou trop peu passionnée par l'ambiance danse pour que ça passe. Bon, ça fait du bien pour une fois de n'être pas exactement du même avis, certains diraient que nous jouons la comédie sinon !!!
    95C non déprimant, mais pour qui se prend-il celui-là ?? Enfin oui Lucchini n'en fait pas trop et j'avoue que j'ai passé un excellent moment.
    Le Clint il est un peu longuet, pas très convaincant mais j'ai fait mon possible pour aimer puisque j'aime Eastwood ! Il a réussi à s'en sortir, ce qui, vu le méli mélo n'est déjà pas si mal !

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  3. un film d'Eastwood sans Clint ..et sans enthousiasme de ta part...

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  4. C'est bien quand Luchini n'en fait pas trop, je le trouve parfois détestable...
    Quant au 3ème film, je l'essaierai peut-être puisque j'aime tout ce qui est SF, fantastique et films d'horreur...
    A réfléchir tout de même.
    Belle journée à toi !
    Norma

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  5. Bonjour, Michelaise.
    Je note, je note, je note...
    J'ai plus confiance en ton appréciation qu'en celle de critiques dits avertis.
    Et moi, bie nque tu n'en parles pas, cette fois-ci, je me détourne à tout jamais de télérama...
    Merci beaucoup.
    Je t'embrasse.

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  6. Merci Herbert de ta confiance... Telerama, y a bien longtemps que j'ai abandonné !! pourtant j'étais une inconditionnelle
    Norma, si tu aimes le genre, alors n'hésite pas tu aimeras c'est de très belle qualité de réalisation !
    Gérard, tu as tout compris ! Mais correct quand même. J'ai supporté les 2heures sans piaffer dans mon fauteuil !

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  7. Télérama,non non exit,fini, ils se donnent trop d'importance.
    Souviens toi pour Black Swain je t'avais passé un mail te disant que je n'avais pas pu regarder l'écran tout le temps!

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  8. Un ami m'a dit que la fin de Black Swann pardonnait les maladresses du début... Comme j'aime le fantastique (étonnant, non !?), je serais bien tentée malgré tout... A voir avec mon cher et tendre.

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  9. Bonjour Michelaise, je n'ai pas vu le film du beau Clint, tout à fait d'accord avec votre ressenti pour black swain mais pour les femmes du 6ème j'ai trouvé ce film plan plan et la verve luchinienne et ses excès m'ont manqués...oui moi je l'aime complètement excessif...

    Et pour télérama y suis tjs abonnée mais suis bien souvent déconcertée !!! par leur critique cinéma...

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  10. J'ai vu le Clint bien sûr, que j'ai trouvé très moyen. C'est surtout la partie avec Cécile de France qui m'a semblé très faible et pas crédible pour un sou. Et j'ai "les femmes du 6e" hier, pas extraordinaire, mais sympathique et distrayant. Quand au troisième, il ne m'attire absolument pas.

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  11. Cathie, vous auriez entendu Lucchini sur Culture invoquant KAnt, Spinoza et je ne sais qui encore à propos du film, vous auriez été ravie, côté débordement, c'était surprenant !
    Astheval, oui oui cela te plaira pas de doute, emmène ton amoureux, il suivra sans peine, même si c'est de la danse !
    Aifelle, nous sommes globalement d'accord, sauf que j'ai vu le 3ème, bof, bof...
    Françoise, quand j'en eu marre de me contenter des bruitages, je suis partie !

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  12. J'arrive en retard, je ne lis pas tous les commentaires.
    Je me doutais que tu n'aimerais pas l'oiseau noir. C'est vrai que son p'tit coté "la mouche" avec le coup des ongles fait un peu mal,que Cassel est une tête à claques (pauvre Monica quelle patience) mais je te trouve trop sévère....

    D'autant plus que tu es incroyablement indulgente avec "Au Delà" qui est au delà du pire... et scelle ma rupture définitive avec le vieux Clint. Je me demande même si c'est encore Papi qui fait ses films tant ça ressemble peu au beau regard noir de l'inspecteur Harry cette guimauve. Et pourtant tu sais que je suis une gobbeuse de navets à kleenex de première, très amoureuse de la peau flétrie du dernier des géants, m'enfin là... Et la p'tite Cécile de France, elle est bien mignonne, mais elle joue mal, mais mal, c'est de pire en pire.
    Bon c'est pas grave on se retrouve à la sortie du ciné pour boire un coup. Bises.

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