mercredi 13 avril 2011

15 ANS DEJA

En bas à droite le portrait que je fis d'elle quand je me suis "mise" à la photo, avec un méchant appareil, mon premier, et dont j'étais très fière !

13 avril 1996 : vacances de Pâques. Nous venions d'arriver à Florence où nous avions pris possession d'un délicieux appartement, bien situé au centre de la ville et doté, s'il m'en souvient, d'une agréable terrasse. Il me semble que j'étais sur cette terrasse en train de prévoir notre premier repas florentin, après une joyeuse journée de vadrouille dans la capitale toscane. Quand soudain le téléphone a sonné. Pierrette... elle a forcément su trouver les mots, mais je les ai oubliés. Tout ce dont je me rappelle c'est que j'ai ensuite déclaré, mi-pleurant, mi-rageuse : "Et voilà !! il fallait bien que ça arrive". La suite, j'en ai tout oublié tant j'ai vécu après cet événement majeur, subi trop jeune, après la perte rapproché d'un père que je n'avais pas eu le temps d'aimer à sa juste valeur et d'un frère qui restait mon grand amour d'adolescente, dans une bulle hallucinante d'oubli et de naufrage personnel. Pourtant, comme le dit Brassens :
L'orphelin d'âge canonique
Personne ne le plaint : bernique !
Et pour tout le monde il demeure
Orphelin de la onzième heure.
Canonique, je l'étais assez pour pouvoir m'accorder à cette occasion le titre d'orpheline, mais si la peine est différente à la quarantaine, elle n'en est pas moins vive et difficile à surmonter. Il m'a fallu des années pour le faire et oublier, je cite encore Brassens :
Celui qui a fait cette chanson
A voulu dire à sa façon,
Que la perte des vieux est par-
Fois perte sèche, blague à part.
Avec l'âge c'est bien normal,
Les plaies du cœur guérissent mal.
Souventes fois même, salut !
Elles ne se referment plus.
Ce qui ne se referme pas ce sont les mots qu'on n'a pas dits, les souvenirs qu'on n'a pas égrénés en temps utile, ce temps dont on avait à revendre et qui vous faisait penser "Plus tard... pour le moment parons au plus pressé"... La vie à trente ans, quarante ans, est trépidante, et tout passe avant l'important. Ensuite, on en est réduit à porter des fleurs sur la tombe, mais il est trop tard pour les confidences qui auraient fait de ce parent mal connu, idéalisé à l'âge tendre, combattu à l'adolescence, oublié à la fleur de l'âge adulte pour des priorités qui n'en étaient pas, un être humain à part entière. Car avez-vous remarqué combien nos parents nous sont étrangers, tant nous les mettons sur un piédestal ou trainons plus bas que terre ? Ils sont parés de défauts figés, de qualités inventées, nous avons un mal fou à parler avec eux à coeur ouvert. Le fruit d'une pudeur extrême, d'une réserve dont on imagine, à tort, qu'elles nous protègent. Le moindre de leurs conseils nous paraît un carcan, leurs avis nous semblent arriérés, leurs avertissements sont pénibles, et nous fuyons comme la peste leur sollicitude, persuadés que nous sommes qu'ils n'en veulent qu'à notre sacrée sainte liberté. Leurs avis nous indisposent et nous ne leur reconnaissons pas trop le droit d'en avoir, n'y voyant que critiques voilées ou désapprobation mal maîtrisée. Ils nous agacent, nous exaspèrent ou dans le meilleur des cas nous irritent. Ce n'est que plus tard que nous serions capables de surmonter ces a priori fâcheux, et s'ils vous ont lâché entre temps, vous en êtes pour votre solitude.
L'affaire peut se compliquer si, entre nous et celui qui s'en va, tout n'a pas été dit, ressenti avec justesse. Les affres du passage à l'âge adulte aidant, il y a tant de passif qu'on omet d'apurer, de choses qu'on n'a pas comprises et qui mériteraient qu'on en parle. Et là encore, il faut régler tout seul ses inquiétudes et ses troubles quand ils vous quittent trop tôt.

Vous me direz, et vous aurez raison, des parents qui vieillissent trop, ou mal, ce n'est pas facile à gérer non plus, et, l'augmentation de l'espérance de vie aidant, on en a chaque jour des exemples accablants et très loin de l'idylle. Pour autant, perdre sa mère à 42 ans c'est lourd et je ne m'en suis sortie qu'avec les années.
Ce billet, qui n'a rien de triste, se veut un hommage, car aujourd'hui, à part son amie Pierrette qui est, je le sais, aujourd'hui de tout coeur en pensée auprès de moi, plus personne ne peut penser à cet anniversaire. Et faire mémoire est aussi nécessaire. Je lui dédie donc ces lignes et ce bouquet de lilas : sa fleur préférée, je crois, qu'elle avait tant plaisir à se voir offrir le jour de sa fête, le premier avril. Les printemps étaient doux du temps d'Huguette !!

PS dernière minute : reçu un courriel d'une copinaute qui propose la chose suivante :
Salut Michelaise, après avoir posté mon comm je me disais que si (et seulement si) d'autres copinautes partagent nos mêmes ou de semblables sentiments, ou bien tout simplement auraient envie d'un souvenir concret de leurs mères, tu pourrais rédiger et publier une page avec les photos envoyées; je la verrais très simple, rien d'autre que les photos et les noms.

L'idée est magnifique : elles ne sont pas sur Facebook, nos mamans, mais cet hommage pourrait être un joli partage. Si vous avez envie de suivre, n'hésitez pas, vous trouverez mon adresse email sur la page dite "mon profil", on y accède par le bas de cette page. Je serai ravie d'accueillir vos photos et de les publier.

25 commentaires:

  1. Vous avez pu vous en sortir,ce qui est bien,j'ai perdu la mienne j'avais 14 ans ,j'en ai 58 et elle me manque de plus en plus jour après jour,il y a tant de choses dont nous n'avons pas parlées!
    Je suis une lectrice assidue de votre blog que j'apprécie beaucoup mais silencieuse,juste un petit écart car votre billet m'a beaucoup emue.
    Marie Claude

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  2. Ah, Michelaise, c'est comme si tu m'avais passé le témoin, un témoin incroyablement lourd, et doux au meme temps... car si ta mère a quitté ce monde le 13 avril, la mienne était née le 14: demain c'est donc pour moi le jour où son souvenir est plus fort encore que d'habitude, n'importe si 27 ans déjà sont passés.
    Et presque tout ce que tu dis, je pourrais le contresigner tel quel moi aussi... les comptes restés ouverts, les discours interrompus ou meme jamais encore ouverts...
    L'incoscience de ne pas m'etre rendu compte que mes parents pourraient me dire adieu d'un jour à l'autre, et cette attitude d'opposition permanente, qu'était un peu due à l'époque, néanmoins je ne cherche pas d'excuses. Enfin, j'ai appris à vivre avec, avec cette douleur, cette rage contre moi meme, cet infini regret... J'essaie de ne pas trop y penser, je me dis qu'elle n'est ni serait plus heureuse en sachant que je me tourmente.
    Et moi, je n'avais pas encore 35 ans. Tu peux donc imaginer je crois, à quel point et de quelle façon cuisante tes réflexions m'arrivent droit au coeur.
    Je m'arrete là. Je ne relis meme pas, je t'envoie.
    Sophie, c'est comme ça que s'appelait ma mère, aurait aimé ces lilas elle aussi. Merci.
    Je t'embrasse.

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  3. Tes mots sont pleins de force, d'amour et de justesse Michelaise. Si forts qu'ils vont venir les larmes aux jeux.
    Je me sens trop émue pour ajouter quoi que ce soit et te fais juste le gros bisou qui t'a fait écrire "beurk" tout à l'heure.

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  4. Marie Claude je suis terriblement émue de votre commentaire : j'avoue que je n'osais pas trop faire ce billet, qui peut sembler trop intime, mais d'une part j'ai tellement zappé souvent cette date anniversaire qui me "gonflait" parce que ça me rappelait ce départ, que je me suis sentie redevable envers Pierrette (oui, je le mets en premier car les vivants sont à honorer en premier !) et envers maman... ensuite, j'avais envie de lilas et j'ai pensé à elle avec ce bouquet000 et enfin je me suis dis qu'en faisant un billet "universel" nous étions tous dans le même bâteau quand il s'agit de séparation. Votre douleur, 14 ans, c'est terrible, est apaisée mais la cicatrice est là. Merci de ce commentaire madame la silencieuse !!!
    Siu, en fait, 14 ans, 35 ans, 42 ans, y pas d'âge normal pour perdre une maman et y a cependant tellement de ratés quand elle est encore là. Siu, je t'embrasse très fort, merci de ta confiance.

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  5. Oh Oxy, tu es IMPITOYABLE avec ton gros bisou !!! bonnes valises et surtout belles vacances à toi ma grande ! Merci de ton comm

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  6. Michelaise,
    Vous avez bien fait de laisser parler votre coeur, de le laisser déborder de tout cet amour que, sans doute aussi par pudeur, vous n'avez pas eu le temps de lui donner, parce que la vie est ainsi faite qu'elle nous emporte et nous éloigne de ceux que l'on aime .Nous vivons tous ces séparations douloureuses qui nous surprennent toujours parce que l'on oublie d'y penser ou parce que l'on ne veut pas y penser comme ce fut mon cas il y a presque deux ans...alors que j'étais devenue la maman d'une gamine de 87 ans qui perdait tous ses repères..ma Gabrielle, à moi, aurait eu 89 ans ce 8 avril passé...et je regrette encore de n'avoir pas pressenti que l'heure du départ était si proche ,perclue que j'étais de fatigue..j'avais 66 ans..il n'y a pas d'âge...oh, non! Votre billet m' a bouleversée.Mais cela fait du bien tout en faisant du mal, quel paradoxe, n'est-ce pas !!!
    Vos lilas embaument, je les sens jusqu'ici..ils font partie de la vie! Pensons à elles mais vivons; c'est ce qu'elles voulaient pour nous.

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  7. Un texte très émouvant, Michelaise.
    "Et là encore, il faut régler tout seul ses inquiétudes et ses troubles quand ils vous quittent trop tôt."
    Moi, c'était il y a à peine trois ans, et je ne m'en remets pas bien...

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  8. votre billet est extremement poignant j ai perdu papa a 44 ans sans avoir communiquer

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  9. En observant la composition des photos n/b j'ai pensé qu'elle semble si forte et douce au meme temps, ta mère... bref, une que si l'on nous demandait "aimeriez-vous avoir une maman comme ça?" on répondrait "OUI !" sans meme un instant d'hésitation.
    Et l'air qu'elle a dans ton portrait de débutante fait entrevoir à mon avis que "sotto sotto", comme on dit nous, elle était très satisfaite et contente d'etre représentée par toi, à travers son expression justement controlée parait je crois clairement toute sa fierté à l'égard de sa fille.
    Quoi ajouter, si non peut-etre ne nous attristons pas (trop) pour les avoir perdues, réjouissons-nous plutot du bonheur de les avoir eues comme mamans.

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  10. Bonjour, Michelaise.
    Soit. Ce billet n'est pas triste. Il n'empêche . Je ne peux m'empêcher d'en être ému.
    Et je partage tellement ta réflexion que je ne peux rien rajouter d'autre que de t'en remercier.
    Je t'embrasse au son de la sérénade...

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  11. Comment te dire Michelaise , l'émotion qui me saisit en lisant ton billet ? Maman est partie il y a 16 ans et cela a été l'une des épreuves les plus difficiles qu'il m'ait été donné de vivre... dernière d'une fratrie de six , arrivée longtemps après les autres et peu de temps avant le décès d'un père que je n'ai forcément pas connu suffisamment pour en avoir des souvenirs, nous avons vécu de façon fusionnelle... une fin difficile, de celles qui vous font penser avec une pointe de culpabilité que la mort sera un apaisement et croire s'y préparer,et puis le terrible vide quand elle est là, plus jamais on ne sera l'enfant de quelqu'un, plus jamais... il y en a tant de ces plus jamais! Elle s'appelait Simonne et aurait eu 96 ans aujourd'hui... je pense à elle avec beaucoup de tendresse et à tout ce qu'elle a su me transmettre, l'amour du beau, de la nature... et si mon couple est ce qu'il est aujourd'hui, c'est aussi à elle que je le dois, aux mots extraordinaires qu'elle avait su trouver, elle qui n'était pas d'une génération où la parole est reine, pour me parler d'amour...Oui, avec la maturité, on comprend beaucoup de choses et on apprend l'indulgence et l'urgence de poser un regard aimant sur ceux qui nous entourent, sur leurs faiblesses, leurs défauts, nous aussi nous en avons et nous avons besoin de ce même regard aimant de nos enfants sur nous...Merci Michelaise pour ce beau billet où tu exprimes si bien des sentiments universels...

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  12. Peu importe l'âge les regrets sont les même...
    Ce billet est très beauet émouvant car universel, mais que faire puisque de génération en génération nous en sommes toujours là ?
    Je suis en "panne" d'image mais j'imagine la photo de Maman sur la page mémoire (elle était dans la "cour de récréation" d'Oxygène)
    josette l'anonyme qui oublie souvent de signer !

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  13. Merci Michelaise pour ton billet si émouvant... Huguette aurait eu du plaisir à recevoir tes lilas.

    J'ai perdu ma maman quand j'avais 60 ans et j'ai encore trouvé que c'était encore bien trop tôt...

    Je trouve que l'âge n'a aucune importance dans les comptes de regrets et de chagrin...

    Cette semaine, je me suis dit, je n'ai pas fêté l'anniversaire de ma mère, chaque année je vais au cimetière pour me recueillir...

    Je ne vais pas oublier la fête des mères... Ma mère est en moi, au creux de mes souvenirs, elle me constitue comme tous les gens que j'ai beaucoup aimés...

    Merci de nous faire partager ton hommage si émouvant.

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  14. Bonsoir Michelaise
    C'est encore Marie Claude la silencieuse ou la "discrète"(j'avais aimé ce film avec Lucchini),ma mère aimait toutes les fleurs et en particulier les oeillets rouges.
    Oh là là je me "lâche" encore un commentaire..
    Bonne soirée

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  15. Oui, c'est vrai, ce billet est très émouvant, il m'a beaucoup ému. Je trouve chaque mot profondément juste et je suis d'accord avec toi sur chaque ligne. Tu décris bien l'ambivalence du présent et du passé et j'ai pensé au Livre de ma mère d'Albert Cohen. Connais-tu ce texte? Je te le recommande, c'est l'un des plus beaux de toute la littérature française.

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  16. Marie Claude, qu'est-ce que c'est chouette les silencieux qui se lâchent ! merci encore ...
    GF, un des inconvénients d'être vieux, "on a lu tous les livres"... tu parles, pas tous loin de là, mais Cohen bien sûr. Mais comme d'hab, il y a si longtemps ! Donc, tu as raison, à relire d'urgence

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  17. C'est un très bel hommage, là on touche aux grandes difficultés de la vie : laisser partir ceux que l'on aime ! Rien ne nous y prépare vraiment. Ce bouquet de lilas a du combler ta maman.
    J'ai perdu mon père il y a 22 ans,et j'éprouvais le regret très profond de ne pas lui avoir dit certaines choses et de ne pas avoir été autant aimée que mes frères et sœurs. Sur les conseils de quelqu'un, je lui ai écrit une lettre. Quelques jours après, ma mère (ignorant cette démarche) me donnait de vieilles cartes postales écrites de la main mon père qui m'étaient adressées, et dans lesquelles mon père me disait tout son amour. Hasard ou coïncidence ? Depuis ce jour, je sais que nous ne sommes pas séparés de ceux qui semblent nous quitter.
    Belle journée. brigitte

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  18. Brigitte, ton histoire est tellement belle que je suis heureuse que tu nous aies fait la confiance de nous la conter. Même s'il ne s'agit que d'un hasard, ce fut un hasard qui t'a apporté beaucoup

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  19. Quelle émotion ! No comment !
    J'arrive encore sans me presser... Je ne sais pas comment tu fais pour être aussi présente sur ton blog, en vacances???
    Bon week-end !

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  20. Je ne peux que trop bien partager ce que tu écris. J'ai la chance de profiter pleinement de ma maman comme tu le sais ; c'est mon papa qui m'a malheureusement quittée trop vite.
    Bises.

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  21. Merci Alba, le temps a adouci les larmes !
    Enitram en vacances depuis aujourd'hui ! tu sais, en général pendant les vacances c'est là que c'est le plus difficile de tenir le blog !
    Astheval ta confi(ance)dence me touche, je t'embrasse affecteusement.

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  22. et voilà, je suis en larmes!
    à cette lecture et en découvrant le message de Catherine!
    car sans elle, je n'aurais jamais découvert votre blog et l'enrichissement que j'éprouve à chaque billet!

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  23. Allons Monica faut pas pleurer comme ça !! encore que parfois, ça fait du bien les larmes. Ce qui m'a touchée, quand j'ai publié ce billet, c'est justement son universalité : l'article vaut plus pour les commentaires que pour son contenu proprement dit. Et c'est ce qui me fait le plus plaisir quand un article parle ainsi, à tous, de tous !
    Dis moi Monica, on se tutoyait il y a peu ??? quand on jouait du drapeau !! c'est le chagrin qui te tourneboule ??!!!

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  24. AH, ce chagrin, oui qu'il me tourneboule, perdre sa maman , même à 60 ANS, c'est tout comme la chanson de Brassens! que je vais de ce pas rechercher dans mes vieux vinyls! je n'y avais jamais prêté attention, ce n'était pas l'heure!
    merci encore, pour tous ces billets, je ne décolle pas....
    MONICA

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